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Cyclo-rando à l'assaut des volcans d'Auvergne

(done)
Amies depuis une quinzaine d’années, nous avons instauré la tradition de nous retrouver une fois par an pour partir quelques jours à l’aventure en cyclotourisme. Le principe de notre virée annuelle : trouver les meilleurs spots de bivouac tout en poussant nos corps dans leurs retranchements. Pas d’objectif de performance ou d’exploit sportif, mais un petit goût d’aventure le temps de quelques jours.
Après une traversée des Vosges, un tour dans le Morvan, la ViaRhona, une virée dans les gorges du Tarn et le Causse Mejean, cette année nous avons décidé de nous attaquer aux volcans d’Auvergne, au départ de Clermont Ferrand.
3,5 jours de vélo et des paysages merveilleux qui nous en mettent plein la vue !
travel bike
When : 5/29/25
Total distance : 159km
Height difference : +3074m / -3080m
Alti min/max : 372m/1405m
Guidebook created by nadounette_69 on 04 Jun
Eco travel
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
Possible with train
Details : Marianne est arrivée en train depuis Paris avec son vélo, Nadège en voiture depuis la banlieue lyonnaise avec son vélo.
40 reader(s) -

Guidebook (updated : 04 Jun)


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Report (updated : 04 Jun)

Amies depuis une quinzaine d’années, nous avons instauré la tradition de nous retrouver une fois par an pour partir quelques jours à l’aventure en cyclotourisme. Le principe de notre virée annuelle : trouver les meilleurs spots de bivouac tout en poussant nos corps dans leurs retranchements. Pas d’objectif de performance ou d’exploit sportif, mais un petit goût d’aventure le temps de quelques jours.

Après une traversée des Vosges, un tour dans le Morvan, la ViaRhona, une virée dans les gorges du Tarn et le Causse Mejean, cette année nous avons décidé de nous attaquer aux volcans d’Auvergne, au départ de Clermont Ferrand. Récit en duo, par Marianne (M) et Nadège (N) de 3 jours d’aventure, dans un pays où chaque kilomètre se mérite…


M : La veille du départ, en sortant du train à Clermont-Ferrand, deux cyclistes me voient décharger mon vélo et m’interpellent : « Vous ne comptez pas monter des cols avec ça ?! » Je réponds avec aplomb : « Si, mais on a l’habitude ! ». Cette réplique hautement arrogante et franchement ridicule nous fera rire tout le week-end. Tard dans la soirée, nous vérifions notre matériel et nous répartissons les denrées et équipements communs dans les sacoches avant de faire un point carto pour être prêtes pour le départ.

Jour 1

N : Départ le jeudi matin de Clermont, sur le tracé de la GTMC (Grande Traversée du Massif Central à VTT) qui nous mènera jusqu’à Blanzat, puis Volvic en passant par le col du Bancillon. La sortie de Clermont, très raide, donne un peu l’ambiance de ce week end. Globalement, on passe beaucoup de temps à monter, peu de temps à descendre, et presque jamais de temps à plat. Nous arrivons dans un Volvic très animé qui accueille ce week-end-là la Volvic Volcanic Experience, un trail qui draîne des milliers de participants. Cette pause sera pour nous l’occasion de s’arrêter boire un cidre, avant de fuir la foule et poursuivre vers un pique nique au frais dans les gorges d’Enval.

M : Nous enchaînons sur une belle grimpe jusqu’à Charbonnière les Varennes, où on rêve d’aller prendre une boisson fraîche, mais déception, il n’y a RIEN et nous poursuivons jusqu’à Beaunit puis Verrières où nous allons remplir nos gourdes chez l’habitant avant de nous mettre à la recherche d’un lieu de bivouac. On trouve sans trop de difficultés un lieu pour poser notre tente près de Chazelle, en bordure d’une petite forêt avec vue sur le Puy de la Louchadière. Hisser nos vélos chargés jusqu’au sommet de la colline dans un champ avec des herbes hautes nous met en appétit. Le site est parfaitement isolé, on ne nous voit de nulle part et nous par contre avons une vue imprenable pendant notre festin, à base de tartinades et de nouilles asiatiques instantanées.

N : Allongées dans la tente, nous finissons la soirée en lectures à haute voix de carnet d’aventures, d’abord surprises par les aboiements d’un chevreuil puis bercées par le hululement de ce que nous identifierons comme un hibou Grand Duc Juvénile (grâce à l’application Merlin Bird).

Jour 2

M : Réveil à 6h30 avec la perspective de petit-déjeuner à Saint-Ours. Redescendre nos vélos jusqu’au bas du champ s’avère plus simple que de les monter, mais avec les herbes hautes trempées de rosée, nous commençons la journée avec les pieds mouillés (Nadège en est rendue à essorer ses chaussettes).

N :  Nous suivons une bonne partie de la matinée le GR441, qui à part sur des très petites portions s’avère plutôt praticable pour des vélos. En ce week-end de l’ascension, nous croisons énormément de randonneurs portant leurs tentes. A Olby, c’est carrément la foule, une longue file nous attend devant la boulangerie et devant la fontaine pour remplir les gourdes. C’est d’ailleurs le seul endroit où nous croiserons quelques cyclo-randonneurs. Le reste des vélos que nous verrons pendant notre aventure seront exclusivement des vélos de routes, qui nous observent avec ce qui me semble être un mélange de pitié et d’admiration.

M : Nous faisons une pause à Orcival et sa somptueuse basilique. Deux belges flamands ont installé une table et organisent un ravitaillement pour un groupe de cyclistes belges. Après que Nadège leur ait dit le seul mot de flamant qu’elle connait (« fietsen », faire du vélo), ils insistent pour que l’on reparte avec des barres de céréales.

N : Après le déjeuner, nous entamons l’ascension vers le lac de Servière puis le lac de Guéry. La tenancière d’un restaurant à Orcival nous avait indiqué que la montée vers le lac de Servières est un faux plat. Je découvrirai – dans la douleur -  que la notion de faux plat est vraiment à géométrie variable. Même si nous ne sommes que fin mai, cet après-midi là il fait si chaud que le goudron fondu pétille sous nos pneus et les gravillons crépitent sous nos roues, notre vitesse en montée n’étant pas suffisante pour les chasser. Je souffre énormément dans cette côte dont l’ascension me prend plus de deux heures, obligée de m’arrêter régulièrement pour reprendre mon souffle et boire. N’étant ni particulièrement sportive, ni particulièrement entraînée, j’alterne entre périodes d’abattement (où je me surprends à rêver de déclamer « Marianne, continue le voyage sans moi, laisse-moi mourir ici ») et des questions existentielles comme « Est-ce pire de monter une fois mille mètres, ou dix fois cent mètres ? »  Heureusement, après une courte pause au lac de Servière, la côte pour atteindre le col de Guéry est moins raide, et la vue sur les roches Tuilière et Sanadoire est à couper le souffle. Finalement, j’ai bien fait de ne pas me rouler en boule au bord du chemin.

M : Nous profitons du lac de Guéry pour mettre les pieds dans l’eau et faire une toilette de chat. Très joli secteur, mais le bivouac y est malheureusement interdit et après nous être faites refouler dans une ferme alentour, nous entamons une belle soirée de galère. Nous nous éloignons en direction du Col de la Croix Morand par le GR, espérant trouver notre coin de paradis. Mais passé plusieurs champs clôturés, le GR s’enfonce dans une forêt dense en pente raide tapissée de racines. Nous nous entêtons à pousser nos vélos sur cet itinéraire jusqu’à rejoindre la route du col, avant de nous en éloigner sur un chemin très caillouteux, toujours longé de champs clôturés. Il est plus de 20h, nous sommes en route depuis plus de 12h et on y va au mental, c’est là que nous nous sommes bien trouvées avec Nadège. On ne lâche rien, puis le miracle se produit ! Un champ est ouvert et bordé d’une forêt de sapins avec une magnifique vue sur le plateau de Guéry, le Puy de la tache et le Puy de Monne ! Nous voilà parties pour une nuit bien méritée.

Jour 3 :

N : Des alertes orages violents, voire tempête selon les sites, nous interrogent sur notre parcours. Nous décidons de démarrer notre journée et d’aviser en cours de route.
Départ en direction du lac Chambon, puis Murol et Saint Nectaire, après une petite photo symbolique au col de la Croix Morand (1400m ). Nous ne pouvons quitter Saint Nectaire sans un morceau du fromage éponyme pour nous redonner des forces.

M : En chemin, nous croisons un cycliste de route, qui adapte sa vitesse à la nôtre et nous interroge sur notre périple. Très vite, il nous propose de nous héberger pour la nuit, au Crest, dans la direction de Clermont Ferrand. Nous prenons ses coordonnées sans nous engager pour autant. Peu de temps après, le tonnerre gronde et nous faisons une pause à Fohet pour pouvoir nous abriter si besoin. L’église est ouverte et une table de pique-nique nous invite à déjeuner pour patienter avec la sécurité d’un abri attenant. Finalement, si aucune goutte ne nous touche, nous avons eu un aperçu de ce qui pourrait nous arriver si l’orage violent prévu éclatait, et pesons nos différentes options : rentrer directement à Clermont, prendre un hébergement en route ou accepter l’invitation de Pascal.

N : Savoir renoncer fait aussi partie de l’aventure. Nous décidons de suivre notre intuition et rappelons Pascal, que nous rejoignons à 17h chez lui après être passées à St Amand Tallande, charmante petite bourgade où nous lui achetons une bière et un livre pour le remercier de son accueil.  C’est ainsi que se termine notre aventure, par une belle rencontre et une belle soirée, avant de finir le lendemain notre trajet vers Clermont.

M : Sur les conseils de Pascal, nous actons aussi notre destination pour l’année prochaine, ce sera l’Aveyron,  ses vieilles pierres et… ses collines (mais ça, « on a l’habitude ! »)


   
Les gorges d'Enval
Les gorges d'Enval
Diner bien mérité après un premier jour d'efforts
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Orcival et sa somptueuse abbaye
Orcival et sa somptueuse abbaye
Spot de bivouac de rêve non loin du col de la Croix Morand
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Bivouac très agréable pas loi de Chazelle
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On l'a fait !
On l'a fait !
Le bivouac, ça se mérite !
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Nous aimons monter des cols avec nos montures bien chargées
Nous aimons monter des cols avec nos montures bien chargées
roches tuilière et sanadoire
roches tuilière et sanadoire
Comments
Anthony - hier
288 messages
Belle inspiration, joli parcours et chouette récit. Merci pour le partage.
Et toute cette verdure, ça donne envie !