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Extraterrestre CA 16 : Les vraies dimensions de la planète

par L'extraterrestre dans Billets et éditos 01 juin 2009 mis à jour 14 mars 2017 5193 lecteurs Soyez le premier à commenter
Lecture 2 min.

Les vraies dimensions de la planète 

Chronique publiée dans Carnets d'Aventures n°16.
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De plus en plus nombreux sont ceux qui, pour des raisons écologiques, s’imposent de ne plus prendre l’avion. C’est une vraie contrainte car les destinations lointaines sont attirantes, les billets relativement abordables pour un Européen, les gens (y compris l’entourage proche) qui l’utilisent régulièrement sont nombreux. Il semble donc naturel de le vivre comme une frustration. Mais laissez-moi essayer de vous montrer que c’est aussi un plus, une richesse manifeste, car s’imposer la contrainte de ne pas prendre l’avion redonne ses vraies dimensions à la planète.
Si la destination est lointaine, le voyage reprend une dimension exploratoire et d’aventure. Il faut davantage de temps pour y aller et en revenir, réfléchir à l’itinéraire et à la logistique. Sans l’artificielle – certes magique mais malheureusement nuisible et non durable – téléportation que constitue le voyage en avion, le mot lointain reprend tout son sens. Le voyage lointain se charge de saveurs oubliées. Celles des siècles d’antan où partir était une véritable aventure en soi. La découverte de territoires lointains prend encore plus de valeur et on les apprécie d’autant plus. Les choses acquises sans difficulté revêtent moins d’intérêt que celles dont on a eu le temps de rêver : dans la société du « tout tout de suite, je prends, je jette », il n’est pas rare de voir quelqu’un rentrer de deux semaines aux Maldives blasé : « bof, en fait, c’est moins bien que les Seychelles ».
En tant que voyageurs nature, nous avons repris goût à la lenteur qu’impose le doux cheminement non motorisé. Nous avons pris goût à sentir l’écoulement du temps qui nous permet d’être davantage en contact avec le milieu, avec la nature, avec les populations.
Marco Polo est allé en Chine à pied : une aventure formidable, presque une légende, les récits ont passionné des milliers d’humains ; ce voyage était riche. Aujourd’hui, on peut aller en Chine en avion : quelques heures assis sur un siège à boire du Coca et manger des cacahuètes, difficile d’en tirer quelque chose d’intéressant… S’interdire de prendre l’avion redonne de la richesse, de la grandeur, de la noblesse à l’exploration du monde. La saveur du voyage n’est-elle pas davantage dans le cheminement que dans la destination ?
S’imposer de ne pas prendre l’avion n’est pas juste une lubie d’intello ou une autoflagellation masochiste, car il y a une vraie justification écologique derrière cela : une action motivée par la connaissance des conséquences à venir de notre gabegie, qui risquent malheureusement de ne pas être agréables pour nos descendants…

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