CRETE : traversée des montagnes de l'Ouest

Nous sommes arrivés un samedi soir en pensant commencer le trek le dimanche. Seulement, un petit détail nous a retardé d'une journée : aucune boutique ouverte pour trouver une bonbonne de gaz ! C'est notre problème majeur à chaque voyage...
Nous avons revu notre itinéraire qui devait partir d'Ano Asites et nous avons donc réduit d'une journée.
Nous avons visité Héraklion en attendant le lundi matin et l'ouverture des magasins.
Ensuite, nous avons pris un bus jusqu'à Zaros où on est arrivé en début d'après-midi.
Départ du trek en prenant petite route, piste puis sentier dans les gorges de Rouvas. ça monte raide !
Nous nous sommes installés dans un refuge près de la chapelle d'Aghios Iioanis.

Nous avons cherché notre chemin dans le maquis en suivant quelques traces de balisage assez ancienne. Il faut dire qu'un balisage noir/jaune sur du lapiaz ça ne se voit pas trop... Nous avons donc visé la montagne en face. Passage près de la chapelle Duo Prinoï. Après des bergeries, nous avons encore cherché le sentier dans un dédale de lapiaz et d'épineux.
Un petite vallon nous a mené à la vallée d'Amoudhara. Ensuite, on rencontre une piste et on arrive sur le le plateau de Nidha.  Les troupeaux sont peu nombreux à cette saison. 
Nous continuons jusqu'à la Chapelle d'Analipsi où nous plantons la tente. On trouve une fontaine plus bas.
Nous sommes montés au-dessus pour voir la grotte d'Idéhon mais l'entrée est inaccessible à cause d'une grosse congère.
En effet, nous commençons à rencontrer de la neige et nous sommes à 1400M. Le soir, on ressent le froid et on peut faire un petit feu de camp.

Dès le départ, nous commençons à prendre de l'altitude et sommes rapidement dans la neige.
Cette année, des chutes abondantes et tardives rendent la situation inhabituelle et nous sommes nous-mêmes surpris. Le fond du premier vallon est fermé par une énorme corniche qu'il faut contourner.
Le cheminement est lent avec une succession de gros névés et de terrain caillouteux
Au col à 2200 m, nous étions au pied du Mont Idha, point culminant.

Mais l'ascension ne se fera pas à cause de l'heure tardive, la neige trop molle et les risques de coulées.
Nous descendons vers un refuge construit récemment et pas sur la carte.
Nous continuons à travers des vallons désertiques sur des sentiers à moutons, jusqu'à la Chapelle Aghios Konstantinos. On trouve une fontaine qui ne coule plus et un puits inaccessible. Nous finirons par filtrer un peu d'eau dans le bassin de la fontaine mais le filtre est vite encrassé !

Nous entamons la descente par des petits vallons dans la forêt, sans carte et topo on s'oriente à la boussole.
Nous trouvons de l'eau près de la chapelle d'Aravanès.
Ensuite, nous empruntons des pistes en cherchant un peu. Le paysage s'élargit enfin sur les montagnes blanches au loin et la mer. Nous arrivons au monastère d'Arkadi.
De là, nous attrapons le dernier bus de la journée qui nous emmènent à Rethimno. On peut s'y ravitailler en nourriture et nous passons la nuit dans une pension.

Nous avons refait le plein de nourriture avec ce qu'on a trouvé sur place et pas forcément du léger... Il a fallu refaire les sacs qui nous ont paru soudain très lourds !
Pour gagner du temps, nous prenons le bus jusqu'à Vrisses, une heure d'attente pour le prochain bus jusqu'au village d'Amoudari (direction Sfakia). Nous y sommes en début d'après-midi et retrouvons le balisage E4.
ça monte raide mais un petit sentier dans la forêt nous a évité de trop souffrir de la chaleur. Ensuite, une piste nous a menés jusqu'au plateau de Nyato.
Nous montons la tente sur le dernier endroit plat, près d'une citerne. Nous avions acheté de la cordelette pour accrocher notre bidon et puiser de l'eau mais, cette fois, il y a un seau avec une corde. Nous pouvons donc filtrer l'eau facilement.

Les choses sérieuses commencent à l'attaque des montagnes blanches. Pour une fois, nous avons un topo détaillé sur l'étape du jour : dénivelé + 840m et - 260 m, distance 8km, temps 8H15 avec la mention "itinéraire très isolé en terrain très difficile avec des difficultés d'orientation. ça met dans l'ambiance dès le matin !
En effet : du lapiaz garni de trous et gouffres, de la neige, peu de balisage visible. Nous en profitons pour réviser nos notions d'orientation ! 
Les vallons sont de plus en plus enneigés et quelques passage en balcon suspendus nous donnent des sueurs froides car la neige est verglacée par endroit...
Nous avons continué dans le Pavla Harlara : 6 km2 d'un paysage lunaire. Au dernier col à 2100m, nous avons vu l'immense cuvette à traverser pour atteindre notre lieu de bivouac : Livadhas Mitato à 1800m

Les bergeries, sont vraiment sales et il y a de la neige partout autour. Nous sommes impressionnés par la quantité de neige et les énormes corniches. Nous trouvons une technique pour s'isoler du froid en mettant des planches, trouvées près des bergeries, sous la tente !
Par contre, il faut faire fondre la neige car la citerne est inaccessible. Après calcul, nous avons fait 1250 m de montée dans la journée !

Après une nuit plutôt froide, nous avons attendu l'arrivé du soleil puis il a fallu remplir les gourdes en faisant fondre la neige. Nous sommes donc partis un peu tardivement, d'autant plus que nos chaussures sont trempées !
Passage au refuge de  Katsiveli fermé. Un second, plus petit est ouvert un peu plus bas.
Là encore, pas la peine d'espérer faire l'ascension du Pachnès vu l'état de la neige.
Nous faisons une pause aux bergeries de  Pirou en nous posant des questions sur la suite du parcours toujours aussi enneigé et qui nous réserve encore une nuit dans la neige avant de descendre vers la mer.
C'est là que nous rencontrons 4 randonneurs grecs qui sont déconseillent de continuer à monter. Ils nous suggèrent de passer par les gorges d'Elighias . C'est un itinéraire peu utilisé mais très joli d'après eux.
Nous ne réfléchissons pas longtemps, la perspective de retrouver du terrain sec nous réjouit !
Nous commençons donc la descente vers les bergeries de Potamos puis jusqu'à l'entrée des gorges et trouvons un coin de bivouac avec un abreuvoir à proximité.

Après une bonne nuit au chaud, nous commençons la descente dans les gorges. Les passages sont variés selon le relief : dans le fond des gorges (à sec) ou sur les côtés. Il y a beaucoup de rochers et de vasques à désescalader. On rencontre un vieux balisage bleu qui aide bien.Il y a un passage avec une corde pour descendre une portion d'une dizaine de mètres.  Nous prenons un peu d'eau à une source sous les rochers à mi-parcours. Ne pas hésitez à se ravitailler car c'est le dernier point d'eau jusqu'à Agia Roumeli.
Au lieu appelé Fliskounias, on arrive soudain dans une grande partie plate avec des arbres, endroit qui nous a dérouté un long moment. En fait, il s'agit d'un "bouchon" qui s'est formé au fil du temps dans les gorges et sur lequel la végétation a poussé. Il faut donc remonter au-dessus de ce bouchon pour continuer la descente.
A la plage, il reste 2 km, jusqu'à Aghis Roumeli : grosse chaleur soudaine !
Au village, les commerçants commençaient juste à ouvrir. On ne peut accéder à ce village que par bateau ou en descendant les gorges touristiques de Samaria. Elles sont ouvertes au public début mai généralement. Il y a un mini-camping et des hôtels peu chers (en basse saison en tout cas !). C'est aussi le moment d'en profiter pour déguster les bons plats locaux !
Quand nous avons parlé des gorges d'Elighias au restaurateur, il nous a répondu "very strong" !

Départ tôt le matin pour éviter la chaleur. Nous retrouvons le balisage E4. On commence par monter 500 m très raide pour les redescendre aussitôt. On transpire beaucoup mais on trouve de la fraicheur sur la plage de Domata.
Passage sur la plage de Sedoni, puis près de falaises sculptées avec des grottes.

Nous trouvons un point d'eau (citerne) à la chapelle d'Aghios Nikolaos, située près d'une grotte qui traverses la falaise. Nous nous installons sous une autre petite grotte près de la chapelle.

Nous remontons jusqu'à l'ancien fort de Voukilasi. Puis c'est un sentier tranquille jusqu'à Sougia, petite station balnéaire. Nous voulions prendre un bateau pour aller visiter Loutro mais les horaires ne convenaient pas.
Nous prenons le bateau pour Paléokora où nous passons la nuit.
Ensuite, nous prendrons le bus pour rentrer à Heraklion via Chania.