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Une semaine de liberté pyrénéenne du côté de Néouvielle

(réalisé)
Hello ! 👋

Il y a un peu plus d’un mois je suis parti en solo me faire plaisir dans les Pyrénées, à pied + bivouac. L'idée était d'explorer un secteur que je ne connaissais pas, de par sa facilité d'accès via TGV+bus, mon choix s'est porté sur Néouvielle et massifs alentours (Arbizon, Pic-du-Midi-de-Bigorre).

Je n’ai pas suivi de trace prédéfinie, j’ai exploré, sinué, avec plaisir. J’ai écrit un journal qui raconte cette aventure, agrémenté d’une sélection de photos. Vous pouvez le retrouver ici : Massifs de Bigorre ~ Vadrouilles Attentives

En résumé
  • de belles rencontres les premiers jours
  • des décors de dingue
  • une liberté fabuleuse
  • quelques bivouacs d’anthologie
  • été - automne - hiver en quelques jours !
  • des animaux (domestiques ou sauvages)

Si vous voulez vous spoiler direct, voici une vidéo (réel instagram) qui montre les highlights :
https://www.instagram.com/reel/DBwZx4KqUCr/
randonnée/trek
Quand : 09/09/2024
Durée : 6 jours
Carnet publié par Vadrouilles.fr le 03 nov.
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en train bus stop
Précisions : Aller : TGV jusqu'à Lourdes, puis ligne de bus 965 jusqu'à Barèges. Retour : Stop de Campan à Tarbes, puis blablabus de nuit (le mauvais plan, compliqué de dormir, la prochaine fois je prends le TGV)
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Le topo (mise à jour : 03 nov.)

Description :

Je donne la trace pour afficher un aperçu sur la carte, mais attention il y a des passages qui demandent un minimum d'expérience.

La partie la moins intéréressante est le quart sud-est, après le pic de Pichaley. Il s'agit d'une longue descente, avec une partie commune au GR10. Le but était un ravito en vallée (Ancizan). Tout le reste du parcours a été du plaisir.

Télécharger les traces et les points de ce carnet GPX , KML

Le compte-rendu (mise à jour : 03 nov.)

Extrait du journal

Je finis par plier mes clics et mes clacs, range séparément la toile extérieure de la tente, trempée de neige à moitié fondue.  Remettre les chaussettes humides et froides est toujours désagréable, mais en marchant elles se réchauffent vite.

Scène un peu irréelle de longer ce petit lac tranquille, isolé, avec les brebis qui semblent indécises, le tout sous la neige qui tombe. 

Je poursuis mon chemin vers l’ouest. L’objectif est de pénétrer le massif, et à nouveau reprendre de l’altitude avec un col à 2403m. Je m’interroge vraiment sur les conditions de neige plus haut.

Ce sont des sentiers de vaches qui me guident, ils sont nombreux, alors il y a régulièrement de quoi hésiter quant auquel emprunter.

Un poulain déjà grand se trouve sur la sente à plusieurs dizaines de mètres, et me fixe. Je continue à avancer.  Celui-ci semble prendre peur et va rejoindre sa mère, qui n’apprécie pas ma présence. Elle avance d’un pas rapide, droit sur moi, son gabarit et sa robustesse impressionnent et rapidement je prends la tangente, essayant de lui faire comprendre que sa progéniture ne m’intéresse pas. Elle ralentit et me fixe. L’intimidation de la jument est efficace, je ne traîne pas. Au détour du virage suivant j’aperçois une biche accompagnée d’un plus jeune, cette fois ce sont eux qui prennent la fuite.

Je me motive à rejoindre un pseudo col (col de Crabe), pas indispensable, juste pour les yeux, qui profitent du surplomb sur une vallée avec au loin plusieurs plans de montagnes rocheuses, éclairés par une tâche de lumière. Le paysage se joue des nuages qui ondulent en arcs.

Sur mon tracé initial il faut continue plein nord et parcourir 6 km et 400 D- pour rejoindre le bas de la vallée devant moi, avant de la remonter… Vu la quantité de sentes d’animaux sur ces flancs plutôt herbeux, suivre la courbe de niveau et partir sud-ouest pour rattraper la vallée plus haut est tenant. Ce qui achève de me convaincre est la présence d’un pointillé sur la carte IGN, nommé “Guilhemteste” : le test de Guillaume ? Je le relève.

Sentier étroit en balcon. La végétation qui le borde est gorgée de neige fondue qui détrempe totalement mes pieds. Les nuages m’enveloppant soudainement, la sensation d’isolement est intense, saisissante, appréciable. Le sentier disparaît parfois, puis reprend. Je ne tarde pas à rencontrer ses usagers, les isards (chamois pyrénéens), qui s’écartent de l’humain en vadrouille.

Des coulées raides interrompent de temps en temps le chemin. L’espèce de gravier amalgamé cède sous les pieds, et la prudence est de mise pour ne pas finir embarqué dans le toboggan.

Toute trace de sentier finit par disparaître. C’est à moi de décider en fonction du relief, et cette liberté est assez agréable. Je rattrape le chemin balisé au niveau du lac de Montarrouye. Plus que 500m de D+ avant le col. Le décor se minéralise progressivement, s’élargit tout en étant cerné par les montagnes. Les nuages, et des tâches de soleil rendent la scène mouvante et tout le temps changeante. La roche, les arrêtes, apparaissent, disparaissent, se ternissent ou bien s’illuminent. C’est une météo parfaite, qui ne lasse pas.

Je grimpe, longe un lac vert photogénique, grimpe encore. Il n’y a quasiment plus que de la pierre. Les éclaircies sont de plus en plus nombreuses, chaque apparition du soleil chauffe instantanément, la neige a quasiment entièrement disparu.

Je débouche sur un mini lac, qui semble temporaire puisque les cairns indiquent qu’il faut le traverser. Son eau est limpide, et des pierres plates invitent à la pause. J’essore mes chaussettes et me rince les pieds dans l’eau, puis étale mes différentes affaires à sécher : tente, chaussettes, duvet, couverture de survie. Les étoiles sont alignées : le ciel se dégage de plus en plus, le calme est parfait, le spot est idyllique pour une longue pause et dessiner. N’avoir vu aucun humain depuis 5 heures participe à l’ambiance intime, en ce havre d’une beauté calme et sauvage. Je me sens au bon endroit, au bon moment, le temps s’arrête, c’est exactement ce que je suis venu chercher.

Au menu : concombre, tomme brebis-chèvre, krisprolls briochés, gaufrettes à la noisette, et une canette de 50 cl de bière fraiche, alléluia.

Je dessine la roche devant moi, chose qui me démange tant depuis ces dessins produits en Vanoise 4 ans plus tôt (vidéos). Je m’applique, y passe même un certain temps puisqu’il est plus de 15h quand je plie bagage. Arrivé au col de Couradette (2403m) la vue s’ouvre à l’ouest : un lac attend sagement plus bas, le vent y dessine des olas scintillantes, un relief chaotique de pierriers assoit des barres rocheuses qui se perdent dans les nuages. Le décor est un peu lunaire.

Je dévale, m’arrête savourer des myrtilles, et décide en devinant un chemin marqué par des cairns de faire un petit détour en remontant par le lac d’Arredoun. J’aime ce type de navigation, qui demande d’observer, chercher, je trouve ça ludique. La transparence du lac étonne une fois de plus. Je rattrape l’itinéraire balisé, sur le populaire “Tour de Néouvielle”, et descend au refuge Campana de Cloutou.


C’était un extrait du Jour 5
J’espère que ça vous a plu ! Bécots et à la prochaine 👋🙂

Guillaume
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