Vietnam - Cambodge à vélo

Je suis heureux de partager mon nouveau projet. Cette année pas de départ en ski dans les grands espaces enneigés du froid lapon, mais un saut de + 50-60°C pour un voyage à vélo dans la chaleur vietnamienne et cambodgienne (avril est le mois le plus chaud de l'année). J'ai tellement aimé le Vietnam que je n'ai pas pu m'empêcher d'y revenir le plus vite possible. Le voyage a débuté chez moi, à Dijon, avec la mise au point de l’itinéraire, et le plaisir de retrouver la classe de CE2 CM1 d'Arc-sur-Tille pour présenter et discuter avec les enfants de ce voyage. Un moment formidable prolongé à la maison avec la joie de lire le cahier de leurs textes et dessins qu'ils m'ont offert. Retour à Ho Chi Minh : j'ai trouvé et acheté un vélo. Je me suis fait plaisir, j'ai investi 280€ contre 80€ la dernière fois. Si je ne le stocke pas à l'arrivée pour poursuivre mon voyage une autre fois, je pourrai toujours le revendre à l'arrivée. Les photos sont commentées.

Les nouvelles sont plutôt mitigées. Après avoir été malade la nuit, ma deuxième journée de vélo débute dans la douleur avec une petite forme et de violents maux de tête. Je me fais violence. Le soir, 70km plus loin, il faut me rendre à l'évidence : j'ai un Phlegmon amygdalien. C'est une urgence médicale. Je connais le problème, car j'en ai déjà eu suite au traitement immunosuppresseur pour ma maladie de Crohn. Cette fois-ci, comme la maladie semble commencer à échapper au traitement, j'ai reçu la double-dose à l'hôpital avant mon départ, ce qui me rend plus vulnérable face aux infections et virus. Bref, me voilà de retour à Ho Chi Minh pour me soigner dans de meilleures conditions qu'en campagne vietnamienne. Je dois avaler des antibiotiques avec l'espoir d'aller mieux. Je profite du temps libre pour me reposer, visiter, et m'essayer à la cuisine asiatique - vietnamienne. Si tout va bien je pourrai reprendre rapidement et finir mon antibiothérapie en chemin en pédalant.

Bonne nouvelle, j'ai repris le vélo ! Le phlegmon amygdalien a bien dégonflé. C'est sûr que ce n'est pas la grande forme, et les 40°C réels à l'ombre ne font pas toujours bon ménage avec l'antibiothérapie, mais le plaisir du voyage à vélo est bien là ! A mesure que je m'enfonce dans le delta du Mekong, je traverse des cours d'eau toujours plus nombreux et de toutes tailles. Loin d'Ho Chi Minh, j'ai également retrouvé un esprit plus rural, d'avantage propice à de belles rencontres avec les locaux. Pour autant cela ne m'empêche pas de traverser des villes de tailles importantes comme Sa Đéc, Vĩnh Long, ... (env. 200 000 habitants). L'occasion de prendre le pouls d'une vie urbaine asiatique effrénée, avec des communes en expansion qui se modernisent. Comme toujours, j'ai un coup de coeur pour les marchés, plein de vie et de bonnes choses à manger.

Au Vietnam chaque journée est un émerveillement dans un pays où je connais encore si peu de choses, mais que j'apprécie tellement. Entre deux villes, loin des spots touristiques, le voyage à vélo me permet de toucher du bout du doigt une vie plus rurale, plus proche de ses habitants. Le delta du Mékong avec l'omniprésence de l'eau, souvent canalisée pour les transports et pour irriguer les plantations, laisse progressivement place à un autre paysage, plus marin. C'est au port de Rạch Giá que je vois pour la première le golf de Thaïlande, au Sud-Ouest du pays. Je vais le longer jusqu'à la frontière, et même au-delà au Cambodge. Les photos sont commentées.

Ma première impression de voyageur à vélo au Cambodge, contrairement à ce que j'ai parfois lu, est une différence notable avec le Vietnam. Les routes laissent place à des pistes, la physionomie des habitants change, les légumes se font plus rares avec d'avantage de viande / poissons et d'aliments frits, etc ... Je ressens malheureusement une certaine forme de pauvreté, et parfois de nécessité. Toutefois je connais peu de choses de la culture Khmer, particulièrement riche et complexe, et chaque kilomètre parcouru dans ce voyage est une quête pour tenter de mieux l'appréhender. La tâche n'est pas aisée, car mon phlegmon amygdalien est revenu. Il génère douleur, maux de tête et grosse fatigue. J'ai repris mon traitement antibiotique avec l'espoir de rejoindre la capitale Phnom Penh où je verrai un médecin. Les photos sont commentées.

Bonne nouvelle : je suis rétabli ! A Phnom Penh, la capitale du Cambodge, je consulte un médecin. L'infirmière m'injecte dans chaque fesse un produit magique. Le lendemain je vais déjà mieux, si ce n'est qu'à chaque fois que je m'assieds la douleur me rappelle à ce bon souvenir. Après avoir écarté l'option du rapatriement proposé par le médecin, je pars tôt car la barre des 40°C est dorénavant franchie dès 9h du matin. A nouveau sur mon vélo, je me sens submergé d'une immense joie, ça en valait la peine ! Phnom Penh, et encore plus Siem Reap qui est occidentalisé, sont beaux et intéressants, mais il n'y a pas d'autres endroits qu'ici, dans la campagne, où je me sens aussi vivant, proche de la culture du pays et de ses habitants. Malheureusement la fin est proche. Je récupère avec un transport pour Siem Reap les 4 jours consacrés à mes soins. Sur place, entre deux visites de temples de l'Empire Khmer, je décide de ramener le vélo avec moi. Il m'évoque des souvenirs, et il s'avérerait fort utile à la maison. La fin du voyage c'est un tourisme plus conventionnel à Angor Wat - Siem Reap puis quelques jours à Bangkok avant un prochain voyage retour de 35 heures à cause d'une escale rallongée, pour des billets bon marché. A bientôt pour de nouvelles aventures ...