13 membres et 14 invités en ligne

Gravel : traversée du Morvan

Manon
par Manon
hier
20 lecteurs

Tirer parti des lacunes du réseau de transport en commun français et en faire un jeu pour organiser ses voyages, voilà encore une façon de relever le goût d’une aventure. Et lorsque tout s’aligne (destination, horaires, réservations...), quelle satisfaction ! Direction le Morvan, niveau 2/5 sur l’échelle de difficulté cyclo-ferroviaire.

J’adore ces petites échappées nature de trois ou quatre jours. Elles mêlent les ingrédients de l’aventure (préparation, bivouac, imprévus, déconnexion, immersion) avec le confort du temps court (météo maîtrisée, matériel allégé, inconfort apprécié). Voilà quelque temps que je lorgnais sur le Morvan, ce petit massif de moyenne montagne au cœur de la Bourgogne voisine, que je n’avais encore jamais visité, avec a priori des atouts certains, notamment en été : frais et humide, peu fréquenté, faiblement urbanisé. Une autre idée reçue, celle-ci sortie de mon chapeau sans aucune source fiable, me motivait : il serait un terrain propice à la pratique du gravel. Il faut dire qu’au printemps, j’en avais pris plein la vue en Forêt Noire, paradis de la piste forestière, et je m’imaginais tout à fait que le Morvan en était un aussi et que les tracés VTT y étaient très roulants, donc « gravelisants ». Me voilà donc partie sûre de moi et toute guillerette sur la Grande Traversée du Morvan.

Interprétation libre de la GTMC

C’est ma première rencontre avec une portion de la GTMC (Grande Traversée du Massif Central). Géographiquement, le Morvan est considéré comme une extension du Massif central, et le point de départ du célèbre itinéraire VTT se trouve à Avallon. Depuis un peu plus d’un an, il propose une version gravel qui évite les portions les plus techniques. Je me suis vite rendue à l’évidence, mon chapeau contient de fausses idées reçues : ici, on fait vraiment du VTT, et je ne me suis pas sentie à ma place avec mon gravel chargé sur ce tracé. Au kilomètre 17, je me cassais déjà le nez (et posais le pied) dans une descente en grosses caillasses, alors qu’une jolie petite route me tendait les bras juste à côté. Et j’étais sur la variante gravel. Je m’étonnerai ensuite à plusieurs reprises de ces choix pas très roulants et finis par ne plus m’engager lorsque je ne le sentais pas, préférant de loin le bitume. Les routes d’ailleurs, même classées départementales, sont ici un havre de paix pour le cycliste, avec un trafic quasi nul. Tout cela n’était pas pour me déplaire, car j’ai remis le nez dans la carte pour dessiner mon propre itinéraire, celui qui répondait à mes attentes techniques, tout en restant au plus près de la GTMC. J’ai eu l’impression de faire de bons choix, c’était stimulant, les parties non goudronnées étaient exigeantes mais très sympas, les journées étaient éprouvantes mais je me suis régalée. Bref, chacun son style, et les amateurs d’une pratique plus sportive et technique se régaleront sur cet itinéraire. En tout cas, pour ma part, j’ai bien envie de revenir avec mon VTT.

... et la suite ?