Tour de l'île de Majorque à vélo
10 jours à vélo pour découvrir la plus grande île des Baléares.
Quand : 23/10/2021
Durée : 10 jours
Durée : 10 jours
Distance globale :
457km
Dénivelées :
+3921m /
-3921m
Alti min/max : 1m/874m
Carnet publié par Rraoul
le 11 nov. 2021
modifié le 24 nov. 2021
modifié le 24 nov. 2021
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Notre boucle
Le topo : Notre boucle (mise à jour : 24 nov. 2021)
Le compte-rendu : Notre boucle (mise à jour : 24 nov. 2021)
Après une nuit de ferry pour traverser les 200km qui séparent Barcelone de Majorque, la rampe du pont garage nous propulse sur la terre ferme. Sur le quai, les projecteurs nous font oublier que le jour n’est pas encore levé. C’est seulement à la sortie du port que nous pénétrons dans l’obscurité, la lumière plus agréable des lampadaires nous accompagnera jusqu’au lever du soleil. Au fur à mesure de notre progression, la ville se réveille lentement. Nous pédalons vers l’inconnu, d’abord à la recherche d’un café ouvert puis à l'affût d’un commerce où nous procurer une carte de l’île.
Nous comptons sur une carte routière détaillée pour tracer les prémices de notre itinérance. Sans expérience de ce mode de voyage pour Justine, nous devons prendre soin de sélectionner un tracé adaptable, progressif et offrant des options de bivouacs flexibles le long du trajet. Une fois la carte en main, nous décidons de commencer par le sud de l’île et ses plaines couvertes de petites routes et chemins avant d’attaquer le dénivelé des cols du nord.
Nous nous y attendions, la sortie de Palma par l’est n’a rien d’attrayant, zone industrielle, circulation, autoroute et pollution. Toutefois, dans les airs, un phénomène inattendu attire notre attention. Toutes les trente secondes, au même point, un avion surgit des nuages en suivant la même trajectoire descendante que le précédent pour enfin se poser non loin de notre route. Ce trafic aérien nous inquiète et nous espérons que cette affluence ne se rapportera pas sur les routes qui nous attendent. Finalement, après ces quelques kilomètres trop bruyants, le chant des oiseaux prend place et de nouveaux paysages se dévoilent. Cette première journée se terminera au calme, par un magnifique bivouac dans une pinède proche du phare de Cap blanc à quelques pas du rivage.
Les jours suivants, les routes nous mèneront à travers des campagnes et terres agricoles. Reconnaissables à l’omniprésence de murets de pierres sèches entre chaque parcelle, elles sont souvent délaissées. D'anciens corps de fermes ou “finca” en catalan nous laissent imaginer le passé agricole de l'île. Nous pénétrons souvent sur les terrains de chasse de Milans royaux, leurs vols planés nous offrent alors l’occasion d’observer leur plumage caractéristique. Les routes s'enchaînent tranquillement, la très faible circulation conjuguée au calme de la nature environnante constitue une atmosphère paisible, idéale pour débuter notre tour. À notre désespoir, nos tentatives pour rejoindre le littoral se soldent parfois par la traversée d’un quartier résidentiel aux volets fermés ou d’une station balnéaire. Ouf ! C’est finalement dans ces derniers lieux que semblent s’enfermer les passagers du défilé de charters aperçus quelques jours plus tôt.
Les traversées des villes et villages de l’intérieur nous plongent dans la culture espagnole. En journée, la pause s’accompagne bien souvent d’un cortado et d’une assiette de Pan amb boli, le jambon beurre majorquin : tartine grillée d’huile d’olive, de tomate et de fromage ou charcuterie. À Valldemossa, ce sont les coca de patata qui agrémenteront notre arrêt goûter. Bref, les nombreux bars qui bordent nos routes sont toujours la promesse de trouver de quoi reprendre de l’énergie physique mais aussi mentale !
La ville d’Alcudia marque la fin des terres agricoles du sud et le début de la Tramuntana, un massif montagneux culminant à 1400m d'altitude étendu sur 80 km le long de la Méditerranée. Jusqu’ici, la météo nous était très favorable, de ce côté, cette fortification naturelle est réputée pour bloquer les nuages et fausser les prévisions. Notre tentative de rejoindre le Cap Formentor illustrera parfaitement ce phénomène. Après un décollage à 6h30 pour éviter un orage prévu en début d’après-midi, c’est un peu avant 9h qu’éclate un énorme orage de grêle qui nous trempera comme des soupes !
Nous traversons donc cette chaîne montagneuse d’Est en Ouest. Justine franchit ses premiers cols et trouve rapidement ses repères : petite vitesse, pauses régulières et hydratation forcée. La distance journalière importe peu pourvu que les bonnes sensations soient au rendez-vous. Les paysages défilent en descente, les chênes verts et les pins couvrent la majeure partie des forêts. Entre Soller et Deia, la Ma-10 est grandiose, lorsque les falaises dominent, la route serpente en balcon et les plus belles vues s’offrent à nous : l’horizon bleu d’un côté et la verticalité des “puigs” de l’autre.
Lors de notre dernière journée, une longue piste cyclable nous permet de rejoindre le centre de Palma facilement par le Nord. En plein journée, nous découvrons cette fois une ville très active et dynamique. Via la catédrable et le port de plaisance, les derniers coups de pédale nous mène au ferry, c’est à bord de celui-ci que nous bouclons la boucle.
Finalement, le vélo nous aura offert une autre approche de l’île, à l'écart de son image bétonnée. La lenteur de nos montures a été l’opportunité d’apprécier les richesses de la géographie et la culture locale. Ce mode de déplacement invite ainsi à questionner les moyens de voyager conventionnels où le toujours plus s’empare trop souvent de l’essentiel.
Nous comptons sur une carte routière détaillée pour tracer les prémices de notre itinérance. Sans expérience de ce mode de voyage pour Justine, nous devons prendre soin de sélectionner un tracé adaptable, progressif et offrant des options de bivouacs flexibles le long du trajet. Une fois la carte en main, nous décidons de commencer par le sud de l’île et ses plaines couvertes de petites routes et chemins avant d’attaquer le dénivelé des cols du nord.
Nous nous y attendions, la sortie de Palma par l’est n’a rien d’attrayant, zone industrielle, circulation, autoroute et pollution. Toutefois, dans les airs, un phénomène inattendu attire notre attention. Toutes les trente secondes, au même point, un avion surgit des nuages en suivant la même trajectoire descendante que le précédent pour enfin se poser non loin de notre route. Ce trafic aérien nous inquiète et nous espérons que cette affluence ne se rapportera pas sur les routes qui nous attendent. Finalement, après ces quelques kilomètres trop bruyants, le chant des oiseaux prend place et de nouveaux paysages se dévoilent. Cette première journée se terminera au calme, par un magnifique bivouac dans une pinède proche du phare de Cap blanc à quelques pas du rivage.
Les jours suivants, les routes nous mèneront à travers des campagnes et terres agricoles. Reconnaissables à l’omniprésence de murets de pierres sèches entre chaque parcelle, elles sont souvent délaissées. D'anciens corps de fermes ou “finca” en catalan nous laissent imaginer le passé agricole de l'île. Nous pénétrons souvent sur les terrains de chasse de Milans royaux, leurs vols planés nous offrent alors l’occasion d’observer leur plumage caractéristique. Les routes s'enchaînent tranquillement, la très faible circulation conjuguée au calme de la nature environnante constitue une atmosphère paisible, idéale pour débuter notre tour. À notre désespoir, nos tentatives pour rejoindre le littoral se soldent parfois par la traversée d’un quartier résidentiel aux volets fermés ou d’une station balnéaire. Ouf ! C’est finalement dans ces derniers lieux que semblent s’enfermer les passagers du défilé de charters aperçus quelques jours plus tôt.
Les traversées des villes et villages de l’intérieur nous plongent dans la culture espagnole. En journée, la pause s’accompagne bien souvent d’un cortado et d’une assiette de Pan amb boli, le jambon beurre majorquin : tartine grillée d’huile d’olive, de tomate et de fromage ou charcuterie. À Valldemossa, ce sont les coca de patata qui agrémenteront notre arrêt goûter. Bref, les nombreux bars qui bordent nos routes sont toujours la promesse de trouver de quoi reprendre de l’énergie physique mais aussi mentale !
La ville d’Alcudia marque la fin des terres agricoles du sud et le début de la Tramuntana, un massif montagneux culminant à 1400m d'altitude étendu sur 80 km le long de la Méditerranée. Jusqu’ici, la météo nous était très favorable, de ce côté, cette fortification naturelle est réputée pour bloquer les nuages et fausser les prévisions. Notre tentative de rejoindre le Cap Formentor illustrera parfaitement ce phénomène. Après un décollage à 6h30 pour éviter un orage prévu en début d’après-midi, c’est un peu avant 9h qu’éclate un énorme orage de grêle qui nous trempera comme des soupes !
Nous traversons donc cette chaîne montagneuse d’Est en Ouest. Justine franchit ses premiers cols et trouve rapidement ses repères : petite vitesse, pauses régulières et hydratation forcée. La distance journalière importe peu pourvu que les bonnes sensations soient au rendez-vous. Les paysages défilent en descente, les chênes verts et les pins couvrent la majeure partie des forêts. Entre Soller et Deia, la Ma-10 est grandiose, lorsque les falaises dominent, la route serpente en balcon et les plus belles vues s’offrent à nous : l’horizon bleu d’un côté et la verticalité des “puigs” de l’autre.
Lors de notre dernière journée, une longue piste cyclable nous permet de rejoindre le centre de Palma facilement par le Nord. En plein journée, nous découvrons cette fois une ville très active et dynamique. Via la catédrable et le port de plaisance, les derniers coups de pédale nous mène au ferry, c’est à bord de celui-ci que nous bouclons la boucle.
Finalement, le vélo nous aura offert une autre approche de l’île, à l'écart de son image bétonnée. La lenteur de nos montures a été l’opportunité d’apprécier les richesses de la géographie et la culture locale. Ce mode de déplacement invite ainsi à questionner les moyens de voyager conventionnels où le toujours plus s’empare trop souvent de l’essentiel.