"L'Odyssée de Cherche-Midi " - Tour de France en Kayak par les rivières
Tour de France en kayak par les rivières. En quatre mois, Cherche-Midi a traversé les quatre bassins fluviaux français. Ce périple a été effectué en autonomie et en solitaire exclusivement à la pagaie et à pied.
Quand : 01/07/2024
Durée : 120 jours
Durée : 120 jours
Distance globale :
3078km
Dénivelées :
+1714m /
-1665m
Alti min/max : -1m/384m
Carnet publié par Cherche_Midi
le 30 oct.
modifié le 01 nov.
modifié le 01 nov.
Mobilité douce
du pas de la porte au pas de la porte
Précisions :
Le bateau est parti d'Evreux début juillet 2021 et revenu à Evreux début juillet 2024. Il a navigué un mois par an en saison estivale et hiverné en club CK. Le pagayeur est revenu chez lui entre temps par le train.
140 lecteur(s)
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Vue d'ensemble
Le topo : Saison 3 - Aquitaine (mise à jour : 01 nov.)
Distance section :
808km
Dénivelées section :
+534m /
-614m
Section Alti min/max : -1m/362m
Description :
Cette troisième saison a été effectué en juin 2023. Cherche-Midi a descendu l'Hers, l'Ariège et la Garonne jusqu'en Gironde. Après une jonction terrestre en Saintonge, il a descendu la Seugne et la Charente pour traverser la mer de Pertuis jusqu'à La Rochelle. Ensuite il a remonté la Sèvre Niortaise jusqu'à Saint-Maixent où il a été gardé au club CK jusqu'en juin 2024
Le compte-rendu : Saison 3 - Aquitaine (mise à jour : 01 nov.)
5 juin 2023
Arrivé par le train de nuit à 7h22 à Carcassonne. Le petit port fluvial devant la gare n'a pas changé. 25 mn plus tard je monte dans le car pour Limoux, le tarif unique pour les cars occitans est toujours de 1€.
En prenant mon petit déjeuner à la briocherie en face du lycée de Limoux, J'appelle Philippe comme convenu, il m'apprend que le camping est fermé (il ouvre en juillet), et me propose de m'installer sur la base de kayak.
Maurice, 81 ans, cadre fidèle du CK Limouxin vient m'ouvrir la grille ainsi que les vestiaires/sanitaires et m'aide à sortir Cherche-Midi. Celui-ci n'a pas bougé mais est enfoui derrière tous les kayaks gonflables de location à moitié dégonflés.
J’occupe la matinée à réarmer mon compagnon, pour qui j'ai confectionné un nouveau cale-pied muni d'une pompe de cale (la vieille pompe à eau récupérée de mon Estafette aménagée en 1979). Le pupitre GPS est complété par un petit compas de navigation: ainsi Cherche-Midi ne perdra pas le Nord.
Arrivé par le train de nuit à 7h22 à Carcassonne. Le petit port fluvial devant la gare n'a pas changé. 25 mn plus tard je monte dans le car pour Limoux, le tarif unique pour les cars occitans est toujours de 1€.
En prenant mon petit déjeuner à la briocherie en face du lycée de Limoux, J'appelle Philippe comme convenu, il m'apprend que le camping est fermé (il ouvre en juillet), et me propose de m'installer sur la base de kayak.
Maurice, 81 ans, cadre fidèle du CK Limouxin vient m'ouvrir la grille ainsi que les vestiaires/sanitaires et m'aide à sortir Cherche-Midi. Celui-ci n'a pas bougé mais est enfoui derrière tous les kayaks gonflables de location à moitié dégonflés.
J’occupe la matinée à réarmer mon compagnon, pour qui j'ai confectionné un nouveau cale-pied muni d'une pompe de cale (la vieille pompe à eau récupérée de mon Estafette aménagée en 1979). Le pupitre GPS est complété par un petit compas de navigation: ainsi Cherche-Midi ne perdra pas le Nord.
6 juin
Prêt à 8 heures du matin, la journée s'annonce chaude, mieux vaut partir avant que le soleil soit haut. Quelques essais de harnais fabriqués avec des sangles pour tirer Cherche-Midi les mains libres, et nous voilà partis. Le harnais se montre vite inefficace : à chaque pas, l'avant du kayak rebondit et me secoue les épaules.
Petit déjeuner à la briocherie avant de quitter Limoux par la D102, direction Alaigne. Il fait lourd, les côtes parfois raides manquent d'ombre, et je vide rapidement la première bouteille d'un litre.
Le midi, à Alaigne, un robinet municipal me permet de refaire le plein d'eau. Pendant ma sieste méridienne j'écoute les chants des oiseaux locaux différents des espèces normandes. Seuls les pigeons roucoulent de la même manière.
À Bellegarde-du Razès, le stade repéré sur la carte le long de la voie verte se révèle être une aire de pique-nique. Nous sommes proches de la ligne de partage des eaux, j'ai suffisamment marché. Paramètres de l'étape: 19,5 km avec un cumul positif de 316m.
Peu après mon arrivée, trois hommes arrivent avec dossiers et plans, visiblement venus programmer des travaux sur le site. Je vais à leur rencontre pour demander l'autorisation de camper me doutant bien que l'un d'entre eux représente la municipalité. C'est effectivement le maire accompagné du D.D.J.S. et du responsable de la DDE: L'aire de repos de la voie verte va être améliorée l'année prochaine (eau, électricité, sanitaires, bornes de recharge pour les vélos électriques...) pour le moment pas d'eau courante !
J'ai appris du DDJS que les activités nautiques dans l'Aude sont menacées par la sécheresse cet été (canyoning, rafting, spéléologie).
Ce soir, risque d’orage et demain aussi. Effectivement, le vent se lève vers 16h 30 et des grondements retentissent au loin. Je décide de monter les toiles avant que cela se gâte.
Une demi-heure après, quelques gouttes tombent pendant que je fais ma tambouille sous le tarp.
À 20h30, toutes les tâches de la journée sont achevées et je peux me coucher de bonne heure. Demain je dois démarrer tôt pour enchaîner la marche et la navigation jusqu’à Mirepoix.
Prêt à 8 heures du matin, la journée s'annonce chaude, mieux vaut partir avant que le soleil soit haut. Quelques essais de harnais fabriqués avec des sangles pour tirer Cherche-Midi les mains libres, et nous voilà partis. Le harnais se montre vite inefficace : à chaque pas, l'avant du kayak rebondit et me secoue les épaules.
Petit déjeuner à la briocherie avant de quitter Limoux par la D102, direction Alaigne. Il fait lourd, les côtes parfois raides manquent d'ombre, et je vide rapidement la première bouteille d'un litre.
Le midi, à Alaigne, un robinet municipal me permet de refaire le plein d'eau. Pendant ma sieste méridienne j'écoute les chants des oiseaux locaux différents des espèces normandes. Seuls les pigeons roucoulent de la même manière.
À Bellegarde-du Razès, le stade repéré sur la carte le long de la voie verte se révèle être une aire de pique-nique. Nous sommes proches de la ligne de partage des eaux, j'ai suffisamment marché. Paramètres de l'étape: 19,5 km avec un cumul positif de 316m.
Peu après mon arrivée, trois hommes arrivent avec dossiers et plans, visiblement venus programmer des travaux sur le site. Je vais à leur rencontre pour demander l'autorisation de camper me doutant bien que l'un d'entre eux représente la municipalité. C'est effectivement le maire accompagné du D.D.J.S. et du responsable de la DDE: L'aire de repos de la voie verte va être améliorée l'année prochaine (eau, électricité, sanitaires, bornes de recharge pour les vélos électriques...) pour le moment pas d'eau courante !
J'ai appris du DDJS que les activités nautiques dans l'Aude sont menacées par la sécheresse cet été (canyoning, rafting, spéléologie).
Ce soir, risque d’orage et demain aussi. Effectivement, le vent se lève vers 16h 30 et des grondements retentissent au loin. Je décide de monter les toiles avant que cela se gâte.
Une demi-heure après, quelques gouttes tombent pendant que je fais ma tambouille sous le tarp.
À 20h30, toutes les tâches de la journée sont achevées et je peux me coucher de bonne heure. Demain je dois démarrer tôt pour enchaîner la marche et la navigation jusqu’à Mirepoix.
7 juin
J'ai mis un certain temps à replier les toiles qui étaient bien mouillées. Le ciel est légèrement couvert avec un peu de vent, ce n'est pas plus mal pour marcher.
Le tunnel du Ray marque la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et l'Atlantique. Ce ouvrage a été construit en 1894 pour le chemin de fer. En son milieu au plafond a été aménagé un immense gîte à chauves-souris.
Beaucoup d'arbres fruitiers poussent en bordure de voie, un écriteau signale qu'il est interdit de cueillir les fleurs. Cette réserve arboricole a pour fonction de préserver les espèces naturelles autochtones qui se raréfient. La cueillette des fruits n'est pas interdite, mais pas aisée non plus: beaucoup de cerisier haut-perchés ne proposent leur fruits qu'aux oiseaux. Par chance, un vieux cerisier est tombé sur la voie et j'ai pu comme d'autres passants me faire un petit plaisir.
il est midi sonnant au clocher du village quand j’arrive sous le pont de Moulin-Neuf: l'heure du casse-croûte.
Beaucoup de rapides méritent prudence avec un bateau chargé, car le niveau d'eau cache mal les pierres affleurantes. Je dois tempérer les ardeurs de Cherche-Midi et lui rappeler qu'il est très chargé et plus tout jeune. Les dernières crues ont creusé les berges et charrié des embacles, qui bien souvent encombrent les rapides et obligent à passer à pied.
Après des courses à l'épicerie bio de Mirepoix, je passe la soirée au snack en compagnie de Serge, un Breton vivant à Marie-Galante et qui marche en tirant sa petite remorque.
J'ai mis un certain temps à replier les toiles qui étaient bien mouillées. Le ciel est légèrement couvert avec un peu de vent, ce n'est pas plus mal pour marcher.
Le tunnel du Ray marque la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et l'Atlantique. Ce ouvrage a été construit en 1894 pour le chemin de fer. En son milieu au plafond a été aménagé un immense gîte à chauves-souris.
Beaucoup d'arbres fruitiers poussent en bordure de voie, un écriteau signale qu'il est interdit de cueillir les fleurs. Cette réserve arboricole a pour fonction de préserver les espèces naturelles autochtones qui se raréfient. La cueillette des fruits n'est pas interdite, mais pas aisée non plus: beaucoup de cerisier haut-perchés ne proposent leur fruits qu'aux oiseaux. Par chance, un vieux cerisier est tombé sur la voie et j'ai pu comme d'autres passants me faire un petit plaisir.
il est midi sonnant au clocher du village quand j’arrive sous le pont de Moulin-Neuf: l'heure du casse-croûte.
Beaucoup de rapides méritent prudence avec un bateau chargé, car le niveau d'eau cache mal les pierres affleurantes. Je dois tempérer les ardeurs de Cherche-Midi et lui rappeler qu'il est très chargé et plus tout jeune. Les dernières crues ont creusé les berges et charrié des embacles, qui bien souvent encombrent les rapides et obligent à passer à pied.
Après des courses à l'épicerie bio de Mirepoix, je passe la soirée au snack en compagnie de Serge, un Breton vivant à Marie-Galante et qui marche en tirant sa petite remorque.
8 juin
L'Hers est bien encombré de branchages. Beaucoup de rapides drossent contre les arbres et les embacles, obligeant parfois à passer à pied. Je fais attention à ne pas trop tirer sur mon épaule gauche un peu douloureuse, que je vais devoir ménager.
À mi-parcours, arrêt pique-nique sur une petite plage de graviers ensoleillée. Après un repas et une petite sieste en costume d'Adam dans les herbes hautes, nous reprenons la descente.
Nous faisons étape sur une toute nouvelle base d'activités "nature" Naturo-kayarc : kayak et tir à l'arc comme le nom l'indique. Cyrielle, la créatrice de la structure est très occupée par le nettoyage du parcours avant l’ouverture de la saison estivale et ne peut malheureusement pas se déplacer pour venir me rencontrer. L’équipement actuel de la base est sommaire, les toilettes sèches sont toutefois bien pratiques.
L'Hers est bien encombré de branchages. Beaucoup de rapides drossent contre les arbres et les embacles, obligeant parfois à passer à pied. Je fais attention à ne pas trop tirer sur mon épaule gauche un peu douloureuse, que je vais devoir ménager.
À mi-parcours, arrêt pique-nique sur une petite plage de graviers ensoleillée. Après un repas et une petite sieste en costume d'Adam dans les herbes hautes, nous reprenons la descente.
Nous faisons étape sur une toute nouvelle base d'activités "nature" Naturo-kayarc : kayak et tir à l'arc comme le nom l'indique. Cyrielle, la créatrice de la structure est très occupée par le nettoyage du parcours avant l’ouverture de la saison estivale et ne peut malheureusement pas se déplacer pour venir me rencontrer. L’équipement actuel de la base est sommaire, les toilettes sèches sont toutefois bien pratiques.
9 juin
Quelques gouttes commencent à tomber et j'enfile l'anorak avant d'être trempé. La matinée est ponctuée de beaux rapides et seuils. Un castor traverse la rivière devant Cherche-Midi, il plonge avant que je puisse le photographier.
Au barrage de Belpech un ponton est aménagé pour les canoës et un chemin fléché permet de trouver l'embarquement aval.
Le barrage de Mazères est juste après le pont. Pas d'explication ni de ponton, mais le contournement est évident: débarquement facile en rive gauche. Un chemin montant passe à gauche de la centrale et redescend sur une plage de galets en aval.
La dernière partie comporte de beaux rapides dont un superbe seuil qui prend toute l'eau de la rivière dans une goulotte unique : J’observe attentivement le passage avant de lancer Cherche-Midi dans l'obstacle. Lui évidemment, il me fait confiance.
À Calmont, le camping n'existe plus. Après avoir demandé de l'eau chez un habitant, je monte le bivouac sur la rive sous le château. Le double toit de la tente est à peine monté qu'il commence à pleuvoir et je fourre toutes mes affaires dessous pour finir le montage de la chambre pendant que l'orage lâche des trombes d'eau mêlées de grêlons.
Quelques gouttes commencent à tomber et j'enfile l'anorak avant d'être trempé. La matinée est ponctuée de beaux rapides et seuils. Un castor traverse la rivière devant Cherche-Midi, il plonge avant que je puisse le photographier.
Au barrage de Belpech un ponton est aménagé pour les canoës et un chemin fléché permet de trouver l'embarquement aval.
Le barrage de Mazères est juste après le pont. Pas d'explication ni de ponton, mais le contournement est évident: débarquement facile en rive gauche. Un chemin montant passe à gauche de la centrale et redescend sur une plage de galets en aval.
La dernière partie comporte de beaux rapides dont un superbe seuil qui prend toute l'eau de la rivière dans une goulotte unique : J’observe attentivement le passage avant de lancer Cherche-Midi dans l'obstacle. Lui évidemment, il me fait confiance.
À Calmont, le camping n'existe plus. Après avoir demandé de l'eau chez un habitant, je monte le bivouac sur la rive sous le château. Le double toit de la tente est à peine monté qu'il commence à pleuvoir et je fourre toutes mes affaires dessous pour finir le montage de la chambre pendant que l'orage lâche des trombes d'eau mêlées de grêlons.
10 juin
La nuit a été bonne, mais ce matin je constate que le tapis de sol est mouillé, ainsi que le duvet et le matelas. La rivière est devenue jaune et le niveau est monté.
Pendant que mon matériel sèche au soleil, je vais au café prendre le petit déjeuner en rechargeant la batterie de l'appareil. On me dit que plusieurs jours passeront avant que l'eau s'éclaircisse.
Embarquement à 13h30 . Les peupliers font neiger leurs flocons de graines duveteuses sur la rivière jaune, c'est étrange. Je vais devoir naviguer en eau trouble, avec l'inconvénient de ne pas pouvoir repérer ni les hauts-fonds, ni les pierres affleurantes. Il faut donc encore plus faire preuve de vigilance et ne pas se précipiter dans les rapides.
Arrivé à la confluence avec l'Ariège, je suis surpris par la différence de couleur : L’ariège est toute claire et la rivière est bicolore pendant un moment avant que les eaux se mélangent.
Sur l’Ariège on change de volume: le débit de la rivière me rappelle celui du vieux Rhône. Grosses vagues, et pas de cailloux ! Un seul barrage à passer, et nous nous arrêterons au second, sur le domaine de “Auterive Aventure”.rrivé au premier barrage en amont de Auterive, je constate que la passe à kayaks est impraticable, obstruée par les embâcles. Deux jeunes en train de boire des bières m'aident gentiment à porter le bateau. L'un d'eux a un faciès bouffi typiquement alcoolique, c'est malheureux de se détruire si jeune.
Le débarquement sur le parc d'accrobranche de "Auterive-Aventure" se fait en rive gauche sur la digue du second barrage. Avant de débarquer je constate que la passe à kayaks est elle aussi bloquée par des troncs coincés en travers. Le patron qui me voit arriver me fait signe, occupé à donner les consignes à ses clients. J'écoute ses commentaires, regarde avec admiration le “chêne remarquable” immense équipé d’un ensemble de plate-formes, câbles d’assurance, escaliers suspendus, et d’une impressionnante tyrolienne reliant l’autre rive. Il explique aux clients qu’un tel géant fait monter chaque jour jusqu’à son houpier des centaines de litres d’eau (400 litres !). Respect pour le géant !
Nous faisons ensuite connaissance. Il est assez admiratif du défi que je me suis donné. Son père est Pierre Marcel, professeur d’histoire-géographie et inventeur du site magdalénien de Montmorillon dans la Vienne et qui porte son nom.
La nuit a été bonne, mais ce matin je constate que le tapis de sol est mouillé, ainsi que le duvet et le matelas. La rivière est devenue jaune et le niveau est monté.
Pendant que mon matériel sèche au soleil, je vais au café prendre le petit déjeuner en rechargeant la batterie de l'appareil. On me dit que plusieurs jours passeront avant que l'eau s'éclaircisse.
Embarquement à 13h30 . Les peupliers font neiger leurs flocons de graines duveteuses sur la rivière jaune, c'est étrange. Je vais devoir naviguer en eau trouble, avec l'inconvénient de ne pas pouvoir repérer ni les hauts-fonds, ni les pierres affleurantes. Il faut donc encore plus faire preuve de vigilance et ne pas se précipiter dans les rapides.
Arrivé à la confluence avec l'Ariège, je suis surpris par la différence de couleur : L’ariège est toute claire et la rivière est bicolore pendant un moment avant que les eaux se mélangent.
Sur l’Ariège on change de volume: le débit de la rivière me rappelle celui du vieux Rhône. Grosses vagues, et pas de cailloux ! Un seul barrage à passer, et nous nous arrêterons au second, sur le domaine de “Auterive Aventure”.rrivé au premier barrage en amont de Auterive, je constate que la passe à kayaks est impraticable, obstruée par les embâcles. Deux jeunes en train de boire des bières m'aident gentiment à porter le bateau. L'un d'eux a un faciès bouffi typiquement alcoolique, c'est malheureux de se détruire si jeune.
Le débarquement sur le parc d'accrobranche de "Auterive-Aventure" se fait en rive gauche sur la digue du second barrage. Avant de débarquer je constate que la passe à kayaks est elle aussi bloquée par des troncs coincés en travers. Le patron qui me voit arriver me fait signe, occupé à donner les consignes à ses clients. J'écoute ses commentaires, regarde avec admiration le “chêne remarquable” immense équipé d’un ensemble de plate-formes, câbles d’assurance, escaliers suspendus, et d’une impressionnante tyrolienne reliant l’autre rive. Il explique aux clients qu’un tel géant fait monter chaque jour jusqu’à son houpier des centaines de litres d’eau (400 litres !). Respect pour le géant !
Nous faisons ensuite connaissance. Il est assez admiratif du défi que je me suis donné. Son père est Pierre Marcel, professeur d’histoire-géographie et inventeur du site magdalénien de Montmorillon dans la Vienne et qui porte son nom.
11 juin
J'embarque pour voir si on peut passer sous l'arbre coincé dans la passe à canoës, ou si l’on peut le retirer, mais impossible de le bouger. Le portage sur le barrage étant impossible sans aide, je pars en reconnaissance sur la route. Après le rond-point, à 150m, un chemin mène à un escalier descendant sur la rive. Le fourgon de Vénerque-Eau-Vive arrive avec sa remorque chargée de canoës. Le cadre me demande si c'est moi qui ai appelé le club au téléphone la veille !? … Oui, c'est moi le timbré qui traverse seul l'Aquitaine en kayak. Je cours récupérer Cherche-Midi en souhaitant que le groupe n'ait pas encore embarqué pour avoir de l'aide.
Alors que je m'apprête à sortir le chariot, trois jeunes hommes arrivent, ne parlant pas français, (l'un me dit "Moldave" ) et je leur demande par gestes de m’aider à porter le bateau en contrebas sur le barrage. Un ressaut de 1 m, puis un autre pour arriver dans l'eau, et j’embarque, c'est plus rapide que de tracter sur la route, je ferai signe en passant au groupe de Vénerque que le problème est résolu. Merci les moldaves!
Des rapides, un barrage équipé d'une belle passe qui fait surfer à l'arrivée, puis nous arrivons à Vernet. Le camping du Ramier est situé avant le pont en rive gauche. Le courant rapide drosse sur la berge, heureusement une mini plage dans un contre-courant permet de débarquer sans se faire entraîner par le rapide.
Après avoir trouvé l'emplacement me convenant, à l'ombre proche du sanitaire et des branchements électriques, je me restaure enfin. Puis je m’allonge à l’ombre pour une petite sieste…
… Sortant des sanitaires en fin d'après-midi avec ma lessive, je constate que le ciel s’est obscurci. Je suspends hâtivement le linge, je sors vite la tente, monte le double-toit à toute vitesse pendant les premières gouttes et fourre tout en vrac dessous. L'orage se déchaine et je me réfugie sous mon abri pour finir le montage pendant que le déluge fait rage. Un éclair fracassant très proche retentit. Les trombes d'eau se déversent sur la tente qui est malmenée dans tous les sens par de puissantes bourrasques. Le tapis de sol se soulève de 5 cm, la surface s’humidifie. J’attends impuissant la fin des hostilités. Enfin après une heure, l'orage se calme et je mets mon nez dehors pour faire le bilan des dégâts. Chaussettes et maillots de corps sont au sol, méconnaissables.
Je monte le Tarp sous la pluie qui ne cesse pas, entasse le matériel sur le pont du bateau, démonte la chambre et la mets à sécher au sanitaire, éponge le tapis de sol, … refais la lessive … Enfin en début de soirée tout est revenu à la normale et il m'est possible de m'allonger au sec.
J'embarque pour voir si on peut passer sous l'arbre coincé dans la passe à canoës, ou si l’on peut le retirer, mais impossible de le bouger. Le portage sur le barrage étant impossible sans aide, je pars en reconnaissance sur la route. Après le rond-point, à 150m, un chemin mène à un escalier descendant sur la rive. Le fourgon de Vénerque-Eau-Vive arrive avec sa remorque chargée de canoës. Le cadre me demande si c'est moi qui ai appelé le club au téléphone la veille !? … Oui, c'est moi le timbré qui traverse seul l'Aquitaine en kayak. Je cours récupérer Cherche-Midi en souhaitant que le groupe n'ait pas encore embarqué pour avoir de l'aide.
Alors que je m'apprête à sortir le chariot, trois jeunes hommes arrivent, ne parlant pas français, (l'un me dit "Moldave" ) et je leur demande par gestes de m’aider à porter le bateau en contrebas sur le barrage. Un ressaut de 1 m, puis un autre pour arriver dans l'eau, et j’embarque, c'est plus rapide que de tracter sur la route, je ferai signe en passant au groupe de Vénerque que le problème est résolu. Merci les moldaves!
Des rapides, un barrage équipé d'une belle passe qui fait surfer à l'arrivée, puis nous arrivons à Vernet. Le camping du Ramier est situé avant le pont en rive gauche. Le courant rapide drosse sur la berge, heureusement une mini plage dans un contre-courant permet de débarquer sans se faire entraîner par le rapide.
Après avoir trouvé l'emplacement me convenant, à l'ombre proche du sanitaire et des branchements électriques, je me restaure enfin. Puis je m’allonge à l’ombre pour une petite sieste…
… Sortant des sanitaires en fin d'après-midi avec ma lessive, je constate que le ciel s’est obscurci. Je suspends hâtivement le linge, je sors vite la tente, monte le double-toit à toute vitesse pendant les premières gouttes et fourre tout en vrac dessous. L'orage se déchaine et je me réfugie sous mon abri pour finir le montage pendant que le déluge fait rage. Un éclair fracassant très proche retentit. Les trombes d'eau se déversent sur la tente qui est malmenée dans tous les sens par de puissantes bourrasques. Le tapis de sol se soulève de 5 cm, la surface s’humidifie. J’attends impuissant la fin des hostilités. Enfin après une heure, l'orage se calme et je mets mon nez dehors pour faire le bilan des dégâts. Chaussettes et maillots de corps sont au sol, méconnaissables.
Je monte le Tarp sous la pluie qui ne cesse pas, entasse le matériel sur le pont du bateau, démonte la chambre et la mets à sécher au sanitaire, éponge le tapis de sol, … refais la lessive … Enfin en début de soirée tout est revenu à la normale et il m'est possible de m'allonger au sec.
13 juin
Le seuil de Clermont-le-Fort est un passage naturel technique. Le secteur de la “cascade” est interdit à la baignade à le suite de nombreux accidents. On m’avait mis en garde sur cet obstacle. Il est encore plus impressionnant en crue. Je débarque, pour faire une reconnaissance et choisir comment le passer : Le seuil n‘est pas si dangereux à franchir en empruntant une sorte de rigole, j’ai vu des passages plus délicats.
Avec la crue, le cours de l’Ariège est très rapide jusqu'à la Garonne. Ensuite, le cours de la Garonne est également rapide, agrémenté de belles vagues.
Pause méridienne au Club CK Toulousain : Laissant Cherche-Midi amarré au ponton du club sur le fleuve au-dessus du barrage, je descend au local et fais la connaissance de Thibaut le président. Il me confirme que le bassin de slalom rejoint le lit de la Garonne sous le barrage sans obstacle : c'est parfait. Un kayakiste s’entrainant à slalomer me déconseille le premier passage classée 3, qui d'après lui rappelle un peu trop fort.
Je tracte donc Cherche-midi en aval du passage et pique-nique au bord de la rivière artificielle avant de reprendre la navigation vers le centre de Toulouse.
Débarquement en rive droite au pont Saint Pierre, en pleine ville, avant le barrage du Bazacle. Ce barrage forme un rappel dangereux, son franchissement est rigoureusement interdit. Une piste cyclable suit la rive droite, elle dépasse le barrage du Bazacle, c'est parfait pour tracter Cherche-Midi…
Mais cette piste se poursuit sur une digue, 4 à 5 m au dessus du lit du fleuve, et aucun passage (tunnel ou rampe) ne permet de redescendre en rive ou de passer sous la digue. Je suis contraint de tracter Cherche-Midi jusqu'au camping 8,5 km en aval.
Au camping du Rupé, un bungalow dédié aux randonneurs est équipé de canapés, bouilloire, frigo. Comme les jours précédents, il se met à pleuvoir, puis à tonner. Inutile de m’embêter avec la tente, je squatte le canapé: Un kayakiste n'en demande pas plus !
Je m’endors avec le petit regret de ne pas avoir pu visiter un peu Toulouse qui est paraît-il une belle ville.
Le seuil de Clermont-le-Fort est un passage naturel technique. Le secteur de la “cascade” est interdit à la baignade à le suite de nombreux accidents. On m’avait mis en garde sur cet obstacle. Il est encore plus impressionnant en crue. Je débarque, pour faire une reconnaissance et choisir comment le passer : Le seuil n‘est pas si dangereux à franchir en empruntant une sorte de rigole, j’ai vu des passages plus délicats.
Avec la crue, le cours de l’Ariège est très rapide jusqu'à la Garonne. Ensuite, le cours de la Garonne est également rapide, agrémenté de belles vagues.
Pause méridienne au Club CK Toulousain : Laissant Cherche-Midi amarré au ponton du club sur le fleuve au-dessus du barrage, je descend au local et fais la connaissance de Thibaut le président. Il me confirme que le bassin de slalom rejoint le lit de la Garonne sous le barrage sans obstacle : c'est parfait. Un kayakiste s’entrainant à slalomer me déconseille le premier passage classée 3, qui d'après lui rappelle un peu trop fort.
Je tracte donc Cherche-midi en aval du passage et pique-nique au bord de la rivière artificielle avant de reprendre la navigation vers le centre de Toulouse.
Débarquement en rive droite au pont Saint Pierre, en pleine ville, avant le barrage du Bazacle. Ce barrage forme un rappel dangereux, son franchissement est rigoureusement interdit. Une piste cyclable suit la rive droite, elle dépasse le barrage du Bazacle, c'est parfait pour tracter Cherche-Midi…
Mais cette piste se poursuit sur une digue, 4 à 5 m au dessus du lit du fleuve, et aucun passage (tunnel ou rampe) ne permet de redescendre en rive ou de passer sous la digue. Je suis contraint de tracter Cherche-Midi jusqu'au camping 8,5 km en aval.
Au camping du Rupé, un bungalow dédié aux randonneurs est équipé de canapés, bouilloire, frigo. Comme les jours précédents, il se met à pleuvoir, puis à tonner. Inutile de m’embêter avec la tente, je squatte le canapé: Un kayakiste n'en demande pas plus !
Je m’endors avec le petit regret de ne pas avoir pu visiter un peu Toulouse qui est paraît-il une belle ville.
14 juin
La descente est encore plus rapide que la veille, les rapides forment des vagues importantes, mais je ne repère pas de danger particulier. Des contre-courants permettent de s'arrêter facilement à maints endroits en rive. Les 16 km jusqu’à Grenade me paraissent incroyablement courts.
J’appelle le Camping des Lacs comme on me l’a demandé un quart d’heure avant mon arrivée pour que l’on vienne me chercher.
Vers 14h30, à hauteur du camping selon le GPS, je me cale à l'ombre dans le contre-courant et attends. La rive est un énorme roncier : aucun chemin ne se laisse deviner.
D'abord des coups de faux se font entendre, j'appelle, on me répond, au bout de 10 mn j'entrevois une silhouette. Le passage est à peine suffisant, la montée raide. Nous tirons la corde à deux dans la tranchée abrupte taillée entre les ronces. Cherche-Midi monte doucement la colline comme le bateau de Klaus Kinski dans “Fitzcarraldo”.
Enfin un chemin de terre, je mets Cherche-Midi sur chariot et tracte dans les herbes hautes. Une terre limoneuse colle à mes chaussures et aux roues.
Au camping des Lacs, plus de lac, la sécheresse en a eu raison, le fond argileux asséché a perdu son étanchéité d'une manière irréversible.
Après le montage de la tente et un copieux repas, je m'offre une méga-sieste. Un vent fort s'est installé depuis le matin et le bruit me gêne un peu.
Les propriétaires sont originaire de Normandie et plus précisément de Saint-Etienne du Rouvray. Ils sont installés là depuis 20 ans. Prenant de l'âge, ils délèguent la gestion à leurs enfants mais sont encore présents.
La descente est encore plus rapide que la veille, les rapides forment des vagues importantes, mais je ne repère pas de danger particulier. Des contre-courants permettent de s'arrêter facilement à maints endroits en rive. Les 16 km jusqu’à Grenade me paraissent incroyablement courts.
J’appelle le Camping des Lacs comme on me l’a demandé un quart d’heure avant mon arrivée pour que l’on vienne me chercher.
Vers 14h30, à hauteur du camping selon le GPS, je me cale à l'ombre dans le contre-courant et attends. La rive est un énorme roncier : aucun chemin ne se laisse deviner.
D'abord des coups de faux se font entendre, j'appelle, on me répond, au bout de 10 mn j'entrevois une silhouette. Le passage est à peine suffisant, la montée raide. Nous tirons la corde à deux dans la tranchée abrupte taillée entre les ronces. Cherche-Midi monte doucement la colline comme le bateau de Klaus Kinski dans “Fitzcarraldo”.
Enfin un chemin de terre, je mets Cherche-Midi sur chariot et tracte dans les herbes hautes. Une terre limoneuse colle à mes chaussures et aux roues.
Au camping des Lacs, plus de lac, la sécheresse en a eu raison, le fond argileux asséché a perdu son étanchéité d'une manière irréversible.
Après le montage de la tente et un copieux repas, je m'offre une méga-sieste. Un vent fort s'est installé depuis le matin et le bruit me gêne un peu.
Les propriétaires sont originaire de Normandie et plus précisément de Saint-Etienne du Rouvray. Ils sont installés là depuis 20 ans. Prenant de l'âge, ils délèguent la gestion à leurs enfants mais sont encore présents.
15 juin
La tente est sèche grâce au vent et le pliage est rapide. Le jeune gérant du camping m'aide à descendre Cherche-Midi au bord de l'eau, et nous sommes prêts à naviguer à 9h45.
Pas de surprise, aucune difficulté particulière, un tapis roulant nous transporte à grande vitesse, … nous avons dépassé Bourret à midi et demie et je décide de doubler l’étape.
À 12h30 arrêt à Corde Tolosannes sous l'ancienne abbaye cistercienne pour le pique-nique, 30 mn d'arrêt, il ne fait pas très chaud mouillé à cause du vent.
Nous arrivons à la base de plein air “Tarn et Garonne” à 17h45.
Laurent, éducateur sportif et kayakiste effectue la sécurité nautique sur le bateau à moteur pour l'école de pagaie et d'aviron. Nous discutons un moment sur l'eau.
Le cours fini, à sa demande (et avec beaucoup de plaisir) je présente Cherche-Midi et fais une petite conférence sur notre périple pour les apprentis pagayeurs et leurs parents.
Laurent me conduit ensuite aimablement en voiture à la supérette pour le ravitaillement.
Quand je m’assois pour le repas, les moustiques-tigres font de même et me sucent les fesses à travers le pantalon. Pulvérisé de lotion anti-moustiques, je parviens à finir mon repas du soir sans autre attaque avant de me réfugier sous la tente.
Calculs du trajet du jour: j'ai pagayé 6 heures et parcouru pratiquement 60 km, ce qui fait une moyenne de 10 km/heure.
La tente est sèche grâce au vent et le pliage est rapide. Le jeune gérant du camping m'aide à descendre Cherche-Midi au bord de l'eau, et nous sommes prêts à naviguer à 9h45.
Pas de surprise, aucune difficulté particulière, un tapis roulant nous transporte à grande vitesse, … nous avons dépassé Bourret à midi et demie et je décide de doubler l’étape.
À 12h30 arrêt à Corde Tolosannes sous l'ancienne abbaye cistercienne pour le pique-nique, 30 mn d'arrêt, il ne fait pas très chaud mouillé à cause du vent.
Nous arrivons à la base de plein air “Tarn et Garonne” à 17h45.
Laurent, éducateur sportif et kayakiste effectue la sécurité nautique sur le bateau à moteur pour l'école de pagaie et d'aviron. Nous discutons un moment sur l'eau.
Le cours fini, à sa demande (et avec beaucoup de plaisir) je présente Cherche-Midi et fais une petite conférence sur notre périple pour les apprentis pagayeurs et leurs parents.
Laurent me conduit ensuite aimablement en voiture à la supérette pour le ravitaillement.
Quand je m’assois pour le repas, les moustiques-tigres font de même et me sucent les fesses à travers le pantalon. Pulvérisé de lotion anti-moustiques, je parviens à finir mon repas du soir sans autre attaque avant de me réfugier sous la tente.
Calculs du trajet du jour: j'ai pagayé 6 heures et parcouru pratiquement 60 km, ce qui fait une moyenne de 10 km/heure.
16 juin
La base Tarn et Garonne se trouve en amont de la centrale nucléaire de Golfech. Cette centrale nucléaire condamne entièrement la rivière : un canal interdit à la navigation emmène l’eau pour refroidir les réacteurs, et le cours naturel du fleuve est barré par cinq barrages dont aucun n’est équipé de passe à canoës. Ils ont pourtant les moyens ! (*)
Nous sommes donc obligés d’emprunter le canal latéral se situant en rive droite de la Garonne. Laurent m'a dit: "Tu vises le truc blanc au dessus des arbres en face, puis tu as 20 m de portage".
Il ne s'est pas trompé, effectivement le débarquement est facile et un petit chemin un peu raide comportant 2 ou 3 marches monte sur le chemin de halage.
Nous voilà partis à pagayer en eau calme. Il fait déjà chaud et je pagaye à l'ombre en rive gauche. Nous croisons le groupe d'enfants apprentis kayakistes de la veille partis en promenade (classe découverte CM2). Arrêt pique-nique en compagnie de randonneurs de Compostelle lors d'un passage d'écluse. Il y a 4 écluses descendantes à contourner, en bas desquelles les berges sont hautes et abruptes pendant une longue distance. Enfin vers les 15h45 j’arrive au pont-canal de la Barguelonne.
La Barguelonne est la petite rivière sensée me ramener sur la Garonne en aval de la centrale nucléaire. Après avoir débarqué, je pars reconnaître le trajet pour le portage. Déception ! la prairie vue par satellite qui devait me permettre de descendre et embarquer sur le ruisseau est entièrement labourée, impraticable. Après avoir erré en amont à la recherche d’une rive pour embarquer, je dois me résigner à emprunter la route jusqu'à Lamagistère, environ 1,5 km sous le cagnard.
À la mairie, on me propose un chemin à un km en aval pour installer un bivouac tranquille, mais j’avoue ne pas avoir le courage de m’éloigner de la ville. Passant devant un espace vert ombragé surplombant la Garonne situé entre deux cales pavées, je décide d'occuper les lieux. L'endroit me permettra demain d'embarquer dans de bonnes conditions. Le seul inconvénient rencontré est de nettoyer la place des crottes de chiens.
(*)[L’industrie du nucléaire nous a été imposée par les gouvernements successifs. Les sociétés mafieuses financées par nos impôts ont créé des groupes d’influence variés pour faire accepter les nuisances et les risques aux populations. Le jour où une catastrophe adviendra, tous ces pseudo-responsables n’endosseront aucune responsabilité. Chaque catastrophe nucléaire est plus qu'un crime contre l’humanité, c’est un crime contre la vie car toutes les formes de vies sont affectées.]
La base Tarn et Garonne se trouve en amont de la centrale nucléaire de Golfech. Cette centrale nucléaire condamne entièrement la rivière : un canal interdit à la navigation emmène l’eau pour refroidir les réacteurs, et le cours naturel du fleuve est barré par cinq barrages dont aucun n’est équipé de passe à canoës. Ils ont pourtant les moyens ! (*)
Nous sommes donc obligés d’emprunter le canal latéral se situant en rive droite de la Garonne. Laurent m'a dit: "Tu vises le truc blanc au dessus des arbres en face, puis tu as 20 m de portage".
Il ne s'est pas trompé, effectivement le débarquement est facile et un petit chemin un peu raide comportant 2 ou 3 marches monte sur le chemin de halage.
Nous voilà partis à pagayer en eau calme. Il fait déjà chaud et je pagaye à l'ombre en rive gauche. Nous croisons le groupe d'enfants apprentis kayakistes de la veille partis en promenade (classe découverte CM2). Arrêt pique-nique en compagnie de randonneurs de Compostelle lors d'un passage d'écluse. Il y a 4 écluses descendantes à contourner, en bas desquelles les berges sont hautes et abruptes pendant une longue distance. Enfin vers les 15h45 j’arrive au pont-canal de la Barguelonne.
La Barguelonne est la petite rivière sensée me ramener sur la Garonne en aval de la centrale nucléaire. Après avoir débarqué, je pars reconnaître le trajet pour le portage. Déception ! la prairie vue par satellite qui devait me permettre de descendre et embarquer sur le ruisseau est entièrement labourée, impraticable. Après avoir erré en amont à la recherche d’une rive pour embarquer, je dois me résigner à emprunter la route jusqu'à Lamagistère, environ 1,5 km sous le cagnard.
À la mairie, on me propose un chemin à un km en aval pour installer un bivouac tranquille, mais j’avoue ne pas avoir le courage de m’éloigner de la ville. Passant devant un espace vert ombragé surplombant la Garonne situé entre deux cales pavées, je décide d'occuper les lieux. L'endroit me permettra demain d'embarquer dans de bonnes conditions. Le seul inconvénient rencontré est de nettoyer la place des crottes de chiens.
(*)[L’industrie du nucléaire nous a été imposée par les gouvernements successifs. Les sociétés mafieuses financées par nos impôts ont créé des groupes d’influence variés pour faire accepter les nuisances et les risques aux populations. Le jour où une catastrophe adviendra, tous ces pseudo-responsables n’endosseront aucune responsabilité. Chaque catastrophe nucléaire est plus qu'un crime contre l’humanité, c’est un crime contre la vie car toutes les formes de vies sont affectées.]
17 juin
En bas de la cale, une bande de limon humide atteste de la baisse du niveau du fleuve. Je regarde d’abord la carte : Il faut passer 5 ponts et s'arrêter au sixième pour reconnaître le seuil de Beauregard *. Je dois y retrouver Jean-Claude, le président du club CK d'Agen.
Jean-Claude est au rendez-vous en bas du pont de Beauregard. Nous faisons ensemble une reconnaissance du seuil. Une belle veine d'eau franche passe entre un amas de troncs et un gros bloc de béton, le passage est large et facile. Jean-Claude se poste pour filmer mon passage et je retourne au kayak. L'embarquement se fait dans le limon frais et il est nécessaire comme chaque fois de nettoyer consciencieusement les chaussures avant d'enfiler les pieds au fond du cale-pieds. Je mets en marche la caméra pour filmer également le passage de l'obstacle.
À 15 heures, je débarque sur la cale de Port-Sainte-Marie. Laissant Cherche-Midi, je pars en reconnaissance.
Le garagiste m’informe que le camping a fermé. Traversant le village, je me rends à la mairie pour avoir des conseils. Elle est fermée, mais un passant me conseille de traverser le pont et d'aller au bar de Saint Laurent.
“Le bistrot de la Garonne” fait épicerie et dépôt de pain. Ce bar tient lieu de service public, de lieu d'exposition artistique et presque de centre social: Comme dit le patron, on a l’habitude de recevoir les confidences des clients souffrant de solitude.
Port-Sainte-Marie était avant la construction du canal latéral (1839 à 1856) un port très important de la Garonne. Mais depuis, la ville a lentement périclité depuis le début du 20ème siècle. Saint-Laurent s'est développé également en relation avec la navigation en Garonne, des panneaux avec textes et photos anciennes relatent l’époque du chantier naval.
L’esplanade de Saint-Laurent est un espace immense surplombant le fleuve, dont une moitié est en herbage et une autre moitié arborée. Ce lieu adapté à des manifestations diverses est équipé de WC et d’un robinet. J'installe mon bivouac à côté d’un banc. Une ancienne cale donnant sur la Garonne se devine sous la végétation, mais les services techniques ne l'ont pas entretenue. Il me faudra retraverser le pont demain pour embarquer sur la cale bétonnée de la rive droite.
(*) Le barrage de Beauregard a été édifié en 1856 dans le but d’alimenter par gravité le canal latéral à la Garonne. Au début des années 60, le canal a été alimenté directement depuis Toulouse. Le barrage abandonné à son triste sort, la nature faisant son œuvre, il est aujourd’hui dans un triste état: il ne reste que le soubassement, des vestiges de maçonnerie et de ferrailles, le tout assez dangereux.
En bas de la cale, une bande de limon humide atteste de la baisse du niveau du fleuve. Je regarde d’abord la carte : Il faut passer 5 ponts et s'arrêter au sixième pour reconnaître le seuil de Beauregard *. Je dois y retrouver Jean-Claude, le président du club CK d'Agen.
Jean-Claude est au rendez-vous en bas du pont de Beauregard. Nous faisons ensemble une reconnaissance du seuil. Une belle veine d'eau franche passe entre un amas de troncs et un gros bloc de béton, le passage est large et facile. Jean-Claude se poste pour filmer mon passage et je retourne au kayak. L'embarquement se fait dans le limon frais et il est nécessaire comme chaque fois de nettoyer consciencieusement les chaussures avant d'enfiler les pieds au fond du cale-pieds. Je mets en marche la caméra pour filmer également le passage de l'obstacle.
À 15 heures, je débarque sur la cale de Port-Sainte-Marie. Laissant Cherche-Midi, je pars en reconnaissance.
Le garagiste m’informe que le camping a fermé. Traversant le village, je me rends à la mairie pour avoir des conseils. Elle est fermée, mais un passant me conseille de traverser le pont et d'aller au bar de Saint Laurent.
“Le bistrot de la Garonne” fait épicerie et dépôt de pain. Ce bar tient lieu de service public, de lieu d'exposition artistique et presque de centre social: Comme dit le patron, on a l’habitude de recevoir les confidences des clients souffrant de solitude.
Port-Sainte-Marie était avant la construction du canal latéral (1839 à 1856) un port très important de la Garonne. Mais depuis, la ville a lentement périclité depuis le début du 20ème siècle. Saint-Laurent s'est développé également en relation avec la navigation en Garonne, des panneaux avec textes et photos anciennes relatent l’époque du chantier naval.
L’esplanade de Saint-Laurent est un espace immense surplombant le fleuve, dont une moitié est en herbage et une autre moitié arborée. Ce lieu adapté à des manifestations diverses est équipé de WC et d’un robinet. J'installe mon bivouac à côté d’un banc. Une ancienne cale donnant sur la Garonne se devine sous la végétation, mais les services techniques ne l'ont pas entretenue. Il me faudra retraverser le pont demain pour embarquer sur la cale bétonnée de la rive droite.
(*) Le barrage de Beauregard a été édifié en 1856 dans le but d’alimenter par gravité le canal latéral à la Garonne. Au début des années 60, le canal a été alimenté directement depuis Toulouse. Le barrage abandonné à son triste sort, la nature faisant son œuvre, il est aujourd’hui dans un triste état: il ne reste que le soubassement, des vestiges de maçonnerie et de ferrailles, le tout assez dangereux.
18 juin
Il a plu pendant la nuit. Au matin, le ciel est encore gris. Les toiles sèchent lentement. Après le rangement et le remplissage des réserves d'eau je retourne au “Bistrot de la Garonne” pour le petit déjeuner.
Les prévisions météo sont les mêmes aujourd'hui que celles d'hier: temps lourd, puis orages en fin de journée.
Le cours de la Garonne est d’abord calme et propice à la méditation: je pagaye d'un rythme régulier et mon esprit s'envole entre mantras, réflexions sur le futur et prières à Gaïa.
“Gaïa, toi qui régis l'équilibre de notre biosphère, qui préside à l'évolution de la vie, rétablis au plus vite les équilibres rompus par l'espèce humaine, balaye la bêtise, le mensonge et la folie. Que la conscience de tous les humains de bonne volonté se rassemble, comme les cours d'eau se rassemblent en un fleuve dont la crue emportera ceux qui imposent leur puissance destructrice sur notre monde.”
À 12h30, un grondement me sort de ma rêverie, et Cherche-Midi est précipité dans un maelstom. Je saurais après qu'il s'agit du seuil des Roches de Reculay, lieu de nombreux naufrages: sensations garanties !
Après ce passage rafraîchissant, une plage de sable m'offre un débarquement pour pique niquer. Un petit inventaire des objets apportés par les crues me font supposer tout ce que l’on ne voit pas, qui est enfouis, ou qui s’est dissout, polluant dans une mesure certainement non négligeable eau et sol.
Il a plu pendant la nuit. Au matin, le ciel est encore gris. Les toiles sèchent lentement. Après le rangement et le remplissage des réserves d'eau je retourne au “Bistrot de la Garonne” pour le petit déjeuner.
Les prévisions météo sont les mêmes aujourd'hui que celles d'hier: temps lourd, puis orages en fin de journée.
Le cours de la Garonne est d’abord calme et propice à la méditation: je pagaye d'un rythme régulier et mon esprit s'envole entre mantras, réflexions sur le futur et prières à Gaïa.
“Gaïa, toi qui régis l'équilibre de notre biosphère, qui préside à l'évolution de la vie, rétablis au plus vite les équilibres rompus par l'espèce humaine, balaye la bêtise, le mensonge et la folie. Que la conscience de tous les humains de bonne volonté se rassemble, comme les cours d'eau se rassemblent en un fleuve dont la crue emportera ceux qui imposent leur puissance destructrice sur notre monde.”
À 12h30, un grondement me sort de ma rêverie, et Cherche-Midi est précipité dans un maelstom. Je saurais après qu'il s'agit du seuil des Roches de Reculay, lieu de nombreux naufrages: sensations garanties !
Après ce passage rafraîchissant, une plage de sable m'offre un débarquement pour pique niquer. Un petit inventaire des objets apportés par les crues me font supposer tout ce que l’on ne voit pas, qui est enfouis, ou qui s’est dissout, polluant dans une mesure certainement non négligeable eau et sol.
Vers 14h30 j'arrive sur le site de Lagruère, et plus précisément au "Port des Rêves" où Patrick le président du CK Mas d'Agenais m'accueille chaleureusement. Une rampe bien cachée dans la verdure permet très facilement de monter sur le canal latéral. Patrick m'aide à porter Cherche-Midi.
Le monde est petit : les enfants de Patrick vivent à Évreux, son fils est militaire à la base aérienne depuis plusieurs années. La famille va partir vivre en Guyane.
Je me change et mets mon étendage à linge avant d'aller flâner dans le village. Beau village fortifié, doté de deux belles halles, d'un lavoir, et dont l'église recèle une rareté étonnante : un Christ peint par Rembrandt
Ce soir, pas de tente à monter, je dors dans les vestiaires.
Le monde est petit : les enfants de Patrick vivent à Évreux, son fils est militaire à la base aérienne depuis plusieurs années. La famille va partir vivre en Guyane.
Je me change et mets mon étendage à linge avant d'aller flâner dans le village. Beau village fortifié, doté de deux belles halles, d'un lavoir, et dont l'église recèle une rareté étonnante : un Christ peint par Rembrandt
Ce soir, pas de tente à monter, je dors dans les vestiaires.
19 juin
J'ai peu mal dormi dans les vestiaires clos et humides et sur les bancs qui font grincer le matelas.
Le ciel est encore gris et laisse tomber quelques gouttes, je mets l'anorak.
Cherche-Midi doit d'abord rejoindre la Garonne. Deux belles cales cimentées permettent de passer du canal au fleuve.
Le débit a encore un peu baissé, les rapides sont moins fréquents et moins remuants, des courants de fond remontent en surface par endroits, créant des courants latéraux et parfois des vortex.
En fin de matinée le ciel se dégage et le soleil perce le voile nuageux. Une petite brise agréable souffle. Arrêt pour retirer l'anorak sur la plage de Marmande.
Nous passons sous quelques ponts assez élégants, construits en pierre et briques.
À 12h30 j'arrive au charmant village de Couthure-sur-Garonne équipé d’une large cale.
Je discute avec un vieux pêcheur: il fait un triste constat de disparition de la diversité des espèces qu'il attribue à l'arrivée des silures.
Un autre pêcheur, plus jeune, ramène 3 nasses pleines d'anguilles. je lui demande s'il fournit les restaurants, il me répond que oui parfois. Que fait il de toutes ces anguilles ?
Je visite les lieux, sur des panneaux j’apprends que Couthure était un village de cordier, et que la culture du chanvre était très importante dans la région. La production des cordages était bien évidemment lié à la navigation fluviale.
Je repars une heure après pour la seconde partie de la journée. La Garonne s'élargit.
Arrivée au pont de La Réole à 15h30. La cale mène directement à l'entrée du camping.
Après une douche et des vêtements secs J’emprunte le pont suspendu fermé à la circulation pour aller au ravitaillement. Peu de choix à la supérette du centre ville : on fait avec.
J'ai peu mal dormi dans les vestiaires clos et humides et sur les bancs qui font grincer le matelas.
Le ciel est encore gris et laisse tomber quelques gouttes, je mets l'anorak.
Cherche-Midi doit d'abord rejoindre la Garonne. Deux belles cales cimentées permettent de passer du canal au fleuve.
Le débit a encore un peu baissé, les rapides sont moins fréquents et moins remuants, des courants de fond remontent en surface par endroits, créant des courants latéraux et parfois des vortex.
En fin de matinée le ciel se dégage et le soleil perce le voile nuageux. Une petite brise agréable souffle. Arrêt pour retirer l'anorak sur la plage de Marmande.
Nous passons sous quelques ponts assez élégants, construits en pierre et briques.
À 12h30 j'arrive au charmant village de Couthure-sur-Garonne équipé d’une large cale.
Je discute avec un vieux pêcheur: il fait un triste constat de disparition de la diversité des espèces qu'il attribue à l'arrivée des silures.
Un autre pêcheur, plus jeune, ramène 3 nasses pleines d'anguilles. je lui demande s'il fournit les restaurants, il me répond que oui parfois. Que fait il de toutes ces anguilles ?
Je visite les lieux, sur des panneaux j’apprends que Couthure était un village de cordier, et que la culture du chanvre était très importante dans la région. La production des cordages était bien évidemment lié à la navigation fluviale.
Je repars une heure après pour la seconde partie de la journée. La Garonne s'élargit.
Arrivée au pont de La Réole à 15h30. La cale mène directement à l'entrée du camping.
Après une douche et des vêtements secs J’emprunte le pont suspendu fermé à la circulation pour aller au ravitaillement. Peu de choix à la supérette du centre ville : on fait avec.
20 juin
Il a plu la seconde partie de la nuit, et il continue de pleuvoir à mon réveil.
Petit déjeuner sous le tarp, démontage sous la pluie, pliage sous le tarp... Bon, la tente reste humide (mais pas le bonhomme).
J'attends une accalmie pour plier le tarp, mais pas facile, les averses se succèdent…
Sur l'eau à 10 heures. Je pagaye sous la pluie pendant une bonne heure. Selon l'intensité, les gouttes, en tombant sur la surface, dessinent avec la perspective soit des croix dans des ellipses, soit des perles qui sautent: je suis toujours enchanté par ce phénomène. Puis la pluie cesse et je m'arrête pour enlever l'anorak.
Vers 11h30, je passe devant les écluses terminales du canal latéral, là se finit le canal des deux mers. À partir de ce point les bateaux de fret et surtout de plaisance sont sur le cours naturel jusqu'à la mer. Mais je ne verrai aucun bateau naviguer.
Vers midi, alors que j'approche de Langon, il se remet à pleuvoir et je remets l'anorak sur l'eau en urgence. Les éléments se déchaînent et j'arrive à Langon dans la bourrasque.
Une cale herbeuse et marécageuse me permet de laisser Cherche-Midi sous les trombes d'eau, et je prends mon bidon de vêtements pour me changer et me réfugierau sec dans un bistrot. Un porche providentiel en face d'un petit café me permet de quitter les vêtements dégoulinants pour arriver présentable. Assis en terrasse, j'assiste au retour du soleil. Pour combien de temps ? Un autre épisode orageux est prévu avec une fiabilité de 90% pour la fin d'après-midi. Pourvu qu'il me laisse le temps de monter mon campement.
À 13h40, je retrouve mon compagnon. Le courant s’est amplifié, je savais qu’à partir de Langon on entre véritablement en zone maritime et que les marées se font vraiment sentir. Mes calculs étaient justes, nous sommes à mi-marée, et le jusant va m’emmener.
Sur les berges, on commence à voir des pêcheries typiques de l’arc atlantique.Vers 14h30 nous arrivons à Barsac. Ne voyant pas de cale, je remonte la petite rivière (le Ciron) à la recherche d'un accostage. Les berges sont toutes envasées, abruptes, décorées de vieux poteaux métalliques, l'eau est noire…c'est sinistre. Finalement je découvre à la confluence une petite cale cimentée un peu cachée. Un chemin longeant quelques maisons sur 200m mène à une aire de pique-nique équipée de WC, évier, bancs et tables… le bonheur. La météo ne s'est pas trompée, à 17h15 des gouttes commencent à tomber, puis le tonnerre à gronder.
Heureusement, le campement est paré et le linge étendu à l'abri du tarp que j’avais judicieusement préparé.
Il a plu la seconde partie de la nuit, et il continue de pleuvoir à mon réveil.
Petit déjeuner sous le tarp, démontage sous la pluie, pliage sous le tarp... Bon, la tente reste humide (mais pas le bonhomme).
J'attends une accalmie pour plier le tarp, mais pas facile, les averses se succèdent…
Sur l'eau à 10 heures. Je pagaye sous la pluie pendant une bonne heure. Selon l'intensité, les gouttes, en tombant sur la surface, dessinent avec la perspective soit des croix dans des ellipses, soit des perles qui sautent: je suis toujours enchanté par ce phénomène. Puis la pluie cesse et je m'arrête pour enlever l'anorak.
Vers 11h30, je passe devant les écluses terminales du canal latéral, là se finit le canal des deux mers. À partir de ce point les bateaux de fret et surtout de plaisance sont sur le cours naturel jusqu'à la mer. Mais je ne verrai aucun bateau naviguer.
Vers midi, alors que j'approche de Langon, il se remet à pleuvoir et je remets l'anorak sur l'eau en urgence. Les éléments se déchaînent et j'arrive à Langon dans la bourrasque.
Une cale herbeuse et marécageuse me permet de laisser Cherche-Midi sous les trombes d'eau, et je prends mon bidon de vêtements pour me changer et me réfugierau sec dans un bistrot. Un porche providentiel en face d'un petit café me permet de quitter les vêtements dégoulinants pour arriver présentable. Assis en terrasse, j'assiste au retour du soleil. Pour combien de temps ? Un autre épisode orageux est prévu avec une fiabilité de 90% pour la fin d'après-midi. Pourvu qu'il me laisse le temps de monter mon campement.
À 13h40, je retrouve mon compagnon. Le courant s’est amplifié, je savais qu’à partir de Langon on entre véritablement en zone maritime et que les marées se font vraiment sentir. Mes calculs étaient justes, nous sommes à mi-marée, et le jusant va m’emmener.
Sur les berges, on commence à voir des pêcheries typiques de l’arc atlantique.Vers 14h30 nous arrivons à Barsac. Ne voyant pas de cale, je remonte la petite rivière (le Ciron) à la recherche d'un accostage. Les berges sont toutes envasées, abruptes, décorées de vieux poteaux métalliques, l'eau est noire…c'est sinistre. Finalement je découvre à la confluence une petite cale cimentée un peu cachée. Un chemin longeant quelques maisons sur 200m mène à une aire de pique-nique équipée de WC, évier, bancs et tables… le bonheur. La météo ne s'est pas trompée, à 17h15 des gouttes commencent à tomber, puis le tonnerre à gronder.
Heureusement, le campement est paré et le linge étendu à l'abri du tarp que j’avais judicieusement préparé.
21 juin
Malgré la pluie qui à duré une bonne partie de la nuit, tout a bien séché pendant la nuit sous le tarp.
Ce matin, je dois faire le plus lentement possible, déjeuner, pliage, chargement… la marée monte jusqu'à 11 heures et ce serait stupide de partir avant la marée descendante. Je discute avec les employés communaux qui montent une scène pour la fête de la musique…
Malgré tout je me retrouve à la cale à 10h et je dois regarder l'eau monter. Un autochtone désœuvré me tient compagnie.… Enfin, à 11h15 le flux s'inverse…et je m'équipe.
À peine 30 mn après le départ, la pluie commence et tombe une heure durant.
Le fleuve s'élargit, le courant est uniforme. Beaucoup de débris de bois flottants. Il est maintenant impossible de débarquer, les berges sont recouvertes d'une énorme couche de limons. Le trafic est pratiquement inexistant, je ne croise qu’un seul bateau de plaisance remontant.
Arrivée au port de Bègles à 14h55 sans avoir pu faire d'arrêt. La cale du port est assez limoneuse et je dois rincer chaussures et pneus.
À la capitainerie on me confie les codes d’accès aux sanitaires et à la cuisine. Je pars au ravitaillement à l'hypermarché Carrefour situé à 10 mn à pied. Cet hypermarché est Gigantesque ! On y perd son temps… enfin on y trouve tout ce dont on a besoin.
Une bonne douche au retour… il fait une chaleur lourde, mais l'orage ne semble pas vouloir éclater.
Boris, le responsable des ports de plaisance de Bordeaux vient me saluer. Il est kayakiste. Je l’avais contacté avant mon départ pour obtenir des renseignements relatifs à la navigation en Garonne et pour demander où faire étape à Bordeaux. Merci Boris pour l'accès aux commodités du port de plaisance.
Ce soir c’est la fête de la musique et on m'avertis que l'espace pique-nique risque d'être fréquenté et bruyant. Mais finalement en raison des conditions météo, seuls les moustiques viennent me rendre visite. je me pulvérise abondamment d'essences répulsives et réussis à prendre mon repas du soir en dégustant une petite bouteille de Mouton-Cadet sans me faire dévorer.
Malgré la pluie qui à duré une bonne partie de la nuit, tout a bien séché pendant la nuit sous le tarp.
Ce matin, je dois faire le plus lentement possible, déjeuner, pliage, chargement… la marée monte jusqu'à 11 heures et ce serait stupide de partir avant la marée descendante. Je discute avec les employés communaux qui montent une scène pour la fête de la musique…
Malgré tout je me retrouve à la cale à 10h et je dois regarder l'eau monter. Un autochtone désœuvré me tient compagnie.… Enfin, à 11h15 le flux s'inverse…et je m'équipe.
À peine 30 mn après le départ, la pluie commence et tombe une heure durant.
Le fleuve s'élargit, le courant est uniforme. Beaucoup de débris de bois flottants. Il est maintenant impossible de débarquer, les berges sont recouvertes d'une énorme couche de limons. Le trafic est pratiquement inexistant, je ne croise qu’un seul bateau de plaisance remontant.
Arrivée au port de Bègles à 14h55 sans avoir pu faire d'arrêt. La cale du port est assez limoneuse et je dois rincer chaussures et pneus.
À la capitainerie on me confie les codes d’accès aux sanitaires et à la cuisine. Je pars au ravitaillement à l'hypermarché Carrefour situé à 10 mn à pied. Cet hypermarché est Gigantesque ! On y perd son temps… enfin on y trouve tout ce dont on a besoin.
Une bonne douche au retour… il fait une chaleur lourde, mais l'orage ne semble pas vouloir éclater.
Boris, le responsable des ports de plaisance de Bordeaux vient me saluer. Il est kayakiste. Je l’avais contacté avant mon départ pour obtenir des renseignements relatifs à la navigation en Garonne et pour demander où faire étape à Bordeaux. Merci Boris pour l'accès aux commodités du port de plaisance.
Ce soir c’est la fête de la musique et on m'avertis que l'espace pique-nique risque d'être fréquenté et bruyant. Mais finalement en raison des conditions météo, seuls les moustiques viennent me rendre visite. je me pulvérise abondamment d'essences répulsives et réussis à prendre mon repas du soir en dégustant une petite bouteille de Mouton-Cadet sans me faire dévorer.
22 juin
J'ai été réveillé à minuit par un gros orage. Ce matin il continue à pleuvoir et je déjeune sous la tente. La météo affirme que le temps va se lever et qu'il fera beau les prochains jours.
Il me faut absolument partir vers 10h30 pour profiter de la marée descendante pendant les 40 km de l'étape jusqu'à Blaye. Je plie donc la tente mouillée. Elle séchera ce soir.
Sur la cale, la sécurité civile prépare ses zodiacs, ils sont réquisitionnés pour encadrer les festivités nautiques se déroulant aujourd’hui à Bordeaux.
Quand nous arrivons au fameux “Pont de Pierre” dangereux à mi-marée, la marée est à l'étale haute, aucun courant n'est visible sous les arches. Juste derrière le pont, devant les quais, le “Belem” est en train de s'amarrer. Un peu plus bas le “galion espagnol” est à quai. Des “Pen Duick” font leur parade. Je m'approche, prends des photos, avec une remarque de la brigade fluviale me trouvant un peu trop près.
Après le vieux pont de pierre, nous passons sous le pont futuriste relevable « Jacques Chaban-Delmas», puis sous le dernier pont avant l’océan : “le Pont d’Aquitaine”.
Le soleil apparaît et les reflets du ciel sur l'eau limoneuse donnent une ambiance impressionniste : les crêtes dorées des vagues surplombent les creux aux reflets bleutés.
Quand j’arrive vers le Bec d'Ambès, c’est la mi-marée descendante et le fleuve « cavale » vers la Gironde, la balise flottante du chenal est fortement poussée par le courant. Dès la pointe passée, je traverse le confluent de la Dordogne jusqu'en rive droite de la Gironde. Une petite cale me permet de débarquer et enfin casse-croûter.
La dernière partie longeant la rive droite est très remuante, le vent de face forme des vagues courtes venant à ma rencontre, Cherche-Midi saute et pique dans les vagues.
Arrivée à Blaye à 16 h. La marée est maintenant trop basse pour rentrer dans le port et je débarque sur la cale de mise à l'eau du club nautique. Le camping se trouve tout en haut de la citadelle Vauban. Je tracte Cherche-Midi sous le porche fortifié, puis monte les ruelles avec un franc succès devant les touristes attablés.
J'assiste au coucher du soleil, je suis attablé sur la terrasse du restaurant « La Citadelle » face à la Gironde dont le courant remonte maintenant vers Bordeaux.
J'ai été réveillé à minuit par un gros orage. Ce matin il continue à pleuvoir et je déjeune sous la tente. La météo affirme que le temps va se lever et qu'il fera beau les prochains jours.
Il me faut absolument partir vers 10h30 pour profiter de la marée descendante pendant les 40 km de l'étape jusqu'à Blaye. Je plie donc la tente mouillée. Elle séchera ce soir.
Sur la cale, la sécurité civile prépare ses zodiacs, ils sont réquisitionnés pour encadrer les festivités nautiques se déroulant aujourd’hui à Bordeaux.
Quand nous arrivons au fameux “Pont de Pierre” dangereux à mi-marée, la marée est à l'étale haute, aucun courant n'est visible sous les arches. Juste derrière le pont, devant les quais, le “Belem” est en train de s'amarrer. Un peu plus bas le “galion espagnol” est à quai. Des “Pen Duick” font leur parade. Je m'approche, prends des photos, avec une remarque de la brigade fluviale me trouvant un peu trop près.
Après le vieux pont de pierre, nous passons sous le pont futuriste relevable « Jacques Chaban-Delmas», puis sous le dernier pont avant l’océan : “le Pont d’Aquitaine”.
Le soleil apparaît et les reflets du ciel sur l'eau limoneuse donnent une ambiance impressionniste : les crêtes dorées des vagues surplombent les creux aux reflets bleutés.
Quand j’arrive vers le Bec d'Ambès, c’est la mi-marée descendante et le fleuve « cavale » vers la Gironde, la balise flottante du chenal est fortement poussée par le courant. Dès la pointe passée, je traverse le confluent de la Dordogne jusqu'en rive droite de la Gironde. Une petite cale me permet de débarquer et enfin casse-croûter.
La dernière partie longeant la rive droite est très remuante, le vent de face forme des vagues courtes venant à ma rencontre, Cherche-Midi saute et pique dans les vagues.
Arrivée à Blaye à 16 h. La marée est maintenant trop basse pour rentrer dans le port et je débarque sur la cale de mise à l'eau du club nautique. Le camping se trouve tout en haut de la citadelle Vauban. Je tracte Cherche-Midi sous le porche fortifié, puis monte les ruelles avec un franc succès devant les touristes attablés.
J'assiste au coucher du soleil, je suis attablé sur la terrasse du restaurant « La Citadelle » face à la Gironde dont le courant remonte maintenant vers Bordeaux.
23 juin
Le port est en eau et la mise à l'eau idéale. La marée est presque haute et le courant remonte encore un peu. Il fait beau, la Gironde est bien calme, un petit courant d'air arrive de l'Atlantique, les conditions sont optimales pour la navigation.
Prenant comme cap la cheminée de la centrale nucléaire du blayais (*), je m'éloigne de la rive. À ma gauche l'île Bouchaud et l'île de Partiras partagent encore l'estuaire en deux. Après l'île de Patiras, la Gironde est large de 4,5 km. Elle s'élargit ensuite jusqu’à une dizaine de kilomètres.
En face de la centrale nucléaire je le remarque en me laissant dériver devant les prises d’eau de la centrale que le courant de marée a pris de la vitesse.
Nous arrivons au port de Vitrezay à 13h25, ayant mis moins de 3h30 de navigation pour parcourir 25 km.
Les tables de l'aire de pique-nique du Pôle Nature sont très bien placées, mi ombre mi soleil. Après la collation et une petite sieste permettant de faire sécher le matériel et les chaussures, nous prenons la route de Saint-Bonnet. Qu'est ce qu'il fait chaud sur cette route en bitume noir fraîchement refaite… une bonne heure après, je suis au bar de St Bonnet devant un Schweppes agrume en attendant que le soleil descende.
Repartant vers 17h30, le soleil est moins harassant… après deux heures et quart de marche j’arrive à l’aire de camping-cars de Mirambeau. Sur cet ancien camping, les sanitaires ont été condamnés : ni douche ni wc, c'est minable de recevoir des gens ainsi. Un point d'eau unique pour tout le monde avec robinet Presto. Je garde mon short de navigation et me lave au robinet: ça fait quand même du bien.
(*) 2 canalisations de gros diamètre rejettent 168 m3 par seconde d’eau contaminée de divers effluents radioactifs et chimiques jusqu’à des diffuseurs situés à 2 km de la berge dans l’axe médian de la Gironde. Depuis des années, l’instabilité du lit de la Gironde a provoqué la déformation des conduites de rejet, et 12 fuites ont été diagnostiquées en 2008. EDF n’a pas jugé utile d’en informer ni la CLIN ni l’ASN. À ce jour, les canalisations continuent lentement à se disloquer.
Le port est en eau et la mise à l'eau idéale. La marée est presque haute et le courant remonte encore un peu. Il fait beau, la Gironde est bien calme, un petit courant d'air arrive de l'Atlantique, les conditions sont optimales pour la navigation.
Prenant comme cap la cheminée de la centrale nucléaire du blayais (*), je m'éloigne de la rive. À ma gauche l'île Bouchaud et l'île de Partiras partagent encore l'estuaire en deux. Après l'île de Patiras, la Gironde est large de 4,5 km. Elle s'élargit ensuite jusqu’à une dizaine de kilomètres.
En face de la centrale nucléaire je le remarque en me laissant dériver devant les prises d’eau de la centrale que le courant de marée a pris de la vitesse.
Nous arrivons au port de Vitrezay à 13h25, ayant mis moins de 3h30 de navigation pour parcourir 25 km.
Les tables de l'aire de pique-nique du Pôle Nature sont très bien placées, mi ombre mi soleil. Après la collation et une petite sieste permettant de faire sécher le matériel et les chaussures, nous prenons la route de Saint-Bonnet. Qu'est ce qu'il fait chaud sur cette route en bitume noir fraîchement refaite… une bonne heure après, je suis au bar de St Bonnet devant un Schweppes agrume en attendant que le soleil descende.
Repartant vers 17h30, le soleil est moins harassant… après deux heures et quart de marche j’arrive à l’aire de camping-cars de Mirambeau. Sur cet ancien camping, les sanitaires ont été condamnés : ni douche ni wc, c'est minable de recevoir des gens ainsi. Un point d'eau unique pour tout le monde avec robinet Presto. Je garde mon short de navigation et me lave au robinet: ça fait quand même du bien.
(*) 2 canalisations de gros diamètre rejettent 168 m3 par seconde d’eau contaminée de divers effluents radioactifs et chimiques jusqu’à des diffuseurs situés à 2 km de la berge dans l’axe médian de la Gironde. Depuis des années, l’instabilité du lit de la Gironde a provoqué la déformation des conduites de rejet, et 12 fuites ont été diagnostiquées en 2008. EDF n’a pas jugé utile d’en informer ni la CLIN ni l’ASN. À ce jour, les canalisations continuent lentement à se disloquer.
24 juin
J’ai dormi la porte ouverte pour éviter la condensation. La tente est donc vite pliée et je prends la direction du centre ville pour prendre un petit déjeuner au bistrot.
Une côte très raide part directement depuis la place pour rattraper la route de Montendre: je suis obligé de faire des zig-zags pour diminuer la pente.
L'itinéraire programmé avec les paramètres “vtc gravel” passe par les petits villages et pas mal de tronçons ombragés. J'utilise la navigation de l'application Outdooractive avec les oreillettes, recevant oralement les changements de direction du trajet qui comporte de nombreuses bifurcations. Cela évite de consulter la carte à chaque intersection. J'ai beau régulièrement changer de main, la poignée de corde finit par me faire mal.
Arrivant au camping peu avant 13 heures, le bureau d'accueil est en pose méridienne. Je rentre et pose Cherche-Midi à l'ombre pour faire le tour du tout petit "camping" … il n'y a que des grosses boîtes à roulettes blanches, et aucun emplacement herbeux susceptible de laisser s'enfoncer les sardines. Finalement, le meilleur endroit est celui où j'ai posé mon compagnon, à côté d’un banc, ombragé par trois marronniers, un tilleul et un frêne.
Une bonne douche me décontracte de l'effort. Le banc est très confortable, j'y mange, y fait la sieste en attendant que le bureau ouvre. La jeune femme de l’accueil m’autorise volontiers à planter la tente à cet endroit, c'est parfait…d'autant plus qu'une borne électrique se trouve à longueur de rallonge.
Je fais une petite lessive avant de partir découvrir la ville et ramener du ravitaillement. Le montage du campement attendra ce soir quand il fera moins chaud.
J’ai dormi la porte ouverte pour éviter la condensation. La tente est donc vite pliée et je prends la direction du centre ville pour prendre un petit déjeuner au bistrot.
Une côte très raide part directement depuis la place pour rattraper la route de Montendre: je suis obligé de faire des zig-zags pour diminuer la pente.
L'itinéraire programmé avec les paramètres “vtc gravel” passe par les petits villages et pas mal de tronçons ombragés. J'utilise la navigation de l'application Outdooractive avec les oreillettes, recevant oralement les changements de direction du trajet qui comporte de nombreuses bifurcations. Cela évite de consulter la carte à chaque intersection. J'ai beau régulièrement changer de main, la poignée de corde finit par me faire mal.
Arrivant au camping peu avant 13 heures, le bureau d'accueil est en pose méridienne. Je rentre et pose Cherche-Midi à l'ombre pour faire le tour du tout petit "camping" … il n'y a que des grosses boîtes à roulettes blanches, et aucun emplacement herbeux susceptible de laisser s'enfoncer les sardines. Finalement, le meilleur endroit est celui où j'ai posé mon compagnon, à côté d’un banc, ombragé par trois marronniers, un tilleul et un frêne.
Une bonne douche me décontracte de l'effort. Le banc est très confortable, j'y mange, y fait la sieste en attendant que le bureau ouvre. La jeune femme de l’accueil m’autorise volontiers à planter la tente à cet endroit, c'est parfait…d'autant plus qu'une borne électrique se trouve à longueur de rallonge.
Je fais une petite lessive avant de partir découvrir la ville et ramener du ravitaillement. Le montage du campement attendra ce soir quand il fera moins chaud.
25 juin
Bien dormi sous les marronniers, le beau temps se maintient, la tente est bien sèche.
Le petit portillon du fond du camping permet d'être tout de suite en ville et aussi embarquer sur la cale qui est à 30 mètres. Le niveau d'eau a déjà baissé depuis hier. Cela fait bizarre, après la Gironde de se retrouver dans une rivière de tout petit gabarit.
Le parcours est très ombragé, des frênes en pagaille. Beaucoup d'animaux vivent dans ce petit écosystème aquatique: des rats musqués, beaucoup d'oiseaux, une multitude d'agrions, des poules d'eau, etc… beaucoup de nénuphars. Vu le nombre de pêcheurs, il doit aussi y avoir du poisson. Par ailleurs, j'ai vu que la rivière était classée Natura 2000.
Deux inconvénients cependant pour la navigation: la rivière se divise souvent en plusieurs bras, dont certains mènent à des moulins. En raison de la rare fréquentation des canotiers, aucune signalisation n’a été posée. Les cartes IGN ne sont pas d’une précision suffisante pour aider à prendre l’itinéraire le meilleur.
Autre inconvénient: Beaucoup d’arbre tombent et barrent la rivière d’une rive à l’autre, et pour la même raison, personne ne les dégage du cours d’eau.
Vers 13h30, une guinguette apparaît miraculeusement. Un ponton me permet de débarquer facilement : j’y amarre cherche-Midi et m'attable immédiatement pour commander une grillade et des frites. Une glace et un café achèvent de me rassasier.
Le parcours de l’après-midi est extrêmement laborieux, et à 18 heures, j'arrive à Fléac, n'ayant parcouru que 20 km sur les 29 programmés jusqu'à Pons. J’amarre Cherche-Midi au pilier de pierre d'un ancien lavoir et pars en reconnaissance.
J’avais contacté avant le départ le seul loueur de canoës présent sur la Seugne (c’est d’ailleurs ainsi que j’ai su que la rivière était navigable) : “Seugne-Aventure” dont la base est à Fléac. Je traverse le pont pour voir si la base est ouverte: une voiture est là mais tout semble fermé. L'endroit est un peu glauque, un gros chien enfermé dans le mobil-home aboie, je n'insiste pas.
Je signale ma présence au riverain qui habite en face de l'ancien lavoir. C’est lui, me dit-il qui tond régulièrement cet espace municipal. Je sors Cherche-Midi de l’eau et installe mon bivouac sur l'espace herbeux bien tondu. Quelques jeunes arrivent pour y passer la soirée : Je discute un peu avec eux autour d'une Heineken, ce sont des étudiants en vinification. Ils font un peu de bruit, mais s'en vont gentiment à 21h30.
Bien dormi sous les marronniers, le beau temps se maintient, la tente est bien sèche.
Le petit portillon du fond du camping permet d'être tout de suite en ville et aussi embarquer sur la cale qui est à 30 mètres. Le niveau d'eau a déjà baissé depuis hier. Cela fait bizarre, après la Gironde de se retrouver dans une rivière de tout petit gabarit.
Le parcours est très ombragé, des frênes en pagaille. Beaucoup d'animaux vivent dans ce petit écosystème aquatique: des rats musqués, beaucoup d'oiseaux, une multitude d'agrions, des poules d'eau, etc… beaucoup de nénuphars. Vu le nombre de pêcheurs, il doit aussi y avoir du poisson. Par ailleurs, j'ai vu que la rivière était classée Natura 2000.
Deux inconvénients cependant pour la navigation: la rivière se divise souvent en plusieurs bras, dont certains mènent à des moulins. En raison de la rare fréquentation des canotiers, aucune signalisation n’a été posée. Les cartes IGN ne sont pas d’une précision suffisante pour aider à prendre l’itinéraire le meilleur.
Autre inconvénient: Beaucoup d’arbre tombent et barrent la rivière d’une rive à l’autre, et pour la même raison, personne ne les dégage du cours d’eau.
Vers 13h30, une guinguette apparaît miraculeusement. Un ponton me permet de débarquer facilement : j’y amarre cherche-Midi et m'attable immédiatement pour commander une grillade et des frites. Une glace et un café achèvent de me rassasier.
Le parcours de l’après-midi est extrêmement laborieux, et à 18 heures, j'arrive à Fléac, n'ayant parcouru que 20 km sur les 29 programmés jusqu'à Pons. J’amarre Cherche-Midi au pilier de pierre d'un ancien lavoir et pars en reconnaissance.
J’avais contacté avant le départ le seul loueur de canoës présent sur la Seugne (c’est d’ailleurs ainsi que j’ai su que la rivière était navigable) : “Seugne-Aventure” dont la base est à Fléac. Je traverse le pont pour voir si la base est ouverte: une voiture est là mais tout semble fermé. L'endroit est un peu glauque, un gros chien enfermé dans le mobil-home aboie, je n'insiste pas.
Je signale ma présence au riverain qui habite en face de l'ancien lavoir. C’est lui, me dit-il qui tond régulièrement cet espace municipal. Je sors Cherche-Midi de l’eau et installe mon bivouac sur l'espace herbeux bien tondu. Quelques jeunes arrivent pour y passer la soirée : Je discute un peu avec eux autour d'une Heineken, ce sont des étudiants en vinification. Ils font un peu de bruit, mais s'en vont gentiment à 21h30.
26 juin
Le téléphone sonne, c'est Jean-Michel Sogues de Seugne-Aventure qui répond enfin. Nous nous donnons rendez-vous au moulin de Gentis à 2,5 km en aval.
Il connaît le parcours par cœur et je trace le parcours sur la carte avec lui. S'il m'avait envoyé le descriptif, cela aurait été plus facile pour moi de préparer le parcours, mais il n'est visiblement pas familiarisé avec les nouvelles technologies. Il me montre des plans du parcours qu’il a dessinés lui-même et mis sous pochettes plastiques : je les prends en photo.
Peu de temps après avoir quitté Jean-Michel, malgré tous ses conseils je me retrouve dans un cul de sac peu avant Pons, c'est ma faute, j'ai pris tout droit au lieu d'effectuer un portage à droite. Je vais devoir faire plus attention. Le remède le plus simple est de sortir et prendre la route pour récupérer plus loin le bras principal.
En consultant régulièrement la carte, j'arrive finalement à comprendre comment est organisé le flux de la Seugne: des déversoirs souvent à sec cachés en rive permettent par portage de rejoindre le bras principal qui est à un niveau inférieur après le moulin. Si on rate ce passage, on se retrouve sur un moulin.
La dernière partie comporte moins de bifurcations mais de nombreux arbres sont encore en travers de la rivière. Parfois je passe dessous en cassant les branches, parfois je débarque et tire le bateau sur la rive pour en faire le tour, parfois je suis obligé de faire des acrobaties et tirer le bateau au dessus en équilibre sur le tronc. Cette belle rivière est laissée totalement à l’état sauvage par les riverains ou les communes qui en ont la responsabilité.
Enfin à 18h30, j'arrive sur la Charente. À 19h je débarque sur la cale du club nautique de Saintes qui jouxte le camping. L’appareil n'a plus que 10% de charge, il était temps !
Je suis soulagé d’être sorti de cet “enfer vert ”, après avoir navigué deux jours prisonnier d'un labyrinthe long de 50 km. Aujourd'hui a été une journée très longue et très fatigante : 35 km, 9 heures de navigation avec beaucoup de portage.
Ce soir j'ai une faim "rouge" et dévore une quantité impressionnante de nourriture.
J'ai décidé de m'octroyer demain une journée de repos (la seconde de la saison) et de visiter la ville de Saintes.
Le téléphone sonne, c'est Jean-Michel Sogues de Seugne-Aventure qui répond enfin. Nous nous donnons rendez-vous au moulin de Gentis à 2,5 km en aval.
Il connaît le parcours par cœur et je trace le parcours sur la carte avec lui. S'il m'avait envoyé le descriptif, cela aurait été plus facile pour moi de préparer le parcours, mais il n'est visiblement pas familiarisé avec les nouvelles technologies. Il me montre des plans du parcours qu’il a dessinés lui-même et mis sous pochettes plastiques : je les prends en photo.
Peu de temps après avoir quitté Jean-Michel, malgré tous ses conseils je me retrouve dans un cul de sac peu avant Pons, c'est ma faute, j'ai pris tout droit au lieu d'effectuer un portage à droite. Je vais devoir faire plus attention. Le remède le plus simple est de sortir et prendre la route pour récupérer plus loin le bras principal.
En consultant régulièrement la carte, j'arrive finalement à comprendre comment est organisé le flux de la Seugne: des déversoirs souvent à sec cachés en rive permettent par portage de rejoindre le bras principal qui est à un niveau inférieur après le moulin. Si on rate ce passage, on se retrouve sur un moulin.
La dernière partie comporte moins de bifurcations mais de nombreux arbres sont encore en travers de la rivière. Parfois je passe dessous en cassant les branches, parfois je débarque et tire le bateau sur la rive pour en faire le tour, parfois je suis obligé de faire des acrobaties et tirer le bateau au dessus en équilibre sur le tronc. Cette belle rivière est laissée totalement à l’état sauvage par les riverains ou les communes qui en ont la responsabilité.
Enfin à 18h30, j'arrive sur la Charente. À 19h je débarque sur la cale du club nautique de Saintes qui jouxte le camping. L’appareil n'a plus que 10% de charge, il était temps !
Je suis soulagé d’être sorti de cet “enfer vert ”, après avoir navigué deux jours prisonnier d'un labyrinthe long de 50 km. Aujourd'hui a été une journée très longue et très fatigante : 35 km, 9 heures de navigation avec beaucoup de portage.
Ce soir j'ai une faim "rouge" et dévore une quantité impressionnante de nourriture.
J'ai décidé de m'octroyer demain une journée de repos (la seconde de la saison) et de visiter la ville de Saintes.
28 juin
J'embarque sur une Charente bien calme. L' anticyclone est encore bien installé.
Un immense peuplier bien malade et abondamment colonisé par le gui abrite un couple de cigognes avec leur petit.
À 12h30, je décide de m'arrêter pour la pause méridienne. Port d’Envaux sait accueillir les touristes de passage: des bancs, des tables, de l'ombrage, un espace baignade, un marchand de glaces et un petit stand qui propose des huîtres.
À 14h30 je suis arrivé à l'écluse de Saint-Savinien, dernier rempart contre les marées qui remontent la Charente. L'éclusier me donne les horaires de marées pour le lendemain et me propose de passer par l’écluse pour éviter un embarquement difficile.
Je suis attendu aux Abelins par Sylvia qui tient une maison d'hôtes. Elle reçoit les pèlerins de Compostelle et accepte de me recevoir à ce titre car nous avons un ami commun, Yumni le joueur de flûte des 5 vents rencontré à Saintes.
Sylvia offre son garage bien frais à Cherche-Midi et m'offre une boisson rafraîchissante. Je fait connaissance avec avec sa chienne Wendy et sa chatte Groseille.
Saint-Savinien est un village de tailleurs de pierre. Beaucoup d'artistes de la région exposent: artisanat, peinture, bijoux, céramiques. La rue passant au pied de la falaise en rive droite est bordée de maisons troglodytiques.
Nous passons une soirée en tête à tête, et Sylvia m’initie à jouer de son “Hang-Drum”. Cet instrument à percussion manuel produisant des sons doux et agréables est contrairement à ce que l’on pourrait croire à son aspect traditionnel totalement contemporain, il a été mis au point au 21ème siècle.
Demain la marée est tout à fait défavorable : je vais attendre toute la matinée qu'elle monte et partirai en début d'après-midi alors qu'elle ne sera pas encore à l’étale pour ne pas arriver trop tard à Rochefort.
J'embarque sur une Charente bien calme. L' anticyclone est encore bien installé.
Un immense peuplier bien malade et abondamment colonisé par le gui abrite un couple de cigognes avec leur petit.
À 12h30, je décide de m'arrêter pour la pause méridienne. Port d’Envaux sait accueillir les touristes de passage: des bancs, des tables, de l'ombrage, un espace baignade, un marchand de glaces et un petit stand qui propose des huîtres.
À 14h30 je suis arrivé à l'écluse de Saint-Savinien, dernier rempart contre les marées qui remontent la Charente. L'éclusier me donne les horaires de marées pour le lendemain et me propose de passer par l’écluse pour éviter un embarquement difficile.
Je suis attendu aux Abelins par Sylvia qui tient une maison d'hôtes. Elle reçoit les pèlerins de Compostelle et accepte de me recevoir à ce titre car nous avons un ami commun, Yumni le joueur de flûte des 5 vents rencontré à Saintes.
Sylvia offre son garage bien frais à Cherche-Midi et m'offre une boisson rafraîchissante. Je fait connaissance avec avec sa chienne Wendy et sa chatte Groseille.
Saint-Savinien est un village de tailleurs de pierre. Beaucoup d'artistes de la région exposent: artisanat, peinture, bijoux, céramiques. La rue passant au pied de la falaise en rive droite est bordée de maisons troglodytiques.
Nous passons une soirée en tête à tête, et Sylvia m’initie à jouer de son “Hang-Drum”. Cet instrument à percussion manuel produisant des sons doux et agréables est contrairement à ce que l’on pourrait croire à son aspect traditionnel totalement contemporain, il a été mis au point au 21ème siècle.
Demain la marée est tout à fait défavorable : je vais attendre toute la matinée qu'elle monte et partirai en début d'après-midi alors qu'elle ne sera pas encore à l’étale pour ne pas arriver trop tard à Rochefort.
29 juin
L'éclusier me fait descendre par le sas comme convenu. J’amarre Cherche-Midi au ponton flottant et prends mon repas de midi en regardant la marée monter.
À 12h30, voyant que le niveau ne monte plus au ponton, je décide d'embarquer. J'estime entre 6 et 7 heures le trajet de 39 km jusqu’au camping de Rochefort et ne voudrais pas arriver trop tard. Un léger courant remonte sur la surface très calme et Cherche-Midi avance à une allure correcte.
Au port de Barbechou, l'accélération commence à se fait sentir. À Tonnay-Charente, des vagues apparaissent. Ensuite, un vent venu de la mer souffle de plus en plus fort et le courant de plus en plus rapide : la marée descendante fait cavaler les eaux vers la mer.
Les roselières bordent le fleuve, les vasières interdisent tout accès aux rives. La dernière partie contournant Rochefort est interminable.
Le courant nous emmène à grande vitesse sous le pont transbordeur qui trimbale sa nacelle d’une rive à l’autre, puis sous l’immense viaduc de Martrou. De nombreuses pêcheries bordent la rive gauche en pied de falaise. À 18h45 j’aperçois le ponton de Port Neuf. Cela fait 6h30 de navigation : ce n’est pas tant. Un groupe de kayakistes du CK Rochefort est en train d'embarquer sur la cale. J'échange quelques mots avec le cadre qui remarque à mon équipement que je suis un baroudeur.
Le « Camping du Bateau » est juste à côté du club nautique. Les sanitaires sont stylés. Mon petit bateau fait le fier devant ce gros bateau…lui au moins il navigue !
L'éclusier me fait descendre par le sas comme convenu. J’amarre Cherche-Midi au ponton flottant et prends mon repas de midi en regardant la marée monter.
À 12h30, voyant que le niveau ne monte plus au ponton, je décide d'embarquer. J'estime entre 6 et 7 heures le trajet de 39 km jusqu’au camping de Rochefort et ne voudrais pas arriver trop tard. Un léger courant remonte sur la surface très calme et Cherche-Midi avance à une allure correcte.
Au port de Barbechou, l'accélération commence à se fait sentir. À Tonnay-Charente, des vagues apparaissent. Ensuite, un vent venu de la mer souffle de plus en plus fort et le courant de plus en plus rapide : la marée descendante fait cavaler les eaux vers la mer.
Les roselières bordent le fleuve, les vasières interdisent tout accès aux rives. La dernière partie contournant Rochefort est interminable.
Le courant nous emmène à grande vitesse sous le pont transbordeur qui trimbale sa nacelle d’une rive à l’autre, puis sous l’immense viaduc de Martrou. De nombreuses pêcheries bordent la rive gauche en pied de falaise. À 18h45 j’aperçois le ponton de Port Neuf. Cela fait 6h30 de navigation : ce n’est pas tant. Un groupe de kayakistes du CK Rochefort est en train d'embarquer sur la cale. J'échange quelques mots avec le cadre qui remarque à mon équipement que je suis un baroudeur.
Le « Camping du Bateau » est juste à côté du club nautique. Les sanitaires sont stylés. Mon petit bateau fait le fier devant ce gros bateau…lui au moins il navigue !
30 juin
La traversé vers l’île d’aix fait 18 km, ce n'est pas la mer à boire. Temps calme, marée basse. J’espère sortir de l’estuaire avant que le flux montant ne devienne vraiment trop fort …
À 11 h, lassé de me fatiguer les bras à pagayer contre le courant devenant de plus en plus fort, je m'arrête au petit port de St-Nazaire-sur-Charente pour attendre que le flux se calme. Là se trouve la “fontaine royale de Lupin” datant du règne de Louis XIV, ayant eu pour fonction de ravitailler en eau potable les navires de passage. Après 2 heures d'attente, voyant que le flux montant ralentit, je décide de reprendre la navigation.
L'estuaire est long, large, interminable ! Au large de Fouras, le vent vient d’Ouest et je remonte au près, bâbord amure, avec l'impression de ne pas avancer. Au loin l'île d'Aix se rapproche très lentement. La mer est un peu agitée, l’avant du bateau décolle un peu en haut des vagues et retombe en claquant dans les creux.
Enfin, à 15h35 je mets pied à terre sur la cale du port d'Aix. J'ai pagayé à peine 4h30 pour cette traversée de 18 km. Avec des courants contraires ce n'est pas trop mal... Mais cela m'a paru long... C'est typique de la navigation en mer où les repères manquent: on voit très loin et on doute de pouvoir y arriver.
Comme à Blaye, le camping a le privilège de se situer dans le cœur historique : il faut monter tout en haut du Fort de la Rade. Comme d'habitude, j'ai à peine le temps de me doucher, rincer les affaires salées, et tendre les toiles avant la pluie.
1er juillet
Le vent a soufflé en rafales et il a plu toute la nuit. La météo marine annonce des conditions de navigation de vigilance orange et rouge pour toute la journée de ce samedi. Cette perturbation prendra fin dans la nuit et la journée de dimanche est prévue beaucoup plus calme surtout le matin (jaune et vert). Je décide donc de rester ce premier juillet sur l’île et de louer un vélo pour en faire la visite.
La traversé vers l’île d’aix fait 18 km, ce n'est pas la mer à boire. Temps calme, marée basse. J’espère sortir de l’estuaire avant que le flux montant ne devienne vraiment trop fort …
À 11 h, lassé de me fatiguer les bras à pagayer contre le courant devenant de plus en plus fort, je m'arrête au petit port de St-Nazaire-sur-Charente pour attendre que le flux se calme. Là se trouve la “fontaine royale de Lupin” datant du règne de Louis XIV, ayant eu pour fonction de ravitailler en eau potable les navires de passage. Après 2 heures d'attente, voyant que le flux montant ralentit, je décide de reprendre la navigation.
L'estuaire est long, large, interminable ! Au large de Fouras, le vent vient d’Ouest et je remonte au près, bâbord amure, avec l'impression de ne pas avancer. Au loin l'île d'Aix se rapproche très lentement. La mer est un peu agitée, l’avant du bateau décolle un peu en haut des vagues et retombe en claquant dans les creux.
Enfin, à 15h35 je mets pied à terre sur la cale du port d'Aix. J'ai pagayé à peine 4h30 pour cette traversée de 18 km. Avec des courants contraires ce n'est pas trop mal... Mais cela m'a paru long... C'est typique de la navigation en mer où les repères manquent: on voit très loin et on doute de pouvoir y arriver.
Comme à Blaye, le camping a le privilège de se situer dans le cœur historique : il faut monter tout en haut du Fort de la Rade. Comme d'habitude, j'ai à peine le temps de me doucher, rincer les affaires salées, et tendre les toiles avant la pluie.
1er juillet
Le vent a soufflé en rafales et il a plu toute la nuit. La météo marine annonce des conditions de navigation de vigilance orange et rouge pour toute la journée de ce samedi. Cette perturbation prendra fin dans la nuit et la journée de dimanche est prévue beaucoup plus calme surtout le matin (jaune et vert). Je décide donc de rester ce premier juillet sur l’île et de louer un vélo pour en faire la visite.
2 juillet
Je me lève à 6h30 pour être à 8 heures sur la cale comme on me l'a conseillé. À partir de la mi-marée descendante, il est ensuite très difficile de quitter Aix car au-delà de la cale d'embarquement, le sol est vaseux.
Quant j'arrive au port, le bord du quai est juste à là bonne hauteur pour embarquer sans attendre, pas le temps de prendre le petit déjeuner. Cap sur le “Fort Énet” pour contourner les bouchots. Après avoir quitté l'abri de l'île, le vent du large souffle de face et une petite houle fait gentiment rouler Cherche-Midi. Rien de trop méchant, les ondulations sont assez larges et Cherche-Midi ne claque pas dans les vagues. Mes lunettes reçoivent quand-même pas mal embruns et j'y vois trouble à travers les gouttes. Cap au Nord au compas ! Cherche-Midi se retrouve seul dans immensité, le continent est à 5 km. Quelques bateaux de pêche sont de sortie… un ou deux poissons sautent à côté de moi… l'île s'éloigne…
À mi parcours, sur le récif du “Cornard” au large de Châtelaillon, des boucholeurs sont au travail au milieu d'une zone truffée de bouées : ce doit être une zone d'élevage de moules de pleine mer.
L'entrée dans le port de La Rochelle est très large et enfoncé un peu comme un estuaire. À droite du “Phare du bout du monde" (*), les hauts fonds font déferler les vagues vers la plage. Après l'avoir contourné par la gauche, je trouve l'entrée du port des Minimes. Tout de suite c’est le calme plat. Une multitude de bateaux sont amarrés dans un labyrinthe de pontons…, je m'y perd et suis contraint de suivre le GPS pour trouver le chemin de la cale terminale. Arrivée à midi comme prévu.
(*) C'est un phare octogonal sur pilotis, réplique à l'identique du phare du bout du monde de Patagonie érigé en 1884 sur l'île des États située à l'est de la péninsule Mitre en Terre de Feu.
Je me lève à 6h30 pour être à 8 heures sur la cale comme on me l'a conseillé. À partir de la mi-marée descendante, il est ensuite très difficile de quitter Aix car au-delà de la cale d'embarquement, le sol est vaseux.
Quant j'arrive au port, le bord du quai est juste à là bonne hauteur pour embarquer sans attendre, pas le temps de prendre le petit déjeuner. Cap sur le “Fort Énet” pour contourner les bouchots. Après avoir quitté l'abri de l'île, le vent du large souffle de face et une petite houle fait gentiment rouler Cherche-Midi. Rien de trop méchant, les ondulations sont assez larges et Cherche-Midi ne claque pas dans les vagues. Mes lunettes reçoivent quand-même pas mal embruns et j'y vois trouble à travers les gouttes. Cap au Nord au compas ! Cherche-Midi se retrouve seul dans immensité, le continent est à 5 km. Quelques bateaux de pêche sont de sortie… un ou deux poissons sautent à côté de moi… l'île s'éloigne…
À mi parcours, sur le récif du “Cornard” au large de Châtelaillon, des boucholeurs sont au travail au milieu d'une zone truffée de bouées : ce doit être une zone d'élevage de moules de pleine mer.
L'entrée dans le port de La Rochelle est très large et enfoncé un peu comme un estuaire. À droite du “Phare du bout du monde" (*), les hauts fonds font déferler les vagues vers la plage. Après l'avoir contourné par la gauche, je trouve l'entrée du port des Minimes. Tout de suite c’est le calme plat. Une multitude de bateaux sont amarrés dans un labyrinthe de pontons…, je m'y perd et suis contraint de suivre le GPS pour trouver le chemin de la cale terminale. Arrivée à midi comme prévu.
(*) C'est un phare octogonal sur pilotis, réplique à l'identique du phare du bout du monde de Patagonie érigé en 1884 sur l'île des États située à l'est de la péninsule Mitre en Terre de Feu.
3 juillet
Arrêt au café du “Gabut” pour le petit déjeuner.
Il faut une demi-heure de marche pour arriver à l'écluse où se situe Canal Canoë. Je fais la connaissance de Charles, nous discutons un moment devant une tasse de café et des gaufrettes. Charles filme mon départ, c'est quand-même bien qu'on me voit un peu, sinon il n'y en a que pour Cherche-Midi.
À 4 km de La Rochelle, le canal passe sous le tunnel Saint Léonard. C'est toujours chouette pour un spéléo de faire du kayak en souterrain. Ce tunnel qui date de 1850 fait 842 m et possède un chemin de halage, il est moins impressionnant que la voûte de Bourgogne qui pour mémoire mesure 3330m. de long sans quai de halage.
La première moitié du parcours après le tunnel est envahie par des herbes et des mousses flottantes, il faut pagayer en attaquant devant loin du bateau et resserrer en fin de mouvement pour ne pas accrocher les herbes dans la pelle... évidemment, ça frotte sous la coque et ça freine.
Des équipes de ramasseurs de jussie arpentent le canal en barque pour ramasser cette plante aquatique exogène envahissant la surface et qui coupe la photosynthèse des plantes de fond. Au pont des Prieurs où je m'arrête pour la pause méridienne, un barrage flottant anti-propagation pour la jussie a été posé sous le pont.
La seconde partie a dû être nettoyée récemment car il n'y a pas d'herbes. Par contre, l'eau est moins claire.
Les écluses d’Andilly permettent le croisement avec le canal du Curé qui draine le marais poitevin. Le contournement par la route est facile.
À l'écluse de Marans, je tracte Cherche-Midi sur la passerelle du port de plaisance, puis le remets à l'eau sur la Sèvre Niortaise au pied du barrage des Enfreneaux.
Débarquement sur le quai de la location de canoës de Marans à 17h 15. Le camping est à 200m au bord de la route et le supermarché pratiquement en face. Le camping met à disposition un local pour les cyclistes et randonneurs. Aucune pluie n’étant prévue en soirée, je prends mon repas du soir avec Cherche-Midi.
Arrêt au café du “Gabut” pour le petit déjeuner.
Il faut une demi-heure de marche pour arriver à l'écluse où se situe Canal Canoë. Je fais la connaissance de Charles, nous discutons un moment devant une tasse de café et des gaufrettes. Charles filme mon départ, c'est quand-même bien qu'on me voit un peu, sinon il n'y en a que pour Cherche-Midi.
À 4 km de La Rochelle, le canal passe sous le tunnel Saint Léonard. C'est toujours chouette pour un spéléo de faire du kayak en souterrain. Ce tunnel qui date de 1850 fait 842 m et possède un chemin de halage, il est moins impressionnant que la voûte de Bourgogne qui pour mémoire mesure 3330m. de long sans quai de halage.
La première moitié du parcours après le tunnel est envahie par des herbes et des mousses flottantes, il faut pagayer en attaquant devant loin du bateau et resserrer en fin de mouvement pour ne pas accrocher les herbes dans la pelle... évidemment, ça frotte sous la coque et ça freine.
Des équipes de ramasseurs de jussie arpentent le canal en barque pour ramasser cette plante aquatique exogène envahissant la surface et qui coupe la photosynthèse des plantes de fond. Au pont des Prieurs où je m'arrête pour la pause méridienne, un barrage flottant anti-propagation pour la jussie a été posé sous le pont.
La seconde partie a dû être nettoyée récemment car il n'y a pas d'herbes. Par contre, l'eau est moins claire.
Les écluses d’Andilly permettent le croisement avec le canal du Curé qui draine le marais poitevin. Le contournement par la route est facile.
À l'écluse de Marans, je tracte Cherche-Midi sur la passerelle du port de plaisance, puis le remets à l'eau sur la Sèvre Niortaise au pied du barrage des Enfreneaux.
Débarquement sur le quai de la location de canoës de Marans à 17h 15. Le camping est à 200m au bord de la route et le supermarché pratiquement en face. Le camping met à disposition un local pour les cyclistes et randonneurs. Aucune pluie n’étant prévue en soirée, je prends mon repas du soir avec Cherche-Midi.
4 juillet
Réveillé à 7 heures, je commence à ranger… La pluie n’attend pas plus de 25 mn avant de se manifester. Prenant le bidon d'aliments, réchaud et gamelles, je cours m'installer dans le salon réservé aux cyclistes pour le petit déjeuner. 30 mn plus tard l'accalmie arrive, je peux ressortir essuyer la toile sommairement et la ranger sans tremper le sac. Le soleil sera selon les prévisions de retour l’après-midi.
Nous commençons à remonter la Sèvre sous un ciel de plomb. Aucun courant visible, le vent d'Ouest me pousse dans le dos, c'est fort agréable.
En début d’après-midi les nuages s’espacent et laissent place à des passages ensoleillés. Mes intestins commencent à gargouiller. Une statue en pierre blanche sur la berge attire mon attention et je débarque sur la cale de mise à l'eau cimentée: c'est une aire de pique-nique. La statue en pierre blanche représente une "femme-crocodile" nue, assise, dotée d'une grande queue écailleuse… cette sorte de vouivre garde l'entrée du Marais poitevin.
À Bazoin une patte d'oie sépare la sèvre en trois bras: une écluse pour les gros bateaux et deux passages munis de vannes relevables formant de petits seuils. Je prends mon élan dans le contre courant créé par la pille centrale et franchit le seuil qui se trouve droit devant au grand étonnement des jeunes qui se baignent là.
Manque de chance, en vérifiant la carte, j'ai pris le mauvais passage… plus qu'à redescendre et faire de même sur l'autre seuil situé à droite.
Ce sera le seul endroit avec un peu de courant.
Arrivé à Damvix, je m’arrête au ponton de la location de barques et canoës pour demander à une jeune fille où se trouve le petit débarcadère du camping des Conches. On me dit de prendre la conche (petit canal de circulation) située en face. Après avoir suivi un bras longeant le camping je me retrouve dans un cul de sac: Il à l'air labyrinthique ce marais... je fais demi-tour, tourne à gauche, croise une famille en barque, puis deux personnes en canoë, et remarque à ma gauche un endroit ressemblant à la description que l’on m’a donnée au téléphone : un petit débarcadère et un portillon métallique menant au camping.
Je fait la connaissance de Marie, une opératrice radiographie/scanner qui sillonne seule la France à vélo. Nous faisons nos courses ensemble et passons la soirée au snack du camping : frites, croque-monsieur.
Les prévisions météo sont bonne pour demain… espérons que la lessive sera sèche avant de partir.
Réveillé à 7 heures, je commence à ranger… La pluie n’attend pas plus de 25 mn avant de se manifester. Prenant le bidon d'aliments, réchaud et gamelles, je cours m'installer dans le salon réservé aux cyclistes pour le petit déjeuner. 30 mn plus tard l'accalmie arrive, je peux ressortir essuyer la toile sommairement et la ranger sans tremper le sac. Le soleil sera selon les prévisions de retour l’après-midi.
Nous commençons à remonter la Sèvre sous un ciel de plomb. Aucun courant visible, le vent d'Ouest me pousse dans le dos, c'est fort agréable.
En début d’après-midi les nuages s’espacent et laissent place à des passages ensoleillés. Mes intestins commencent à gargouiller. Une statue en pierre blanche sur la berge attire mon attention et je débarque sur la cale de mise à l'eau cimentée: c'est une aire de pique-nique. La statue en pierre blanche représente une "femme-crocodile" nue, assise, dotée d'une grande queue écailleuse… cette sorte de vouivre garde l'entrée du Marais poitevin.
À Bazoin une patte d'oie sépare la sèvre en trois bras: une écluse pour les gros bateaux et deux passages munis de vannes relevables formant de petits seuils. Je prends mon élan dans le contre courant créé par la pille centrale et franchit le seuil qui se trouve droit devant au grand étonnement des jeunes qui se baignent là.
Manque de chance, en vérifiant la carte, j'ai pris le mauvais passage… plus qu'à redescendre et faire de même sur l'autre seuil situé à droite.
Ce sera le seul endroit avec un peu de courant.
Arrivé à Damvix, je m’arrête au ponton de la location de barques et canoës pour demander à une jeune fille où se trouve le petit débarcadère du camping des Conches. On me dit de prendre la conche (petit canal de circulation) située en face. Après avoir suivi un bras longeant le camping je me retrouve dans un cul de sac: Il à l'air labyrinthique ce marais... je fais demi-tour, tourne à gauche, croise une famille en barque, puis deux personnes en canoë, et remarque à ma gauche un endroit ressemblant à la description que l’on m’a donnée au téléphone : un petit débarcadère et un portillon métallique menant au camping.
Je fait la connaissance de Marie, une opératrice radiographie/scanner qui sillonne seule la France à vélo. Nous faisons nos courses ensemble et passons la soirée au snack du camping : frites, croque-monsieur.
Les prévisions météo sont bonne pour demain… espérons que la lessive sera sèche avant de partir.
5 juillet
Au lever je constate que ma lessive de la veille est encore bien humide, je n’ai plus qu’à la transporter en sac plastique pour l’étendre ce soir.
Le vent s'est calmé, le beau temps est revenu. La Sèvre ressemble un peu à un canal, et le chemin de halage sert d'ailleurs d'itinéraire vélo.
À la Sotterie, j’arrive sur une écluse ouverte. Des escaliers me permettent de débarquer. Pas d'éclusier, le maniement de l'écluse est laissé aux usagers.
C'est la première fois que j'ai l’occasion d’effectuer moi-même la bassinée sur une écluse manuelle et je me repasse en tête l’ordre des opérations :
1-Rentrer le kayak avec la corde,et l’amarrer.
2-Fermer les portes aval.
3-Ouvrir la vantelle amont et attendre que l'écluse se remplisse complètement en pompant le mou de l’amarre si besoin.
4-Ouvrir une porte amont, tirer le kayak hors de l'écluse et l'amarrer.
5- Refermer la vantelle pour le suivant.
C'est plus long qu’un portage, mais intéressant à faire soi-même. Sur les 6 écluses à passer les trois premières, impossible de débarquer sur les berges trop raides et embroussaillées. J'ai la chance de trouver les trois écluses suivantes vides. Les berges étant totalement en friche, il m'est impossible de débarquer et j'effectue les bassinées. À la troisième écluse, un quidam vient me voir, me reproche d'utiliser l'écluse pour passer mon kayak parce que ça gâche de l’eau et me demande de stopper les manœuvres … de quoi se mêle cet individu incapable de constater qu’avec les pluies la Sèvre est quasi en crue? Qu’il aille combattre les méga-bassines, ce sera plus judicieux !… Je n’obéis pas et achève la bassinée.
À l'heure où mon estomac gargouille, j'arrive à Coulon. C'est un très joli petit village avec des restos et des locations de barques pour visiter les marais par les conches. J'apprendrai le soir que c'est la mafia touristique des marais, et qu'ils refusent de laisser couler l'eau en période d'étiage pour les usagers qui sont en aval.
Pour les deux dernières écluses le débarquement est possible et je rencontre des personnes pour m'aider à porter en amont: c'est un gain de temps.
Je débarque à Niort à 17h45 sous le barrage et appelle Natacha la propriétaire d'un logement atypique proche du centre-ville: la Tiny House “Au fil de l'eau”. C’est la mairie de Niort qui m’a mis en contact avec elle. L'accueil de Natacha est chaleureux, elle m'offre une cabane pour la nuit avec des WC privatifs et tire une rallonge pour que je puisse recharger les batteries. Après avoir pris une douche dans la salle de bain familiale, on m'invite pour l'apéritif et finalement nous mangeons à la même table. Les grandes filles de Natacha sont surprises de me voir autant que moi : nous nous sommes rencontrés la veille à Damvix, elles travaillent toutes deux à la location de canoës et c’est à elles que j’avais demandé comment accéder au “camping de la Conche”.
Au lever je constate que ma lessive de la veille est encore bien humide, je n’ai plus qu’à la transporter en sac plastique pour l’étendre ce soir.
Le vent s'est calmé, le beau temps est revenu. La Sèvre ressemble un peu à un canal, et le chemin de halage sert d'ailleurs d'itinéraire vélo.
À la Sotterie, j’arrive sur une écluse ouverte. Des escaliers me permettent de débarquer. Pas d'éclusier, le maniement de l'écluse est laissé aux usagers.
C'est la première fois que j'ai l’occasion d’effectuer moi-même la bassinée sur une écluse manuelle et je me repasse en tête l’ordre des opérations :
1-Rentrer le kayak avec la corde,et l’amarrer.
2-Fermer les portes aval.
3-Ouvrir la vantelle amont et attendre que l'écluse se remplisse complètement en pompant le mou de l’amarre si besoin.
4-Ouvrir une porte amont, tirer le kayak hors de l'écluse et l'amarrer.
5- Refermer la vantelle pour le suivant.
C'est plus long qu’un portage, mais intéressant à faire soi-même. Sur les 6 écluses à passer les trois premières, impossible de débarquer sur les berges trop raides et embroussaillées. J'ai la chance de trouver les trois écluses suivantes vides. Les berges étant totalement en friche, il m'est impossible de débarquer et j'effectue les bassinées. À la troisième écluse, un quidam vient me voir, me reproche d'utiliser l'écluse pour passer mon kayak parce que ça gâche de l’eau et me demande de stopper les manœuvres … de quoi se mêle cet individu incapable de constater qu’avec les pluies la Sèvre est quasi en crue? Qu’il aille combattre les méga-bassines, ce sera plus judicieux !… Je n’obéis pas et achève la bassinée.
À l'heure où mon estomac gargouille, j'arrive à Coulon. C'est un très joli petit village avec des restos et des locations de barques pour visiter les marais par les conches. J'apprendrai le soir que c'est la mafia touristique des marais, et qu'ils refusent de laisser couler l'eau en période d'étiage pour les usagers qui sont en aval.
Pour les deux dernières écluses le débarquement est possible et je rencontre des personnes pour m'aider à porter en amont: c'est un gain de temps.
Je débarque à Niort à 17h45 sous le barrage et appelle Natacha la propriétaire d'un logement atypique proche du centre-ville: la Tiny House “Au fil de l'eau”. C’est la mairie de Niort qui m’a mis en contact avec elle. L'accueil de Natacha est chaleureux, elle m'offre une cabane pour la nuit avec des WC privatifs et tire une rallonge pour que je puisse recharger les batteries. Après avoir pris une douche dans la salle de bain familiale, on m'invite pour l'apéritif et finalement nous mangeons à la même table. Les grandes filles de Natacha sont surprises de me voir autant que moi : nous nous sommes rencontrés la veille à Damvix, elles travaillent toutes deux à la location de canoës et c’est à elles que j’avais demandé comment accéder au “camping de la Conche”.
6 juillet
À 8 heures nous prenons le petit-déjeuner en famille. Natacha refuse que je participe financièrement à l'hébergement, me considérant comme invité et pas comme client, c'est vraiment généreux.
Nous partons ensemble, elle avec son fils Arsène à vélo pour l’avant dernier jour d’école, moi avec Cherche-Midi vers Port-Boinot pour l’avant dernier jour de navigation.
Le premier déversoir est encore en ville, je hale Cherche-Midi sur la passe à canoës. L'eau de la Sèvre est assez claire, à des endroits on voit des fonds de 2 mètres.
Les barrages courbes retenant l’eau pour les moulins sont appelés “chaussées”. Elles sont en moyenne hautes de 1 m et larges de 2,5 m. Elles se succèdent régulièrement et à 14 heures je passe la dixième: nous sommes exactement à mi parcours. Le petit tapis en gazon synthétique est vraiment adapté, je le place sur l’arrête de la chaussée et peux tirer Cherche-Midi sans abîmer la coque. À la dixième retenue, l’eau est trop profonde au pied de la chaussée, je dois mettre le chariot et tracter dans un pré.
Quelquefois les chaussées sont un peu plus hautes, je dois trouver des prises de pieds dans la maçonnerie pour escalader. Chaque seuil a sa singularité et je recherche le moyen et l’endroit qui économisera le plus mon énergie. Parfois, je fais glisser la coque sur les racines des arbres qui poussent au pied des chaussées.
L'après-midi, je remonte les 7 chaussées suivantes et débarque à 17h50 sur l'aire de loisirs d'Echiré: des sanitaires, des tables, mais pas d’électricité.
Aujourd'hui j'aurai pagayé 25,5 km, et remonté 17 seuils de 1m.
À 8 heures nous prenons le petit-déjeuner en famille. Natacha refuse que je participe financièrement à l'hébergement, me considérant comme invité et pas comme client, c'est vraiment généreux.
Nous partons ensemble, elle avec son fils Arsène à vélo pour l’avant dernier jour d’école, moi avec Cherche-Midi vers Port-Boinot pour l’avant dernier jour de navigation.
Le premier déversoir est encore en ville, je hale Cherche-Midi sur la passe à canoës. L'eau de la Sèvre est assez claire, à des endroits on voit des fonds de 2 mètres.
Les barrages courbes retenant l’eau pour les moulins sont appelés “chaussées”. Elles sont en moyenne hautes de 1 m et larges de 2,5 m. Elles se succèdent régulièrement et à 14 heures je passe la dixième: nous sommes exactement à mi parcours. Le petit tapis en gazon synthétique est vraiment adapté, je le place sur l’arrête de la chaussée et peux tirer Cherche-Midi sans abîmer la coque. À la dixième retenue, l’eau est trop profonde au pied de la chaussée, je dois mettre le chariot et tracter dans un pré.
Quelquefois les chaussées sont un peu plus hautes, je dois trouver des prises de pieds dans la maçonnerie pour escalader. Chaque seuil a sa singularité et je recherche le moyen et l’endroit qui économisera le plus mon énergie. Parfois, je fais glisser la coque sur les racines des arbres qui poussent au pied des chaussées.
L'après-midi, je remonte les 7 chaussées suivantes et débarque à 17h50 sur l'aire de loisirs d'Echiré: des sanitaires, des tables, mais pas d’électricité.
Aujourd'hui j'aurai pagayé 25,5 km, et remonté 17 seuils de 1m.
7 juillet
Très beau temps. Sur l'eau à 9h20. Nous sommes maintenant sur la Haute-Sèvre, la température de l'eau a baissé.
Les chaussées s'enchaînent pratiquement tous les kilomètres, et la hauteur est constante, toujours de un mètre.
Un peu avant midi j'arrive sur un moulin (Moulin Neuf près de Chauray) dont les bras multiples tournicotent dans tous les sens autour de la propriété. Des panneaux sur une corde tendue en travers indiquent "Défense d'entrer". Un homme qui s'avérera être le propriétaire maçonne un petit pont. Je lui demande par où passer pour remonter la Sèvre, il me répond de passer après la corde à droite. Je suis ses instructions et me retrouve dans un bras mort sur la propriété. L'homme vient me voir. Je lui redemande comment passer le moulin sans entrer sur sa propriété. Il me répond sans sourire que c'est pour tromper l'ennemi. J'use de diplomatie, lui explique ma difficulté, le poids de mon bateau, ma manière de voyager… il finit par me proposer son aide pour porter le bateau au-dessus de la chaussée. Avant de repartir il sort un peu de son renfermement hostile, me pose des questions… nous discutons environnement et je me rends compte qu’il est en même temps très en colère et profondément désespéré par la dégradation de son environnement. Il habite là depuis 50 ans et a vu les changements progressifs opérer: les algues nocives (vertes, brunes, bleues) se développer à cause des engrais, la disparition des poissons et insectes, la maladie et la mort des arbres à cause des champignons (aulnes, fresnes, …). Il m'a profondément sapé le moral: bienvenue dans le monde réel !
Certaines personnes appellent à un changement complet de mode de vie, à une décroissance, une révolution écologique mondiale qui abandonnerait énergies fossiles et poisons chimiques, l’éradication de tout ce qui nuit à la biodiversité… moi je pense que seul un effondrement mondial de nos économies et de la population humaine mondiale permettra à notre écosystème de lentement retrouver son équilibre.
Arrêt pique-nique à 13h30 après avoir passé la 11ème chaussée pour laquelle il m'a fallu ressortir le chariot. Un banc à l'ombre, une poubelle… formidable !
Peu avant , j'ai rencontré deux élagueurs qui travaillent à plein temps sur la Sèvre, ils m'ont appris que les chaussées étaient encore plus rapprochées vers Saint-Maixent.
Le plus âgé m’énumère de mémoire le nom de toutes les chaussées… il y en a plus que j'avais repéré sur la carte.
L'après-midi est longue, les chaussées se rapprochent les unes des autres avec à chaque fois des difficultés différentes : impossibilité d'escalader si trop de profondeur, chaussée derrière des éboulis de pierres, ronces, orties, …).
Enfin des rapides apparaissent, et je dois parfois descendre pour haler sur les hauts-fonds. Des petits seuils à franchir par la vitesse et les contre-courants…
Enfin, j'arrive à la dernière chaussée. Des baigneurs m'aident à porter. En face, devant la base de kayak, Michel le président du club CK m'attend … nous nous faisons signe. Il est exactement 19 heures quand Cherche-Midi touche le ponton. Nous déposons Cherche-Midi dans le local, et je récupère le matériel de camping pour ce soir. Je reviendrai demain finir de récupérer le matériel embarqué et dirai au-revoir à mon fidèle compagnon d'aventure. Michel m'emmène avec son véhicule faire des courses, puis au camping...
N'ayant plus mon cher compagnon pour me tenir compagnie, je me sens seul et un peu perturbé, il n'est plus là pour tenir le tarp, me servir de meuble de cuisine et de table …
Paramètre de cette dernière journée :
- 11h de navigation
- 26 km en remontée
- 26 chaussées gravies
- 26 m gagnés en altitude.
Ça y est, la saison 3 de notre odyssée est achevée.
Très beau temps. Sur l'eau à 9h20. Nous sommes maintenant sur la Haute-Sèvre, la température de l'eau a baissé.
Les chaussées s'enchaînent pratiquement tous les kilomètres, et la hauteur est constante, toujours de un mètre.
Un peu avant midi j'arrive sur un moulin (Moulin Neuf près de Chauray) dont les bras multiples tournicotent dans tous les sens autour de la propriété. Des panneaux sur une corde tendue en travers indiquent "Défense d'entrer". Un homme qui s'avérera être le propriétaire maçonne un petit pont. Je lui demande par où passer pour remonter la Sèvre, il me répond de passer après la corde à droite. Je suis ses instructions et me retrouve dans un bras mort sur la propriété. L'homme vient me voir. Je lui redemande comment passer le moulin sans entrer sur sa propriété. Il me répond sans sourire que c'est pour tromper l'ennemi. J'use de diplomatie, lui explique ma difficulté, le poids de mon bateau, ma manière de voyager… il finit par me proposer son aide pour porter le bateau au-dessus de la chaussée. Avant de repartir il sort un peu de son renfermement hostile, me pose des questions… nous discutons environnement et je me rends compte qu’il est en même temps très en colère et profondément désespéré par la dégradation de son environnement. Il habite là depuis 50 ans et a vu les changements progressifs opérer: les algues nocives (vertes, brunes, bleues) se développer à cause des engrais, la disparition des poissons et insectes, la maladie et la mort des arbres à cause des champignons (aulnes, fresnes, …). Il m'a profondément sapé le moral: bienvenue dans le monde réel !
Certaines personnes appellent à un changement complet de mode de vie, à une décroissance, une révolution écologique mondiale qui abandonnerait énergies fossiles et poisons chimiques, l’éradication de tout ce qui nuit à la biodiversité… moi je pense que seul un effondrement mondial de nos économies et de la population humaine mondiale permettra à notre écosystème de lentement retrouver son équilibre.
Arrêt pique-nique à 13h30 après avoir passé la 11ème chaussée pour laquelle il m'a fallu ressortir le chariot. Un banc à l'ombre, une poubelle… formidable !
Peu avant , j'ai rencontré deux élagueurs qui travaillent à plein temps sur la Sèvre, ils m'ont appris que les chaussées étaient encore plus rapprochées vers Saint-Maixent.
Le plus âgé m’énumère de mémoire le nom de toutes les chaussées… il y en a plus que j'avais repéré sur la carte.
L'après-midi est longue, les chaussées se rapprochent les unes des autres avec à chaque fois des difficultés différentes : impossibilité d'escalader si trop de profondeur, chaussée derrière des éboulis de pierres, ronces, orties, …).
Enfin des rapides apparaissent, et je dois parfois descendre pour haler sur les hauts-fonds. Des petits seuils à franchir par la vitesse et les contre-courants…
Enfin, j'arrive à la dernière chaussée. Des baigneurs m'aident à porter. En face, devant la base de kayak, Michel le président du club CK m'attend … nous nous faisons signe. Il est exactement 19 heures quand Cherche-Midi touche le ponton. Nous déposons Cherche-Midi dans le local, et je récupère le matériel de camping pour ce soir. Je reviendrai demain finir de récupérer le matériel embarqué et dirai au-revoir à mon fidèle compagnon d'aventure. Michel m'emmène avec son véhicule faire des courses, puis au camping...
N'ayant plus mon cher compagnon pour me tenir compagnie, je me sens seul et un peu perturbé, il n'est plus là pour tenir le tarp, me servir de meuble de cuisine et de table …
Paramètre de cette dernière journée :
- 11h de navigation
- 26 km en remontée
- 26 chaussées gravies
- 26 m gagnés en altitude.
Ça y est, la saison 3 de notre odyssée est achevée.
Impressions générales saison 3 : La première partie du mois de Juin 2023 a été ponctuée par quelques gros orages sur l’Aquitaine, qui ont mis les rivières en crue.
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