Bikeraft dans les gorges du Tarn
Enchanté par mon premier bikeraft sur la Durance un an plus tôt, j’ai une irrésistible envie de renouveler l’expérience, et par la même occasion de faire découvrir l’activité à ma compagne. Les gorges du Tarn et son environnement offrent, en théorie, un des plus beaux cadres pour goûter à l’agréable mélange de deux activités : vélo et packraft. Navigation aisée, paysages somptueux et bonne gastronomie, tout devrait s’accorder pour une initiation mémorable. Elle le sera, mais de manière inattendue…
packraft
gravel
/
Quand : 12/05/2021
Durée : 3 jours
Durée : 3 jours
Carnet publié par Anthony
le 02 oct.
modifié le 02 oct.
modifié le 02 oct.
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en
train
Précisions :
La ligne de train des Causses – à l'avenir incertain – permet d'envisager de belles boucles dans le secteur. En revanche, peu de trains circulent, ce qui peut rendre difficile une correspondance à Béziers, pour rejoindre les grandes lignes (comme ...
La ligne de train des Causses – à l'avenir incertain – permet d'envisager de belles boucles dans le secteur. En revanche, peu de trains circulent, ce qui peut rendre difficile une correspondance à Béziers, pour rejoindre les grandes lignes (comme le train Intercités Marseille-Bordeaux, qui accepte les vélos avec réservation).
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Vue d'ensemble
Le compte-rendu : Dans les gorges du Tarn (mise à jour : 12 janv.)
(Trop) enthousiaste, je suggère d’embarquer dès Blajoux, rassuré par quelques observations du cours d’eau. Avec du recul, c’était une belle erreur pour plusieurs raisons :
Le lendemain est la seule “vraiment belle journée” annoncée par les prévisions météo. Nonobstant les avertissements ci-dessus, je reste déterminé à en profiter au maximum... Dans mon aveugle persévérance, j'occulte aussi :
Bref, un joli lot d’erreurs de ma part ! Certes, la navigation demeure assez facile et nous l’aborderions désormais sans crainte, dans les mêmes conditions, mieux préparés et mieux équipés. Malgré ces désagréments, nous évoluons sur un Tarn fabuleux, niché au fond du canyon et ponctué de villages pittoresques.
- Anne, qui débutait, n’était naturellement pas aussi rassurée que moi. Et elle avait raison !
- L’après-midi était déjà bien entamée, et la toute première transition du vélo au packraft est toujours très chronophage. Conséquence : nous débuterons la navigation tardivement, à l'ombre, vu la profondeur des gorges.
- Le débit du Tarn est descendu à 70m3/sec... mais le topo invite à la prudence au-delà de 30m3/sec, notamment pour le franchissement des seuils.
Le lendemain est la seule “vraiment belle journée” annoncée par les prévisions météo. Nonobstant les avertissements ci-dessus, je reste déterminé à en profiter au maximum... Dans mon aveugle persévérance, j'occulte aussi :
- L’eau plutôt froide, alors que j’ai fait le choix de ne pas prendre les jupes des packrafts.
- Le niveau d’eau élevé, qui recouvre de nombreuses plages idéales pour un bivouac. La recherche n’en sera que plus compliquée…
Bref, un joli lot d’erreurs de ma part ! Certes, la navigation demeure assez facile et nous l’aborderions désormais sans crainte, dans les mêmes conditions, mieux préparés et mieux équipés. Malgré ces désagréments, nous évoluons sur un Tarn fabuleux, niché au fond du canyon et ponctué de villages pittoresques.
Le lendemain, la météo s’est plus ou moins améliorée. Les photos qui suivent ne retranscrivent pas la température ressentie, bien plus fraîche qu’il n’y paraît. Un vent frais court dans les gorges, et le soleil joue à cache cache entre les nuages qui se forment et se déforment. Chaque éclaircie est accueillie avec un réel soulagement. Rappelons que de petits rapides – pourtant débonnaires – nous humidifient régulièrement en l’absence de jupe… le paysage fabuleux parviendrait-il à nous faire oublier cette sensation de froid ? Pas si sûr !
Lors d’un arrêt à Sainte-Énimie, nous comprenons pourquoi nous évoluons presque seuls sur le Tarn : son débit excède la jauge, seuil maximum auquel il est possible de louer des kayaks auprès des nombreux professionnels présents dans les gorges. Voilà de quoi positiver : malgré la fraîcheur, nous jouissons d’une solitude exceptionnelle dans un lieu pourtant si touristique ! Réchauffés par un café accompagné de quelques douceurs, nous décidons de continuer sur l’eau. Quelques kilomètres plus loin, notre persévérance est récompensée lorsque nous arrivons au village de St-Chély et son cirque éponyme : quelle beauté !
Parmi les éléments préoccupants, les seuils nous tracassent davantage que les rapides. Ces derniers sont plus vigoureux par débit élevé, mais avec une bonne lecture, ça passe sans problème. Tandis que le franchissement d’obstacles artificiels peut quant à lui sévèrement se compliquer, même en ayant bien noté au préalable les informations du topo : difficultés à deviner le passage en amont, formation de rappels en aval, ou débarquement délicat. Bingo, le seuil de la Malène réunit les 3. Je ne m’attarderai pas sur les détails des péripéties, mais je passe à la baille en voulant le franchir avec le bateau d’Anne, sous-gonflé. C’est malin ! Je passe un long moment transi de froid…
Remis de nos émotions, nous continuons sur le Tarn car ici commence la plus majestueuse section de navigation : les Détroits, endroit le plus resserré des gorges. Le canyon y est profond de 500 m, alors que seulement 1 200 m séparent les rebords supérieurs des deux causses. Et la navigation y est très facile, les obstacles artificiels sont maintenant derrière nous. Faufilons nous paisiblement dans ce décor XXL...
Remis de nos émotions, nous continuons sur le Tarn car ici commence la plus majestueuse section de navigation : les Détroits, endroit le plus resserré des gorges. Le canyon y est profond de 500 m, alors que seulement 1 200 m séparent les rebords supérieurs des deux causses. Et la navigation y est très facile, les obstacles artificiels sont maintenant derrière nous. Faufilons nous paisiblement dans ce décor XXL...
À la sortie des Détroits, la vigilance est de mise : arrêt impératif avant le pas de Soucy. Cette étroiture porte mal son nom, puisqu’il s’agit d’un chaos de blocs infranchissable, et il serait même dangereux de s’en approcher par un tel débit. Ce souci signe la fin de notre navigation sur le Tarn, et nous bivouaquons avec l’idée de retourner sur nos vélos le lendemain.
Mais la nuit nous réserve quelques surprises malvenues : mon matelas explose littéralement en plein sommeil (réveil brutal assuré), et un renard nous gratifie d’une visite nocturne, non sans se servir allègrement dans nos réserves de nourriture. Au petit matin, stupéfaction quand Anne ne trouve qu’une de ses chaussures, là où il y en avait deux la veille. Nous constatons le larcin : des ziplocks – plus ou moins vidés de leur contenu – sont disséminés à plusieurs dizaines de mètres de la tente… La mauvaise météo douche notre dernière once de motivation : trop c’est trop ! C’est décidé, nous visons Millau pour le premier train. Clap de fin prématuré, voilà un enseignement qui nécessite un rappel permanent, même chez les voyageurs invétérés : tout ne se passe jamais comme prévu.
Nous nous rendrons sur l’Hérault quelques jours plus tard, une fois la perturbation passée.