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Et le récit de Rawicz

par Johanna dans Récits et entretiens 08 mai 2006 mis à jour 30 oct. 2012 2199 lecteurs Soyez le premier à commenter
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L'avis de Sylvain Tesson sur le récit de Slavomir Rawicz

Point de départ du voyage de Sylvain : A marche forcée, livre dans lequel Slavomir Rawicz retrace son évasion du goulag en 1941. La véracité de tout ou partie de ce récit a été souvent contestée. Même si Sylvain ne partait pas pour enquêter, il a pu se forger une opinion au cours de ce voyage. Selon lui, l'aventure est possible, le récit est plausible dans son ensemble, mais comporte des anomalies absolues, comme "10 jours sans boire dans le Gobi". Sylvain explique la présence de ces anomalies par plusieurs raisons :
- Le récit a été écrit 10 ans après un voyage réalisé sans qu'aucune note n'ait jamais été prise. Les évadés ne possédaient bien entendu aucune carte et n'avaient, à l'époque, qu'une idée très approximative de la géographie.
- Les monstrueuses maltraitances physiques et morales subies en camp ainsi que les conditions extrêmes de survie dans lesquelles voyageaient les évadés : sous-alimentation, maladies, climats difficiles, n'ont sûrement pas contribué à une bonne mémorisation de tous les événements du voyage.
- Le livre a été écrit par l'intermédiaire d'un journaliste.
- Il a été écrit dans les années 50, époque où l'on romançait volontiers les récits de voyages. Personne n'allait alors dans ces pays, personne ne pouvait rien vérifier. De nos jours, on se doit d'être rigoureux et précis dans les récits de voyage.
Sylvain ajoute que "tout n'est peut-être pas vrai, mais qu'une personne dont l'intention aurait été de faire un faux aurait pris la précaution de ne pas écrire d'anomalies évidentes !"
Finalement, peu lui importe si Rawicz l'a fait ou non car il sait que des milliers d'évadés ont suivi cette route de la liberté. Pendant son voyage, en discutant avec des gens, en consultant des archives, il a rencontré leurs traces, et c'est ça qui compte pour lui.

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