De la Pologne à l'Adriatique, une traversée de l'Europe Centrale à vélo

On peut dire que notre voyage commence bien : deux hôtes Warmshowers veulent absolument nous accueillir. On restera donc deux nuits, ce qui nous permet de bien visiter la ville. Et comme c'est un jour férié, nos hôtes nous accompagnent et nous font découvrir les dessous de la ville. Génial 👍

 🌇 Premier choc : saviez-vous que Varsovie possède une bonne dizaine de grattes ciels, dont le plus haut d'Europe ? Bienvenue au milieu des tours d'acier et de verre construites ces dix dernières années par le secteur bancaire (coucou la BNP). Varsovie étant la capitale, les sièges des groupes s'y installent. On voit bien que la ville est sortie "récemment" du communisme, car toutes les grosses boîtes mondiales se ruent sur ce marché "émergent". 

🪖 Varsovie, c'est aussi une ville profondément touchée par la 2nde guerre mondiale. En 44, il y a eu une rébellion contre l'occupant nazi et, en représailles, Hitler a décidé de raser la ville. Plus de 95% des bâtiments ont été détruits. 1944, ça nous paraît hyper vieux, mais ici, c'est encore le passé proche. Nos hôtes nous en ont énormément parlé, et les bâtiments sont encore en train d'être reconstruits. Tout ce qui semble "ancien" dans la ville est en fait une reproduction récente. Et dans les rues, il y a beaucoup de plaques en l'honneur de cette rébellion échouée.

L’itinéraire débute à Varsovie, une ville que l’on vous conseille vivement de visiter. Encore plus avec des locaux, si vous avez la chance de vous faire héberger (par des hôtes Warmshowers par exemple). Nous, on a été vraiment surpris par cette ville, aux grattes-ciels hyper modernes et à l’histoire présente à chaque coin de rue !
Pour sortir de la ville, on nous avait conseillé de prendre le train et c’est ce que nous avons fait. Ca permet d’éviter une demi-journée de route dans les banlieues… mais si vous n’avez pas de coup de main pour trouver le bon train, c’est possible que ça soit un peu galère. En effet, il existe des dizaines de gare à Varsovie et plusieurs compagnies. N’hésitez pas à demander de l’aide !

Concernant l’itinéraire, sur les conseils de cyclistes polonais·es, nous avons décidé de longer plus ou moins la Vistule (Wisła) jusqu’à Cracovie (Krakow). Les premiers jours sont donc relativement plats, avec des villes moyennes à visiter. Un joli château est notable à Puławy, Kazimez Dolny a un centre-ville très préservé et touristique, Ujazd est un ancien château immense, en ruine. Bref, il y a quelques curiosités le long de l’itinéraire. Mais le plus intéressant reste la découverte de la Pologne. La vie quotidienne, les infrastructures, les églises et les petits commerces. Soyons honnêtes, nous ne parlons que très peu de la Pologne en France, c’est donc une belle expérience de se plonger dans se pays et de rencontrer ses habitant·es. Dans notre cas, les renco...

Tous·tes les polonais·es rencontré·es nous l'ont dit : nous devons aller visiter Cracovie 📍. C’est une fierté en Pologne, d’une part puisque c’est la ville de naissance du pape Jean-Paul II, et d’autre part car c’est une des seules villes polonaises à ne pas avoir été détruite lors de la seconde guerre mondiale.

Bon, soyons honnêtes, en plein été, le centre-ville est bondé et la chaleur peut être accablante (dans notre cas, il faisait 34 degrés). Mais dans la périphérie, nous avons fait une sacré découverte avec le quartier de Nowa Huta ! Ce quartier a été créé sous l'époque communiste de la Pologne (post seconde guerre mondiale) dans l'idée d'en faire un quartier idéal pour les ouvriers et leurs familles. Une énorme fonderie a été implantée et des immeubles ont été bâtis juste à côté, dans une logique de "quartiers complets" avec tous les services disponibles : logement, école, commerces, médecins... Le lieu est assez curieux à visiter car aujourd'hui, l'idéal est loin et les services ne sont plus vraiment présents. Mais la structure des bâtiments persiste et permet de se rendre compte de l'ampleur du projet. Si vous avez l’occasion, nous vous invitons vraiment à parcourir ce quartier à vélo (et idéalement, avec des habitant·es), c’est passionnant à découvrir !

Ensuite, direction les Carpates ! Depuis Cracovie, un itinéraire cyclable relativement bien balisé permet de remonter la rivière. Il évite de se perdre dans les petites agglomérations polonaises. On nous avait c...

Changement de pays, changement de décor ! Après le passage des Carpates, nous avons choisi de longer la rivière Vah jusqu’à Bratislava. C’était le plus direct et relativement varié. Le premier jour, pour éviter une petite ville, nous avons tout de même passé un petit col, puis nous avons longé la vallée.

Les soirs, pour éviter le bruit, les bons plans bivouacs se situent plutôt sur les côtés de la vallée. De fait, chaque jour, l’étape alterne entre une belle piste cyclable le long de la rivière, la traversée d’un ou plusieurs bourgs, la visite de château et le repos à la campagne.

En Slovaquie, la culture du café de spécialité (du café de grande qualité produit dans de bonnes conditions pour les producteurs et productrices) est très développée. C’est un plaisir de s’arrêter chaque jour pour déguster ces excellents cafés.

L’itinéraire étant facile, il ne faut quelques jours pour arriver à Bratislava, qui vaut une petite visite. Les faubourgs sont très denses et plus ou moins structurés. Mais le centre propose de beaux bâtiments de type viennois, à côté d’immeubles datant de l’époque communiste. Un joyeux mélange, assez original.

En Autriche, l’itinéraire rejoint l'Eurovélo 9 qui relie la Baltique à l'Adriatique. Entièrement balisée en Autriche, le tracé est très varié : plaine agricole (vers Vienne), jolie vallée, col sacrement raide (12% sur 5km) et jolies collines en vignobles 🍇. Les plus riches pourront même s’offrir des séances de balnéo, la région regorgeant de spas et autres sources chaudes !

Arrivés à la frontière slovène, virage plein ouest pour prendre le chemin de l’Italie. On sent que les Alpes se rapprochent. Pour éviter le dénivelé, un petit saut de 30km en Slovénie permet de récupérer la rivière Drau (Drava en slovène) qui mène presque jusqu’à l’Italie. Un itinéraire cyclable très bien balisé permet de remonter cette rivière pendant plusieurs jours. Les paysages changent, parfois la rivière est encaissée entre des petites montagnes, d’autres fois elle coule au milieu d’une plaine agricole.
Villach est la dernière grosse ville autrichienne, avant le passage du petit col menant à l’Italie. La montée n’est pas incroyable, car ce col est un lieu de passage autant pour les vélos que pour les voitures et les camions. Mais encore une fois, la voie cyclable est bien balisée et évite le trafic.

Puis c’est le passage en Italie. Et là, les Alpes deviennent vraiment grandioses. Au loin, on distingue le massif slovène du Triglav. Et de près, ce sont des parois aux hauteurs incroyables qui bordent cette large vallée. Une voie verte mène alors jusqu’à la mer Adriatique : la ciclovia Alpe Adria. Le col franchit (à l’altitude de 830m), il suffit de se laisser glisser jusqu’à Udine, puis Grado en bord de mer.

En un mois, avec un rythme cool, c’est une belle traversée de l’Europe Centrale que vous pouvez faire à vélo. L’occasion d’aller découvrir des pays que l’on ne connaît que très peu et qui ont de belles surprises à proposer.