De la Dordogne à la Seudre en passant par l'Atlantique
Août 2018, en kayak de mer démontable Grand Narak de Nautiraid, nous décidons de partir pagayer sur la Dordogne et espérons atteindre l’océan Atlantique. Un trip nature particulier de part la diversité des paysages (rivières, estuaire, océan), la gestion des courants et des marées, et étonnamment la tranquillité sur l'eau. Nous n'avons quasiment croisé personne en plein mois d'août.
L’équipe : un couple de quadras et un chien Joon, un Berger Blanc Suisse de 4 ans.
Ce topo est organisé en 5 sections (de la ville de Bergerac à Castillon sur la Dordogne, de Castillon au Bec d’Ambès sur la Dordogne qui subit les effets de la marée, du bec d’Ambès à Meschers-sur-Gironde dans l’estuaire et la rivière sur la Seudre jusqu’à Saujon.)
Section 1 La rivière : la Dordogne de Bergerac à Castillon
Section 2 La rivière sous influence de la marée : la Dordogne de Castillon au bec d'Ambès
Section 3 L'estuaire : la Gironde du Bec d’Ambès à Meschers-sur-Gironde
Section 4 L’océan : de Meschers à la Tremblade par la côte sauvage
Section 5 La rivière sur la Seudre jusqu’à Saujon
Quelques chiffres
Quelques liens utiles
- Comprendre l'estuaire de la Gironde : C'est pas sorcier - Estuaire de la Gironde https://www.youtube.com/watch?v=e4SQxQiukyk
- Le mascaret sur la Dordogne http://natureln.librox.net/spip.php?article683
- Les marées à Libourne https://marine.meteoconsult.fr/meteo-marine/horaires-maree-libourne-1046-0.php
- Deux tableaux Excel vous permettant en fonction de l’horaire de marée à Libourne de connaître les Basses mer et Pleines Mer à différents points de la Dordogne https://dpf-dordogne.fr/informations-debit-hauteur-deau/
L’équipe : un couple de quadras et un chien Joon, un Berger Blanc Suisse de 4 ans.
Ce topo est organisé en 5 sections (de la ville de Bergerac à Castillon sur la Dordogne, de Castillon au Bec d’Ambès sur la Dordogne qui subit les effets de la marée, du bec d’Ambès à Meschers-sur-Gironde dans l’estuaire et la rivière sur la Seudre jusqu’à Saujon.)
Section 1 La rivière : la Dordogne de Bergerac à Castillon
Section 2 La rivière sous influence de la marée : la Dordogne de Castillon au bec d'Ambès
Section 3 L'estuaire : la Gironde du Bec d’Ambès à Meschers-sur-Gironde
Section 4 L’océan : de Meschers à la Tremblade par la côte sauvage
Section 5 La rivière sur la Seudre jusqu’à Saujon
Quelques chiffres
- Distance parcourue : 286 km
- Durée : 14 jours
- Moyenne journalière (jours pagayés) : 21 km
Quelques liens utiles
- Comprendre l'estuaire de la Gironde : C'est pas sorcier - Estuaire de la Gironde https://www.youtube.com/watch?v=e4SQxQiukyk
- Le mascaret sur la Dordogne http://natureln.librox.net/spip.php?article683
- Les marées à Libourne https://marine.meteoconsult.fr/meteo-marine/horaires-maree-libourne-1046-0.php
- Deux tableaux Excel vous permettant en fonction de l’horaire de marée à Libourne de connaître les Basses mer et Pleines Mer à différents points de la Dordogne https://dpf-dordogne.fr/informations-debit-hauteur-deau/
Quand : 06/08/2018
Durée : 14 jours
Durée : 14 jours
Distance globale :
286km
Dénivelées :
+90m /
-111m
Alti min/max : 0m/24m
Carnet publié par Anne
le 27 août 2018
modifié le 05 janv. 2020
modifié le 05 janv. 2020
Mobilité douce
Précisions :
Bergerac est accessible en train. Pour rejoindre notre point de départ pour récupérer la voiture, nous avons utiisé Blablacar de Saujon.
Coup de coeur !
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Vue d'ensemble
Le topo : 3. L'estuaire de la Gironde (mise à jour : 23 août 2019)
Distance section :
81.2km
Dénivelées section :
+24m /
-24m
Section Alti min/max : 0m/6m
Description :
Section 3 L'estuaire : la Gironde du bec d’Ambès à Meschers
J7
Nous quittons Ambès et arrivons au bec, là où les eaux de la Garonne se mêlent à celles de la Dordogne. Nous entrons dans l'estuaire de la Gironde. Le moment est solennelle car elle marque une étape, mais nous n'avons pas la moindre idée de ce qui nous attend en terme de paysages. Notre horizon s'élargit et l'autre rive s'éloigne petit à petit, jusqu'à devenir inaccessible. "Long de 75 kilomètres et large de 12 kilomètres à son embouchure, c'est le plus vaste estuaire d'Europe occidentale, couvrant une superficie de 635 km2." Une impression de malaise naît de cette nouvelle immensité, serons-nous à la hauteur de ce nouveau terrain de jeu ? Que nous réserve-t-il comme aventure ?
Nous nous arrêtons brièvement à Blaye, les manœuvres pour "garer" les kayaks sont tendues tant le courant est fort. Nous débarquons, et demandons par téléphone l'autorisation de nous amarrer au ponton. Mon interlocutrice me donne le code du ponton. Très rapidement les bruits de la ville nous oppressent, et après un rapide picnic nous décidons de remonter à bord. Ouf l'endroit n'était pas fait pour nous, la foule, les bruits, nous ne sommes plus habitués à cette effervescence.
Au loin un ponton aérien, des gens dessus semblent pêcher la crevette. On tente de s'arrêter là ? OK mais il faut faire débarquer Joon avant, le ponton trop élevé à cause de la marée basse, ne propose qu'une grande échelle pour grimper dessus. Je préviens les enfants qui jouent dans la boue. "Il est gentil, il va sauter et vous rejoindre, n'ayez pas peur!" Une petite fille, dégourdie, prend les choses en main et se charge du notre loup blanc, pour son plus grand bonheur! Joon adore les enfants. pendant ce temps nous accrochons les kayaks et sortons nos sacs les uns après les autres. L'endroit s'appelle "La Belle étoile", propice de toute évidence au bivouac Anaïs, du haut de ses 10 ans, est intriguée par nos kayaks et ne refrène aucunement sa curiosité. Un déferlement de questions auxquelles nous répondrons avec grand plaisir. "vous faites comment pour dormir? pour manger ? vous venez d'où? vous allez où?" Le courant passe et elle devient rapidement notre assistante, prompt à nous aider.
"- Vous savez les gens qui disent qu'ils font le tour du monde, ben je pense qu'ils mentent.
- Ah bon? pourquoi?
- Je n'en ai vu aucun passer devant ma maison !"
Rires. A elle d'ajouter, "un jour j'irai de l'autre côté, en pointant du doigt l'autre rive, pour aller voir." Son père, tout proche lui répond, "on ira en voiture si tu veux". "Non, j'irai en kayak !" repondit-elle d'une voix assurée. Le voyage est aussi affaire de belles rencontres.
La Belle Etoile abrite un préau, des barbecues et des toilettes séches. Il ne manque que l'eau.
J8
Au départ de la Belle Etoile il fait beau et le rivage est encore plus sauvage pour notre plus grand bonheur. Les carrelets se multiplient mais ce ne doit pas être la saison de la pêche, il n'y a aucune âme qui vive. Les kayaks glissent et on prend de la vitesse avec le courant. Il m'intimide parfois et je redoute les haltes tant les amarrages deviennent de plus en plus techniques. Juste après la centrale nucléaire, imposante mais au repos, une multitude d'oiseaux se regroupent à la sortie des eaux nucléaires.
Juste après Port Conac, il y a une cale sèche qui invite au bivouac sauvage. Il est tentant, mais il est encore tôt, il reste encore une bonne heure avant la bascule. Nous décidons de poursuivre notre route. Les carrelets ont disparu, nous entrons dans la partie la plus sauvage de notre aventure. L'excitation est palpable tant on se sent privilégiés d'être là. Un monde caché, inconnu pour certains. Nous sommes surpris par la beauté stupéfiante des paysages et leur variété, impossible de s'ennuyer ici car chaque jour nous offre de nouvelles perspectives.
Nous pagayons et ça commence à forcer un peu. Aucun ponton en vue. Les muscles chauffent et nous nous décourageons de ne rien voir venir. Bon, au pire, s'il y a un changement de marée, nous retournerons là où nous avions repéré le bivouac sauvage à la cale sèche près de Port Conac.
Enfin! un piquet.. deux... c'est certainement l'entrée d'un chenal, celui qui mène à Port Maubert. Plus que 500m... Le chenal boueux n'a qu'un petit filet d'eau. Nous décidons de nous laisser dériver en attendant le changement de marée et en profitons pour pique-niquer à bord. Une petite sieste le temps de se faire dorer, et l'étale arrive. Le vent contraire s'est aussi levé et il faudra redoubler d'effort pour atteindre le chenal. On avance dans le chenal, seuls, sans trop savoir ce que nous allons trouver au bout. Un charmant petit port nous accueille et nous sommes ravis de poser pied à terre. Il y a même un petit lac où Joon se régalera de plongeons, les occasions de se baigner sur ce trip sont rares, alors nous en profitons tous, question de se décrasser aussi. Un petit resto bio le long du canal (groupement de 4 paysans bio de la région) terminera en beauté cette journée. Nous nous sentons bien à Maubert et à la nuit tombée, nous montons la tente près de la retenue d'eau au cœur du village. Il y a bien un camping, mais trop éloigné, nous préférons dormir à côté de nos kayaks.
J9
Nous levons le camp et sortons du chenal. Et ô surprise l'estuaire est en furie ! Dans le port, on est à l'abri, difficile d'imaginer que c'est la tempête à l'extérieur. La météo, clémente jusqu'ici, a endormi notre vigilence. Nous décidons, malgré tout, de rejoindre le prochain port. Nous nous équipons - mettre la jupe, la vareuse, le gilet de sauvetage - en plein vent avec un gros clapot est un peu mission. Nous nous remorquons le temps des manipulations. Nous sommes tendus.
L'étape sera courte - heureusement ! et nous nous engouffrons dans le chenal de Mortagne sans nous faire prier. L'endroit est plus touristique et nous avons dû mal à prendre nos marques et optons pour une randonnée, question de relâcher la tension et à la plus grande joie de Joon, chien de terre et non marin, rappelons-le !
Nous bivouaquerons derrière un hangar, ce ne sera pas le pus beau mais nous passons maître dans le bivouac citadin et personne ne nous remarque.
J10
Nous prenons notre petit-déjeuner su le ponton au soleil, et sympathisons avec 2 marins-éducateurs spécialisés. Ils ont un beau voilier de course, ancien bateau de courses des années 90, un monocoque qui a fière allure. Ils emmènent de jeunes handicappés mentaux guter aux plaisir de la navigation.Nous admirons respectivement nos bateaux. Nous devons partir, un gros nuage sombre nous inquiète, et nous n'avons pas envie de faire à nouveau escale ici.
A la sortie du chenal, l'estuaire est moins menaçant que la veille. Au bout d'une heure de pagaie, nous apercevons le voilier qui manœuvre à plusieurs reprises pour nous rejoindre... à la 4e tentative, ils réussissent et nous prennent en photo ! On s'échange en hurlant nos numéros de téléphone, trop sympas les gars
L'estuaire s'élargit, la côte change. Des falaises sont en vues. Nous jouons dans les carrelets, le temps de prendre quelques photos. L'étape sera longue et belle. Des courants se dessinnent à la surface de l'eau, comme un torrent qui file à toute vitesse. C'est la première fois que j'assiste à un tel phénomène. C'est très impressionnant et Alex propose que l'on place nos kayaks à l'intérieur du courant. Très vite on comprend que le courant nous fera avaler les kilomètres à une vitesse folle. C'est grisant ! Par la suite, nous ouvrirons l'oeil pour les repérer. Un dernier courant nous mènera tout droit sur Meschers sans effort. Ca "chablate" fort, il faut s'accrocher et maintenir le cap, pour ne pas mettre le kayak de travers.
Nous empruntons le chenal qui mène à Meschers mais il faut se dépêcher car l'eau est très basse et nous pourrions nous retrouver rapidement échoués dans la boue. Une cale vaseuse permettra à Joon de descendre en 1er, non sans perforer l'avant de mon kayak. Il se retrouve dans la boue mais réussit à se tirer d'affaire. Nous, nous sortirons par l'échelle. L'accueil à la capitainerie est chaleureuse et ils nous proposent même de sortir nos kayaks dans un enclos qui ferme à clé, car ils redoutent les vols. Ils nous donnent même le code pour une ouche chaude, qui sera la bienvenue
Nous jouons aux touristes, une fois n'est pas coutume ... glaces, pizzas, la totale ! Nous décidons de dormir à la belle, sans même gonfler les matelas, pour nous faire le plus discret possible, dans la pelouse le long des carrelets. Le lever du soleil viendra effacer cette douloureuse nuit.
J7
Nous quittons Ambès et arrivons au bec, là où les eaux de la Garonne se mêlent à celles de la Dordogne. Nous entrons dans l'estuaire de la Gironde. Le moment est solennelle car elle marque une étape, mais nous n'avons pas la moindre idée de ce qui nous attend en terme de paysages. Notre horizon s'élargit et l'autre rive s'éloigne petit à petit, jusqu'à devenir inaccessible. "Long de 75 kilomètres et large de 12 kilomètres à son embouchure, c'est le plus vaste estuaire d'Europe occidentale, couvrant une superficie de 635 km2." Une impression de malaise naît de cette nouvelle immensité, serons-nous à la hauteur de ce nouveau terrain de jeu ? Que nous réserve-t-il comme aventure ?
Nous nous arrêtons brièvement à Blaye, les manœuvres pour "garer" les kayaks sont tendues tant le courant est fort. Nous débarquons, et demandons par téléphone l'autorisation de nous amarrer au ponton. Mon interlocutrice me donne le code du ponton. Très rapidement les bruits de la ville nous oppressent, et après un rapide picnic nous décidons de remonter à bord. Ouf l'endroit n'était pas fait pour nous, la foule, les bruits, nous ne sommes plus habitués à cette effervescence.
Au loin un ponton aérien, des gens dessus semblent pêcher la crevette. On tente de s'arrêter là ? OK mais il faut faire débarquer Joon avant, le ponton trop élevé à cause de la marée basse, ne propose qu'une grande échelle pour grimper dessus. Je préviens les enfants qui jouent dans la boue. "Il est gentil, il va sauter et vous rejoindre, n'ayez pas peur!" Une petite fille, dégourdie, prend les choses en main et se charge du notre loup blanc, pour son plus grand bonheur! Joon adore les enfants. pendant ce temps nous accrochons les kayaks et sortons nos sacs les uns après les autres. L'endroit s'appelle "La Belle étoile", propice de toute évidence au bivouac Anaïs, du haut de ses 10 ans, est intriguée par nos kayaks et ne refrène aucunement sa curiosité. Un déferlement de questions auxquelles nous répondrons avec grand plaisir. "vous faites comment pour dormir? pour manger ? vous venez d'où? vous allez où?" Le courant passe et elle devient rapidement notre assistante, prompt à nous aider.
"- Vous savez les gens qui disent qu'ils font le tour du monde, ben je pense qu'ils mentent.
- Ah bon? pourquoi?
- Je n'en ai vu aucun passer devant ma maison !"
Rires. A elle d'ajouter, "un jour j'irai de l'autre côté, en pointant du doigt l'autre rive, pour aller voir." Son père, tout proche lui répond, "on ira en voiture si tu veux". "Non, j'irai en kayak !" repondit-elle d'une voix assurée. Le voyage est aussi affaire de belles rencontres.
La Belle Etoile abrite un préau, des barbecues et des toilettes séches. Il ne manque que l'eau.
J8
Au départ de la Belle Etoile il fait beau et le rivage est encore plus sauvage pour notre plus grand bonheur. Les carrelets se multiplient mais ce ne doit pas être la saison de la pêche, il n'y a aucune âme qui vive. Les kayaks glissent et on prend de la vitesse avec le courant. Il m'intimide parfois et je redoute les haltes tant les amarrages deviennent de plus en plus techniques. Juste après la centrale nucléaire, imposante mais au repos, une multitude d'oiseaux se regroupent à la sortie des eaux nucléaires.
Juste après Port Conac, il y a une cale sèche qui invite au bivouac sauvage. Il est tentant, mais il est encore tôt, il reste encore une bonne heure avant la bascule. Nous décidons de poursuivre notre route. Les carrelets ont disparu, nous entrons dans la partie la plus sauvage de notre aventure. L'excitation est palpable tant on se sent privilégiés d'être là. Un monde caché, inconnu pour certains. Nous sommes surpris par la beauté stupéfiante des paysages et leur variété, impossible de s'ennuyer ici car chaque jour nous offre de nouvelles perspectives.
Nous pagayons et ça commence à forcer un peu. Aucun ponton en vue. Les muscles chauffent et nous nous décourageons de ne rien voir venir. Bon, au pire, s'il y a un changement de marée, nous retournerons là où nous avions repéré le bivouac sauvage à la cale sèche près de Port Conac.
Enfin! un piquet.. deux... c'est certainement l'entrée d'un chenal, celui qui mène à Port Maubert. Plus que 500m... Le chenal boueux n'a qu'un petit filet d'eau. Nous décidons de nous laisser dériver en attendant le changement de marée et en profitons pour pique-niquer à bord. Une petite sieste le temps de se faire dorer, et l'étale arrive. Le vent contraire s'est aussi levé et il faudra redoubler d'effort pour atteindre le chenal. On avance dans le chenal, seuls, sans trop savoir ce que nous allons trouver au bout. Un charmant petit port nous accueille et nous sommes ravis de poser pied à terre. Il y a même un petit lac où Joon se régalera de plongeons, les occasions de se baigner sur ce trip sont rares, alors nous en profitons tous, question de se décrasser aussi. Un petit resto bio le long du canal (groupement de 4 paysans bio de la région) terminera en beauté cette journée. Nous nous sentons bien à Maubert et à la nuit tombée, nous montons la tente près de la retenue d'eau au cœur du village. Il y a bien un camping, mais trop éloigné, nous préférons dormir à côté de nos kayaks.
J9
Nous levons le camp et sortons du chenal. Et ô surprise l'estuaire est en furie ! Dans le port, on est à l'abri, difficile d'imaginer que c'est la tempête à l'extérieur. La météo, clémente jusqu'ici, a endormi notre vigilence. Nous décidons, malgré tout, de rejoindre le prochain port. Nous nous équipons - mettre la jupe, la vareuse, le gilet de sauvetage - en plein vent avec un gros clapot est un peu mission. Nous nous remorquons le temps des manipulations. Nous sommes tendus.
L'étape sera courte - heureusement ! et nous nous engouffrons dans le chenal de Mortagne sans nous faire prier. L'endroit est plus touristique et nous avons dû mal à prendre nos marques et optons pour une randonnée, question de relâcher la tension et à la plus grande joie de Joon, chien de terre et non marin, rappelons-le !
Nous bivouaquerons derrière un hangar, ce ne sera pas le pus beau mais nous passons maître dans le bivouac citadin et personne ne nous remarque.
J10
Nous prenons notre petit-déjeuner su le ponton au soleil, et sympathisons avec 2 marins-éducateurs spécialisés. Ils ont un beau voilier de course, ancien bateau de courses des années 90, un monocoque qui a fière allure. Ils emmènent de jeunes handicappés mentaux guter aux plaisir de la navigation.Nous admirons respectivement nos bateaux. Nous devons partir, un gros nuage sombre nous inquiète, et nous n'avons pas envie de faire à nouveau escale ici.
A la sortie du chenal, l'estuaire est moins menaçant que la veille. Au bout d'une heure de pagaie, nous apercevons le voilier qui manœuvre à plusieurs reprises pour nous rejoindre... à la 4e tentative, ils réussissent et nous prennent en photo ! On s'échange en hurlant nos numéros de téléphone, trop sympas les gars
L'estuaire s'élargit, la côte change. Des falaises sont en vues. Nous jouons dans les carrelets, le temps de prendre quelques photos. L'étape sera longue et belle. Des courants se dessinnent à la surface de l'eau, comme un torrent qui file à toute vitesse. C'est la première fois que j'assiste à un tel phénomène. C'est très impressionnant et Alex propose que l'on place nos kayaks à l'intérieur du courant. Très vite on comprend que le courant nous fera avaler les kilomètres à une vitesse folle. C'est grisant ! Par la suite, nous ouvrirons l'oeil pour les repérer. Un dernier courant nous mènera tout droit sur Meschers sans effort. Ca "chablate" fort, il faut s'accrocher et maintenir le cap, pour ne pas mettre le kayak de travers.
Nous empruntons le chenal qui mène à Meschers mais il faut se dépêcher car l'eau est très basse et nous pourrions nous retrouver rapidement échoués dans la boue. Une cale vaseuse permettra à Joon de descendre en 1er, non sans perforer l'avant de mon kayak. Il se retrouve dans la boue mais réussit à se tirer d'affaire. Nous, nous sortirons par l'échelle. L'accueil à la capitainerie est chaleureuse et ils nous proposent même de sortir nos kayaks dans un enclos qui ferme à clé, car ils redoutent les vols. Ils nous donnent même le code pour une ouche chaude, qui sera la bienvenue
Nous jouons aux touristes, une fois n'est pas coutume ... glaces, pizzas, la totale ! Nous décidons de dormir à la belle, sans même gonfler les matelas, pour nous faire le plus discret possible, dans la pelouse le long des carrelets. Le lever du soleil viendra effacer cette douloureuse nuit.
Le compte-rendu : 3. L'estuaire de la Gironde (mise à jour : 23 août 2019)
Dans l'estuaire, nous sommes seuls. Emprunter ces chenaux est très mystérieux. Exrêmement paisibles, on dérange un oiseau ici ou là. La vie est bercée par la montée ou la descente de l'eau, mais tout y est tranquille, sans trace de l'homme, si ce n'est ce chenal qu'il a dû creuser. Et en même temps, hostile, puisqu'il est impossible de débarquer
Que trouverons-nous au bout ? un village silencieux ou l'effervescence d'une ville ?
Que trouverons-nous au bout ? un village silencieux ou l'effervescence d'une ville ?