Voilà une question à géométrie très variable ! D’autant plus que l’humidité (proximité constante de l’eau, éclaboussures…) peut drastiquement diminuer la température ressentie. Ceci est parfois un avantage (si l’on souhaite se rafraîchir), mais le plus souvent, la sensation de froid est un problème sur l’eau. Selon la durée du séjour, le lieu, la période, la température de l’eau, etc., on pourra opter pour différentes stratégies. Deux grandes écoles se distinguent : avec ou sans combinaison sèche.
Avec une combinaison sèche
La solution ultime pour rester au sec et se protéger du froid (donc quasiment un élément de sécurité !). C’est un investissement conséquent (entre 500 € et 1 000 €), mais pour la pratique en eau vive (même sous nos latitudes en été), on ne le regrette jamais ! Les modèles légers, à moins de 1 kg, ne sont pas légion. Ça peut paraître lourd, mais il faut imaginer qu’on peut la porter par-dessus ses vêtements de voyage : pas besoin de rechange, et on ajuste sa température en choisissant les bons habits. On peut donc porter une doudoune sous sa combinaison sèche par exemple !
Deux détails ont leur importance :
- Les fermetures : en latex, l’étanchéité est parfaite mais il supporte mal de longues expositions au soleil. Des poignées latex sont indispensables pour l’eau vive. Ceux qui sont sujets aux irritations peuvent opter pour un cou en néoprène, plus confortable mais pas parfaitement étanche : en cas de dessalage, on fera entrer un peu d’humidité…
- La présence d’un P-Zip : un 2e zip étanche qui permet de… faire ses besoins sans devoir se déshabiller ! Confortable, surtout quand les températures diminuent…
Les modèles légers demeurent plus simples et fragiles et il convient d’y faire attention pour conserver leur étanchéité. Sur le marché, on compte surtout 3 modèles qui conviennent : la Valkyrie chez Hiko, la Packsuit chez Anfibio et la Swift Entry chez Kokatat.
Sans combinaison sèche
Dans ce cas, les conditions climatiques sont clémentes et il devient possible d’avoir une tenue de navigation légère que l’on fait sécher au bivouac, comme un shorty en néoprène. Toutefois, j’insiste, ça se limite aux températures clémentes : enfiler un néoprène froid et humide le matin n’est pas une expérience des plus agréables s’il fait frais !
Dans certaines conditions, on peut aussi se contenter d’une veste étanche (type Goretex ou équivalent), que l’on peut coupler avec un pantalon étanche. Bonus possible : ajouter des manchons néoprène pour une meilleure étanchéité aux poignets. Gardez à l’esprit qu’il sera toutefois quasi-impossible de rester sec (notamment les fesses !), même avec un bateau ponté et jupé : mieux vaut toujours avoir quelques affaires sèches le soir venu.
Il existe quelques solutions intermédiaires (pantalon étanche de pêche ou demi-combinaison sèche), mais en cas de bain un pantalon rempli d’eau présente un réel handicap !
Les chaussures
La solution la plus simple est d’utiliser la même paire pour marcher et pour naviguer : une chaussure basse et légère (pour accélérer le séchage) à lacet. Éviter les membranes type Goretex qui retardent le séchage ! Il existe aussi de rares modèles de chaussures ouvertes mais à structure rigide, que l’on peut porter avec de fines chaussettes néoprène par exemple. Après la navigation, si la chaussure est mouillée, on peut utiliser des chaussettes étanches pour garder les pieds au sec.
Pour des navigations sans difficultés techniques, on peut opter pour des chaussons ultralégers souples (ce qui permet de garder ses chaussures sèches). Toutefois, dès qu’il s’agit d’eau vive, les chaussures et chaussons souples montrent vite leurs faiblesses : manque de protection et de tenue.
Gants et manchons
Le froid aux mains se fait vite sentir en navigation (et ne parlons pas des sujets au syndrome de Raynaud !). Pour s’en préserver, les gants néoprène sont peu recommandés : une fois mouillés, on a aussi froid que sans ! Et la tenue de la pagaie est moins agréable. Les manchons sont en revanche la solution idéale.