COVID, Le Voyage Interdit
65 jours
1782km
+11873m
/ -10980m



Octobre 2020, en plein Covid, un second confinement se dessine.
Nous prendrons la route depuis Agay dans le sud de la France et nous mettrons le cap sur Zakopane en Pologne, pays d'origine de ma compagne, en espérant des jours meilleurs une fois là-bas. Mais la liberté a un prix, seule issue : la route, les forêts, l'inconnu... Nous enchaînerons les kilomètres à l'aide de deux vieux vélos, ils nous faudra faire face aux problèmes, seuls, autonomes, affrontant des conditions météorologiques compliquées, les forêts comme ange gardien de nos nuits dehors, puis parfois, une rencontre, une porte qui s'ouvre, la Providence. Durant cette aventure hors du commun, nous serons les spectateurs d'un monde paralysé, où la peur règne, où les restrictions durcissent de jour en jour, où faire des plans n'existe plus, où le gîte et la douche chaude, quand l'appel du confort arrive, ne seront plus qu'un lointain souvenir. Nous vivrons au jour le jour ne pouvant compter que sur nous-mêmes et nos modestes connaissances en survie. Nous apprendrons énormément, ferons de belles rencontres, vivrons des émotions très fortes et dépasserons nos limites. Nous parviendrons à atteindre notre but le 3 janvier 2021 après 65 jours de route à travers l'Europe, une aventure qui restera gravée dans nos mémoires.
Nous prendrons la route depuis Agay dans le sud de la France et nous mettrons le cap sur Zakopane en Pologne, pays d'origine de ma compagne, en espérant des jours meilleurs une fois là-bas. Mais la liberté a un prix, seule issue : la route, les forêts, l'inconnu... Nous enchaînerons les kilomètres à l'aide de deux vieux vélos, ils nous faudra faire face aux problèmes, seuls, autonomes, affrontant des conditions météorologiques compliquées, les forêts comme ange gardien de nos nuits dehors, puis parfois, une rencontre, une porte qui s'ouvre, la Providence. Durant cette aventure hors du commun, nous serons les spectateurs d'un monde paralysé, où la peur règne, où les restrictions durcissent de jour en jour, où faire des plans n'existe plus, où le gîte et la douche chaude, quand l'appel du confort arrive, ne seront plus qu'un lointain souvenir. Nous vivrons au jour le jour ne pouvant compter que sur nous-mêmes et nos modestes connaissances en survie. Nous apprendrons énormément, ferons de belles rencontres, vivrons des émotions très fortes et dépasserons nos limites. Nous parviendrons à atteindre notre but le 3 janvier 2021 après 65 jours de route à travers l'Europe, une aventure qui restera gravée dans nos mémoires.
Activité :
vélo de route
Statut :
réalisé
Distance :
1782km
DATE :
29/10/2020
Durée :
65 jours
Dénivelées :
+11873m
/ -10980m
Alti min/max :
10m/1167m
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
Précisions :
Une partie se fera en train, entre Théoule-sur-Mer et Vintimille, à la frontière italienne, afin d'éviter de justesse la fermeture du pays. Nous parcourrons également une cinquantaine de kilomètres en voiture en Hongrie, pour honorer la généreuse ...
Une partie se fera en train, entre Théoule-sur-Mer et Vintimille, à la frontière italienne, afin d'éviter de justesse la fermeture du pays. Nous parcourrons également une cinquantaine de kilomètres en voiture en Hongrie, pour honorer la généreuse proposition d'une personne au grand cœur.
COVID, Le Voyage Interdit
Les étapes :
1
mise à jour : 29 avr. 2024
Le camping dans lequel nous avions jeté l'ancre à Agay près de Saint-Raphaël quelques mois auparavant, ferme ses portes. Le Covid refait des siennes. Voyageur nomade, il nous faut lever le camp au plus vite, mais pour aller où ? Pourquoi pas en Pologne ? Le pays d'origine de ma compagne Adriana et mon pays de cœur. Là-bas, nous avons également un petit pied-à-terre, le gîte d'un ami au pied des Tatras, une chaîne montagneuse au sud du pays, où nous faisons souvent escale entre deux voyages pour arpenter les nombreux sentiers. Peut-être que nous y trouverons refuge, une nouvelle fois. L'idée paraît folle mais naturelle, nous y voyons comme une lumière, un espoir.
La décision est rapidement prise. Nous faisons l'acquisition de deux vieux vélos randonneurs. Ils sont en très bon état de fonctionnement, peu chers et très robustes. Bien sûr, nous n'avons que cinq vitesses et leur poids est conséquent, mais nous avons confiance en ces vieilles charues et puis rien ne presse.
En quelques jours, l'équipement est prêt et nous chargeons les porte-bagages. J'ai la bonne idée d'embarquer en plus mes skis de randonnée. Si nous arrivons en Pologne sains et saufs, je n'aurai plus qu'à chausser et m'évader en montagne.
Les amateurs de voyages ultra légers vont nous faire une attaque en voyant l'allure de nos vélos et du barda que nous allons transporter. Cependant, nous partons pour une aventure un peu différente cette fois. Nous partons vers l'inconnu, rentrons peu à peu dans l'hiver, tra...
La décision est rapidement prise. Nous faisons l'acquisition de deux vieux vélos randonneurs. Ils sont en très bon état de fonctionnement, peu chers et très robustes. Bien sûr, nous n'avons que cinq vitesses et leur poids est conséquent, mais nous avons confiance en ces vieilles charues et puis rien ne presse.
En quelques jours, l'équipement est prêt et nous chargeons les porte-bagages. J'ai la bonne idée d'embarquer en plus mes skis de randonnée. Si nous arrivons en Pologne sains et saufs, je n'aurai plus qu'à chausser et m'évader en montagne.
Les amateurs de voyages ultra légers vont nous faire une attaque en voyant l'allure de nos vélos et du barda que nous allons transporter. Cependant, nous partons pour une aventure un peu différente cette fois. Nous partons vers l'inconnu, rentrons peu à peu dans l'hiver, tra...
2
85.3km
+2486m /
-2276m
mise à jour : 29 avr. 2024
LE GRAND DEPART
29 OCTOBRE 2020
Le camping ferme ses portes derrière nous. Voilà, c'est parti. Un long périple nous attend, mais nous ne réalisons pas encore l'ampleur du projet... Nous enjambons nos montures et passons une dizaine de minutes à maîtriser la bête. Le poids est tel que j'ai l'impression que tout va casser. On se regarde en rigolant et finissons par prendre notre envol. Nous roulerons une dizaine de kilomètres jusqu'à la gare de Théoule-sur-Mer, où nous prenons le train pour Vintimille. Pas le choix, le pays ferme ses portes et il nous faut être de l'autre côté de la frontière le plus rapidement possible. Une fois en Italie, le voyage peut enfin commencer. Il est déjà tard et nous roulons de nuit en direction de Dolceacqua pour échapper à cette ville frontalière et trouver un coin tranquille pour notre premier bivouac.
29 OCTOBRE 2020
Le camping ferme ses portes derrière nous. Voilà, c'est parti. Un long périple nous attend, mais nous ne réalisons pas encore l'ampleur du projet... Nous enjambons nos montures et passons une dizaine de minutes à maîtriser la bête. Le poids est tel que j'ai l'impression que tout va casser. On se regarde en rigolant et finissons par prendre notre envol. Nous roulerons une dizaine de kilomètres jusqu'à la gare de Théoule-sur-Mer, où nous prenons le train pour Vintimille. Pas le choix, le pays ferme ses portes et il nous faut être de l'autre côté de la frontière le plus rapidement possible. Une fois en Italie, le voyage peut enfin commencer. Il est déjà tard et nous roulons de nuit en direction de Dolceacqua pour échapper à cette ville frontalière et trouver un coin tranquille pour notre premier bivouac.
3
192km
+2030m /
-2213m
mise à jour : 29 avr. 2024
5 NOVEMBRE
Comme promis, Giovanni fait chauffer le moteur de la Jeep et nous voilà partis en direction d'Albenga, avec ma roue sous le bras. Jamais je n'aurais pensé revoir la mer si tôt ! Une fois au magasin, le gars m'annonce clairement que seul un ferronnier peut sauver ma roue et qu'il n'y en a pas dans le coin. Par chance, il me dégote une roue qui correspond aux dimensions. Adieu la roue vintage, place à la modernité, du moment que je peux rouler ! Il remonte ensuite ma vieille roue libre Maillard (pour les connaisseurs) sur la nouvelle roue moyennant quelques ajustements, et nous rentrons à la maison. Je galère un moment pour réajuster la roue et refaire tous les réglages, dérailleur et freins arrière, pas simple sur un vieux coucou ! Nous portons un toast ce soir autour d'un Ormeasco di Pornassio, un très bon vin rouge du pays. Nos hôtes nous offrent des sanguins fraîchement cueillis avec lesquels Ada nous prépare des spaghettis d'exception.
Comme promis, Giovanni fait chauffer le moteur de la Jeep et nous voilà partis en direction d'Albenga, avec ma roue sous le bras. Jamais je n'aurais pensé revoir la mer si tôt ! Une fois au magasin, le gars m'annonce clairement que seul un ferronnier peut sauver ma roue et qu'il n'y en a pas dans le coin. Par chance, il me dégote une roue qui correspond aux dimensions. Adieu la roue vintage, place à la modernité, du moment que je peux rouler ! Il remonte ensuite ma vieille roue libre Maillard (pour les connaisseurs) sur la nouvelle roue moyennant quelques ajustements, et nous rentrons à la maison. Je galère un moment pour réajuster la roue et refaire tous les réglages, dérailleur et freins arrière, pas simple sur un vieux coucou ! Nous portons un toast ce soir autour d'un Ormeasco di Pornassio, un très bon vin rouge du pays. Nos hôtes nous offrent des sanguins fraîchement cueillis avec lesquels Ada nous prépare des spaghettis d'exception.
4
325km
+440m /
-518m
mise à jour : 29 avr. 2024
11 NOVEMBRE
Je commence à sentir le chien mouillé, une lessive et un coup de savon feraient du bien, mais les conditions ne nous aident pas beaucoup. Cependant, pas de pluie et il fait pas froid, peut-être 10 degrés au plus bas. L'espoir de trouver une auberge ouverte est quasi nul. On ne va pas se plaindre non plus, on a choisi de prendre la route, maintenant il faut assumer. On ne se fait pas d'illusions et puis rêver d'une douche chaude et d'un grand lit ne ferait que nous démoraliser. Mieux vaut oublier l'idée, restons focus et laissons agir la Providence qui ne tardera pas...
12 NOVEMBRE
Nous trouvons un rade ouvert dans un petit village ce matin. Il est possible de consommer et de commander seulement depuis un comptoir extérieur, c'est déjà ça ! Je discute avec la patronne qui me dit d'aller jeter un œil au bout de la rue. Il y a une vieille ferme transformée en auberge et qu'avec de la chance, on pourra y faire escale. Je pars en éclaireur voir si j'y trouve de la vie. Le portail est ouvert et je m'introduis dans une immense cour. Deux types viennent à ma rencontre, sympas. Ils me font visiter les lieux et je leur résume notre aventure dans mon modeste italien. Pour faire court, ce lieu a été rénové pour accueillir des artistes, organiser des spectacles, et ils proposent également l'hébergement. On dirait un immense musée, c'est superbe, rustique, dans son jus. La nouvelle tombe, pas de problèmes pour eux de nous ouvrir une piaule. C...
Je commence à sentir le chien mouillé, une lessive et un coup de savon feraient du bien, mais les conditions ne nous aident pas beaucoup. Cependant, pas de pluie et il fait pas froid, peut-être 10 degrés au plus bas. L'espoir de trouver une auberge ouverte est quasi nul. On ne va pas se plaindre non plus, on a choisi de prendre la route, maintenant il faut assumer. On ne se fait pas d'illusions et puis rêver d'une douche chaude et d'un grand lit ne ferait que nous démoraliser. Mieux vaut oublier l'idée, restons focus et laissons agir la Providence qui ne tardera pas...
12 NOVEMBRE
Nous trouvons un rade ouvert dans un petit village ce matin. Il est possible de consommer et de commander seulement depuis un comptoir extérieur, c'est déjà ça ! Je discute avec la patronne qui me dit d'aller jeter un œil au bout de la rue. Il y a une vieille ferme transformée en auberge et qu'avec de la chance, on pourra y faire escale. Je pars en éclaireur voir si j'y trouve de la vie. Le portail est ouvert et je m'introduis dans une immense cour. Deux types viennent à ma rencontre, sympas. Ils me font visiter les lieux et je leur résume notre aventure dans mon modeste italien. Pour faire court, ce lieu a été rénové pour accueillir des artistes, organiser des spectacles, et ils proposent également l'hébergement. On dirait un immense musée, c'est superbe, rustique, dans son jus. La nouvelle tombe, pas de problèmes pour eux de nous ouvrir une piaule. C...
5
256km
+654m /
-90m
mise à jour : 29 avr. 2024
21 NOVEMBRE
Nous reprenons du service après trois jours de repos, et la contracture semble avoir disparu. Je crois que mon diagnostic était bon. On a profité de ce repos pour faire le point : révision de l'équipement, ce qui manque, ce qui ne va pas, ce qui pourrait nous être utile, etc.
Premier point : les chaussures. Nos petites baskets de trail sont bien gentilles, mais nous allons bientôt entrer dans le dur, et une paire de chaussures imperméables serait le minimum. Nous sommes toujours trempés lors des bivouacs et elles ne sèchent jamais. On les enfile froides et humides le matin ; bref, ce n'est pas top. Seul un Decathlon peut nous sauver la mise. Il y en a un à Olmi, dans deux jours nous devrions y être. En avant, soldat !
Nous empruntons la piste cyclable E7, qui nous épargne les poids lourds. On ne la quittera pas de la journée. Ce soir, nous trouvons un bout de forêt en bordure d'autoroute, en retrait de la piste.
Nouvelle gaffe de ma part: en voulant déplacer le vélo que j'avais calé contre un arbre, j'ai eu le réflexe de le choper par l'arrière de la selle et avec le poids du matériel... Crack ! J'arrache la selle, ma bonne vieille selle en cuir.
Après m'être défoulé bêtement en frappant dans un arbre qui n'a rien demandé, je jette un œil à la selle. Oui, avant de m'énerver, je devrais déjà inspecter les dégâts ! Bon, ce n'est pas si grave : juste les deux pattes qui relient la selle à la structure métallique. Le chariot de selle et la potence n...
Nous reprenons du service après trois jours de repos, et la contracture semble avoir disparu. Je crois que mon diagnostic était bon. On a profité de ce repos pour faire le point : révision de l'équipement, ce qui manque, ce qui ne va pas, ce qui pourrait nous être utile, etc.
Premier point : les chaussures. Nos petites baskets de trail sont bien gentilles, mais nous allons bientôt entrer dans le dur, et une paire de chaussures imperméables serait le minimum. Nous sommes toujours trempés lors des bivouacs et elles ne sèchent jamais. On les enfile froides et humides le matin ; bref, ce n'est pas top. Seul un Decathlon peut nous sauver la mise. Il y en a un à Olmi, dans deux jours nous devrions y être. En avant, soldat !
Nous empruntons la piste cyclable E7, qui nous épargne les poids lourds. On ne la quittera pas de la journée. Ce soir, nous trouvons un bout de forêt en bordure d'autoroute, en retrait de la piste.
Nouvelle gaffe de ma part: en voulant déplacer le vélo que j'avais calé contre un arbre, j'ai eu le réflexe de le choper par l'arrière de la selle et avec le poids du matériel... Crack ! J'arrache la selle, ma bonne vieille selle en cuir.
Après m'être défoulé bêtement en frappant dans un arbre qui n'a rien demandé, je jette un œil à la selle. Oui, avant de m'énerver, je devrais déjà inspecter les dégâts ! Bon, ce n'est pas si grave : juste les deux pattes qui relient la selle à la structure métallique. Le chariot de selle et la potence n...
6
325km
+3856m /
-4157m
mise à jour : 29 avr. 2024
27 NOVEMBRE
Je m'affaire sur le vieil étrier de frein Mafac ce matin. Pas simple, mais je m'en sors pas trop mal, et le vélo est vite remis sur pied. Nous sortons de la forêt et découvrons une splendide mer de nuages en contrebas. Le ciel est dégagé, le soleil brille. Nous enfourchons nos vieux coucous et dévalons la pente joyeusement vers Idrsko.
Pas un chat dans le petit bled d'Idrsko. Nous arrivons ensuite à l'embranchement de la route 102 qui longe une rivière et traverse une partie du pays. Elle nous emmènera à Tolmin, une des villes principales, notre prochaine étape où nous espérons trouver refuge.
Ce côté de la vallée est encore dans l'ombre, et le bas-côté est recouvert de givre. On se les caille, et la route continue de descendre. Difficile de pédaler avec nos cinq vitesses. Nous nous laissons filer avant de nous arrêter frigorifiés et d'enfiler nos gants pour la première fois du périple.
Nous entrons dans Tolmin sous un grand soleil qui nous réconforte. Et bonne nouvelle, un bar est ouvert, et nous pouvons consommer à l'extérieur. Nous descendons quelques shots de vodka pour fêter notre entrée en Slovénie et pour, soi-disant, se réchauffer. Nous faisons sourire quelques clients encore au café. Il faut dire qu'il est à peine 11h du matin, et que notre look est plutôt original. Ada a enfiler sa chapka. Ambiance très Europe de l'est, nous sommes vite dans l'ambiance !
Je file prospecter les alentours à la recherche d'une auberge ou autre. Tout sembl...
Je m'affaire sur le vieil étrier de frein Mafac ce matin. Pas simple, mais je m'en sors pas trop mal, et le vélo est vite remis sur pied. Nous sortons de la forêt et découvrons une splendide mer de nuages en contrebas. Le ciel est dégagé, le soleil brille. Nous enfourchons nos vieux coucous et dévalons la pente joyeusement vers Idrsko.
Pas un chat dans le petit bled d'Idrsko. Nous arrivons ensuite à l'embranchement de la route 102 qui longe une rivière et traverse une partie du pays. Elle nous emmènera à Tolmin, une des villes principales, notre prochaine étape où nous espérons trouver refuge.
Ce côté de la vallée est encore dans l'ombre, et le bas-côté est recouvert de givre. On se les caille, et la route continue de descendre. Difficile de pédaler avec nos cinq vitesses. Nous nous laissons filer avant de nous arrêter frigorifiés et d'enfiler nos gants pour la première fois du périple.
Nous entrons dans Tolmin sous un grand soleil qui nous réconforte. Et bonne nouvelle, un bar est ouvert, et nous pouvons consommer à l'extérieur. Nous descendons quelques shots de vodka pour fêter notre entrée en Slovénie et pour, soi-disant, se réchauffer. Nous faisons sourire quelques clients encore au café. Il faut dire qu'il est à peine 11h du matin, et que notre look est plutôt original. Ada a enfiler sa chapka. Ambiance très Europe de l'est, nous sommes vite dans l'ambiance !
Je file prospecter les alentours à la recherche d'une auberge ou autre. Tout sembl...
7
201km
+233m /
-399m
mise à jour : 29 avr. 2024
11 DECEMBRE
Légère gueule de bois ce matin, la palinka a fait mal, le contrecoup des derniers jours aussi. La météo est encore pourrie, on n'a pas envie mais il nous faut avancer. Tout le matos est bien sec, j'en profite pour rafistoler la toile de tente. J'ai des morceaux de toile dans le fond de sac et j'en découpe quelques bandes. La toile est découpée sur au moins 60 centimètres. Je rejoins les lambeaux puis les recouvre des bandes neuves. Une bonne couche de duct tape et le tour est joué. Une sacrée balafre !
Nous faisons nos adieux à Attila et sa femme. Ils nous offrent deux petites tasses en céramique fabrication maison. Une rencontre si courte et pourtant tellement intense. Comme promis, nous passons voir notre copain Daniel en espérant qu'il nous épargne la palinka pour le petit déjeuner. Nous passons un bon moment ensemble et lui offrons un savon de Marseille avant notre départ. Un petit geste en guise de remerciement. Lui qui avait tellement aimé cette ville lors de son voyage en France est ravi.
Difficile de reprendre la route. On resterait bien ici, dans ce petit village hors du temps, ces gens simples, gentils. On n'est pas prêt d'oublier notre arrivée en Hongrie. Nous traînons aujourd'hui et avalons à peine une dizaine de kilomètres jusqu'à Őriszentpéter. Tout est fermé, l'heure est déjà bien avancée. Nous décidons de bivouaquer dans les alentours et d'y revenir demain matin pour faire quelques courses si on y trouve de la vie.
Nous veillons ...
Légère gueule de bois ce matin, la palinka a fait mal, le contrecoup des derniers jours aussi. La météo est encore pourrie, on n'a pas envie mais il nous faut avancer. Tout le matos est bien sec, j'en profite pour rafistoler la toile de tente. J'ai des morceaux de toile dans le fond de sac et j'en découpe quelques bandes. La toile est découpée sur au moins 60 centimètres. Je rejoins les lambeaux puis les recouvre des bandes neuves. Une bonne couche de duct tape et le tour est joué. Une sacrée balafre !
Nous faisons nos adieux à Attila et sa femme. Ils nous offrent deux petites tasses en céramique fabrication maison. Une rencontre si courte et pourtant tellement intense. Comme promis, nous passons voir notre copain Daniel en espérant qu'il nous épargne la palinka pour le petit déjeuner. Nous passons un bon moment ensemble et lui offrons un savon de Marseille avant notre départ. Un petit geste en guise de remerciement. Lui qui avait tellement aimé cette ville lors de son voyage en France est ravi.
Difficile de reprendre la route. On resterait bien ici, dans ce petit village hors du temps, ces gens simples, gentils. On n'est pas prêt d'oublier notre arrivée en Hongrie. Nous traînons aujourd'hui et avalons à peine une dizaine de kilomètres jusqu'à Őriszentpéter. Tout est fermé, l'heure est déjà bien avancée. Nous décidons de bivouaquer dans les alentours et d'y revenir demain matin pour faire quelques courses si on y trouve de la vie.
Nous veillons ...
8
383km
+1981m /
-1288m
mise à jour : 29 avr. 2024
21 DECEMBRE
Nous voilà sur l'EuroVelo 6. Le tronçon que nous empruntons n'est pas trop mal et longe une rivière. La piste remonte jusqu'à Bratislava. Évidemment, ce n'est pas du tout notre objectif, au Grand Dieu, non ! Notre plan est de bifurquer au plus vite. Nous empruntons une autre piste cyclable qui nous fait traverser plus loin le célèbre fleuve du Danube. Une fois de l'autre côté, nous marquons une pause pour faire quelques photos devant le Danube, et nous apercevons les panneaux de direction écrits en slovaque. Surpris d'abord, mais non, nous ne rêvons pas ! Nous sommes bel et bien en Slovaquie. Pas de frontière, pas un drapeau, pas un douanier. Nous sommes rentrés comme dans du beurre et crions victoire en pédalant et riant le long du Danube. Nos chants déclenchent la pluie, et toujours dans l'euphorie, nous commençons à chanter la célèbre chanson de Gene kelly : 'I'm Singing in the Rain'.
Dernière étape avant la Pologne, alors en avant ! Cap sur les villes de Trstenà et de Žilina, plus au nord, où nous devrions retrouver de jolies vallées et la montagne.
On peut sentir que la capitale n'est pas très loin. Le coin est lugubre, des camps de tziganes abandonnés un peu partout, les détritus s'amoncellent, les chaises en plastique laissées sur place, des cercles de feu, des poubelles accrochées aux arbres. Bref, ça ne va pas être une partie facile pour le bivouac dans le coin. Il nous faut rouler et sortir de ce bourbier, mais la pluie ne nous facilit...
Nous voilà sur l'EuroVelo 6. Le tronçon que nous empruntons n'est pas trop mal et longe une rivière. La piste remonte jusqu'à Bratislava. Évidemment, ce n'est pas du tout notre objectif, au Grand Dieu, non ! Notre plan est de bifurquer au plus vite. Nous empruntons une autre piste cyclable qui nous fait traverser plus loin le célèbre fleuve du Danube. Une fois de l'autre côté, nous marquons une pause pour faire quelques photos devant le Danube, et nous apercevons les panneaux de direction écrits en slovaque. Surpris d'abord, mais non, nous ne rêvons pas ! Nous sommes bel et bien en Slovaquie. Pas de frontière, pas un drapeau, pas un douanier. Nous sommes rentrés comme dans du beurre et crions victoire en pédalant et riant le long du Danube. Nos chants déclenchent la pluie, et toujours dans l'euphorie, nous commençons à chanter la célèbre chanson de Gene kelly : 'I'm Singing in the Rain'.
Dernière étape avant la Pologne, alors en avant ! Cap sur les villes de Trstenà et de Žilina, plus au nord, où nous devrions retrouver de jolies vallées et la montagne.
On peut sentir que la capitale n'est pas très loin. Le coin est lugubre, des camps de tziganes abandonnés un peu partout, les détritus s'amoncellent, les chaises en plastique laissées sur place, des cercles de feu, des poubelles accrochées aux arbres. Bref, ça ne va pas être une partie facile pour le bivouac dans le coin. Il nous faut rouler et sortir de ce bourbier, mais la pluie ne nous facilit...
9
14.1km
+193m /
-39m
mise à jour : 29 avr. 2024
3 JANVIER FIN DE L'AVENTURE
Nous plions le dernier bivouac ce matin. À peine partis, je me rends compte que mon pneu arrière est pratiquement dégonflé, probablement une crevaison lente. Un coup de pompe et nous repartons. Ça semble tenir le coup. À 20 kilomètres de notre objectif, plus rien ne peut nous arrêter maintenant. Nous faisons une petite pause café sous un abri et admirons les Tatras illuminés par quelques rayons de soleil qui s'infiltrent à travers de gros nuages. Une belle image, symbolique. Pas de poste frontière, la piste cyclable relie les deux pays à travers la campagne. Nous nous en rendons compte lorsque nous arrivons à une intersection où les panneaux sont écrits en polonais. Et voilà, la Slovaquie est maintenant derrière nous, l'une des étapes les plus difficiles. La pluie et le froid ne nous ont pas épargnés, les derniers jours ont été très très rudes. Une petite route nous mène dans le magnifique village de Chochołów. Toutes les maisons sont en bois et centenaires pour la plupart d'entre elles. Pour les plus récentes, elles doivent respecter l'architecture traditionnelle et être construites dans le style. Nous réalisons que nous sommes en Pologne et reniflons la bonne odeur de fromage fumé des bacówska . Ce sont des petits cabanons en bois où ils font griller le fromage qui se déguste chaud et fondant, accompagné de confiture de groseille, un délice ! Tout est ouvert et des familles sont réunies autour des barbecues, personne ne porte de...
Nous plions le dernier bivouac ce matin. À peine partis, je me rends compte que mon pneu arrière est pratiquement dégonflé, probablement une crevaison lente. Un coup de pompe et nous repartons. Ça semble tenir le coup. À 20 kilomètres de notre objectif, plus rien ne peut nous arrêter maintenant. Nous faisons une petite pause café sous un abri et admirons les Tatras illuminés par quelques rayons de soleil qui s'infiltrent à travers de gros nuages. Une belle image, symbolique. Pas de poste frontière, la piste cyclable relie les deux pays à travers la campagne. Nous nous en rendons compte lorsque nous arrivons à une intersection où les panneaux sont écrits en polonais. Et voilà, la Slovaquie est maintenant derrière nous, l'une des étapes les plus difficiles. La pluie et le froid ne nous ont pas épargnés, les derniers jours ont été très très rudes. Une petite route nous mène dans le magnifique village de Chochołów. Toutes les maisons sont en bois et centenaires pour la plupart d'entre elles. Pour les plus récentes, elles doivent respecter l'architecture traditionnelle et être construites dans le style. Nous réalisons que nous sommes en Pologne et reniflons la bonne odeur de fromage fumé des bacówska . Ce sont des petits cabanons en bois où ils font griller le fromage qui se déguste chaud et fondant, accompagné de confiture de groseille, un délice ! Tout est ouvert et des familles sont réunies autour des barbecues, personne ne porte de...
10
mise à jour : 30 janv.
Avant de prendre la route, on ne pouvait pas s'imaginer ce qui nous attendait. En général, nous prenons tous plaisir à voyager, c'est un choix, une passion, et l'on a souvent une roue de secours, une marge de sécurité. Mais durant ce périple, ce fut un peu différent ; le plaisir s'est très vite estompé et les roues de secours se sont faites plus rares. Pour être honnête, j'espère ne jamais avoir à voyager de nouveau dans des conditions pareilles. Je veux dire de pandémie ou de guerre. Ce n'est vraiment pas un plaisir, au contraire, c'est beaucoup de souffrance et mentalement très difficile. Et notre histoire n'est rien à côté de ce qu'ont pu vivre les gens pendant les guerres, les résistants, les évadés de goulag, etc., qui eux n'ont pas eu d'autres choix contrairement à nous. La liberté a un prix ! Elle est rude, sauvage, hostile, et nous en avons fait l'expérience. Mais l'immense leçon que nous en avons tirée valait le coup d'être vécue. Cette aventure unique que l'on ne revivra peut-être jamais nous a apporté une grande force, une confiance et un mental d'acier qui nous ont forgés pour continuer de faire face à la vie. J'en ai eu les preuves quelques années plus tard, où jamais je n'aurais pu assumer certaines épreuves comme j'ai réussi à le faire. En si peu de temps, nous avons beaucoup appris. Bob Marley disait que tu ne sais jamais à quel point tu es fort tant que tu n'as pas d'autre choix que de l'être. En effet, il n'y a que dans tes derniers retranchements où tu p...