Haute traversée de Belledonne 2021

Départ au matin d'Aiguebelle, sous un grand soleil pour une journée annoncée comme très chaude. Heureusement, une bonne partie de l'itinéraire est forestier et plutôt ombragé.Quelques montées bien raides dès le départ pour nous tester avec les sacs chargés.

En préparant l'étape, il m'était vite apparu que nous allions rencontrer une difficulté pour trouver de l'eau. Les sources du Gélon, toute proches de notre destination finale, semblaient la meilleure solution. Nous quittons l'itinéraire du GR 738 avant le fort de Montgilbert pour les rejoindre et nous ravitailler en eau potable (au goût un peu tourbé).

Peu avant l'arrivée, nous rencontrons un groupe de jeunes "éclaireuses", un peu égarées depuis la veille mais toujours sereines. Elles nous suivent jusqu'au refuge puis je les accompagne jusqu'au col du Petit Cucheron pour les remettre dans la bonne direction.

La cabane forestière du Petit Cucheron, juste en contrehaut de la route forestière (très discrète) nous accueillera pour cette première nuit.

Au départ du refuge du Petit Cucheron, il faut rejoindre la route forestière et la suivre sur une centaine de mètres pour trouver le chemin qui monte au col du Petit Cucheron. Sur la carte, un séduisant chemin de crête file droit vers le sud. Nous décidons de le suivre mais les raidillons en montée et en descente se succèdent ; pour économiser nos forces, nous regagnons rapidement la route forestière du Cucheron qui chemine presque à plat jusqu'au col du Grand Cucheron. Première (petite) erreur de la journée : le mieux aurait été de la suivre depuis le départ !

C'est après le col du Grand Cucheron que ça commence à monter très raide. Nous rejoignons l'itinéraire du GR 738 au col du Champet, mais nous choisissons de le quitter aussitôt pour nous épargner un peu de dénivelé. Malheureusement, une erreur d'orientation nous fera perdre à peu près tout le bénéfice espéré et nous obligera à gravir des pentes très raides, épuisantes avec les sacs chargés. La trace indiquée ici est celle que nous aurions dû faire et non celle réalisée, sans intérêt.

Ravitaillement en eau potable au chalet d'Arbarétan (non gardé, très agréable) puis nous continuons jusqu'au sympathique petit refuge des Plattières. Un chasseur d'isards venu en repérage partagera notre confortable cabane pour cette nuit. Il nous déconseille de boire l'eau qui arrive devant le refuge, le captage étant mal positionné selon lui. Par précaution, nous la filtrons avant de la consommer.

Descente vers les sources du Gargotton, où le bivouac ne semble pas possible. Nous enchainons avec la montée vers le col de la Perrière puis la descente en passant à proximité du refuge du même nom, non gardé et très confortable mais où pas mal de monde semble avoir passé la nuit (c'est le refuge "officiel" du GR 73.

Belle étape montagneuse dans une ambiance brumeuse mais pas désagréable.

Au refuge des Férices, nous rencontrons Dan, un montagnard du coin qui le connait comme sa poche. Il nous signale que le toit du refuge n'est plus vraiment étanche mais qu'il devrait être remplacé prochainement. C'est lui qui nous conseille de ne pas utiliser l'eau qui coule devant le refuge mais de lui préférer celle d'un petit tuyau à un trentaine de mètres derrière le refuge (juste après la  construction en ruine).

Sur ses conseils, nous décidons de dormir sous l'appentis du chalet de Pré Nouveau. L'abri est sommaire et ouvert à tout vent, mais on y est abrité de la pluie et la température de la nuit sera douce. Dan  nous indique également où se trouve la source toute proche, indiquée sur la carte mais introuvable sans son aide. Merci Dan !

Une étape variée avec une météo ou le soleil et les nuages jouent à cache-cache mais sans pluie.

Au passage nous constatons que le refuge de la Pierre du Carre n'est pas (plus) gardé. Il était ouvert à notre passage mais pas sûr que ce soit toujours le cas : à vérifier avant en téléphonant à la mairie.

Quant au refuge de Claran, il est interdit par arrêté municipal suite à un effondrement hivernal.

Nous récupérons notre petit dépôt de vivre dans les bois après Gleyzin, puis nous poursuivons sous le soleil. Nous quittons le GR 738 pour rejoindre le chalet du bout, restauré par Tous à Poêle et nous admirons les majestueux sapins Henri IV à proximité.
La chalet du Léat, lui aussi remis en état par l'association, se révèle vaste et confortable. Nous l'apprécierons encore plus dans la soirée quand la pluie se mettra à fouetter la toiture.
Nous y faisons connaissance d'un trio de randonneurs bretons qui chemineront avec nous pendant les prochains jours.
Nous croisons aussi un jeune couple qui fait la traversée complète en 6 jours : chaque pause est minutée et les étapes très sérieuses. Ah, la jeunesse...

Une étape sans grande difficulté avec une météo incertaine au départ mais qui s'améliore rapidement.

A midi, nous traversons le Bréda pour déjeuner à l'Aubergerie, dans une vieille bâtisse montagnarde du XVIIe siècle. Excellent repas avec une cuisine qui met en valeur les produits locaux et souvent bio. Un régal ! La maison propose aussi quelques chambres d'hôtes.

Enfin une grande et belle journée de montagne avec le soleil qui nous accompagne dès le matin. La montée est régulière, ombragée au départ. Pour finir, on découvre la zone des 7 Laux et sa constellation de lacs.
Nous plantons enfin la tente pour la première (et dernière fois) de la traversée.

Le début de l'étape constitue sans doute la partie la plus montagnarde de la traversée.
Nous court-circuitons une zone de chaos rocheux en montant directement sur les derniers névés ; nous avons les crampons légers mais nous ne les sortirons même pas du sac. C'est là que nous distançons nos compagnons de route bretons que nous ne reverrons pas.
La météo reste variable toute la journée puis tourne résolument à la pluie en fin d'étape.
Depuis le Habert de la Pierre il faut descendre jusqu'au bâtiment sanitaire du refuge Jean Collet pour s'approvisionner en eau de source captée.

Ce matin, la pluie a cessé, nous offrant une montagne toute neuve.
Du Habert de la Pierre, nous descendons vers Jean Collet puis franchissons le ruisseau du Vors ; nous passons au Habert du Mousset (fermé, utilisé par les bergers) puis attaquons la très raide montée vers le col de la Sitre, l'une des plus difficiles du parcours avec les gros sacs. Nous y croisons un grand troupeau de moutons et de chèvres encadré de nombreux bergers qui transhume entre deux vallées d'estive.

La fin de la journée est moins difficile. Nous arrivons au refuge de La Pra sous un soleil plutôt agréable.
Nous avions initialement prévu de bivouaquer un peu plus bas, près du lac Longet (le bivouac étant interdit à proximité immédiate du refuge) mais nous changeons nos plans au vu des prévisions météo. Le choix s'avèrera judicieux ; quoi de plus réconfortant que de regarder la pluie battante quand on est à l'abri devant un bon repas chaud !

Pluie et brouillard dès le départ ; rapidement les chemins se transforment en mini torrents bien glissants. Nos pieds baignent dans les chaussures et les vestes "imperméables" montrent leurs limites.
Nous passons à proximité de quelques tentes de bivouac, sous la pluie depuis 12 heures ; l'option refuge était vraiment la bonne !
Nous avions prévu de quitter le GR 738  et de contourner les lacs Robert par le sud mais le brouillard et un moment d'inattention me font manquer la bifurcation. Nous ratons donc la cabane des lacs Robert qui nous aurait offert un répit au sec.
La pluie cesse enfin une heure avant l'arrivée ; le thermomètre sur la place de Chamrousse indique 6 °C quand nous en terminons enfin. C'est l'heure du déjeuner : Youpi !