Jeudi 15 juillet 2010
Villeparisis-Paris-Palaiseau-Arpajon-La Ferté Allais-Etampes (camping à Ormoy)
Kilométrage réalisé: 104.3 km
Météo: soleil et vent de face
Coût du camping (Ormoy la rivière): 5.5 € (tente/vélo/personne)
Ravitaillement: à Etampes
Six heure du matin, ma compagne m’aide à sortir le vélo de l’appartement (deux étages à descendre avec les sacoches chargées) et après quelques bisous, c’est le vrai départ. J’enfourche le vélo, 3, 2, 1 GO !!! Ca roule plutôt bien, mieux que je ne le pensais, moi qui utilise pour la première fois un vélo chargé alors que d’habitude je me balade plutôt à pied avec un carrix. Cette année, c’est une tendinite au tibia, qui est la cause du changement de programme, avec le vélo c’est moins traumatisant.L’équilibre se fait peu à peu et je repense à tous ces gens qui font un tour du monde, ils font corps avec leur machine. Le long du canal de l’Ourcq, les kilomètres défilent. Je croise les campements sauvages des gens du voyage (ma hantise avant) et c’est eux me croisant avec une voiture qui me laisse passer avec gentillesse... A la Tour Saint Jacques, c’est le vrai départ, je touche la coquille au porche d’entrée du parc, et enchaine avec la Cathédrale Notre Dame de Paris, la rue Saint Jacques, la coulée verte que je trouve de peu, et Palaiseau atteint sans difficultés. Pour rejoindre Arpajon par contre, c’est bien plus compliqué: piste boueuse à cause des grosses averses d’hier (marne), je dois nettoyer le vélo à la brosse à dent ! Gros détour ensuite parmi les petites départementales pour rejoindre Etampes, via la Ferté Allais, Boissy le Cuté et sa grosse montée. J'arrive sur les plateaux cultivés avec un vent de face qui me fait pester alors que j’ai déjà fait plus de 90 km. Enfin j’arrive au camping d’Ormoy la rivière (2 km après Etampes) où je m’installe pour la nuit. Le soir je fais la connaissance de Loïc et David qui sont à vélo et avec qui demain je vais aller à Orléans.
Vendredi 16 juillet 2010
Etampes - Orléans
Kilométrage réalisé: 69.9 km
Météo: nuageux et vent de face
Coût du camping : 6 € (tente/vélo/personne), à 3 km sur la piste cyclable le long de la loire, direction Tours
Ravitaillement: Orléans + snack au camping
Belle et dure journée: David, Loïc et moi partons vers 10h30 et montons pour rejoindre « le plat pays ». Au début: c’est monté, petits villages et rivières pleines d’écrevisses, lavoirs. Ensuite c’est durant 60 km, un super vent de face/côté. Dur d’avancer dans ces conditions, la moyenne tombe à 10km/h. Le paysage est splendide mais monotone, champs cultivés à droite, à gauche, en face et derrière…. A l’arrivée à Orléans après un superbe passage en forêt ou la moyenne atteint de nouveau une vitesse raisonnable (20km/h) car abrités du vent, Loïc part rejoindre des amis et je continue jusqu’au camping avec David, à 3 km en longeant sur les bords de la Loire…..
Samedi 17 juillet 2010
Orléans - Beaugency - Blois - Candé sur Beuvron
Kilométrage réalisé: 73.5 km
Météo: nuageux et soleil le soir
Coût du camping : 8.5 € (tente/vélo/personne/électricité), pour le rejoindre traverser le pont et tout droit en montant, juste avant le virage à droite pour Chaumont.
Ravitaillement: au camping
Superbe étape le long des berges de la Loire. C’est par de petits sentiers et le GR, qui longe le fleuve, que je parcours cette étape. D’Orléans à Beaugency, c’est en rive droite. Le Vtt est indispensable car les passages parfois étroit et les épines d’acacias coriaces. Au milieux de superbes propriétés, j’imagine cette vie d’autrefois où la batelerie permettait le transport des marchandises jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les bateaux anciens étaient traditionnellement à fond plat, avec un grand mât et une voile carrée pour prendre le vent dominant d'ouest de Nantes à Orléans, abattable pour passer sous les ponts. On en croise encore quelques uns rénovés, le long des quais. De Beaugency, c’est une piste qui me mène à la centrale nucléaire de de Saint Laurent des Eaux. Sur la digue, une petite route asphaltées, trace ensuite sa voie jusqu’à Blois, entre élevage de poulets et champs de tournesols de l’autre coté. Avec « ABBA » dans les oreilles, je rejoint petit à petit Blois. Il est tôt, je décide de continuer, direction Candé sur Beuvron, en rive gauche cette fois, à 13 km de là. Il me faut moins d’une heure pour y parvenir en longeant le départementale (la piste cyclable ne permet pas de voir la Loire).
Candé sur Beuvron est une petite bourgade sympathique: au début du XIXe siècle, le curé a fait transférer l'église paroissiale depuis le bord du Beuvron à flanc de coteau. Il reste une élégante demeure en son lieu et place. Le château, sis dans le bourg, à l'extrémité nord, a été donné par la famille de La Ville Baugé au diocèse d'Orléans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des jeunes y ont été dissimulés aux autorités d'occupation. Ce château de La Ville Baugé est, depuis 1993, la maison-mère et le séminaire de la Communauté Saint-Martin, société de prêtres fondée à Gênes en 1976 par Mgr Jean-François Guérin.
Dimanche 18 juillet 2010
Candé sur Beuvron -Chaumont -Amboise -Tours -Saint Avertin - Montbazon
Kilométrage réalisé: 69.6 km
Météo: grand beau
Coût du camping : Gratuit pour les pèlerins
Ravitaillement: Montbazon
Toujours le long des berges de la Loire, mais cette fois par de petites départementales de façon à traverser tous ces petits villages avec leurs maisons troglodyte, leurs caves, leur bateaux. Tout ce qui fait le charme de cette région, que je commence a tant aimer. Je ne m’attarde pas à Amboise, trop bruyante, et je dois aligner les kilomètres... Je file vers Tours, où je m’attarde devant la cathédrale, discute avec un couple qui longe la Loire à vélo jusqu'à son débouché sur l’atlantique et file sur Montbazon en ayant bien cherché mon chemin, dans ce labyrinthe de ruelles.
Lundi 19 juillet 2010
Montbazon - Sainte Maure de Touraine - Dangé Saint Romain - Châtellerault - Dissay
Kilométrage réalisé: 79.4 km
Météo: Soleil
Coût du camping : 10.5 € (tente/vélo/personne avec électricité)
Ravitaillement: Dans le centre, au-dessus du camping à 5 minutes
Champs de céréales, la Vienne, Châtellerault… L’étape est sympa, il fait chaud entre les champs de tournesols, maïs, orge: le grenier de la France est bien là. Je me sens petit au milieu de cette France agricole que l’on devrait protéger un peu plus.
En passant, le théâtre du Vieux Poitiers est à voir….
Le château de Dissay, quand à lui, du 17ème siècle, se visite en deux heures avec une formidable guide.
Mardi 20 juillet 2010
Dissay - Poitiers - Lusignan - Chenay - Melle
Kilométrage réalisé: 76.6 km
Météo: Soleil
Coût du camping : 5.5 € (tente/vélo/personne)
Ravitaillement: dans le centre ville
Bon c’est joli, les champs à perte de vue, sauf quand ca monte et ca descend tout le temps !!!! Fait super chaud, à chaque village, une super montée sous le soleil. Les premières cloques apparaissent, le nez crame !!! C’est dur car les montés sont vraiment raides. Les quelques personnes rencontrées à vélo, rentrent souvent chez eux et sont à 90% des hollandais. On aperçoit le Futuroscope et c’est la traversée de Poitiers, sympa, par l’arrière pays. Ensuite cela monte dur pour rejoindre Melle, petit ville sympa où je papote avec le gardien du camping.
Mercredi 21 juillet 2010
Melle - Aulnay - Saint jean de Angely - Saintes
Kilométrage réalisé: 75 km
Météo: pluie et orages
Coût du camping : 5.5 € (tente/vélo/personne), au pont en arrivant, prendre à droite, max 1 km
Ravitaillement: dans le centre + banques
Boudiou, je me rappelais plus les « crachins bretons ». Ca mouille et ca fouette, mais au moins il fait chaud ! L’église d’Aulnay vaut le détour et la visite. Après, l’étape reste une succession de champs de maïs, tournesols penchés vers le soleil.
Jeudi 22 juillet 2010
Saintes - Pons - Mirambeau
Kilométrage réalisé: 47,9 km
Météo: nuages et soleil
Coût du camping : 5.5 € (tente/vélo/personne)
Ravitaillement: en face du camping (grosse superette)
Idem hier, rien de bien spécial, de longues lignes droites, des champs et le chemin qu’empruntes les pèlerins à pieds que j’emprunte au début mais qui se relève vite un peu galère a cause justement du fait que l’on roule sur de la paille coupée. Etape dure et longue dans sa difficulté.
Vendredi 23 juillet 2010
Mirambeau - Saint Aubin de Blaye - Blaye - Saint Andre de Cubzac - Port Neuf
Kilométrage réalisé: 72 km
Météo: nuages et averses
Coût du camping : 11 € (tente/vélo/personne). Attention il se situe 3 km avant Saint André de Cubzac, en prenant une route à droite direction Port Neuf
Ravitaillement: à Saint André de Cubzac, sur la gauche une superette avant d’entrer dans le centre « historique ». Gare SNCF
Superbe étape. Quelques montées vite rejointes par les premières vignes, premières descentes, on sent le sud a plein nez, et je m’y sent vraiment bien ! A proximité de Blaye, une piste cyclable me permet de rejoindre la citadelle, quel spectacle, enfin la mer (ou plutôt la Gironde et son estuaire) !
Entre deux averses, « ils appellent ça des entrées d’air maritimes », je continue ma balade. Le k-way Quechua tiens le coup (voir fiche matériel). Je traverse la citadelle à vélo (attention aux pavés) et je rejoint par « les corniches de la Dordogne » où des maisons superbes, des vignes en hauteurs égrènent le paysage et Saint André de Cubzac où des amis doivent me rejoindre demain. Il n’y a pas de mot tant le paysage est magnifique, une pure merveille.
Samedi 24 et Dimanche 25 juillet 2010
Saint Andre de Cubzac - Port neuf
Kilométrage réalisé: 15 km
Météo: super soleil
Deux jours de balade avec des amis le long de la Dordogne. Entre dégustation de Sauternes, flânerie en tout genre, le chemin de Saint Jacques de Compostelle se laisse cette fois découvrir à pied. Il est bon de découvrir les vignes au grés du temps….
Lundi 26 juillet 2010
Port neuf - Saint André de Cubzac - Bordeaux - Gradignan
Kilométrage réalisé: 43.7 km
Météo: grand beau
Coût du camping : 7.5 € (tente/vélo/emplacement), basique mais simple, à la sortie de la ville
Ravitaillement: en direction de Le Barp, 1 ou 2 km après: boulangerie et petite superette.
Apres deux jours de repos, c’est la direction de Bordeaux que je prend aujourd’hui. Après Saint André de Cubzac, le pont Eiffel franchit la Dordogne et reste une petite merveille d’architecture du 20 ème siècle qui trouve assez bien sa place dans ce paysage. Apres quelques petites routes départementales, c’est cette fois les bords de la Garonne que je longe, l’ambiance est chaleureuse, de nombreux étudiants et jeunes y pique-niquent. Changement d’échelle, le pont d’Aquitaine, du haut de ses 53 m, me donne l’impression d’être un lilliputien. Je rejoint le pont de pierre de Bordeaux et entre dans la ville. Cette ville semble si paisible: peu de bruit, peu de voitures, le tram prend son énergie au sol (pas de fil électriques suspendus), et les pistes cyclables sont nombreuses. Je profite de cette ambiance pour regarder les différents monuments, me laissant guider par les coquilles Saint Jacques qui jalonnent mon itinéraire.
Gradignan est rejoint peu à peu, où cela sent bon les Landes. Installation au camping. Une piste cyclable permet de se ravitailler à un kilomètre de la vers le Barp (plein sud) où il y a une excellente boulangerie.
Mardi 27 juillet 2010
Gradignan - Le Barp - Le Muret - Labouheyre - Onesse et Laharie
Kilométrage réalisé: 106 km
Météo: brouillard et soleil
Coût du camping : 8.5 € (tente/velo/emplacement) sur la droite en arrivant a 400 m après le bureaux de tabac. Piscine. Chaleureux….
Ravitaillement: avant le bureau de tabac à l’intersection, petite superette. Resto au camping.
Grosse et belle journée aujourd’hui, dans les landes. Record de kilomètre de ce chemin, il faut prévoir de l’eau (ravitaillement possible a Ychoux, attention la superette ferme a 12h30). Bon c’est vrai, c’est quasi plat, pas de fausses montées comme dans les Beauce, mais on se laisse vite bercer par le chants des milliers de cigales. Les landes ont leur histoires où l’agro-pastoralisme fut important, avant le plantage des pins pour leur exploitation forestière. On découvre ainsi qu’il y a de grands champs de maïs arrosés, qui me valent d’ailleurs quelques douches.
Revenons au départ, en plein brouillard. La forêt respire, transpire et la petite piste cyclable empruntés en face du camping et qui me mène plein sud, couvre mes lunettes de rosées. Après 1 km, la départementale est rejointe, et ce sont de longues lignes droites qui me mène au cœur des landes. Le soleil apparaît et il est temps pour moi, a l’apparition de la N10 (une 2X2 voies), de la longer par de petites routes parallèles, défoncées parfois, où ce la sent bon le Sud. Je croise peu de monde et l’esprit divague, se laisse aller, au grès des pauses de ravitaillement en eau et en barre de céréales. Apres plus de 80 km, un feu se dessine a droite, je dirais a vol d’oiseau 10 km, et c’est assez flippant de se dire que s’il me rattrape. Des camions de pompiers me croisent sans rien me dire et les canadairs circonscrivent vite le feu.
Ma première idée était de camper a Labouheyre, mais la proximité d’un camp de gens du voyage et l’heure précoce, me dissuade de cette option, j’en profite donc pour boire un coca frais et un café en discutant et en convaincant un monsieur qui se restaure de faire aussi le chemin de Saint jacques.
Je rejoint peu à peu Onesse, un petit camping très chaleureux, avec ravitaillement proche possible., piscine et petit resto, où je croise un hollandais qui vient de faire a un chouia près le même parcours que moi.
Mercredi 28 juillet 2010
Onesse et Laharie - Dax - Peyrehorade - Sorde l’Abbaye
Kilométrage réalisé: 76 km
Météo: Grand beau
Coût du camping : 6 €/personne/emplacement
Ravitaillement: petite superette dans le centre de Sorde, à côté de l’église (fermée le mercredi), ou 3km avant à Peyrehorade (tous commerces).
Belle étape mais dure. De Onesse à Dax, je parcours mes 40 derniers kilomètres dans les landes, au milieu des pins. Il fait bon et j’arrive vers 12h30. La traversée s’avère plus pénible que prévu, les abords de cette ville n’ont que peu d’intérêt. Le petit aérodrome annonce le début des réjouissances et le changement peu à peu de paysage: au lieu des pins et des grandes étendues, se dessine de petites routes tortueuses au charme fou, des platanes et autres feuillus. Une très très grosse montée où il me faudra pousser le vélo plus d’une fois, me permet de rejoindre les premières collines et les premières montagnes. L’accompagnateur en montagne que je suis se sent un peu chez lui, et l’envie de grimper aussi. Je rejoint Peyrehorade par une descente de tout ce que j’ai monté...ou presque, en longeant une splendide rivière au nom de la Gave. En longeant cette rivière, je passe à proximité des moulins de Paris, puis rejoint juste avant le centre de Sorde l’Abbaye, le camping municipal où je m’installe. Visite ensuite du centre de l’église. Cette petite bourgade doit d’ailleurs son nom à cette abbaye bénédictine du XIIème siècle.
Jeudi 29 juillet 2010
Sorde l’Abbaye - Saint Jean Pied de Port
Kilométrage réalisé: 63.3 km
Météo: variable et orageux
Coût du camping : 10.25 €/personne/emplacement
Ravitaillement: tous commerces + gare SNCF
Dernière étape de vélo, derniers kilomètres pour terminer ce chemin. Depuis le camping, je traverse la Gave, puis rejoint la D28 qui vient de Peyrehorade. C’est ensuite une succession de montées et de descentes au milieu de collines verdoyantes. Le cœur des Pyrénées se dessine enfin, de plus en plus haut, massif, fort. A Saint Palais, c’est le pays basque et les habitants en sont fiers. Les cotes sont plus raides, les villages plus typiques. Je croise des pèlerins à pieds dans un bar sur le bord de la route. A Ostabat pause, j’avais déjà rejoint ce petit village typique lors de la via Podensis (le chemin du Puy) réalisé en 2006, à la fin du tour du monde. Une petite averse passe, la dépression s’éloigne je repart pour les derniers kilomètres de monté raide. Le truc , c’est qu’ici dans d’aussi beaux paysages, une montée raide, c’est vraiment raide. Je pousse donc, jusqu’au moment où je me rend compte que comme sur les bords de la Dordogne, j’ai bien fait de mettre mon matériel dans des sacoches étanches: c’est une entrée d’air maritimes « basque » !!!! Evidement, ca dure 20 minutes histoire d’affirmer ca particularité. La descente jusqu’à Saint Jean pied de Port et quasi non-stop ensuite, où j’arrive à 12h30. Histoire de me rappeler qu’on est peu de chose, je me fait heurter par une voiture l’arrière des sacoches à 500 m du camping, plus peur que de mal, le matériel un peu tordu (plastique vite redressé). Installation et visite, histoire de me remémorer ces instants déjà partagé avec Jean Jacques en 2006, mon compagnon de route.
Villeparisis-Paris-Palaiseau-Arpajon-La Ferté Allais-Etampes (camping à Ormoy)
Kilométrage réalisé: 104.3 km
Météo: soleil et vent de face
Coût du camping (Ormoy la rivière): 5.5 € (tente/vélo/personne)
Ravitaillement: à Etampes
Six heure du matin, ma compagne m’aide à sortir le vélo de l’appartement (deux étages à descendre avec les sacoches chargées) et après quelques bisous, c’est le vrai départ. J’enfourche le vélo, 3, 2, 1 GO !!! Ca roule plutôt bien, mieux que je ne le pensais, moi qui utilise pour la première fois un vélo chargé alors que d’habitude je me balade plutôt à pied avec un carrix. Cette année, c’est une tendinite au tibia, qui est la cause du changement de programme, avec le vélo c’est moins traumatisant.L’équilibre se fait peu à peu et je repense à tous ces gens qui font un tour du monde, ils font corps avec leur machine. Le long du canal de l’Ourcq, les kilomètres défilent. Je croise les campements sauvages des gens du voyage (ma hantise avant) et c’est eux me croisant avec une voiture qui me laisse passer avec gentillesse... A la Tour Saint Jacques, c’est le vrai départ, je touche la coquille au porche d’entrée du parc, et enchaine avec la Cathédrale Notre Dame de Paris, la rue Saint Jacques, la coulée verte que je trouve de peu, et Palaiseau atteint sans difficultés. Pour rejoindre Arpajon par contre, c’est bien plus compliqué: piste boueuse à cause des grosses averses d’hier (marne), je dois nettoyer le vélo à la brosse à dent ! Gros détour ensuite parmi les petites départementales pour rejoindre Etampes, via la Ferté Allais, Boissy le Cuté et sa grosse montée. J'arrive sur les plateaux cultivés avec un vent de face qui me fait pester alors que j’ai déjà fait plus de 90 km. Enfin j’arrive au camping d’Ormoy la rivière (2 km après Etampes) où je m’installe pour la nuit. Le soir je fais la connaissance de Loïc et David qui sont à vélo et avec qui demain je vais aller à Orléans.
Vendredi 16 juillet 2010
Etampes - Orléans
Kilométrage réalisé: 69.9 km
Météo: nuageux et vent de face
Coût du camping : 6 € (tente/vélo/personne), à 3 km sur la piste cyclable le long de la loire, direction Tours
Ravitaillement: Orléans + snack au camping
Belle et dure journée: David, Loïc et moi partons vers 10h30 et montons pour rejoindre « le plat pays ». Au début: c’est monté, petits villages et rivières pleines d’écrevisses, lavoirs. Ensuite c’est durant 60 km, un super vent de face/côté. Dur d’avancer dans ces conditions, la moyenne tombe à 10km/h. Le paysage est splendide mais monotone, champs cultivés à droite, à gauche, en face et derrière…. A l’arrivée à Orléans après un superbe passage en forêt ou la moyenne atteint de nouveau une vitesse raisonnable (20km/h) car abrités du vent, Loïc part rejoindre des amis et je continue jusqu’au camping avec David, à 3 km en longeant sur les bords de la Loire…..
Samedi 17 juillet 2010
Orléans - Beaugency - Blois - Candé sur Beuvron
Kilométrage réalisé: 73.5 km
Météo: nuageux et soleil le soir
Coût du camping : 8.5 € (tente/vélo/personne/électricité), pour le rejoindre traverser le pont et tout droit en montant, juste avant le virage à droite pour Chaumont.
Ravitaillement: au camping
Superbe étape le long des berges de la Loire. C’est par de petits sentiers et le GR, qui longe le fleuve, que je parcours cette étape. D’Orléans à Beaugency, c’est en rive droite. Le Vtt est indispensable car les passages parfois étroit et les épines d’acacias coriaces. Au milieux de superbes propriétés, j’imagine cette vie d’autrefois où la batelerie permettait le transport des marchandises jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les bateaux anciens étaient traditionnellement à fond plat, avec un grand mât et une voile carrée pour prendre le vent dominant d'ouest de Nantes à Orléans, abattable pour passer sous les ponts. On en croise encore quelques uns rénovés, le long des quais. De Beaugency, c’est une piste qui me mène à la centrale nucléaire de de Saint Laurent des Eaux. Sur la digue, une petite route asphaltées, trace ensuite sa voie jusqu’à Blois, entre élevage de poulets et champs de tournesols de l’autre coté. Avec « ABBA » dans les oreilles, je rejoint petit à petit Blois. Il est tôt, je décide de continuer, direction Candé sur Beuvron, en rive gauche cette fois, à 13 km de là. Il me faut moins d’une heure pour y parvenir en longeant le départementale (la piste cyclable ne permet pas de voir la Loire).
Candé sur Beuvron est une petite bourgade sympathique: au début du XIXe siècle, le curé a fait transférer l'église paroissiale depuis le bord du Beuvron à flanc de coteau. Il reste une élégante demeure en son lieu et place. Le château, sis dans le bourg, à l'extrémité nord, a été donné par la famille de La Ville Baugé au diocèse d'Orléans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des jeunes y ont été dissimulés aux autorités d'occupation. Ce château de La Ville Baugé est, depuis 1993, la maison-mère et le séminaire de la Communauté Saint-Martin, société de prêtres fondée à Gênes en 1976 par Mgr Jean-François Guérin.
Dimanche 18 juillet 2010
Candé sur Beuvron -Chaumont -Amboise -Tours -Saint Avertin - Montbazon
Kilométrage réalisé: 69.6 km
Météo: grand beau
Coût du camping : Gratuit pour les pèlerins
Ravitaillement: Montbazon
Toujours le long des berges de la Loire, mais cette fois par de petites départementales de façon à traverser tous ces petits villages avec leurs maisons troglodyte, leurs caves, leur bateaux. Tout ce qui fait le charme de cette région, que je commence a tant aimer. Je ne m’attarde pas à Amboise, trop bruyante, et je dois aligner les kilomètres... Je file vers Tours, où je m’attarde devant la cathédrale, discute avec un couple qui longe la Loire à vélo jusqu'à son débouché sur l’atlantique et file sur Montbazon en ayant bien cherché mon chemin, dans ce labyrinthe de ruelles.
Lundi 19 juillet 2010
Montbazon - Sainte Maure de Touraine - Dangé Saint Romain - Châtellerault - Dissay
Kilométrage réalisé: 79.4 km
Météo: Soleil
Coût du camping : 10.5 € (tente/vélo/personne avec électricité)
Ravitaillement: Dans le centre, au-dessus du camping à 5 minutes
Champs de céréales, la Vienne, Châtellerault… L’étape est sympa, il fait chaud entre les champs de tournesols, maïs, orge: le grenier de la France est bien là. Je me sens petit au milieu de cette France agricole que l’on devrait protéger un peu plus.
En passant, le théâtre du Vieux Poitiers est à voir….
Le château de Dissay, quand à lui, du 17ème siècle, se visite en deux heures avec une formidable guide.
Mardi 20 juillet 2010
Dissay - Poitiers - Lusignan - Chenay - Melle
Kilométrage réalisé: 76.6 km
Météo: Soleil
Coût du camping : 5.5 € (tente/vélo/personne)
Ravitaillement: dans le centre ville
Bon c’est joli, les champs à perte de vue, sauf quand ca monte et ca descend tout le temps !!!! Fait super chaud, à chaque village, une super montée sous le soleil. Les premières cloques apparaissent, le nez crame !!! C’est dur car les montés sont vraiment raides. Les quelques personnes rencontrées à vélo, rentrent souvent chez eux et sont à 90% des hollandais. On aperçoit le Futuroscope et c’est la traversée de Poitiers, sympa, par l’arrière pays. Ensuite cela monte dur pour rejoindre Melle, petit ville sympa où je papote avec le gardien du camping.
Mercredi 21 juillet 2010
Melle - Aulnay - Saint jean de Angely - Saintes
Kilométrage réalisé: 75 km
Météo: pluie et orages
Coût du camping : 5.5 € (tente/vélo/personne), au pont en arrivant, prendre à droite, max 1 km
Ravitaillement: dans le centre + banques
Boudiou, je me rappelais plus les « crachins bretons ». Ca mouille et ca fouette, mais au moins il fait chaud ! L’église d’Aulnay vaut le détour et la visite. Après, l’étape reste une succession de champs de maïs, tournesols penchés vers le soleil.
Jeudi 22 juillet 2010
Saintes - Pons - Mirambeau
Kilométrage réalisé: 47,9 km
Météo: nuages et soleil
Coût du camping : 5.5 € (tente/vélo/personne)
Ravitaillement: en face du camping (grosse superette)
Idem hier, rien de bien spécial, de longues lignes droites, des champs et le chemin qu’empruntes les pèlerins à pieds que j’emprunte au début mais qui se relève vite un peu galère a cause justement du fait que l’on roule sur de la paille coupée. Etape dure et longue dans sa difficulté.
Vendredi 23 juillet 2010
Mirambeau - Saint Aubin de Blaye - Blaye - Saint Andre de Cubzac - Port Neuf
Kilométrage réalisé: 72 km
Météo: nuages et averses
Coût du camping : 11 € (tente/vélo/personne). Attention il se situe 3 km avant Saint André de Cubzac, en prenant une route à droite direction Port Neuf
Ravitaillement: à Saint André de Cubzac, sur la gauche une superette avant d’entrer dans le centre « historique ». Gare SNCF
Superbe étape. Quelques montées vite rejointes par les premières vignes, premières descentes, on sent le sud a plein nez, et je m’y sent vraiment bien ! A proximité de Blaye, une piste cyclable me permet de rejoindre la citadelle, quel spectacle, enfin la mer (ou plutôt la Gironde et son estuaire) !
Entre deux averses, « ils appellent ça des entrées d’air maritimes », je continue ma balade. Le k-way Quechua tiens le coup (voir fiche matériel). Je traverse la citadelle à vélo (attention aux pavés) et je rejoint par « les corniches de la Dordogne » où des maisons superbes, des vignes en hauteurs égrènent le paysage et Saint André de Cubzac où des amis doivent me rejoindre demain. Il n’y a pas de mot tant le paysage est magnifique, une pure merveille.
Samedi 24 et Dimanche 25 juillet 2010
Saint Andre de Cubzac - Port neuf
Kilométrage réalisé: 15 km
Météo: super soleil
Deux jours de balade avec des amis le long de la Dordogne. Entre dégustation de Sauternes, flânerie en tout genre, le chemin de Saint Jacques de Compostelle se laisse cette fois découvrir à pied. Il est bon de découvrir les vignes au grés du temps….
Lundi 26 juillet 2010
Port neuf - Saint André de Cubzac - Bordeaux - Gradignan
Kilométrage réalisé: 43.7 km
Météo: grand beau
Coût du camping : 7.5 € (tente/vélo/emplacement), basique mais simple, à la sortie de la ville
Ravitaillement: en direction de Le Barp, 1 ou 2 km après: boulangerie et petite superette.
Apres deux jours de repos, c’est la direction de Bordeaux que je prend aujourd’hui. Après Saint André de Cubzac, le pont Eiffel franchit la Dordogne et reste une petite merveille d’architecture du 20 ème siècle qui trouve assez bien sa place dans ce paysage. Apres quelques petites routes départementales, c’est cette fois les bords de la Garonne que je longe, l’ambiance est chaleureuse, de nombreux étudiants et jeunes y pique-niquent. Changement d’échelle, le pont d’Aquitaine, du haut de ses 53 m, me donne l’impression d’être un lilliputien. Je rejoint le pont de pierre de Bordeaux et entre dans la ville. Cette ville semble si paisible: peu de bruit, peu de voitures, le tram prend son énergie au sol (pas de fil électriques suspendus), et les pistes cyclables sont nombreuses. Je profite de cette ambiance pour regarder les différents monuments, me laissant guider par les coquilles Saint Jacques qui jalonnent mon itinéraire.
Gradignan est rejoint peu à peu, où cela sent bon les Landes. Installation au camping. Une piste cyclable permet de se ravitailler à un kilomètre de la vers le Barp (plein sud) où il y a une excellente boulangerie.
Mardi 27 juillet 2010
Gradignan - Le Barp - Le Muret - Labouheyre - Onesse et Laharie
Kilométrage réalisé: 106 km
Météo: brouillard et soleil
Coût du camping : 8.5 € (tente/velo/emplacement) sur la droite en arrivant a 400 m après le bureaux de tabac. Piscine. Chaleureux….
Ravitaillement: avant le bureau de tabac à l’intersection, petite superette. Resto au camping.
Grosse et belle journée aujourd’hui, dans les landes. Record de kilomètre de ce chemin, il faut prévoir de l’eau (ravitaillement possible a Ychoux, attention la superette ferme a 12h30). Bon c’est vrai, c’est quasi plat, pas de fausses montées comme dans les Beauce, mais on se laisse vite bercer par le chants des milliers de cigales. Les landes ont leur histoires où l’agro-pastoralisme fut important, avant le plantage des pins pour leur exploitation forestière. On découvre ainsi qu’il y a de grands champs de maïs arrosés, qui me valent d’ailleurs quelques douches.
Revenons au départ, en plein brouillard. La forêt respire, transpire et la petite piste cyclable empruntés en face du camping et qui me mène plein sud, couvre mes lunettes de rosées. Après 1 km, la départementale est rejointe, et ce sont de longues lignes droites qui me mène au cœur des landes. Le soleil apparaît et il est temps pour moi, a l’apparition de la N10 (une 2X2 voies), de la longer par de petites routes parallèles, défoncées parfois, où ce la sent bon le Sud. Je croise peu de monde et l’esprit divague, se laisse aller, au grès des pauses de ravitaillement en eau et en barre de céréales. Apres plus de 80 km, un feu se dessine a droite, je dirais a vol d’oiseau 10 km, et c’est assez flippant de se dire que s’il me rattrape. Des camions de pompiers me croisent sans rien me dire et les canadairs circonscrivent vite le feu.
Ma première idée était de camper a Labouheyre, mais la proximité d’un camp de gens du voyage et l’heure précoce, me dissuade de cette option, j’en profite donc pour boire un coca frais et un café en discutant et en convaincant un monsieur qui se restaure de faire aussi le chemin de Saint jacques.
Je rejoint peu à peu Onesse, un petit camping très chaleureux, avec ravitaillement proche possible., piscine et petit resto, où je croise un hollandais qui vient de faire a un chouia près le même parcours que moi.
Mercredi 28 juillet 2010
Onesse et Laharie - Dax - Peyrehorade - Sorde l’Abbaye
Kilométrage réalisé: 76 km
Météo: Grand beau
Coût du camping : 6 €/personne/emplacement
Ravitaillement: petite superette dans le centre de Sorde, à côté de l’église (fermée le mercredi), ou 3km avant à Peyrehorade (tous commerces).
Belle étape mais dure. De Onesse à Dax, je parcours mes 40 derniers kilomètres dans les landes, au milieu des pins. Il fait bon et j’arrive vers 12h30. La traversée s’avère plus pénible que prévu, les abords de cette ville n’ont que peu d’intérêt. Le petit aérodrome annonce le début des réjouissances et le changement peu à peu de paysage: au lieu des pins et des grandes étendues, se dessine de petites routes tortueuses au charme fou, des platanes et autres feuillus. Une très très grosse montée où il me faudra pousser le vélo plus d’une fois, me permet de rejoindre les premières collines et les premières montagnes. L’accompagnateur en montagne que je suis se sent un peu chez lui, et l’envie de grimper aussi. Je rejoint Peyrehorade par une descente de tout ce que j’ai monté...ou presque, en longeant une splendide rivière au nom de la Gave. En longeant cette rivière, je passe à proximité des moulins de Paris, puis rejoint juste avant le centre de Sorde l’Abbaye, le camping municipal où je m’installe. Visite ensuite du centre de l’église. Cette petite bourgade doit d’ailleurs son nom à cette abbaye bénédictine du XIIème siècle.
Jeudi 29 juillet 2010
Sorde l’Abbaye - Saint Jean Pied de Port
Kilométrage réalisé: 63.3 km
Météo: variable et orageux
Coût du camping : 10.25 €/personne/emplacement
Ravitaillement: tous commerces + gare SNCF
Dernière étape de vélo, derniers kilomètres pour terminer ce chemin. Depuis le camping, je traverse la Gave, puis rejoint la D28 qui vient de Peyrehorade. C’est ensuite une succession de montées et de descentes au milieu de collines verdoyantes. Le cœur des Pyrénées se dessine enfin, de plus en plus haut, massif, fort. A Saint Palais, c’est le pays basque et les habitants en sont fiers. Les cotes sont plus raides, les villages plus typiques. Je croise des pèlerins à pieds dans un bar sur le bord de la route. A Ostabat pause, j’avais déjà rejoint ce petit village typique lors de la via Podensis (le chemin du Puy) réalisé en 2006, à la fin du tour du monde. Une petite averse passe, la dépression s’éloigne je repart pour les derniers kilomètres de monté raide. Le truc , c’est qu’ici dans d’aussi beaux paysages, une montée raide, c’est vraiment raide. Je pousse donc, jusqu’au moment où je me rend compte que comme sur les bords de la Dordogne, j’ai bien fait de mettre mon matériel dans des sacoches étanches: c’est une entrée d’air maritimes « basque » !!!! Evidement, ca dure 20 minutes histoire d’affirmer ca particularité. La descente jusqu’à Saint Jean pied de Port et quasi non-stop ensuite, où j’arrive à 12h30. Histoire de me rappeler qu’on est peu de chose, je me fait heurter par une voiture l’arrière des sacoches à 500 m du camping, plus peur que de mal, le matériel un peu tordu (plastique vite redressé). Installation et visite, histoire de me remémorer ces instants déjà partagé avec Jean Jacques en 2006, mon compagnon de route.
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