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Raid à skis dans les Écrins : du Champsaur à l’Embrunais

(réalisé)
Une traversée à skis du sud du massif des Écrins entre la vallée de Champoléon et l'Embrunais, en autonomie. 
ski de randonnée
Quand : 16/02/20
Durée : 6 jours
Distance globale : 75.5km
Dénivelées : +8322m / -8280m
Alti min/max : 1342m/2986m
Carnet publié par gb05 le 01 mai 2020
modifié le 11 juin 2020
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Le topo (mise à jour : 11 juin 2020)

Description :

J1 : Départ des Baumes, traversée du col des Lauzières jusqu'aux lacs de Crupillouse. Dénivelé 1530 m.
J2 : Tentative de traversée du col des Parières, le versant nord ne passe pas (barre de 50 m). Retour aux Baumes et montée au refuge du Pré de la Chaumette par la vallée. Dénivelé 1000 m.
J3 : Traversée des cols du Cheval de Bois, des Pisses et de Freissinières jusqu'à Dormillouse. Dénivelé 1430 m.
J4 : Traversée du col des Lauzes Rousses jusqu'aux Sagnes. Dénivelé 1300 m.
J5 : Traversée du Mourre Froid du nord vers le sud-est (vallon du Rabioux). Aller-retour au sommet de la crête de Vallon Pion au passage. Dénivelé 1175 m.
J6 : Traversée de la Tête de l'Hivernet du nord au sud. Dénivelé 1000 m.

Milieu traversé :

Environnement : [montagne] Biotope : [neige]

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Le compte-rendu (mise à jour : 11 juin 2020)

Depuis quelques années nous aimons partir à l’aventure à proximité, dans les montagnes, en hiver, en autonomie, avec la tente. Les sacs sont lourds, nous ne sommes pas du tout dans la tendance BUL (Bivouac Ultra-Léger), ou MUL (Marche Ultra-Légère), même si, évidemment, nous faisons tout pour réduire le poids sur le dos, nous sommes plutôt dans une tendance mule. L’idée est celle de liberté : pouvoir poser notre tente où bon nous semble, sans contrainte de refuge quelle qu’elle soit. Bien entendu, le coût, c’est le poids et donc un dénivelé journalier moindre, un plaisir de la descente moindre. On n’a rien sans rien.
 
Nous avons commencé par une traversée du Queyras, à deux, Anne-Soisig et moi, en févier 2017, en cinq jours (et quatre nuits), pour tester le concept. L’année suivante, nous avions convié des amis de notre club de montagne à nous accompagner dans une traversée de l’Ubaye, mais une tempête de neige s’est déchaînée dans la région sur la semaine que nous avions dévolue à cela. L’année suivante, nous partons avec Jérôme faire cette traversée de l’Ubaye. C’était l’année dernière. Cette année, nous souhaitions remettre ça, Jérôme voulait venir, et puis d’autres, Marc, et Clément. J’ai ressorti une idée de raid de mes cartons, celle d’un cheminement dans le sud des Écrins, de l’Embrunais vers le Champsaur. Les conditions nivométéo pour la période prévue semblaient adéquates pour ce projet, qui comportait quelques pentes raides. Une sortie dans le coin la semaine précédente me convainc de changer le sens de parcours afin d’essayer d’optimiser les « bonnes » descentes. Nous verrons que ce choix fut le bon.
 
Les Baumes, dimanche 16 février 2020, 9 h. Petit hameau au fond de la vallée de Champoléon dans le Champsaur. Avec Anne-Soisig, nous avons rejoint nos amis qui ont passé la nuit là, dans la voiture ou dehors dans un champ. Les volumineux sacs à dos se remplissent, puis se bouclent, finalement, avant de rajouter les skis. La neige n’est pas là, il va falloir racler un peu de bitume avant de s’engager sur un sentier, sec. Évidemment, ils sont lourds, trop lourds, mais la liberté dans le sens où nous l’envisageons à ce moment-là se dessine ainsi, avec la maison sur le dos et la lenteur escarguesque qui va avec.
 
Au premier lacet, Jérôme pose son sac et redescend en courant malgré les chaussures de ski aux pieds, il a oublié sa frontale. Nous posons les sacs nous aussi. Il revient bientôt. Nous poursuivons tranquillement notre ascension. Vient le délicieux moment de chausser les skis. Le sac, à nouveau sur les épaules, paraît à peine plus léger. Le ciel est un peu laiteux, mais nous sentons que le soleil a envie de percer. Il fait bon. Nous zigue-zaguons entre les mélèzes de la rive droite du torrent, mélèzes dont la grandeur se rétracte en elle-même plus nous gagnons, petit à petit, de l’altitude. La végétation déjà clairsemée laisse définitivement place à la pureté du monde minéral à l’occasion d’un petit défilé que nous grimpons sur le dos du torrent, raide, mais comblé de neige. Un replat, au-dessus, pour reprendre notre souffle et apprécier le paysage, blanc, gris, noir, avant d’entreprendre un large couloir. J’aperçois un skieur au loin, petit point insignifiant qui s’agite avec lenteur. Deux autres redescendent de la tête Virante, le sommet traditionnel du coin, que j’ai déjà gravi quelques fois. Seules âmes qui vivent, lointaines. Nous quittons l’itinéraire classique pour bifurquer vers le col des Lauzières, sur la droite. La pente est raide, la neige est légèrement molle sur le dessus. Ça parpine un peu, les falaises au-dessus chauffent; je suis content que nous ayons les casques. Je décide de terminer en crampons : avec les sacs démesurés que nous avons sur le dos, cela me paraît plus sûr, une glissade n’est pas recommandée. C’en est qu’un peu plus fastidieux, d’autant que nous enfonçons jusqu’aux genoux. Après trois cents mètres de ce régime, le col. La descente du col côté nord semble entrecoupée de barres rocheuses. Je pars devant, pour repérer, il n’en est rien, ça passe très bien. Moyennant un petit repeautage, nous nous posons au soleil couchant au bord du grand lac de Crupillouse que nous venons de traverser dans son horizontalité. Nous plantons nos tentes dans la neige à 2700 mètres d’altitude. Le paysage est splendide de blancheur, tout en rondeur. Sous le col de Parière, qui nous domine, encore illuminé, un trait de lumière, virgule éclatante souligne la courbure d’une parure enneigée.
 
Une fois la maison dressée, nous aménageons les absides : un trou pour pouvoir s’asseoir les pieds dehors, une réserve de neige côté cuisine, une petite excavation dans le plan de travail pour y loger le réchaud. Je suis préposé à la préparation des repas, c’est-à-dire essentiellement remplir inlassablement la casserole de neige, pour en faire de l’eau bouillante, à verser soit sur un tas de soupe en poudre, sur une gamelle de semoule et céréales agrémentées de morceaux de fromage, ou, finalement, sur un sachet de tisane pour faire descendre le carreau de chocolat en guise de dessert. Le soir, on dîne assis, les pieds dehors, qui finissent invariablement par prendre froid. Peut-être pour le plaisir de se glisser ensuite dans le duvet au milieu des plumes ! Il est tôt, huit heures, quelque chose comme ça. Je me réfugie dans un roman, à l’ombre de la liseuse. Je n’ai pas pu emporter mon livre de chevet actuel, Les furtifs de Damasio, un pavé difficilement transportable dans ces conditions, même si je n’ai pas pesé mon sac au départ. Je déniche Trois jours et une vie de Pierre Lemaître dans la liste d’ouvrages virtuels. Je me rends compte que j’ai oublié un ustensile qui me paraissait pourtant indispensable, les bouchons d’oreille. La suite me prouva que finalement, malgré tous les bruits dont résonne une nuit sous la tente, je dormis très bien.
 
Lundi 17 février, 6 h. Le réveil sonne. Tôt, car la journée qui s’annonce risque d’être longue. Du mauvais temps est également prévu en fin d’après-midi, nous allons essayer de le prendre de vitesse. L’apanage du bivouac dans la neige, c’est de savourer le petit déjeuner au lit. La neige fond dans la casserole, le réchaud carbure bruyamment. Un bol de muesli, une tasse de thé. Rassasié, il faut tout plier, ranger, et donc sortir du duvet, enfiler les chaussures de ski, froides. Mais l’agitation matutinale réchauffe. La tente dégonfle, se roule et disparaît dans son sac avant d’être enfournée dans le sac à dos. Quand tout est dedans, il n’y a plus qu’à le soulever pour le caler sur les épaules.
 
Cet endroit me semble idyllique. Je le vois sans neige, sous un soleil estival, venir y balader à la belle saison me traverse l’esprit. J’imagine de miroitantes étendues d’eau sous l’azur au milieu d’une belle prairie d’altitude verdoyante à l’herbe rase des alpages, avec quelques touches fleuries. En fait, il n’en est rien. J’ai trouvé des photos du lieu par la suite : pas un brin d’herbe, que du minéral : un simple, vaste, vulgaire tas de cailloux. La pente vers le col de Parière également : un vaste enchevêtrement de rochers. Il vaut mieux la parcourir à skis, l’hiver.
 
Nous rejoignons doucement le premier col de la journée, celui de Parière. Je suis un peu inquiet, car je ne suis pas certain que tous les cols passent bien. Or pour atteindre le refuge du Pré de la Chaumette au fin fond de Champoléon par les hauts, il faut battre mon record de peautages à la journée. Six ou sept, rien que ça. Mais la suite nous montrera que ce sera pour une autre fois. Le versant nord du col est dur, gelé. On devine la pente qui s’enfuit. Par sécurité, on enfile les crampons. Les clartés du matin, ciel moutonné rosissant, ont laissé la place à une couverture gris uniforme. Je descends voir. La pente semble disparaître dans un gouffre qui l’obstrue de part en part. Je m’approche prudemment pour jeter un œil vers le précipice. Une barre rocheuse d’une cinquantaine de mètres s’élance sous mes pieds. Je la longe d’un côté, de l’autre, pas de passage évident. Je suis dubitatif. Je sors la page du Toponeige[1] photographiée sur mon téléphone : « une petite barre se franchit aisément en son centre ». Pas d’indication de hauteur ou de difficulté. Soit l’auteur a franchi ce passage lors d’une année tellement enneigée que les deux longueurs de III en rocher pourri se sont miraculeusement transformées en un franchissement aisé pour un skieur, soit nous n’avons pas la même notion des qualificatifs « petite » et « aisément ». Quoiqu’il en soit, inutile de tergiverser indéfiniment, il n’est pas possible de franchir cet obstacle en sécurité sans matériel approprié, que nous n’avons pas. L’unique solution consiste donc à revenir sur nos pas de la veille, pour rallier le refuge par le fond de la vallée. La perspective n’est pas enchanteresse, mais c’est ainsi. Nous descendrons le col des Lauzières en crampons, car la neige est dure, la pente est raide et exposée. Quel regret, car alors que nous pataugions dans la montée, la neige semblait délicieuse à skier. Comme le ciel est couvert, tout est béton, ce n’est pas vraiment du ski plaisir. Retour à la case départ.
 
Nous cassons la croûte au bord de la route peu après le hameau des Baumes. Puis nous partons pour neuf kilomètres de platitude en grande partie déneigée. Sur la route, d’abord, sur un vague chemin vaguement enneigé, ensuite, au milieu de la forêt, enneigée, enfin, sur un chemin tracé, enneigé, pour finir. J’avance mécaniquement. J’ai mal aux pieds. Mal au dos, aussi. Nous parvenons au refuge en fin d’après-midi, sous une petite pluie fine. Nous mettrons une heure à allumer le feu, avec acharnement. Le refuge tombait bien, sous la pluie, la tente, c’est moins drôle. Quoique, s’il avait fallu. 20 h 30, il fait nuit depuis belle lurette, une pluie fine persiste. Des lueurs dans le lointain, de la compagnie ? Une famille avec deux jeunes filles, à pieds, dans la neige, s’éclairant au smartphone, pas franchement bien équipée pour la circonstance, arrive, trempée, mais souriante. Anne-Soisig se fait rembarrer quand elle demande poliment si ça va. Nous allons nous coucher, eux ils arrivent. Et ils viennent en propriétaires. Fondue savoyarde, ce sera. Une odeur pestilentielle de fromage envahit l’espace restreint. Ils discutent sous la lumière vive de leurs luminaires comme s’ils étaient seuls au monde. Impossible de s’endormir avant qu’ils ne se couchent, enfin, vers 22 h 30. Je bouquine. Je tergiverse aussi : mon duvet va-t-il avoir cette odeur incrustée en lui ? Et le regel, demain, sur la pluie que cela va-t-il donner ? Le moral est au plus bas. J’envisage même de terminer la balade, si les conditions de neige s’avèrent désastreuses par la descente sur Orcières par les pistes. Et toujours pas de bouchons d’oreilles, il va falloir faire sans. Une fois tout le monde couché, le silence et la nuit s’installent.
 
Nous nous réveillons discrètement vers 7 h, lumière rouge des frontales, chuchotements, comme dans un refuge, en somme. Petit-déjeuner, puis nous partons. Le beau temps est là, le soleil embrase la cime du Sirac : le moral remonte immédiatement. La pluie et le regel n’ont pas fait les dégâts envisagés dans mes cauchemars éveillés.
 
Nous nous dirigeons vers Dormillouse par une succession de cols aux noms évocateurs : du Cheval de Bois, de la Pisse, de Freyssinière. Le vallon entre le Cheval de Bois et la Pisse est aussi beau que vierge et sauvage. Du col de la Pisse, une première belle – mais courte – descente vers le grand lac des Estaris. Neige de printemps, transformée, juste revenue sur le dessus comme il faut. Ma décision de dernière minute de faire cette traversée dans ce sens plutôt que dans l’autre, initialement prévu, du sud vers le nord, prend tout son sens : les versants nord sont en neige souvent très dure, croûtée, inégale. Les versants sud rissolent au soleil, ils sont à point.
 
La station d’Orcières Merlette s’étale à nos pieds. Les skieurs, microbes noirs s’agitant sur les pistes blanches, s’entassent entre les pylônes et les inévitables câbles qui s’hérissent là dans la montagne. Nous mangeons rapidement un morceau au bord du lac (gelé), en contemplant, amusés, de loin ce microcosme. Nous le tangentons avec dédain pour gravir le dernier col, avant de replonger délicieusement dans la montagne sauvage et déserte. Le vallon que nous descendons est long, mais nous arrivons à faire quelques beaux virages sur son flanc encore ensoleillé en rive gauche. Nous croisons quelques traces, qui nous interpellent : comme celles d’un gros chien, en ligne droite, les empreintes, grosses, dotées de cinq coussinets et de griffes, alignées les unes derrières les autres. Je pense aux loups. Le coin semble propice pour une meute. Je vérifierai au retour, les empreintes sont bien celles de loups.
 
Nous dressons notre camp sur une clairière relativement horizontale un peu au-dessus du village de Dormillouse. Le soleil s’est déjà enfoui sous la crête. Marc a décidé de dormir dehors. Soupe aux aiguilles de mélèze et autres assaisonnements gratuitement présents dans la neige.
 
Le lendemain, nous empruntons le chemin estival, rebord accessible dans une forêt abrupte, recouvert de traces, skieurs, raquettistes, animaux en tout genre : loups, blaireaux, lièvres variables, bouquetins, chevreuils, chamois, etc. En sortant de la forêt, le jour est blanc, il neigeote. Pour nous extirper du vallon de Chichin, nous franchissons une dernière pente raide et exposée au-dessus de barres, avant d’accéder à de larges vallonnements peu pentus qui vont nous amener au col des Lauzes Rousses. Le temps oscille entre neige, soleil, vent. Nous ne savons pas comment nous habiller, de la Gore-Tex au T-shirt, le choix est vaste, la température change en l’espace de quelques dizaines de secondes. Sous le col, cela donne des images sublimes : le vent et les rafales soulèvent le demi-centimètre de neige fraîche dans de larges gerbes écumantes. Nous disparaissons parfois dans le déchaînement, arcboutés sur nos bâtons pour garder l’équilibre. Le versant sud du col est abrité, au soleil ; pas de vent. Descente dans une neige un peu compliquée avec le sac lourd. Moyennant un dernier petit repeautage, et une ultime, courte, mais très belle descente, nous posons notre camp sur un joli replat au nord-est du Mourre-Froid. Nous profitons d’une sympathique heure de soleil avant qu’il ne disparaisse. Dans la soirée un vent s’est levé, chahutant la tente et levant la neige.
 
Comme d’habitude, un réveil naturel vers 7 h ; le vent s’est calmé. Nous partons vers 9 h en direction du Mourre-Froid. Les pentes finales sont un peu plus raides, et surtout en neige dure, gelée. Nous terminons en crampons. Il y a des traces, récentes, je me suis même demandé si nous n’avions pas des prédécesseurs ce matin. Nous n’avons vu personne qui redescendait. Notre premier sommet : il fait beau, il culmine presque à 3000 m, la vue est synthétique : tout le massif des Écrins au nord. Le Queyras, l’Ubaye, l’Embrunais, tout y est. Les pentes immaculées de la face est nous attendent. C’est un peu pour venir les skier que j’ai imaginé ce périple : elles sont difficilement accessibles à la journée, défendues par de longues approches. J’ai hésité à plonger dans la face directe, ne sachant pas vraiment s’il existait un passage praticable aisé dans les barres plus bas. Nous nous en tenons à la descente classique au sud-est d’abord puis au sud. La neige y est très bonne, en contraste complet avec le versant nord ! Au terme d’une magnifique descente, nous nous délestons pour aller jeter un œil vers le col de Reyssas. Nous poursuivons sur la crête jusqu’à un sommet sans nom, dominant le lac de Serre-Ponçon, bleu azur, et des pentes opalescentes. L’opposition entre les hauteurs et la vallée dans le fond est saisissante de couleurs. Splendide descente, avant de remettre l’attirail dans le sac pour continuer. Nous devons traverser une forêt aux pentes très raides juste sous des falaises. L’enneigement y est suffisant pour que ça passe très bien, malgré quelques virages sautés dans du 45° avec plus de 20 kg sur le dos. Nous plantons la tente dans un champ au milieu de la forêt. On aperçoit en face la cascade de la Pisse qui luit comme une pépite dans les derniers rayons de soleil.
 
Dernier jour. Pour rejoindre le vallon de la Rabière, il faut le mériter. La forêt que nous franchissons semble inextricable. Une multitude d’arbres sont déracinés ou même cassés en deux. Labyrinthe mikado difficile à négocier. Plus haut, des gorges à contourner. Et, pour finir, sous la cime de la tête de l’Hivernet, des pentes raides et gelées. Nous terminerons donc en crampons, comme d’habitude. Au sommet, nous dominons la belle vallée de l’Embrunais. Je l’ai déjà fait plusieurs fois, mais le traverser du nord au sud, c’est nouveau, et c’est extrêmement plaisant. En face, la maison des parents. On les appelle pour leur faire un coucou, qu’ils verront aux jumelles, pour leur donner rendez-vous plus bas. La descente a quelque chose de magique, comme prévu, en contraste avec le versant nord. Une neige moquette printanière juste comme il faut. Nous parvenons à descendre assez bas sur les skis, avant de nous résoudre à les mettre sur le sac. La forêt est toujours un fouillis d’arbres enchevêtrés, pliés, cassés, déracinés par les premières chutes de neige en novembre : une neige épaisse, gorgée d’eau, lourde, arrivée peu après des pluies intenses qui ramollit le sol. Fatal pour la forêt. Les parents nous attendent devant un amoncellement d’arbres qui barrait la route. Notre fille Sarah s’élance dans nos bras !
 
Après une douche et un goûter à la maison familiale, je ramène les amis en voiture jusque dans le Champsaur, aux Baumes.


[1] Je m’en veux, parce qu’au retour j’ai eu l’idée de regarder les photographies aériennes, disponibles sur le Géoportail, sur Camptocamp, et même sur Iphigénie : on voit clairement la barre rocheuse en versant nord du col Parière. Je n’avais pas l’habitude de regarder cette composante, mais je vais le faire. D’autant qu’on voyait également clairement que les autres col ne posaient pas de problème.

Davantage de photos ici.
Juste sous le col des Lauzes Rousses, petit coup de vent.
Juste sous le col des Lauzes Rousses, petit coup de vent.
Bivouac ensoleillé au pied du Mourre-Froid.
Bivouac ensoleillé au pied du Mourre-Froid.
Traces de loup au-dessus de Dormillouse.
Traces de loup au-dessus de Dormillouse.
À l'aube du deuxième jour : le camp près du lac de Crupillouse est plié.
À l'aube du deuxième jour : le camp près du lac de Crupillouse est plié.
Technologique ! Photo : Anne-Soisig.
Technologique ! Photo : Anne-Soisig.
On est pas bien là ? Photo : Anne-Soisig.
On est pas bien là ? Photo : Anne-Soisig.
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