Entre framboises, ours et koliba
Notre dernière escapade dans les Tatras slovaques (voir carnet Tatras slovaques : sur les traces d’un paradis méconnu) nous a donné envie de pousser un peu plus loin l’idée d’autonomie. Nous avons sorti les cartes locales et passé de longues heures à les scruter, à la recherche de petits coins isolés où passer la nuit.
On avait déjà entendu parler des kolibas : ces cabanes pastorales disséminées dans les montagnes, construites jadis par les bergers. Côté polonais, la plupart sont aujourd’hui cadenassées… alors qu’en est-il côté slovaque ?
En y regardant de plus près, on a repéré quatre kolibas et commencé à tracer un itinéraire pour les relier. Un parcours exigeant, avec plusieurs cols et sommets à franchir. On s’imagine déjà les soirées autour du feu, le bois qui crépite, et l’odeur des framboisiers qui poussent partout sur les pentes.
La trace est posée : cinq jours de marche en totale autonomie, départ depuis notre quartier général à Kościelisko, la Chata MTB. Près de 70 km et 5 000 m de dénivelé. Chaque pas promet fatigue, découvertes et une bonne dose d’adrénaline, avec de nombreux ours qui peuplent la région. Un cocktail parfait pour renouer avec l’essentiel.
Et cette aventure a aussi un petit bonus : c’est notre dernier test sur le terrain avant le Główny Szlak Beskidzki – le chemin des Beskides, le plus long sentier de randonnée de Pologne, près de 500 km à travers des paysages sauvages. On y teste nouvelles configurations de matériel et de bouffe… bref, quelques points d’interrogation qui promettent des imprévus… et donc, une belle aventure en perspective.
On avait déjà entendu parler des kolibas : ces cabanes pastorales disséminées dans les montagnes, construites jadis par les bergers. Côté polonais, la plupart sont aujourd’hui cadenassées… alors qu’en est-il côté slovaque ?
En y regardant de plus près, on a repéré quatre kolibas et commencé à tracer un itinéraire pour les relier. Un parcours exigeant, avec plusieurs cols et sommets à franchir. On s’imagine déjà les soirées autour du feu, le bois qui crépite, et l’odeur des framboisiers qui poussent partout sur les pentes.
La trace est posée : cinq jours de marche en totale autonomie, départ depuis notre quartier général à Kościelisko, la Chata MTB. Près de 70 km et 5 000 m de dénivelé. Chaque pas promet fatigue, découvertes et une bonne dose d’adrénaline, avec de nombreux ours qui peuplent la région. Un cocktail parfait pour renouer avec l’essentiel.
Et cette aventure a aussi un petit bonus : c’est notre dernier test sur le terrain avant le Główny Szlak Beskidzki – le chemin des Beskides, le plus long sentier de randonnée de Pologne, près de 500 km à travers des paysages sauvages. On y teste nouvelles configurations de matériel et de bouffe… bref, quelques points d’interrogation qui promettent des imprévus… et donc, une belle aventure en perspective.
When : 8/9/25
Length : 5 days
Length : 5 days
Eco travel
du pas de la porte au pas de la porte
Crush !
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Global view
Guidebook : Jour 1 (updated : hier)
Description :
Première étape : direction le Koliba pod Pustym, le premier de notre liste. On remonte l’immense vallée de Chochołowska, puis on franchit nos deux premiers sommets avant de basculer côté slovaque. Une belle mise en jambes, avec une météo parfaite — de quoi bien lancer l’aventure.
Report : Jour 1 (updated : hier)
La météo est optimale et les prochains jours s’annoncent chauds et ensoleillés, une belle fenêtre pour notre escapade. Après toutes nos dernières aventures hivernales, avec un poids conséquent sur le dos, on profite de l’été pour alléger nos sacs. Même si on n’est pas fans des chiffres — et que je n’ai toujours pas de montre au poignet — on s’est laissé prendre au jeu du poids : oui, on a été piqués nous aussi, mais il faut avouer que c’est agréable de partir léger. J’ai 10 kg sur le dos, dont 3 kg de bouffe pour 5 jours, et Ada 6,5 kg, sans la flotte mais bouffe comprise. De quoi gambader comme des chamois.
Nous sommes à environ 30 minutes à pied de l’entrée de l’immense vallée de Chochołowska, où une foule de gens est déjà en route vers le refuge au fond de la vallée. Nous savons que cette masse ne nous suivra pas dans notre aventure et filons bon train, déjà impatients de prendre de la hauteur. Ouah, le soleil tape vraiment fort ! Après un mois de juillet pluvieux et frais, ce mois d’août s’annonce chaud.
Un peu avant d’arriver au refuge, nous bifurquons sur un petit sentier en direction du premier sommet, Kończysty Wierch, qui culmine à 2 000 m. La dernière fois que nous avons emprunté ce chemin, nous avions repéré un ours nous observant depuis plus haut… Aujourd’hui, c’est un peu différent : quelques groupes de randonneurs nous précèdent et papotent, de quoi intimider les ours du coin.
Le sentier grimpe raide à travers la forêt avant de déboucher sur une longue crête dégagée. Le décor est splendide : tout est vert, l’eau dégringole de partout, un vrai décor de Disney, un petit paradis sur terre. On casse la croûte au soleil et on reprend l'ascension jusqu’au sommet du Kończysty.
Nous sommes à environ 30 minutes à pied de l’entrée de l’immense vallée de Chochołowska, où une foule de gens est déjà en route vers le refuge au fond de la vallée. Nous savons que cette masse ne nous suivra pas dans notre aventure et filons bon train, déjà impatients de prendre de la hauteur. Ouah, le soleil tape vraiment fort ! Après un mois de juillet pluvieux et frais, ce mois d’août s’annonce chaud.
Un peu avant d’arriver au refuge, nous bifurquons sur un petit sentier en direction du premier sommet, Kończysty Wierch, qui culmine à 2 000 m. La dernière fois que nous avons emprunté ce chemin, nous avions repéré un ours nous observant depuis plus haut… Aujourd’hui, c’est un peu différent : quelques groupes de randonneurs nous précèdent et papotent, de quoi intimider les ours du coin.
Le sentier grimpe raide à travers la forêt avant de déboucher sur une longue crête dégagée. Le décor est splendide : tout est vert, l’eau dégringole de partout, un vrai décor de Disney, un petit paradis sur terre. On casse la croûte au soleil et on reprend l'ascension jusqu’au sommet du Kończysty.

Depuis le Kończysty : une vue de conte de fées, avec le Bystrá au fond et de jolis lacs en contrebas.
Mais l’ascension n’est pas terminée : il faut encore pousser jusqu’au Jarząbczy Wierch, qui frôle les 2 200 m. Certains passages sur la crête sont un peu plus engagés, on range les bâtons et on met un peu les mains.
De l’autre côté, une descente abrupte nous attend, un vrai mur. Plus bas, on trouve la bifurcation qui nous fait basculer en Slovaquie. Le sentier est raide, à peine tracé, et plonge dans un couloir de caillasses, un vrai casse-pattes. Et puis là on réalise : soudain, plus un bruit, plus une âme. La plupart des randonneurs filent sur les crêtes côté polonais. Nous, on vient de franchir cette frontière invisible, et le silence est total. Plus loin, on tombe sur la source d’un ruisseau : une eau glacée, d’une pureté incroyable. Pas besoin de filtre, c’est un vrai luxe.
On a la sensation de vraiment commencer l’aventure : tout devient plus sauvage, plus personne autour, un sentier en mauvais état qui montre à quel point cet endroit est peu fréquenté. Le contraste est saisissant quand on pense au nombre de gens qui gambadent un peu plus haut. Ça nous va parfaitement : c’est un peu comme si, juste en franchissant la frontière, on quittait l’enclos pour retrouver la vraie liberté.
On ne croise vraiment personne et on entre dans une immense forêt. Ada sort les clochettes pour éviter une mauvaise rencontre. L’odeur d’un feu de camp flotte dans l’air, et à travers les arbres, on aperçoit le premier Koliba, juste en bordure du chemin. Deux mecs sont déjà autour du feu, deux Slovaques du coin, jeunes et sympa. On discute un peu, puis on va repérer les alentours : l’idée est de trouver un spot au cas où le koliba se remplirait, car oui, on a embarqué le tarp avec nous pour avoir une deuxième option.
On tombe sur un super coin pour monter le tipi, à une cinquantaine de mètres de la cabane. Quelques minutes plus tard, un premier groupe, puis un deuxième débarquent. Bon, allez, on dresse le tipi pour cette première soirée.
Le repas est très simple : on fait bouillir de l’eau, on balance deux sachets de soupe, on remue bien, puis on ajoute le mélange de semoule préparé par Ada. Et pour le gras, on sort le smalec (graisse de porc). Rapide, délicieux, et facile à nettoyer même avec de l’eau froide. On mange dans la même gamelle pour limiter la vaisselle. Pour le dessert, on a emporté des budyn en sachet, vanille et caramel salé, avec un filet de miel par-dessus. Bref, un dîner bien calorique après une grosse journée.
Avant de se coucher, on emballe toute la bouffe et la popote dans un sac étanche. Hop, petit système de poulie avec 10 m de corde et un mousqueton, et le sac finit perché à 3 m de haut. De quoi tenir à distance les ours curieux qui passeraient près du tipi.
On a la sensation de vraiment commencer l’aventure : tout devient plus sauvage, plus personne autour, un sentier en mauvais état qui montre à quel point cet endroit est peu fréquenté. Le contraste est saisissant quand on pense au nombre de gens qui gambadent un peu plus haut. Ça nous va parfaitement : c’est un peu comme si, juste en franchissant la frontière, on quittait l’enclos pour retrouver la vraie liberté.
On ne croise vraiment personne et on entre dans une immense forêt. Ada sort les clochettes pour éviter une mauvaise rencontre. L’odeur d’un feu de camp flotte dans l’air, et à travers les arbres, on aperçoit le premier Koliba, juste en bordure du chemin. Deux mecs sont déjà autour du feu, deux Slovaques du coin, jeunes et sympa. On discute un peu, puis on va repérer les alentours : l’idée est de trouver un spot au cas où le koliba se remplirait, car oui, on a embarqué le tarp avec nous pour avoir une deuxième option.
On tombe sur un super coin pour monter le tipi, à une cinquantaine de mètres de la cabane. Quelques minutes plus tard, un premier groupe, puis un deuxième débarquent. Bon, allez, on dresse le tipi pour cette première soirée.
Le repas est très simple : on fait bouillir de l’eau, on balance deux sachets de soupe, on remue bien, puis on ajoute le mélange de semoule préparé par Ada. Et pour le gras, on sort le smalec (graisse de porc). Rapide, délicieux, et facile à nettoyer même avec de l’eau froide. On mange dans la même gamelle pour limiter la vaisselle. Pour le dessert, on a emporté des budyn en sachet, vanille et caramel salé, avec un filet de miel par-dessus. Bref, un dîner bien calorique après une grosse journée.
Avant de se coucher, on emballe toute la bouffe et la popote dans un sac étanche. Hop, petit système de poulie avec 10 m de corde et un mousqueton, et le sac finit perché à 3 m de haut. De quoi tenir à distance les ours curieux qui passeraient près du tipi.