Albanie 2019 : Trek dans les montagnes du Centre

Arrivés la veille à Tirana, nous prenons le bus pour la ville d'Elbasan (45 min). Traversée de la ville vers le sud pour rejoindre le pont.
La première partie se fait sur des chemins et en partie sur route, jusqu'au village de Shushicë. Il y a moyen de trouver un taxi ou un mini-bus pour s'épargner ces premiers kilomètres à plat sans grand intérêt.
Ensuite on attaque les choses sérieuses, c'est à dire la montée sur des pistes et sentiers muletiers caillouteux  jusqu'au point de bivouac vers 1100 m, près d'un petit cours d'eau. L'ambiance est encore hivernale à cette altitude, les arbres sont encore en bourgeon.

Après une nuit plutôt fraiche, le soleil est apparu pendant le petit-déjeuner. Ici, le jour se lève très tôt et il fait nuit à 20 H. Nous avons continué notre tracé par de beaux plateaux de pâturages déserts. Ensuite, ce fut la piste que nous avons suivie toute la journée, plus ou moins enneigée selon l'exposition.
Installation du bivouac en bord de la piste, près d'un torrent.

Très longue journée : l'itinéraire imaginé sur la carte à partir des photos satellite n'était en réalité pas possible. Nous avons fait demi-tour plusieurs fois à cause de mauvais embranchements puis d'une piste se terminant en cul-de-sac sur un canyon. Plusieurs heures perdues à marcher et tergiverser pour rejoindre au mieux notre point de chute prévu : Poroçan.
Finalement, en arrivant au village de Zavalinë, l'orage éclate ! Chance pour nous, un petit bar est ouvert et nous y trouvons abri pendant qu'une énorme averse de grêle s'abat sur la région ! Nous sortons mais il pleut toujours, il fait très froid aussi. Des jeunes nous font signe et on entre dans un autre bar avec un bon poêle à bois ! ça permet de sécher les ponchos. Les chaussures sont trempées car la petite route s'est transformée en torrent. Nous décidons de marcher jusqu'à trouver un endroit correct pour bivouaquer. Ce ne sera possible qu'à la tombée de la nuit, au bord d'une piste. Heureusement, nous avons trouvé de l'eau près d'une maison juste avant. Un jeune qui passe en moto a pitié de nous et veut nous emmener chez lui. Mais nous sommes déjà installés prêts à avaler nos lyophilisés et à nous glisser dans les duvets !

Superbe temps dès le matin et nous découvrons le paysage !
Il nous faut descendre vers le fond de la vallée pour retrouver notre itinéraire à Poliçan. Là, on traverse la rivière par un pont suspendu. On remonte par des chemins muletiers à travers des hameaux et fermes isolées.
La pluie se met à tomber en début d'après-midi et nous descendons vers un 2e cours d'eau. A la remontée, nous partons trop à droite. Nous arrivons à un col, lieu de pâturage, c'est là que nous voyons une énorme trace fraiche de patte d'ours dans la boue ! A la descente, nous perdons encore du temps pour récupérer le tracé prévu. Nous savons déjà que nous ne pourrons pas rejoindre la ville de Gramsh.
Ensuite, pas d'endroit avec de l'eau pour bivouaquer le long de la piste donc on avance... Ravitaillement en eau au hameau de Fshat et, encore une fois, installation en bord de piste à la nuit tombée !

Une nouvelle fois, nous découvrons notre lieu de bivouac au petit matin ! Cette fois, c'est grandiose avec le massif du Tomorr qui s'est rapproché.
On ne se presse pas, la descente est tranquille jusqu'à Gramsh où on retrouve de la douceur. Enfin : du repos, une bonne douche, lessive et ravitaillement !

Les sacs sont lourds avec de la nourriture pour plusieurs jours ! A la sortie Ouest de Gramsh, on traverse la rivière Devolit pour s'engager sur une piste à travers des hameaux.
Ensuite, nous perdons au moins deux heures en aller/retour dans le fond d'une gorge ! Finalement, la "piste" emprunte le lit d'un petit ruisseau, sans doute à sec en été, sur quelques centaines de mètres. C'est ce qui nous a fait croire à une erreur. Après avoir enlevé nos chaussures pour remonter le cours d'eau, nous retrouvons le chemin un peu plus loin.
Ensuite, c'est une succession de pistes et chemins à bétail. Nous rencontrons une famille de paysans très sympa qui part travailler ses champs. Nous nous ravitaillons en eau chez des habitants.
Comme nous sommes en retard sur le tracé prévu, nous le recalculons au jour le jour. Cette fois, nous visons un petit plan d'eau au village de Tunjë.
Un berger sur les lieux nous indique que le tuyau qui alimente le petit étang réservoir est alimenté par une source. Il s'inquiète pour nous à cause du froid.

Soleil chaud dès 8 H, nous avons pris la piste puis des sentiers à bétail. Le parcours était joli et varié à travers pâturages, bois, crêtes... Arrivé à un col entre deux hameaux, nous avons décidé de descendre au lac en contrebas car nous n'étions pas sûrs de trouver de l'eau plus haut. Pour une fois, à 16 H nous étions installés avec lessive et feu de camp.

Nous continuons vers les contreforts du Mont Tomorr. Nous voyons le départ du sentier qui monte vers le sommet ; plus haut, il reste encore beaucoup de neige. Nous devons faire le tour de ce massif pour atteindre çorovodië.
Après une belle zone de pâturages ressemblant aux causses, nous rejoignons le tracé d'une ancienne conduite d'eau, qui sur les photos satellite ressemblait à une piste. Certaines parties effondrées sont trop compliquées à franchir et nous redescendons vers la piste en contrebas qui traverse des villages, comme Romas.
Nous retrouvons la conduite plus loin jusqu'à atteindre une zone de pâturage avec une source. Le top !
La pluie a attendu qu'on soit couché pour tomber...

Dès le matin, nous avons perdu une heure à chercher une suite au sentier mais, à chaque fois, nous nous sommes retrouvés dans des endroits infranchissables. Nous sommes donc descendus vers le village de Trebël pour emprunter une piste boueuse et récupérer notre tracé plus haut. Nous avons eu droit à quelques averses chargées de sable ocre.
Drôle d'ambiance de ce côté du Mont Tomor ! Un vent de dingue nous a cueillis au col à 1450 m ! ça doit être sympa l'été avec de beaux pâturages mais, par contre, beaucoup d'immondices... Nous avons stoppé dans un endroit à peu près abrité à 1280 m. C'est notre bivouac le plus haut, ambiance glacial !

Petit gag pendant la nuit quand nous avons été réveillés par des phares de voitures : en fait nous étions installés près d'un gué et sur le tracé d'une vieille piste caillouteuse ! Nous avons attendu un peu et le conducteur s'est lassé de klaxonner...  il est parti rejoindre une autre piste plus haut !

Contraste avec la veille, cette dernière journée sera très chaude. Nous avons parcouru un grand plateau karstique avec des dolines où sont installés des abris de bergers. Plus loin, des carrières et ensuite des pâturages verdoyants avec de nombreux troupeaux. Serait-ce le gros derrière d'un ours que j'ai vu s'engouffrer dans les taillis ?
Nous avons cherché l'ombre pour le dernier pique-nique avec un peu de pain et de fromage. Après une dernière descente raide dans la forêt de sapins, une route est apparue et nous étions déjà en face d'un hôtel : bingo ! 20 € pour deux avec petit-déjeuner. Endroit tout neuf et très propre, nous beaucoup moins....
Nous avons cherché le centre ville de çorovodë mais en fait, nous y étions ! C'est très calme à cette saison.

Comme nous n'avions plus le temps d'aller jusqu'à Permet comme prévu, nous avons pris un bus pour Bérat. Petite ville avec une cité touristique. Là encore, personne à cette saison et nous avons pu apprécier le calme dans le seul hôtel de la citadelle (Kléa). Lieu superbe et accueil chaleureux. Le lendemain : bus pour Tirana.