PANAMERICANATREK
TREK en Amérique du sud entre Bolivie/Perou et Chili avec mon ami JD en septembre/octobre 2006
Carnet publié par Dids06
le 21 juil. 2023
modifié le 07 janv. 2024
modifié le 07 janv. 2024
Mobilité douce
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Vue d'ensemble
Le topo : Bolivie et crise politique (mise à jour : 21 juil. 2023)
Description :
Bolivie et crise politique
Le compte-rendu : Bolivie et crise politique (mise à jour : 21 juil. 2023)
BOLIVIE ET CRISE POLITIQUE
Le 11/10/2006 à 02:43h
Tout au long de notre séjour, nous avons ressenti de fortes tensions en Bolivie exprimées de diverses façons; d' abord, le poids des discriminations; manifestement, il y a de forts ressentiments de certaines ethnies à l' égard d' autres; la devise du pays (que l' on retrouve sur les batiments publics ainsi que sur les pièces de monnaie) a beau indiquer que "l'union fait la force" et qu' il faut préserver "l' unité dans la diversité", on sent un vrai malaise à ce niveau. Il est vrai que les barrières géographiques (les conditions de vie sont radicalement différentes selon que l' on se situe dans les vallées tropicales ou sur l' altiplano) et culturelles (sur 8 millions de boliviens, 6 sont indiens et parmi eux, on rencontre une multitudes d' ethnies avec leur langue particulière, leur tradition..) sont très fortes. A ce sujet, on a eu l' occasion d' assister dans la ville de Sucre (la capitale
constitutionnelle, c' est pas un hasard..) à un défilé d' enfants et d' ados venus de tous les horizons du pays en costume traditionnel pour défendre la diversité des cultures et des religions, le respect des différences, l' arret des discriminations et des violences; ils se sont rassemblés sur la place du 25 mai et brandis des banderolles et des panneaux avec des slogans porteurs de valeurs en vue de resserer les liens; le moment fort fut la présentation d' une déclaration des Droits des différentes composantes etniques et l'élaboration d' une Charte lue en place publique. Super émouvant!
On est tombé aussi pendant une période de crise liée à l' exploitation des ressources d' hydrocarbures du pays, ce problème semble récurrent ici; au cours des années 90, les ressources naturelles furent privatisées au nom du néolibéralisme et souvent au profit du capital étranger ! face aux dérives, les mouvements populaires ont été violents et les gouvernements ont du expulser des compagnies étrangères exploitantes : d' abord une compagnie américaine puis française et enfin brésilienne aujourd'hui; un processus de renationalisation des ressources, appelé par le peuple, est en cours; selon les personnes rencontrées, la guerre civile n' était pas loin; d' ailleurs, un courant révolutionnaire est actif comme le montrent les multiples appels à la révolution tagués sur les murs des enceintes; En Bolivie, 59 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (90% dans les campagnes !); Pas facile d' obtenir la paix sociale dans ces conditions ! on a donc eu droit à la grève des mineurs (avec blocage des routes pendant une semaine) et à celle des transports (avec journée de "PARO" à Sucre avec blocage de toutes les rues de la ville par les bus locaux); la présence de panneaux dans les villes décrivant l' actualité de manière critique suscite l' engouement des foules. Face aux nationalisations, symbole de la reprise en main par le peuple de ses richesses, la Bolivie ne craint-elle pas de faire fuir les investissements étrangers ? et les boliviens disposent-ils d' une élite suffisamment formée pour prendre en charge l' organisation et le fonctionnement de ces grandes entreprises? parfois une mesure qui peut paraitre "juste" pour le peuple peut aussi s' avérer désastreuse à terme..
Le 11/10/2006 à 02:43h
Tout au long de notre séjour, nous avons ressenti de fortes tensions en Bolivie exprimées de diverses façons; d' abord, le poids des discriminations; manifestement, il y a de forts ressentiments de certaines ethnies à l' égard d' autres; la devise du pays (que l' on retrouve sur les batiments publics ainsi que sur les pièces de monnaie) a beau indiquer que "l'union fait la force" et qu' il faut préserver "l' unité dans la diversité", on sent un vrai malaise à ce niveau. Il est vrai que les barrières géographiques (les conditions de vie sont radicalement différentes selon que l' on se situe dans les vallées tropicales ou sur l' altiplano) et culturelles (sur 8 millions de boliviens, 6 sont indiens et parmi eux, on rencontre une multitudes d' ethnies avec leur langue particulière, leur tradition..) sont très fortes. A ce sujet, on a eu l' occasion d' assister dans la ville de Sucre (la capitale
constitutionnelle, c' est pas un hasard..) à un défilé d' enfants et d' ados venus de tous les horizons du pays en costume traditionnel pour défendre la diversité des cultures et des religions, le respect des différences, l' arret des discriminations et des violences; ils se sont rassemblés sur la place du 25 mai et brandis des banderolles et des panneaux avec des slogans porteurs de valeurs en vue de resserer les liens; le moment fort fut la présentation d' une déclaration des Droits des différentes composantes etniques et l'élaboration d' une Charte lue en place publique. Super émouvant!
On est tombé aussi pendant une période de crise liée à l' exploitation des ressources d' hydrocarbures du pays, ce problème semble récurrent ici; au cours des années 90, les ressources naturelles furent privatisées au nom du néolibéralisme et souvent au profit du capital étranger ! face aux dérives, les mouvements populaires ont été violents et les gouvernements ont du expulser des compagnies étrangères exploitantes : d' abord une compagnie américaine puis française et enfin brésilienne aujourd'hui; un processus de renationalisation des ressources, appelé par le peuple, est en cours; selon les personnes rencontrées, la guerre civile n' était pas loin; d' ailleurs, un courant révolutionnaire est actif comme le montrent les multiples appels à la révolution tagués sur les murs des enceintes; En Bolivie, 59 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (90% dans les campagnes !); Pas facile d' obtenir la paix sociale dans ces conditions ! on a donc eu droit à la grève des mineurs (avec blocage des routes pendant une semaine) et à celle des transports (avec journée de "PARO" à Sucre avec blocage de toutes les rues de la ville par les bus locaux); la présence de panneaux dans les villes décrivant l' actualité de manière critique suscite l' engouement des foules. Face aux nationalisations, symbole de la reprise en main par le peuple de ses richesses, la Bolivie ne craint-elle pas de faire fuir les investissements étrangers ? et les boliviens disposent-ils d' une élite suffisamment formée pour prendre en charge l' organisation et le fonctionnement de ces grandes entreprises? parfois une mesure qui peut paraitre "juste" pour le peuple peut aussi s' avérer désastreuse à terme..