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Chemin de Stevenson (GR70)

(projet)
Un grand besoin d’authenticité, d'espace, de vent, de soleil, de transpirer et d’entendre battre mon cœur. Je suis parti 6 jours sur le Chemin de Stenvenson,choisissant de dormir sous la tente.  Je veux fuir la course au refuge et être au plus prêt de la nature.
randonnée/trek
Quand : 30/09/2017
Durée : 6 jours
Carnet publié par msnavalo le 11 janv. 2018
Mobilité douce
C'est possible (ou réalisé) en train
Précisions : En train de Bretagne jusqu'au Puy et retour par la malle postale, de Bleymard au Puy-en-velay
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Le topo (mise à jour : 11 janv. 2018)

Description :

J'ai suivi le GR70 , la distance jusqu'à la station du Mont Lozere doit être de 130 km

Milieu traversé :

Environnement : [plateau]

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Le compte-rendu (mise à jour : 11 janv. 2018)

Stevenson était parti  dans les Cévennes, où jadis gronda la révolte des Camisards, (Aujourd’hui le GR70). Il fut bercé dans son enfance par les récits de sa nourrice défendant le maintien de l’Eglise presbytérienne.   Il entreprit cette randonnée pour s’isoler et se ressourcer des suites d’un amour impossible. Pour ma part ce furent les récits de Jack London et de Frison Roche  qui me firent rêver.  D’oaujourd’hui un grand besoin d’authenticité, d ‘espace, de vent, de soleil, de transpirer et d’entendre battre mon cœur. En aucun cas je cherche à échapper à ma vie, loin de la, mais   il est équilibrant de s’éloigner de temps en temps de son quotidien. Aux yeux de certains, cela peut être  une forme d’égoïsme, soit le prix d’une totale liberté.   Ce n ‘est pas non plus une fuite, mais une pause bienfaisante, pour déconnecter.


Il faut faire vivre le souvenir.
Il faut faire vivre le souvenir.
C’est toujours avec une certaine fièvre que je retrouve cette ville du Puy-en-Velay, haut lieu historique du départ pour Santiago de Compostelle : chemin que j’ai parcouru pendant de nombreuses années. Je suis parti à la fin du mois de septembre, choisissant de dormir sous la tente.  Je veux fuir la course au refuge et être au plus prêt de la nature, le temps de quelques jours.
Le Puy-en-Velay, une ville toujours chargée d'histoire.
Le Puy-en-Velay, une ville toujours chargée d'histoire.
Première nuit à Monastier sur Gazeille.  Après avoir parcouru 20 km, histoire de me remettre en jambe et de me  réhabituer au port du sac à dos, quel bonheur  de se glisser le soir dans son duvet et d’entendre le vent souffler. Cette distance m’aura permis de profiter du paysage, de savourer  ces plateaux  à environ  1000 m d’altitude.  Dès la sortie du Puy-en-Velay,  je me sens rapidement en harmonie avec ces chemins ancestraux. Je pourrai presque avoir  le sentiment d’être accompagné par le fantôme des hommes et femmes qui vécurent dans ces campagnes, sous l’insurrection des protestants et qui firent l’histoire de ce pays.
 
Monastier a bien changé, j’ai été frappé par la tristesse du village, les vitrines sont vides, les maisons sont à vendre.  L’un des rares bars est tenu par une femme de 80 ans, il y a de cela quelques années, c’était un lieu animé ou tout était prétexte  pour s’y retrouver : les fins de conseils municipaux, les clients qui refaisaient le monde ou tout du moins la vie du village, et bien sur les commérages. Aujourd’hui ces  quelques clients viennent se servir eux mêmes,  cette femme ne semble même  plus avoir  assez d’énergie pour les accueillir.
Comme dirait les bretons, il ya des grains
Comme dirait les bretons, il ya des grains
Seconde journée je marche jusqu'au Bouchet St Nicolas. Je dors à coté du stade de foot, je suis seul. La pluie, le vent, la grêle, l’apparition  aussi du soleil, et de sa lumière seront en partie mes compagnons de la journée, je me sens bien sous ma cape de pluie.  Marchant  une bonne partie de la journée avec un berger, j’ai bien aimé son point de vue sur l’implantation des loups dans les montagnes. Pour lui, le loup reste un animal sauvage qui ne faut pas vénérer et tenter d’apprivoiser car il finit par se rapprocher de plus  en plus  des maisons et des troupeaux.  Le berger doit apprendre à vivre avec lui en le respectant, sans chercher à le protéger à outrance d’une façon aveugle et partisane.  Il y avait une exposition de photos dans le village. Pour 1 euro misé, on pouvait gagner en fin de saison, un joli tirage.  Astucieux le photographe car c’était un lieu de rassemblement des randonneurs…


Le son des gouttes de pluie sur la toile, accompagné des bourrasques de vent me berceront pour trouver rapidement le sommeil.
 
Troisième jour, ma journée s’achèvera à Langogne  Il me faut pratiquement 1H30 entre le réveil et le départ, le temps passe vite.  Ce matin  la lumière est particulièrement belle : les rayons du soleil, le ciel menaçant et les vapeurs d’humidité remontant  de la terre  sont propice aux photos.  Il y a peu de monde sur le chemin en cette fin de saison, cela permet de divaguer et de me laisser porter par mes songes. Langogne  reste un vieux village, malheureusement cannibalisé  par une ville nouvelle,  sans   trop de charme. Cette petite ville avec  son activité, me fait sortir  de l’isolement du chemin. Au matin au réveil, il fait -3 degrés, la tente est recouverte de givre.

Seul au monde.
Seul au monde.
Quatrième jour de Langogne  à Luc. Départ frileux ce matin, mais rapidement  la température monte.  On quitte la ville en franchissant, un vieux pont. Que  ce soit  en traversant la Lozère, la haute Loire la Margeride, il semblerait que le temps se soit  arrêté. Tout y est silencieux, dans ces campagnes aux paysages sauvages voir austères, ces chemins séculaires regorgent de vestiges. L’hiver doit être rude dans ces régions, comme devait y être aussi la vie d’autrefois.
 
Ces semaines de randonnée, dans ces régions  me permettent un retour à des valeurs saines et authentiques, à des contacts humains chaleureux et désintéressées. Nous sommes dans le vrai, sans les artifices et les lumières de la vie. L’image et le paraitre ne comptent pas.   Nous sommes en pleine conscience, uniquement la, pour profiter de l’instant présent et sans projection.
 
 Sur la place du village de Luc, il y a toujours les joueurs de boules, mais plus d’épicerie, pas de restaurant. Le terrain pour planter sa tente, est en contre bas du village, près de l’Allier.  Je dois faire quelque part pitié à une petite mamie généreuse voulant  m’offrir de quoi diner. Pour  la première fois je dormirais avec pour voisins : un couple d’allemand,  puis une jeune femme accompagnée de 2 chiens. Elle me confie ses difficultés à devoir porter son jeune chiot dans un harnais contre elle,  son sac ainsi que les provisions d’eau pour tout le monde
Juste couvert ce matin.
Juste couvert ce matin.
Cinquième jour de   Luc à Chasserades
 
Quel est le bilan de la journée ? Rien apparemment de tangible mais que du  bonheur, mon esprit est ailleurs, ou ? je ne sais plus.   Je vies en faite  un patchwork d’émotions fugaces qui s’empilent les unes sur les autres, c’est fascinant. Mes seuls préoccupations : que vais je manger ou vais je dormir, jamais compliqué de trouver une  solution à cela et un rien disperse mes pensées. J’ai fait un bout de chemin avec une femme bergère  rentrant son troupeau. Elle me fait part de ses craintes de traverser la voie ferrée avec ses moutons, mais son attachement profond à sa région. Aujourd’hui j’aurais appris beaucoup, car j’ai pris le temps d'écouter le silence.
Bleu, vert, jaune.
Bleu, vert, jaune.
 Dernier  jour  de Chasserades   au Bleymard  et le Mont Lozère.
 
 Le temps est changeant, il aura fait très chaud aujourd’hui, je plante ma tente au Bleymard et  je fais l’aller retour débarrassé de mon  sac jusqu’à la station du mont Lozère.  Le paysage change, le dénivelé également. L’espace semble infini entre ces montagnes érodées. Le pays aura certainement peu évolué quand Stevenson parcourra  ces monts.    
 
Je termine ma semaine en point d’orgue par la beauté de ce lieu, avec comme point de mire : le sommet du mont Lozère. 
 
C’est la où s’achève ce voyage, laissant apparaître un gout de frustration, mais aussi l’envie de continuer de marcher sur ce sentier, mais l’heure du retour a sonné.
Pour moi la randonnée pédestre est salutaire et une source d’équilibre physique et moral .
Il n'y a pas d'âge pour l'effort.
Il n'y a pas d'âge pour l'effort.
Commentaires
Claire211 - 11 janv. 2018
1 messages
Belles photos, belles pensées intimes !!

Matou - 11 janv. 2018
1 messages
Plateaux désolés landes sauvages beauté nature pureté souvenirs juste pour toi je me ressource 😊

Arthur200 - 11 janv. 2018
1 messages
Cela semble en faite bien simple de s'évader et de se ressourcer

Verofriteau - 12 janv. 2018
1 messages
Ce que vous décrivez me fait penser à une session de pleine conscience....Carpe Diem

DenisV6 - 12 janv. 2018
1 messages
En réponse à l'effort...Il suffit d'une petite marche pour avancer vers sa lumière et retrouver ses étoiles.

Marine.L - 12 janv. 2018
1 messages
On sent à travers ce texte toute la simplicité naturelle de l'homme et de sa marche.

DanYelle - 12 janv. 2018
1 messages
Belle invitation au voyage, à l'exploration et à l'introspection. Merci pour ce partage très inspirant tout en beauté et sagesse !

christiana - 13 janv. 2018
1 messages
Joliment raconté , cette petite semaine

Marietuf - 13 janv. 2018
1 messages
Merci pour ce joli récit qui le temps de quelques lignes nous fait nous évader avec vous.

Mimirequiqui - 13 janv. 2018
1 messages
Jolie traversée , tu donnes envie ....un jour peu être ...

Andrea73 - 14 janv. 2018
1 messages
Voilà la nature : d’un côté l’étonnant immensité du ciel, de l’autre la beauté sauvage de la terre !
Voilà un homme ; un homme qui marche ; un petit point dans l’univers qui bouge à la recherche de quelque chose.
Un homme qui parvient, au bout de son chemin, à se découvrir chercher!

Floma - 14 janv. 2018
21 messages
Merci pour ce beau récit... Ca donne envie d'y aller aussi!!

biker vince - 15 janv. 2018
1 messages
Bel instant pour un retour aux sources . Les photos et récit donne envie de faire son sac. Merci

lyly72 - 28 sept. 2018
1 messages
Mon voyage fut très différent du 1 er au 15 septembre ,avec le soleil comme compagnon .De belles rencontres dans des paysages différents .Cela m' a permis de me ressourcer.
Merci pour ce beau récit et ces belles photos.

Gab Rielle - 02 févr. 2019
1 messages
Quel plaisir de cheminer avec vous par la pensée dans cette France profonde, un peu perdue malheureusement ! C'est extraordinaire en effet l'effet sur le physique et l'âme que procurent ces échappées en liberté dans la nature, le retour à notre élément vital. Vous m'avez donné un aperçu du Chemin que je vais faire en sept. La Régordane, voie un peu jumelle à celle de Stevenson. Soyez-en remercié !