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De la révolte au rivage

(réalisé)
Retraite sauvage sur une plage péruvienne, entre pélicans, vagues et solitude.
randonnée/trek
Quand : 01/02/2020
Durée : 10 jours
Carnet publié par Chris et Ada le 22 juin
modifié le 22 juin
Mobilité douce
Réalisé en utilisant covoiturage, autostop
Précisions : Après un (unique, promis !) vol transatlantique, nous poursuivrons notre route sud-américaine en bus, en autostop et à pied.
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Vue d'ensemble

Le topo : Chili, janvier 2020 (mise à jour : 22 juin)

Description :

Nous atterrissons à Santiago du Chili. Le pays est alors en pleine guerre civile — et le mot n’est pas exagéré.
Pourquoi se jeter dans la gueule du loup, me direz-vous ?
Bonne question !
D’abord, je suis un amoureux de l’Amérique du Sud. J’y viens depuis plusieurs années.
J’aime ce peuple, cette culture, ces paysages.
Mais il faut l’admettre : ces pays sont souvent tourmentés. Plombés par des politiques bancales, une corruption omniprésente, et du trafic en tous genres…
Bref, c’est un monde à part, dans lequel j'ai pourtant trouvé un équilibre.

Ensuite, Ada n’avait encore jamais mis les pieds en Amérique du Sud.
L’occasion s’est présentée, on n’a pas hésité : un billet aller pour Santiago, les sacs à dos, et en avant pour de nouvelles aventures.
Bien sûr, on savait que le pays traversait une crise.
Mais Ada, photographe, y a vu une opportunité : documenter cette période à travers un reportage photo.
Et moi — toujours partant pour les idées les plus folles — je me suis laissé embarquer dans cette épopée au cœur du brasier.
Nous voilà plongés, pendant une semaine, au milieu des manifestations chiliennes…
Un tourbillon d’agitation, de bruit, de tensions. De questions aussi.

Mais qu’est-ce que cette histoire a à voir avec un carnet d’aventure ?
Et non, on ne va pas bivouaquer avec les manifestants dans les rues de Santiago.
Mais face à ce chaos, un besoin de silence s’est imposé. Logique, presque vital.

Nous fuyons la capitale pour une toute nouvelle aventure.
Une tentative de retour à l’essentiel, au plus proche de la nature.
Les côtes sauvages du Pacifique, et quelques bivouacs sur la plage, ouvriront la voie vers un voyage intime.
Nous découvrirons que le tumulte n’est pas seulement extérieur, mais aussi intérieur — et qu’il est bien plus difficile d’y échapper.

Un petit carnet qui invite à une réflexion sur nous-mêmes et notre façon de percevoir le temps.



Note : Pour ne pas alourdir le récit avec trop de détails techniques, j’ai choisi de les traiter à part. Un article dédié à l’aspect logistique et matériel de cette aventure est en cours de rédaction — je partagerai le lien ici dès qu’il sera en ligne, pour les curieux ou ceux qui préparent un projet similaire. 

Le compte-rendu : Chili, janvier 2020 (mise à jour : 22 juin)

Santiago du Chili

Je n’ai jamais vu une capitale dans un tel état. Les magasins sont fermés, scellés derrière des rideaux métalliques. Les graffitis politiques ont envahi les murs, les stations de métro sont à l’arrêt. Des camps de manifestants installés à même le trottoir. Et à quelques blocs, des camps militaires. Deux mondes prêts à s’affronter à tout moment. Parfois, les rues sont calmes. On croise des gens souriants, des street market, de la musique, des quartiers paisibles et colorés, des terrasses pleines de vie… Un contraste frappant avec la situation réelle du pays. 

Et puis, sans prévenir, au détour d’une rue : le chaos. Ça craque, les lacrymos plongent l’avenue dans un nuage de fumée toxique. Les pierres volent, les cocktails Molotov fusent. Les gens hurlent. L’armée, elle, n’hésite pas à riposter à grand coup de matraques. Tous les jours, c’est la même rengaine. Les Chiliens vivent ça depuis plusieurs mois déjà. Avec Ada, armée de son appareil photo et de turbans noués autour de la tête, on se retrouve au cœur de cette guérilla.


Le ras-le-bol

Cette semaine nous a épuisés. Il est grand temps de mettre les voiles. Mais Ada a décroché de très bons shoots — c’était l’objectif de cette folie. Et puis on est vivants, c’est encore mieux. Mais pour se sentir vraiment vivant, retrouvons cette petite vie qui nous plaît tant : celle des grands espaces et de cette liberté qui nous est si chère.



Note : Les photos ci-dessous sont tirées du livre The Land of Contrast, une belle création signée Ada.
Chili, janvier 2020
Santiago : plongée dans le chaos
Santiago : plongée dans le chaos
L’entrée d’une station de métro… enfin, ce qu’il en reste
L’entrée d’une station de métro… enfin, ce qu’il en reste
On remarque combien cette femme semble indifférente à ce qui l'entoure ; une routine s'est installée dans ce bazar
On remarque combien cette femme semble indifférente à ce qui l'entoure ; une routine s'est installée dans ce bazar
La paix règne toujours dans certains quartiers
La paix règne toujours dans certains quartiers
« Dans le tumulte du monde, cherche le silence des bois. »
— Proverbe japonais
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