4000 coups de pagaie en Croatie.
Un périple de 6 jours en autonomie dans l' archipel des îles Kornati.
Quand : 29/08/2015
Durée : 6 jours
Durée : 6 jours
Carnet publié par jclarasso
le 15 janv. 2016
modifié le 22 janv. 2016
modifié le 22 janv. 2016
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Le topo (mise à jour : 22 janv. 2016)
Le compte-rendu (mise à jour : 22 janv. 2016)
45 000 coups de pagaie en Croatie.
Visite des îles de Kornati et du parc de Teleskika.
Vendredi 29 août.
BIOGRAD-BAIE DE UVALA VITAN -cote sud de PASMAN
11 km.2H30.
Le Zadar arrive à son port d’attache vers 6h30. Nous avons quitte Ancône la veille a 22h30. Le soleil qui éclaire les îles environnantes laisse apparaître leurs ombres plates et dénuées. Le bateau se met à quai.
Apres une visite de la vieille ville fortifiée, nous partons en direction de Biograd située une vingtaine de kilomètre plus au sud. C'est là que nous envisageons de mettre les kayaks a l'eau. Nous accédons à une petite plage au bout d'une pinède. Le déballage et le chargement des kayaks nécessitent plus de deux heures.
Nous prenons la mer vers 14h00 cap 180 en direction de la pointe sud de l île de Pasman. Nous traversons le canal en 1H environ. Nous croisons de nombreux voiliers, hors bord et bateau de pêche. La mer est très calme et le ciel est d'un bleu pâle. Sur notre gauche nous apercevons la petite ville de Pakostane au fond de la baie. Nous franchissons la pointe de l'île, pour prendre un cap plus à l'Ouest.
Le vent qui nous poussait jusque là nous fait maintenant face. La mer ondule un peu. Nous orientons notre trajectoire vers l île de Zizanj qui nous protége du vent. C'est dans une crique sur cette île qu'est prévu notre premier bivouac. Mais les cotes sont vraiment hostiles au campement, impossible de trouver 2m2 de roche plate. Nous décidons de regagner la cote sud Ouest de Pasman et de la longer en espérant avoir plus de chance. La côte est habitée, une succession de petites mazettes cachées dans les pins sont loues par des touristes de toute origine. L'un d'eux, un polonais, barbotte avec ses 6 enfants. Il s'intéresse à nous et nous propose d'installer notre bivouac dans son oliveraie. Nous déclinons délicatement son invitation. Un peu plus loin dans une anse nous trouvons notre bonheur sous un bouquet de pins. Le sol est caillouteux mais suffisamment plat pour étendre nos matelas. La roche est agressive, il est difficile de sortir les kayaks de l'eau sans les balafrer et les oursins qui occupent le fond ne nous facilite pas ma tache. Au coucher de soleil Patricia prépare un excellent plat de pâtes au piment. Un régal. A20h la nuit tombe, il est temps de dérouler les duvets et de monter la toile.
Samedi 30 août.
Pointe sud de Pasman -baie de Telascica
28km
Nous nous réveillons au bruit des moteurs des bateaux taxi qui conduisent en ces derniers jours d’août les touristes sur le retour à leur voiture garées sur la piste derrière nous.
Bons nombres de mazettes ne sont pas accessibles par la route mais uniquement par la mer.
Nous finissons par sortir du duvet en même temps que le Soleil. Il faut lever le camp. Plier toutes les affaires et remettre les kayaks à l'eau-ce qui n'est pas une mince affaire- pour faciliter les choses et surtout pour éviter d'éplucher le polyéthylène JJ tend une corde entre les rochers dans le but d'y faire glisser l'étrave des bateaux, la manœuvre est réussie.. nous prenons la mer à 8h- il nous faut, après un kilomètre de pagayage effectuer une boucle pour contourner l'immense ferme piscicole installée au nord de Kasora qui regroupe une trentaine de parcs grillagés et un bateau usine qui aspire directement les poissons par de longs flexibles . Au centre des parcs une lance rotative asperge l'eau de granulats dégageant une odeur particulière, puis nous traversons le canal séparant Pasman de Zut large de 5Km environ cap Ouest. Nous naviguons en parallèle à 100 m l'un de l, autre. La mer est sans ride pas un souffle d'air. nous passons entre le phare Hrid galijolica et l'ile de Bikarijica pour accéder a la grande baie de Zut. L'endroit est superbe' quelques bateaux au mouillage tanguent doucement.
Nous continuons Nord ouest en longeant les rochers parsemés de quelques bouquets de pins d'où s'échappe le chant des cigales. A la pointe Nord de Zut nous accostons pour la pose déjeuner. Il est 12h, nous avons parcouru ce matin 14 km La mer est toujours aussi calme, les seules vagues que nous franchissons sont produites par le passage des bateaux, et elles sont rares.
A l'horizon de petites dunettes s'élèvent discrètement au-dessus du fil de l'eau, de plus en plus nombreuses. Brskvenjak, Glamoc, Pinzelic, Gorna aba et Katina transforment l'horizon en puzzle. Nous contournons Katina par le sud en franchissons la limite du parc national de Telescica qui prolonge celui de Kortanti plus au sud. La limite du parc est marquée par de grandes pyramides de pierraille blanchies à la chaux et scindées par une bande noire représentant la limite du parc. Nous croisons quelques bateaux d'excursion touristique qui effectuent la randonnée au départ de Biograd ou Pokestane.
Puis nous nous dirigeons vers le grand 'luka' de Telescica aux allures de fjord norvégien . Un grand bras de mer pénètre entre les collines en découpant de petites baies paisibles. Au fond de l'une d'elle nous apercevons une digue en ruine ou non achevée, à proximité d'un bosquet de pins. Un voilier y a jeté son ancre. L'endroit ne nous laisse pas sans arrière pensée.
Nous accostons une dizaine de minutes plus tard au ponton de la crique de Mir. Quelque bungalows, deux restaurant , une demi douzaine de pontons permettent aux voilier d'accoster et d'aller en quelques minutes de marche découvrir le merveilleux lac sale de Mir , une merveille de la nature. Après une bière et un chocolat chaud , il nous faut penser au bivouac . Nous décidons de retourner au site repèré un peu plus tôt, le voiler a disparu. Patricia pose la première le pied sur la digue et s'empresse de découvrir la pinède . Superbe , le coin est paradisiaque.
Nous tirons les kayaks sur des rondins trouvés sur place afin d'épargner les coques, puis un « ficelou » attaché a un pin assure la pérennité pour la nuit. Le sol est de terre meuble recouverte d'aiguille de pins, quelques cailloux alignés justifient de l'existence d'un ancien bivouac. Patricia prépare le repas pendant que le ballet des bateaux se prolonge jusqu'au coucher de soleil. Puis elle prend place dans son duvet et allongée sur un autogonflant à même le sol elle débute une nuit réparatrice. Jj s'installe dans le hamac sous une bâche. Il est 21H.
Dimanche 31 aout.
Baie de Telescica- Baie de Vrulje
La nuit a été très calme, aucun bruit sur l'eau . Patrica a été réveillée à plusieurs reprises par des pas de bêtes rondant à proximité. Nous plions le camp vers 8h pour redescendre le 'luka de Telescica' vers le sud .
La mer est plate ,le ciel légèrement couvert et il fait 24 degrés. Nous arrivons en 45mn à la passe d' entrée de la réserve la « Prolaz Proversa» 'marquée par un phare rouge sur l'île de Dugi Otok et par sémaphore sur la pointe Nord de Velika Sestrica. La passe est large de 2 km environ .Au pied du sémaphore se trouve un ponton et un abri en béton utilisé par un pêcheur. Nous accostons et remontons à pieds jusqu'au sémaphore situé une quarantaine de mètres au dessus de l'adriatique. La vue est superbe.
'
Nous repartons cap Sud Est pour regagner la cote de Kornati, la plus grande île de l'archipel nous laissons à tribord les petits îlots de Tovarnjak et Susica et mettons pieds à terre dans une petite anse au fond de laquelle se dresse une grande croix blanche à cote de la chapelle Sv Marija récemment rénovée. Cette chapelle est entourée de fondation en pierre d'un plus vieux édifice. Au sommet de la colline qui culmine à 59 m au dessus de la mer , une vieille tour de pierres domine le 'kanal' et les contreforts de Kornati. De la haut nous pouvons contempler à perte de vue le parc national et les centaines d' îles qui le composent. Le spectacle est grandiose.
Nous levons l'ancre au sens propre du terme, les kayaks étant mouillés à quelques mètres de la roche anguleuse et poursuivons notre route le long de la côte. Nous croisons la baie de Zaborak et approchons un voiler au ponton de Striznjak. Soucieux de ma météo nous demandons à son skipper quelles sont les prévisions
. 'Pas très bonne pour cette nuit et demain , mardi ça s' améliore. Il nous faut donc trouver un abri pour la nuit. Nous décidons d'y réfléchir pendant la pause de midi prévue à Vrulje.
Nous installons sur le ponton d’ une maison visiblement inoccupée. Les kayaks amarrés le long du quai. Le petit port est très typique, une dizaine de maison avec ponton privatif deux petits restau, l'ensemble construit de manière hétéroclite. Les toits de tuiles mécaniques sont aussi occupés par des panneaux solaires. L'eau est récupérée du ciel.
En arrière plan , les pentes rocailleuses de Kornat sont divisées par de larges drailles. Trois voiliers au quai des visiteurs et quatre tangent au mouillage. Un coin de paradis. Nous étalons nos affaires humides sur le beton comme des manouches et avalons un plat de riz a la sardine prépare la veille. Un groupe de tchèque passant près de notre campement intrigue par notre périple engage la conversation qui porte rapidement sur la météo. 'Bab, and windy, perhaps raining' et termine sa phrase par ' this night STAY HERE.'
On a cru comprendre qu'on allez se plaire a Vrulje. Par prudence nous decidons d'y rester. Tout ce dont nous pourrions avoir besoin est ici. Nous allons nous promener dans les deux seules rues de la bourgade , puis prolongeons la balade sur le rivage par un chemin menant a un établissement récent ,une sorte de lounge bar avec bqin de soleil et dernier e musique a la mode.
Nous installons le campement sur le ponton , repas dans la pénombre au grand étonnement des riverains qui se demandent ou on va bien pouvoir passer la nuit. Jj installe le hamac entre deux pins en le recouvrant de la bache et Patricia s'insatalle sur les e matelas et dans son duvet. Mais les prévision s de pluies ne laissent pas Jj très serein. Alors il décide de trouver un abri pour la nuit.
En remontant un terrain en friche, il tombe sur un enclos de pierre sèches dans lequel un portillon en bois donne accès à un bergerie. Une pièce de 4m2 environ , le sol recouvert de crottes de biques et un auvent de tuiles en bon état. En installant deux palettes en guise de sommier, la couche est trouvée. On s'y installe vers 23H ' juste avant l'orage.
Lundi 1Er septembre
Baie de vrulje - baie de Ropotnica.
La nuit a été pluvieuse.
Au petit matin, nous montons le long d'une draille pour accéder a un belvédère dominant Vrulje. La vue sur le parc de Kornati et les îlots est superbe. Ce matin est venteux , le ciel est nuageux.
Lors de notre courte ascension nous avons repère un kayak venant du sud et entrant dans la baie de Vrulje.
A notre retour au hameau nous rencontrons le propriétaire de ce kayak. Un allemand de 70 ans environ qui roule sa bosse depuis 15 ans dans les îles croate, seul avec son kayak en fibre. Il fait route inverse à la notre et envisage de reprendre la mer immédiatement. Il booste notre décision et nous l' imitons à 11h30, direction le sud de Kornat. Toujours soucieux des conditions climatiques nous prenons des nouvelles pour mes 48 prochaines heures. La nuit prochaine-pluies et vent force 6/7- mardi .pluie et vent fort. Nous partons avec l’ espoir de rejoindre la baie de Opat distante de 15 km environ en 3H.
La sortie de Vrulje est une partie de plaisir, mer plate , vent arrière faible , que du bonheur. Mais de courte durée.
Au bout de 3Km500 mon Gps qui avait repris vie dans la nuit est au bout de sa batterie. Puis le vent tourne , tourbillonne et nous fait face . Le ciel est noir, mais qu'importe, Opat n’est pas bien loin. Puis le vent nous prend sur le bâbord, nous éloigne progressivement de la côte que nous n'avons pas suffisamment longée. Au loin un grain arrive, on distingue maintenant le clapot de la pluie sur la surface de l'eau dégageant un voile de bruine sur un mètre d'épaisseur, droit sur nous . Le vent nous éloigne de la rive et nous pousse vers la côte de l' île Idro parallèle à Kornati distante de 2 Km environ.
Notre crainte,que le vent forcisse et nous face passer entre Idro et Gustac pour nous envoyer vers le grand large. La pluie se met a tomber, puis des gouttes comme des percute l'eau dans un vaccarme inquietant. Nous croisons un voiler a un cinquantai ine de metre avancant au moteur , son equipge se met au bastaingage pour verifier que nous ne faissions pas de signe de detresse, ya de quoi? Oui , mais obstinement nous poursuivons n'otre route. La visibilite est reduite a 200 ou 300 metres.
Patricia n'est pas tres loin de Jj, par mesure de securite il vaut mieux naviguer a proxilite l'un de l'autre.
ca ne dure qu'une dizaine de minute , mais cela parait un eternite. Le grain s'eloigne ,le vent faiblit et nous pouvons reprendre notre cap, toujours face au vent qui fait place a une succession de bourasques....qui nous agressent ne nous laissant que 10 a 15 Secondes de repis entre elles. Inutile de lutter, il faut se contenter de maintenir l'assaut du vent, l'eau szle nous ruisselle dans les yeux , les vaguelettes recouvrent le pont venant lecher parfois la jupe de neoprene. A chaque bourasque, le kayak s'arrete, il afut insister sur la pagaie pouR ne pas rEculer. Les coups de paggaie deviennt longs et insistants. Lorsque la bourrasque cesse, le kayak redemmarre sur une dizaine de metre vant de s'arreter a nouveau.
La fin des nuages noirs chargés de pluie devient visible, derrière suit un nouvelle masse de nuages plus lumineux et plus blancs. On pense alors que le vent va cesser, rengaillardissant notre moral. Mais se profile à l'horizon à 2 km environ sous le dernier rideau noir ,un nouveau grain, la pluie est visible a l' œil nu. Il nous reste encore environ 4 ou. 5 Km à parcourir. Nos forces diminuent, pas le vent. Nous décidons de faire demi tour, profiter du vent arrière pour regagner une petite anse dans laquelle se trouvent 3 ou 4 maisons repérées 2heures plutôt.
Patricia a du mal se faire convaincre du raisonnable.
Nous battons en retraite.
Mais le vent lui forcit , devient plus violant, les vaguelettes se forment d'avantage, Patricia a du mal à maîtriser son bateau, et le vent la pousse vers les rochers, elle s'acharne sur sa pagaie, rugit de colère devant l'inefficacité de ses manœuvres. Ouf , elle s' en sort bien. Mais. Quelques minutes plus loin nouvelle difficulté , le vent et les vagues mettent son kayak en travers - posture inquiétante- Jj se rapproche d'elle dans le but de la conseiller, se mettant lui même en difficultés. Une vague plus forte que les autres enfourne la poupe du kayak alourdi par les 20 litres de réserve d'eau et plouf caboulage , tête en bas ,dérive en haut...
Patricia l'a vu disparaître mais quelques secondes tard la tête réapparaît. A cote de la coque . Ne maîtrisant pas l'esquimautage, il faut maintenant remettre le bateau a l'endroit et regagner le cokpit rempli d’eau. La deuxième tentative est la bonne. Patricia habillement vient placer son kayak à bâbord et protége ainsi le kayak de Jj . Les deux bateaux se stabilisent permettant un écopage assez rapide, Patricia a l'aide d'une éponge , Jj avec l'écope.
Jj a perdu dans son chavirage sa casquette, une chaussure en néoprène, et la gourde d'eau. Malgré les 22 degrés de l'eau, le froid a envahi. Jj qui claque des dents. Nous nous remettons a pagayer afin de redonner de la vitesse aux bateaux garante de notre stabilité. En une dizaine de minutes nous atteignons la baie de Ropotnica. Au fond de la baie se trouve en rive gauche une petite maison de pêcheur dressée sur un seul niveau qui fait face sur l'autre rive à un ensemble de petites constructions cubiques devancé par des terrasses et pergola à l'ombre de quelques arbres feuillus. La pluie a cesse mais le vent a forci.
Nous enfilons des vêtements secs et montons nous réfugier sous une terrasse couverte de tuiles et fermée par des bâches translucides . Trois grandes tables , huit chaises , deux congélateurs et un coin barbecue avec plancha et tri patte à gaz ... on en demande pas autant pour un abri de fortune. La pluie redouble de violence et les bourrasques de vent atteignent maintenant 100km/h- Une vrai tempête.
Nous installons les matelas sur les tables et attendons le sommeil alors que le figuier se fait secouer par les bourrasques.
Mrdi 2 Septembre
Randonnée de Ropotnica a Stivina.
Au petit matin le calme est revenu, la mer s'est apaisée, le ciel est lavé. Nous étendons nos affaires détrempées, réorganisons notre matériel. Le coin est paisible, entouré de garrigue et de cailloux. Apres le café nous prenons le soleil en regardant la mer lorsque une petite barque contourne la pointe de la anse et se dirige vers nous. Nous remettons à leur place les objets utilisés et descendons les marches pour accueillir le pilote sur le ponton. Un grand monsieur d'au moins 2 mètres et d'un quintal et demi descend du bateau pour l'amarrer aux deux pierres verticales servant de bitte. Jj lui tend la main et l'aide a décharger ses paquets. Il se présente sous le nom de Zoran, Nous lui expliquons les raisons de notre présence. No problem' répond Zoran. Il est employé au Parc National , il est. 'Toolsman' , c'est à dire agent technique d'entretien. Il est propriétaire de la petite maison en rive droite qu' il détient de son grand père. Transmise de génération en génération ces propriétés ne sont pas cessibles , elles restent dans la famille et constituent des résidences secondaires ou locatives à la saison. Zoran travaille a Vrulje où il nous a aperçu la veille. Il habite Muter distant d'une trentaine de kilomètres, en raison des conditions météo il va passer son temps de repos hebdomadaire dans cette maison.
En fin de matinée sur les conseils de Zoran nous partons randonner sur l' île en direction de la baie de Stivina où le cousin de Zoran tient avec sa femme un petit restaurant. Nous traversons des oliveraies , d'anciennes installations d'élevage de moutons, quelques petites maisons vétustes témoignent d' une faible population. L' île est divisée par de hauts murs de pierres qui marquaient les limites de propriétés, mis bout à bout ils cumulent plus de 250 km. La végétation est principalement composée de genévriers, pins, chênes de petite taille,...nous profitons aussi de la générosité des figuiers pour ravitailler notre ballade. Nous arrivons à Stivina en 1heure et demi. Stivina abrite la maison en pierre de Yvo et un petit bâtiment au ras de l'eau épaulé par une jolie terrasse couverte de tige de céréale où se trouve la cuisine du restaurant.
Un peu a l'écart deux autres petites maisons de faible surface font face a la mer. Nous escaladons la colline pour accéder a un enclos où une vingtaine d'agneaux à l'ombre de quelques tôles ondulées attendent l'heure tragique pour alimenter les assiettes des plaisanciers de passage.
Vers 16h30 nous sommes de retour à Ropotnica . Zoran a écouté la météo et nous promet deux jours de Bura , ce vent du nord est qui traverse les montagnes du continent et apporte de l'air froid sur l' archipel. Impossible donc de poursuivre notre route vers la pointe sud de Kornati. Il nous faut faire demi tour et remonter vers Telascica. Demain nous longerons au plus prêt des cailloux la côte.
Mercredi 3Septembre.
Baie de Ropotnica- Village de Sali.
Nous quittons Zoran a 7H00 , la mer est calme, un petit vent souffle régulièrement et le ciel est moutonneux.
Nous paggayons mélancoliquement face à la brise, nos kayaks glissent aisément sur l'eau fendant le clapot. Nous repassons devant la baie de Vrulje où de nombreux voiliers sont encore au mouillage traumatisés par la tempête. La haut , sur la colline escaladée quelques jours plus tôt ,le grand cairn surmonte d'un mat domine l'horizon .
Nous naviguons en rase cailloux pour échapper aux quelques bourrasques résiduelles.
La côte est une succession de petite criques peu profondes entre-coupée de parois de roche blanches agressives. A chaque traversée nous nous exposons à un vent latéral qui balaye nos bateaux . Nous faisons une petite halte sur la minuscule plage devant la chapelle Sv Marija. A 9h00 nous empruntons la 'kanal' entre Silo et Kornari et laissons à tribord la belle baie de Sipnate.
Ce 'kanal' est très abrité , c’est un coin de paradis. Peu de fond , entre 10 et 15 mètres parfois à peine 3 , 5 Kilomètres de glisse qui débouchent face a l' île de Katina qui ferme le passage entre Dugi Otok et Kornati en formant les passes Prolaz vela et Prolaz mala Au loin sur notre bâbord , le phare de Sestrica domine la mer. Ces passes sont très fréquentées par les bateaux d'excusions qui sillonnent l'endroit pour déboucher sur Telescica lake, réputé pour être fréquenté par les dauphins.
En franchissant l'étroite passe Prolaz mala , nous débouchons face au large, la nous abordons nos kayaks pour réfléchir sur la suite de l'itinéraire. Il est environ 11h , le vent est tombe,. Deux solutions s'offrent a nous-partir vers le nord-est pour rejoindre l'île de Sit ou s'orienter vers le nord-ouest et naviguer en direction de la ville de Sali qui offre le gros avantage , en cas de mauvais temps, d'être relier au continent par un ferry quotidien. Nous optons pour la deuxième solution.
Nous naviguons pendant 6km vent 3/4 arrière ce qui cause quelques problèmes pour maintenir le cap.
A 500 m des digues du port de Sali, nous approchons de la rive pour chercher un coin propice au bivouac. Nous apercevons une petite écaille dans la roche qui forme un abri adapte a nos deux bateaux. En tendant deux cordes transversales à la brèche, nous amarrons aisément en toute quiétude les kayaks pour la nuit.
Pour occuper le reste de l' après midi. Nous puis nous nous rendons à Sali en longeant les rochers. Le petit port de Sali abrite quelques bateaux de pêche et de nombreux voiliers de plaisance qui en cette fin d'été patientent en quête d'une météo favorable pour rejoindre la côte italienne.
Nous regagnons notre bivouac . Les rochers n'offrent pas de surface plane pour dormir, alors Jj qui a repéré une palette échouée sur les rochers s' éloigne en kayak pour la remorquer et la hisser sur les rochers. Patoune prépare un excellent riz au arapédes péchées sur place.
JJ installe son hamac sous les pins.
Le vent est totalement tombé, la nuit aussi.
Jeudi 4 Septembre
Village de Sali- Biograd Na Moru
Le ronronnement du moteur du Ferry de 6H20 nous tire du sommeil. Dans la pénombre, nous plions nos affaires et profitons du moment du petit déjeuner pour admirer la baie de Sali. Il nous faut retourner sur le continent , les vacances s'achèvent. Si la météo le permet nous naviguerons en kayak , si le vent se lève nous embarquerons sur le ferry de 11h à destination de Zadar , puis en longeant le littoral nous descendrons vers Biograd.
Les conditions sont favorables, vers 7h00 nous entamons la traversée vers Pasman, un peu plus de 11 km à parcourir. Au loin , le pont reliant l'île de Pasman à celle de Ugljan grossit lentement , sur notre tribord les ombres des îles de Glamoc, Lavdara, Balabra se succédent à l'horizon entre mer et nuages.
Le trafic est assez intense dans l' étroit goulet qui sépare les deux îles. Sous le pont , nous croisons 2 bateaux d'excursion. Par chance, les remous causés par leurs passages se contrarient, la surface de l'eau reste calme.
Le détroit débouche sur une baie intérieure, puis sur le « kanal « de Zadar. Après une courte pause, nous poursuivons notre route, le Bura se manifeste à nouveau à hauteur du village de Dobroproliana_.où nous faisons une nouvelle pause.
Après le déjeuner et la siste sur un transat abandonné sur la plage, nous faisons Ca p sur Galesnak , l' île des amoureux_. Selfy sur la grève.
Il nous reste un quinzaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre le ponton du départ. Afin de nous protéger du vent , nous décidons de descendre vers le sud en longeant la côte, effleurant les bouées délimitant les plages. Les activités estivales fonctionnent au ralenti, de nombreux touristes ont quitté les lieux. Ça sent la fin de l'été ou le lendemain de fêtes. Nous doublons la digue de Biograd , puis les plages privées des campings. Des cônes jaunes délimitent un « stade nautique où de jeunes pilotes de jet ski s' adonnent à des slaloms bruyants.
Le dernier ponton apparaît entre les embarcations au mouillage, nous touchons les galets vers 17h15 après 127 km et 45 000 coups de pagaie.
Nous avons parcouru 127 km et donné 45 000 coups de pagaie.
Visite des îles de Kornati et du parc de Teleskika.
Vendredi 29 août.
BIOGRAD-BAIE DE UVALA VITAN -cote sud de PASMAN
11 km.2H30.
Le Zadar arrive à son port d’attache vers 6h30. Nous avons quitte Ancône la veille a 22h30. Le soleil qui éclaire les îles environnantes laisse apparaître leurs ombres plates et dénuées. Le bateau se met à quai.
Apres une visite de la vieille ville fortifiée, nous partons en direction de Biograd située une vingtaine de kilomètre plus au sud. C'est là que nous envisageons de mettre les kayaks a l'eau. Nous accédons à une petite plage au bout d'une pinède. Le déballage et le chargement des kayaks nécessitent plus de deux heures.
Nous prenons la mer vers 14h00 cap 180 en direction de la pointe sud de l île de Pasman. Nous traversons le canal en 1H environ. Nous croisons de nombreux voiliers, hors bord et bateau de pêche. La mer est très calme et le ciel est d'un bleu pâle. Sur notre gauche nous apercevons la petite ville de Pakostane au fond de la baie. Nous franchissons la pointe de l'île, pour prendre un cap plus à l'Ouest.
Le vent qui nous poussait jusque là nous fait maintenant face. La mer ondule un peu. Nous orientons notre trajectoire vers l île de Zizanj qui nous protége du vent. C'est dans une crique sur cette île qu'est prévu notre premier bivouac. Mais les cotes sont vraiment hostiles au campement, impossible de trouver 2m2 de roche plate. Nous décidons de regagner la cote sud Ouest de Pasman et de la longer en espérant avoir plus de chance. La côte est habitée, une succession de petites mazettes cachées dans les pins sont loues par des touristes de toute origine. L'un d'eux, un polonais, barbotte avec ses 6 enfants. Il s'intéresse à nous et nous propose d'installer notre bivouac dans son oliveraie. Nous déclinons délicatement son invitation. Un peu plus loin dans une anse nous trouvons notre bonheur sous un bouquet de pins. Le sol est caillouteux mais suffisamment plat pour étendre nos matelas. La roche est agressive, il est difficile de sortir les kayaks de l'eau sans les balafrer et les oursins qui occupent le fond ne nous facilite pas ma tache. Au coucher de soleil Patricia prépare un excellent plat de pâtes au piment. Un régal. A20h la nuit tombe, il est temps de dérouler les duvets et de monter la toile.
Samedi 30 août.
Pointe sud de Pasman -baie de Telascica
28km
Nous nous réveillons au bruit des moteurs des bateaux taxi qui conduisent en ces derniers jours d’août les touristes sur le retour à leur voiture garées sur la piste derrière nous.
Bons nombres de mazettes ne sont pas accessibles par la route mais uniquement par la mer.
Nous finissons par sortir du duvet en même temps que le Soleil. Il faut lever le camp. Plier toutes les affaires et remettre les kayaks à l'eau-ce qui n'est pas une mince affaire- pour faciliter les choses et surtout pour éviter d'éplucher le polyéthylène JJ tend une corde entre les rochers dans le but d'y faire glisser l'étrave des bateaux, la manœuvre est réussie.. nous prenons la mer à 8h- il nous faut, après un kilomètre de pagayage effectuer une boucle pour contourner l'immense ferme piscicole installée au nord de Kasora qui regroupe une trentaine de parcs grillagés et un bateau usine qui aspire directement les poissons par de longs flexibles . Au centre des parcs une lance rotative asperge l'eau de granulats dégageant une odeur particulière, puis nous traversons le canal séparant Pasman de Zut large de 5Km environ cap Ouest. Nous naviguons en parallèle à 100 m l'un de l, autre. La mer est sans ride pas un souffle d'air. nous passons entre le phare Hrid galijolica et l'ile de Bikarijica pour accéder a la grande baie de Zut. L'endroit est superbe' quelques bateaux au mouillage tanguent doucement.
Nous continuons Nord ouest en longeant les rochers parsemés de quelques bouquets de pins d'où s'échappe le chant des cigales. A la pointe Nord de Zut nous accostons pour la pose déjeuner. Il est 12h, nous avons parcouru ce matin 14 km La mer est toujours aussi calme, les seules vagues que nous franchissons sont produites par le passage des bateaux, et elles sont rares.
A l'horizon de petites dunettes s'élèvent discrètement au-dessus du fil de l'eau, de plus en plus nombreuses. Brskvenjak, Glamoc, Pinzelic, Gorna aba et Katina transforment l'horizon en puzzle. Nous contournons Katina par le sud en franchissons la limite du parc national de Telescica qui prolonge celui de Kortanti plus au sud. La limite du parc est marquée par de grandes pyramides de pierraille blanchies à la chaux et scindées par une bande noire représentant la limite du parc. Nous croisons quelques bateaux d'excursion touristique qui effectuent la randonnée au départ de Biograd ou Pokestane.
Puis nous nous dirigeons vers le grand 'luka' de Telescica aux allures de fjord norvégien . Un grand bras de mer pénètre entre les collines en découpant de petites baies paisibles. Au fond de l'une d'elle nous apercevons une digue en ruine ou non achevée, à proximité d'un bosquet de pins. Un voilier y a jeté son ancre. L'endroit ne nous laisse pas sans arrière pensée.
Nous accostons une dizaine de minutes plus tard au ponton de la crique de Mir. Quelque bungalows, deux restaurant , une demi douzaine de pontons permettent aux voilier d'accoster et d'aller en quelques minutes de marche découvrir le merveilleux lac sale de Mir , une merveille de la nature. Après une bière et un chocolat chaud , il nous faut penser au bivouac . Nous décidons de retourner au site repèré un peu plus tôt, le voiler a disparu. Patricia pose la première le pied sur la digue et s'empresse de découvrir la pinède . Superbe , le coin est paradisiaque.
Nous tirons les kayaks sur des rondins trouvés sur place afin d'épargner les coques, puis un « ficelou » attaché a un pin assure la pérennité pour la nuit. Le sol est de terre meuble recouverte d'aiguille de pins, quelques cailloux alignés justifient de l'existence d'un ancien bivouac. Patricia prépare le repas pendant que le ballet des bateaux se prolonge jusqu'au coucher de soleil. Puis elle prend place dans son duvet et allongée sur un autogonflant à même le sol elle débute une nuit réparatrice. Jj s'installe dans le hamac sous une bâche. Il est 21H.
Dimanche 31 aout.
Baie de Telescica- Baie de Vrulje
La nuit a été très calme, aucun bruit sur l'eau . Patrica a été réveillée à plusieurs reprises par des pas de bêtes rondant à proximité. Nous plions le camp vers 8h pour redescendre le 'luka de Telescica' vers le sud .
La mer est plate ,le ciel légèrement couvert et il fait 24 degrés. Nous arrivons en 45mn à la passe d' entrée de la réserve la « Prolaz Proversa» 'marquée par un phare rouge sur l'île de Dugi Otok et par sémaphore sur la pointe Nord de Velika Sestrica. La passe est large de 2 km environ .Au pied du sémaphore se trouve un ponton et un abri en béton utilisé par un pêcheur. Nous accostons et remontons à pieds jusqu'au sémaphore situé une quarantaine de mètres au dessus de l'adriatique. La vue est superbe.
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Nous repartons cap Sud Est pour regagner la cote de Kornati, la plus grande île de l'archipel nous laissons à tribord les petits îlots de Tovarnjak et Susica et mettons pieds à terre dans une petite anse au fond de laquelle se dresse une grande croix blanche à cote de la chapelle Sv Marija récemment rénovée. Cette chapelle est entourée de fondation en pierre d'un plus vieux édifice. Au sommet de la colline qui culmine à 59 m au dessus de la mer , une vieille tour de pierres domine le 'kanal' et les contreforts de Kornati. De la haut nous pouvons contempler à perte de vue le parc national et les centaines d' îles qui le composent. Le spectacle est grandiose.
Nous levons l'ancre au sens propre du terme, les kayaks étant mouillés à quelques mètres de la roche anguleuse et poursuivons notre route le long de la côte. Nous croisons la baie de Zaborak et approchons un voiler au ponton de Striznjak. Soucieux de ma météo nous demandons à son skipper quelles sont les prévisions
. 'Pas très bonne pour cette nuit et demain , mardi ça s' améliore. Il nous faut donc trouver un abri pour la nuit. Nous décidons d'y réfléchir pendant la pause de midi prévue à Vrulje.
Nous installons sur le ponton d’ une maison visiblement inoccupée. Les kayaks amarrés le long du quai. Le petit port est très typique, une dizaine de maison avec ponton privatif deux petits restau, l'ensemble construit de manière hétéroclite. Les toits de tuiles mécaniques sont aussi occupés par des panneaux solaires. L'eau est récupérée du ciel.
En arrière plan , les pentes rocailleuses de Kornat sont divisées par de larges drailles. Trois voiliers au quai des visiteurs et quatre tangent au mouillage. Un coin de paradis. Nous étalons nos affaires humides sur le beton comme des manouches et avalons un plat de riz a la sardine prépare la veille. Un groupe de tchèque passant près de notre campement intrigue par notre périple engage la conversation qui porte rapidement sur la météo. 'Bab, and windy, perhaps raining' et termine sa phrase par ' this night STAY HERE.'
On a cru comprendre qu'on allez se plaire a Vrulje. Par prudence nous decidons d'y rester. Tout ce dont nous pourrions avoir besoin est ici. Nous allons nous promener dans les deux seules rues de la bourgade , puis prolongeons la balade sur le rivage par un chemin menant a un établissement récent ,une sorte de lounge bar avec bqin de soleil et dernier e musique a la mode.
Nous installons le campement sur le ponton , repas dans la pénombre au grand étonnement des riverains qui se demandent ou on va bien pouvoir passer la nuit. Jj installe le hamac entre deux pins en le recouvrant de la bache et Patricia s'insatalle sur les e matelas et dans son duvet. Mais les prévision s de pluies ne laissent pas Jj très serein. Alors il décide de trouver un abri pour la nuit.
En remontant un terrain en friche, il tombe sur un enclos de pierre sèches dans lequel un portillon en bois donne accès à un bergerie. Une pièce de 4m2 environ , le sol recouvert de crottes de biques et un auvent de tuiles en bon état. En installant deux palettes en guise de sommier, la couche est trouvée. On s'y installe vers 23H ' juste avant l'orage.
Lundi 1Er septembre
Baie de vrulje - baie de Ropotnica.
La nuit a été pluvieuse.
Au petit matin, nous montons le long d'une draille pour accéder a un belvédère dominant Vrulje. La vue sur le parc de Kornati et les îlots est superbe. Ce matin est venteux , le ciel est nuageux.
Lors de notre courte ascension nous avons repère un kayak venant du sud et entrant dans la baie de Vrulje.
A notre retour au hameau nous rencontrons le propriétaire de ce kayak. Un allemand de 70 ans environ qui roule sa bosse depuis 15 ans dans les îles croate, seul avec son kayak en fibre. Il fait route inverse à la notre et envisage de reprendre la mer immédiatement. Il booste notre décision et nous l' imitons à 11h30, direction le sud de Kornat. Toujours soucieux des conditions climatiques nous prenons des nouvelles pour mes 48 prochaines heures. La nuit prochaine-pluies et vent force 6/7- mardi .pluie et vent fort. Nous partons avec l’ espoir de rejoindre la baie de Opat distante de 15 km environ en 3H.
La sortie de Vrulje est une partie de plaisir, mer plate , vent arrière faible , que du bonheur. Mais de courte durée.
Au bout de 3Km500 mon Gps qui avait repris vie dans la nuit est au bout de sa batterie. Puis le vent tourne , tourbillonne et nous fait face . Le ciel est noir, mais qu'importe, Opat n’est pas bien loin. Puis le vent nous prend sur le bâbord, nous éloigne progressivement de la côte que nous n'avons pas suffisamment longée. Au loin un grain arrive, on distingue maintenant le clapot de la pluie sur la surface de l'eau dégageant un voile de bruine sur un mètre d'épaisseur, droit sur nous . Le vent nous éloigne de la rive et nous pousse vers la côte de l' île Idro parallèle à Kornati distante de 2 Km environ.
Notre crainte,que le vent forcisse et nous face passer entre Idro et Gustac pour nous envoyer vers le grand large. La pluie se met a tomber, puis des gouttes comme des percute l'eau dans un vaccarme inquietant. Nous croisons un voiler a un cinquantai ine de metre avancant au moteur , son equipge se met au bastaingage pour verifier que nous ne faissions pas de signe de detresse, ya de quoi? Oui , mais obstinement nous poursuivons n'otre route. La visibilite est reduite a 200 ou 300 metres.
Patricia n'est pas tres loin de Jj, par mesure de securite il vaut mieux naviguer a proxilite l'un de l'autre.
ca ne dure qu'une dizaine de minute , mais cela parait un eternite. Le grain s'eloigne ,le vent faiblit et nous pouvons reprendre notre cap, toujours face au vent qui fait place a une succession de bourasques....qui nous agressent ne nous laissant que 10 a 15 Secondes de repis entre elles. Inutile de lutter, il faut se contenter de maintenir l'assaut du vent, l'eau szle nous ruisselle dans les yeux , les vaguelettes recouvrent le pont venant lecher parfois la jupe de neoprene. A chaque bourasque, le kayak s'arrete, il afut insister sur la pagaie pouR ne pas rEculer. Les coups de paggaie deviennt longs et insistants. Lorsque la bourrasque cesse, le kayak redemmarre sur une dizaine de metre vant de s'arreter a nouveau.
La fin des nuages noirs chargés de pluie devient visible, derrière suit un nouvelle masse de nuages plus lumineux et plus blancs. On pense alors que le vent va cesser, rengaillardissant notre moral. Mais se profile à l'horizon à 2 km environ sous le dernier rideau noir ,un nouveau grain, la pluie est visible a l' œil nu. Il nous reste encore environ 4 ou. 5 Km à parcourir. Nos forces diminuent, pas le vent. Nous décidons de faire demi tour, profiter du vent arrière pour regagner une petite anse dans laquelle se trouvent 3 ou 4 maisons repérées 2heures plutôt.
Patricia a du mal se faire convaincre du raisonnable.
Nous battons en retraite.
Mais le vent lui forcit , devient plus violant, les vaguelettes se forment d'avantage, Patricia a du mal à maîtriser son bateau, et le vent la pousse vers les rochers, elle s'acharne sur sa pagaie, rugit de colère devant l'inefficacité de ses manœuvres. Ouf , elle s' en sort bien. Mais. Quelques minutes plus loin nouvelle difficulté , le vent et les vagues mettent son kayak en travers - posture inquiétante- Jj se rapproche d'elle dans le but de la conseiller, se mettant lui même en difficultés. Une vague plus forte que les autres enfourne la poupe du kayak alourdi par les 20 litres de réserve d'eau et plouf caboulage , tête en bas ,dérive en haut...
Patricia l'a vu disparaître mais quelques secondes tard la tête réapparaît. A cote de la coque . Ne maîtrisant pas l'esquimautage, il faut maintenant remettre le bateau a l'endroit et regagner le cokpit rempli d’eau. La deuxième tentative est la bonne. Patricia habillement vient placer son kayak à bâbord et protége ainsi le kayak de Jj . Les deux bateaux se stabilisent permettant un écopage assez rapide, Patricia a l'aide d'une éponge , Jj avec l'écope.
Jj a perdu dans son chavirage sa casquette, une chaussure en néoprène, et la gourde d'eau. Malgré les 22 degrés de l'eau, le froid a envahi. Jj qui claque des dents. Nous nous remettons a pagayer afin de redonner de la vitesse aux bateaux garante de notre stabilité. En une dizaine de minutes nous atteignons la baie de Ropotnica. Au fond de la baie se trouve en rive gauche une petite maison de pêcheur dressée sur un seul niveau qui fait face sur l'autre rive à un ensemble de petites constructions cubiques devancé par des terrasses et pergola à l'ombre de quelques arbres feuillus. La pluie a cesse mais le vent a forci.
Nous enfilons des vêtements secs et montons nous réfugier sous une terrasse couverte de tuiles et fermée par des bâches translucides . Trois grandes tables , huit chaises , deux congélateurs et un coin barbecue avec plancha et tri patte à gaz ... on en demande pas autant pour un abri de fortune. La pluie redouble de violence et les bourrasques de vent atteignent maintenant 100km/h- Une vrai tempête.
Nous installons les matelas sur les tables et attendons le sommeil alors que le figuier se fait secouer par les bourrasques.
Mrdi 2 Septembre
Randonnée de Ropotnica a Stivina.
Au petit matin le calme est revenu, la mer s'est apaisée, le ciel est lavé. Nous étendons nos affaires détrempées, réorganisons notre matériel. Le coin est paisible, entouré de garrigue et de cailloux. Apres le café nous prenons le soleil en regardant la mer lorsque une petite barque contourne la pointe de la anse et se dirige vers nous. Nous remettons à leur place les objets utilisés et descendons les marches pour accueillir le pilote sur le ponton. Un grand monsieur d'au moins 2 mètres et d'un quintal et demi descend du bateau pour l'amarrer aux deux pierres verticales servant de bitte. Jj lui tend la main et l'aide a décharger ses paquets. Il se présente sous le nom de Zoran, Nous lui expliquons les raisons de notre présence. No problem' répond Zoran. Il est employé au Parc National , il est. 'Toolsman' , c'est à dire agent technique d'entretien. Il est propriétaire de la petite maison en rive droite qu' il détient de son grand père. Transmise de génération en génération ces propriétés ne sont pas cessibles , elles restent dans la famille et constituent des résidences secondaires ou locatives à la saison. Zoran travaille a Vrulje où il nous a aperçu la veille. Il habite Muter distant d'une trentaine de kilomètres, en raison des conditions météo il va passer son temps de repos hebdomadaire dans cette maison.
En fin de matinée sur les conseils de Zoran nous partons randonner sur l' île en direction de la baie de Stivina où le cousin de Zoran tient avec sa femme un petit restaurant. Nous traversons des oliveraies , d'anciennes installations d'élevage de moutons, quelques petites maisons vétustes témoignent d' une faible population. L' île est divisée par de hauts murs de pierres qui marquaient les limites de propriétés, mis bout à bout ils cumulent plus de 250 km. La végétation est principalement composée de genévriers, pins, chênes de petite taille,...nous profitons aussi de la générosité des figuiers pour ravitailler notre ballade. Nous arrivons à Stivina en 1heure et demi. Stivina abrite la maison en pierre de Yvo et un petit bâtiment au ras de l'eau épaulé par une jolie terrasse couverte de tige de céréale où se trouve la cuisine du restaurant.
Un peu a l'écart deux autres petites maisons de faible surface font face a la mer. Nous escaladons la colline pour accéder a un enclos où une vingtaine d'agneaux à l'ombre de quelques tôles ondulées attendent l'heure tragique pour alimenter les assiettes des plaisanciers de passage.
Vers 16h30 nous sommes de retour à Ropotnica . Zoran a écouté la météo et nous promet deux jours de Bura , ce vent du nord est qui traverse les montagnes du continent et apporte de l'air froid sur l' archipel. Impossible donc de poursuivre notre route vers la pointe sud de Kornati. Il nous faut faire demi tour et remonter vers Telascica. Demain nous longerons au plus prêt des cailloux la côte.
Mercredi 3Septembre.
Baie de Ropotnica- Village de Sali.
Nous quittons Zoran a 7H00 , la mer est calme, un petit vent souffle régulièrement et le ciel est moutonneux.
Nous paggayons mélancoliquement face à la brise, nos kayaks glissent aisément sur l'eau fendant le clapot. Nous repassons devant la baie de Vrulje où de nombreux voiliers sont encore au mouillage traumatisés par la tempête. La haut , sur la colline escaladée quelques jours plus tôt ,le grand cairn surmonte d'un mat domine l'horizon .
Nous naviguons en rase cailloux pour échapper aux quelques bourrasques résiduelles.
La côte est une succession de petite criques peu profondes entre-coupée de parois de roche blanches agressives. A chaque traversée nous nous exposons à un vent latéral qui balaye nos bateaux . Nous faisons une petite halte sur la minuscule plage devant la chapelle Sv Marija. A 9h00 nous empruntons la 'kanal' entre Silo et Kornari et laissons à tribord la belle baie de Sipnate.
Ce 'kanal' est très abrité , c’est un coin de paradis. Peu de fond , entre 10 et 15 mètres parfois à peine 3 , 5 Kilomètres de glisse qui débouchent face a l' île de Katina qui ferme le passage entre Dugi Otok et Kornati en formant les passes Prolaz vela et Prolaz mala Au loin sur notre bâbord , le phare de Sestrica domine la mer. Ces passes sont très fréquentées par les bateaux d'excusions qui sillonnent l'endroit pour déboucher sur Telescica lake, réputé pour être fréquenté par les dauphins.
En franchissant l'étroite passe Prolaz mala , nous débouchons face au large, la nous abordons nos kayaks pour réfléchir sur la suite de l'itinéraire. Il est environ 11h , le vent est tombe,. Deux solutions s'offrent a nous-partir vers le nord-est pour rejoindre l'île de Sit ou s'orienter vers le nord-ouest et naviguer en direction de la ville de Sali qui offre le gros avantage , en cas de mauvais temps, d'être relier au continent par un ferry quotidien. Nous optons pour la deuxième solution.
Nous naviguons pendant 6km vent 3/4 arrière ce qui cause quelques problèmes pour maintenir le cap.
A 500 m des digues du port de Sali, nous approchons de la rive pour chercher un coin propice au bivouac. Nous apercevons une petite écaille dans la roche qui forme un abri adapte a nos deux bateaux. En tendant deux cordes transversales à la brèche, nous amarrons aisément en toute quiétude les kayaks pour la nuit.
Pour occuper le reste de l' après midi. Nous puis nous nous rendons à Sali en longeant les rochers. Le petit port de Sali abrite quelques bateaux de pêche et de nombreux voiliers de plaisance qui en cette fin d'été patientent en quête d'une météo favorable pour rejoindre la côte italienne.
Nous regagnons notre bivouac . Les rochers n'offrent pas de surface plane pour dormir, alors Jj qui a repéré une palette échouée sur les rochers s' éloigne en kayak pour la remorquer et la hisser sur les rochers. Patoune prépare un excellent riz au arapédes péchées sur place.
JJ installe son hamac sous les pins.
Le vent est totalement tombé, la nuit aussi.
Jeudi 4 Septembre
Village de Sali- Biograd Na Moru
Le ronronnement du moteur du Ferry de 6H20 nous tire du sommeil. Dans la pénombre, nous plions nos affaires et profitons du moment du petit déjeuner pour admirer la baie de Sali. Il nous faut retourner sur le continent , les vacances s'achèvent. Si la météo le permet nous naviguerons en kayak , si le vent se lève nous embarquerons sur le ferry de 11h à destination de Zadar , puis en longeant le littoral nous descendrons vers Biograd.
Les conditions sont favorables, vers 7h00 nous entamons la traversée vers Pasman, un peu plus de 11 km à parcourir. Au loin , le pont reliant l'île de Pasman à celle de Ugljan grossit lentement , sur notre tribord les ombres des îles de Glamoc, Lavdara, Balabra se succédent à l'horizon entre mer et nuages.
Le trafic est assez intense dans l' étroit goulet qui sépare les deux îles. Sous le pont , nous croisons 2 bateaux d'excursion. Par chance, les remous causés par leurs passages se contrarient, la surface de l'eau reste calme.
Le détroit débouche sur une baie intérieure, puis sur le « kanal « de Zadar. Après une courte pause, nous poursuivons notre route, le Bura se manifeste à nouveau à hauteur du village de Dobroproliana_.où nous faisons une nouvelle pause.
Après le déjeuner et la siste sur un transat abandonné sur la plage, nous faisons Ca p sur Galesnak , l' île des amoureux_. Selfy sur la grève.
Il nous reste un quinzaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre le ponton du départ. Afin de nous protéger du vent , nous décidons de descendre vers le sud en longeant la côte, effleurant les bouées délimitant les plages. Les activités estivales fonctionnent au ralenti, de nombreux touristes ont quitté les lieux. Ça sent la fin de l'été ou le lendemain de fêtes. Nous doublons la digue de Biograd , puis les plages privées des campings. Des cônes jaunes délimitent un « stade nautique où de jeunes pilotes de jet ski s' adonnent à des slaloms bruyants.
Le dernier ponton apparaît entre les embarcations au mouillage, nous touchons les galets vers 17h15 après 127 km et 45 000 coups de pagaie.
Nous avons parcouru 127 km et donné 45 000 coups de pagaie.