Le comportement du kayak en fonction de certains paramètres
Le comportement d'un kayak (au vent, courant, mais aussi par mer calme) et sa stabilité varient en fonction de divers paramètres : ses dimensions, proportions, la forme de sa carène, etc. Explorons un peu tout cela :-).
Comme d’habitude, si on ne veut pas trop dire de bêtises, toutes ces généralités s’entendent toutes choses égales par ailleurs (tcepa).
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Influence des dimensions / forme d'un kayak sur son comportement
La largeur : toutes choses égales par ailleurs, un kayak plus large sera plus stable mais moins rapide.
La longueur : tcepa, un kayak plus long sera plus stable, il sera aussi plus directif ; sa vitesse maximale théorique sera plus élevée (le plafonnement surviendra à une vitesse supérieure) moyennant d'apporter la puissance suffisante, sa vitesse de croisière pour la même énergie fournie de pagayage sera plus faible (vrai pour des petites variations autour d’une longueur de 5m). En fait c’est la longueur à la flottaison qui compte, un kayak banané aura une longueur de flottaison inférieure à celle d’un kayak de même longueur mais aux lignes tendues.
La rigidité : tcepa, plus un kayak est rigide et plus il est rapide et réactif.
Le volume : tcepa, un volume plus élevé permettra de charger davantage, sera mieux adapté à un kayakiste plus lourd ; la prise au vent sera supérieure, la maniabilité inférieure.
Le chargement : certains kayaks ont des comportements différents selon qu’ils sont chargés ou non. Cela vaut la peine d’essayer son kayak avant de l’acheter, de nombreux magasins le proposent. Si vous comptez l’utiliser surtout en randonnée, l’essayer chargé peut être une bonne idée.
Généralités à propos de la forme de la carène : tcepa, une coque à fond plat donne un kayak plutôt stable (bonne stabilité primaire) mais moins véloce ; une coque à bouchain aura souvent une stabilité primaire moyenne et une stabilité secondaire correcte. Une coque très arrondie donne un kayak avec une moins bonne stabilité (primaire et secondaire) mais plus rapide et plus « joueur ».
Une étrave bananée ou gironnée (le nez qui remonte) tapera moins dans les vagues qu’une étrave très verticale et une ligne tendue. Une ligne tendue (quillée sur l’arrière) donnera un kayak très directeur qu’il faudra mettre en gîte pour tourner plus facilement ; la quille sur l’arrière rend le kayak moins sensible au lof, si elle est trop marquée le kayak risque d’abattre.
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Différents modèles : en fibre ou en polyéthylène, mono ou biplace, différentes formes de carène, différentes tailles et formes d'hiloire, dérive ou gouvernail... (A l'embarquement dans la lagune de Venise : journée visite de la ville par les canaux, la route du retour d'un trip kayak en Croatie)
Venise en kayak
Différents modèles : en fibre ou en polyéthylène, différentes formes de carène... (trip kayak en Croatie, îles de Cres et Losinj)
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Stabilité d'un kayak
Pour beaucoup, kayak signifie instabilité, on croit qu'on va forcément se retourner dès qu'une vague nous effleure. En fait, les kayaks de randonnée sont stables et même, pour certains, très stables. Il est possible de remonter à bord de son kayak en mer et sans aide extérieure. Cela est vrai pour un bon nombre de kayaks (Skyros, Bélouga 1 et 2, Laser, Kodiak, Seayak, Arktika, Miwok, etc. et même Catchiky chargé avec un peu de technique (mer pas trop formée pour ce dernier), la liste n'est pas exhaustive). On peut se tenir debout dans l'hiloire (trou d'homme) de certains. Même ceux qui sont plus fins, et donc moins stables, s'apprivoisent assez rapidement (nous parlons ici de kayaks de randonnée ; les kayaks de mer de course sont nettement plus instables !). L'esquimautage n'est pas forcément une technique à maîtriser avant de partir en voyage avec un kayak. Mieux vaut connaître les techniques de sécurité de groupe. Quelques clubs/associations en France peuvent vous fournir les bases de la sécurité.
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Certains kayaks sont très stables (ici le biplace Belouga 2) (Croatie île de Brac)
Stabilité : ici dans un monoplace Rainbow Laser
Certains kayaks sont très stables (ici le biplace Belouga 2)
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Comportement au vent
Le comportement au vent dépend de la forme du kayak. En général, un kayak a tendance à lofer, c'est-à-dire à avoir envie de mettre son nez dans la direction d’où vient le vent. C’est un comportement plus sain que l’abattée (tendance à mettre sa poupe dans la direction d’où vient le vent) qui met le kayakiste à la merci du vent qui peut pousser vers le large ou vers une côte inhospitalière. Cependant, le lof est gênant et il faut pouvoir le contrer. Le gouvernail ou la dérive sont de bons atouts (voir ci-dessous). Sinon, on peut jouer avec la répartition de la charge. Pour un kayak qui continue de lofer dérive entièrement sortie, on pourra placer le poids du chargement plutôt à l’arrière du kayak. Pour un kayak qui abat, il faudra mettre du poids dans le caisson avant.
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Le vent a levé une grosse houle, il faut pagayer fort pour quitter la place. Ici le biplace Belouga 2.
Corse, le vent souffle, le gouvernail est bienvenu pour conserver un effort de pagayage symétrique
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