Le papi(er) fait de la résistance
Le digital est partout, nos vies tournent de plus en plus autour des écrans. Le flux d’infos, de faits, d’événements, réels ou virtuels, nous bombarde en permanence et capte une grande partie de notre attention. Le temps que nous passons les yeux rivés sur nos appareils ne cesse d’augmenter. Résultat des courses ? On a la capacité de concentration d’une huître sous Lexomil et le niveau d’énergie d’un smartphone à 2 % de batterie. De nombreuses études scientifiques mettent en garde contre les effets néfastes de cette overdose de pixels sur notre forme, notre cerveau, voire notre santé mentale.
D’autres travaux rappellent à quel point la lecture est bénéfique. Lire stimule la créativité, nourrit l’imagination, laisse à l’esprit le temps de vagabonder, de construire, de grandir. C’est une vraie pause, loin du flot incessant. Une aire de repos bienvenue.
D’ailleurs, et c’est heureux, la prise de conscience est collective : de la génération Z aux boomers, nous sommes nombreux à souhaiter baisser notre consommation numérique. Reading parties, concerts sans smartphone, boîtes de verrouillage pour téléphone, autant d’initiatives concrètes qui fleurissent, illustrant une résistance positive. Car oui, nous pouvons agir, nous saisir de notre libre arbitre pour décider de comment utiliser notre temps de cerveau disponible, et de quels supports médiatiques nous voulons véritablement nous nourrir. Et agir concrètement pour que ces supports essentiels ne disparaissent pas. Pour un monde de diversité, d’alternatives qui font du bien. Pour continuer d’avoir le choix.
Notre action est donc capitale ! Ce n’est pas juste une phrase vide de sens : chaque lecteur, – d’un livre, d’une revue, d’un journal… – contribue au futur de l’édition, et encore plus de petites structures indépendantes comme la nôtre. Alors, comment participer à cette résistance positive ? Au quotidien, nous pouvons par exemple choisir entre :
- S’abonner à de nouveaux comptes Insta et se laisser noyer par la fast-info des réseaux ou bien s’abonner à la presse qui prend le temps d’aller au fond des choses, d’analyser, de nous faire rêver ?
- Partager une vidéo sur Whatsapp ou bien offrir un livre, une revue, un abonnement pour faire découvrir une lecture choisie qui fait plaisir, qui a du sens et qui dure ?
- Scroller à l’infini, sur son canapé, dans un train, au p’tit coin ou ailleurs, ou bien feuilleter un bon magazine ? (qui n’a jamais découvert sa revue préférée dans les toilettes d’un ami ?)
Ne laissons pas l’algorithme nous happer ni décider seul de ce que nous lisons et de ce que nous voyons ! En choisissant consciemment et soigneusement notre consommation médiatique, et en agissant pour permettre aux supports que nous apprécions d’exister, nous avons le pouvoir d’être acteur du paysage médiatique et de maintenir un maximum de diversité et de richesse.
Restons à la page !
Quelques références :
- Le Monde, Comment la lecture « enclenche une véritable symphonie » dans le cerveau, 20/10/2025
- France Inter, Pourquoi les réseaux sont de moins en moins sociaux ?, 10/11/2025
- Upworthy, La génération Y s'inquiète de voir leurs parents boomers collés à leur téléphone (en anglais), 16/11/2025
- Newsweek, La moitié des baby-boomers passent plus de trois heures sur leur téléphone tous les jours (en anglais), 01/08/2025