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Choisir son packraft

Anthony
par Anthony
hier
30 lecteurs

De loin, il n’y a rien qui ressemble plus à un packraft qu’un autre packraft. Pourtant, en regardant de plus près, certains détails font la différence.

Les types de bateaux

Il en existe une grande variété et chaque marque propose des modèles adaptés à différentes pratiques. On peut en distinguer 3 grands types :

  • Les minimalistes, comme leur nom l’indique, sont les plus simples : ouverts et sans pontage. Ce sont les plus légers et compacts, mais aussi les plus limités : ils sont plutôt destinés à des navigations simples comme des traversées de lac en conditions calmes, ou des rivières tranquilles. L’inconvénient majeur : l’eau peut rentrer, donc mouiller et refroidir le pagayeur. Soyons clairs : en navigation, il est très facile de faire entrer de l’eau dans le cockpit avec quelques petites vagues et avec sa pagaie (surtout en l’absence de pare-gouttes).
  • Les pontés. L’hiloire se monte grâce à un arceau souple sur lequel on peut utiliser une jupe nylon. Bien qu’étant la configuration la plus lourde, c’est la meilleure protection possible. Le pontage est bienvenu pour les navigations techniques, mais aussi dans des climats froids.
  • Les auto-videurs. Configuration hybride adaptée à l’eau vive : packraft ouvert, sol perforé et siège gonflable rallongé. Ainsi, à géométrie égale, le bateau est plus léger que son homologue ponté. Bien conçu, un tel packraft rempli d’eau se vide en quelques secondes. Il partage le même inconvénient que les minimalistes : le pilote se refroidit plus vite au contact de l’eau. Le fait qu’il écope de l’eau le rend un petit peu moins apte à franchir des rappels (mouvements d’eau dangereux), quoique cela ne regarde que les pratiquants de rivières très techniques. En revanche, il présente un net avantage par rapport aux pontés : la facilité pour embarquer et débarquer, car il n’est pas nécessaire de juper et déjuper systématiquement, une opération chronophage à la longue.
     

Bien entendu, tout n’est pas si simple, il existe quelques variations :

  • Les pontages amovibles : grâce à un zip, tout le pontage peut être retiré. Une solution pratique pour qui souhaite avoir un bateau polyvalent : adapté à l’eau vive et pour du bikeraft par exemple.
  • Les demi-pontages : ils ne permettent pas de juper, seul l’avant du bateau est ponté. L’intérêt est de limiter l’entrée d’eau par rapport à un modèle ouvert.

Remarque : tout ce qui est dit plus haut s’applique aussi bien aux monoplaces qu’aux biplaces.

Géométries et matériaux

Il existe différentes formes de packrafts, de la plus basique à la plus complexe ; c’est le nombre de boudins et leur assemblage qui détermine le comportement du bateau, mais aussi son poids et sa compacité une fois rangé. En simplifiant, deux géométries se distinguent :

  • Les plus simples ont souvent recours à des tissus plus légers : l’objectif est de concevoir une embarcation minimaliste, transportable en expédition. Ce ne sont pas les plus véloces.
  • Les plus complexes recourent à des tissus plus lourds et solides : on privilégie la résistance, mais surtout les capacités de navigation. Ce sont donc des bateaux plus rapides, plus rigides, plus joueurs pour s’amuser en eau vive. Il est indispensable de choisir un modèle de taille adaptée à la morphologie du pagayeur.

Si vous le pouvez, essayez des bateaux avant de passer à l’achat : soit lors d’événements (rassemblements packraft), soit en allant directement voir une marque (comme Mekong par exemple, puisqu’ils sont basés dans la Drôme, il y a de quoi naviguer devant chez eux !).

Système d’arceau en guise d’hiloire (avant fermeture). Photo : Anthony Komarnicki
Système d’arceau en guise d’hiloire (avant fermeture). Photo : Anthony Komarnicki
Un auto-videur qui donne le sourire sur l’Ubaye,n auto-videur qui donne le sourire sur l’Ubaye. Photo : Anthony Komarnicki
Un auto-videur qui donne le sourire sur l’Ubaye,n auto-videur qui donne le sourire sur l’Ubaye. Photo : Anthony Komarnicki
Un minimaliste dans le Grand Canyon du Verdon. Photo : Anthony Komarnicki
Un minimaliste dans le Grand Canyon du Verdon. Photo : Anthony Komarnicki
Un ponté prêt à descendre la Durance. Johanna en train de juper. Photo : Anthony Komarnicki
Un ponté prêt à descendre la Durance. Johanna en train de juper. Photo : Anthony Komarnicki

Les options

Proposés en option ou de série, trois éléments sont à prendre en compte dans le choix du packraft.
Zip étanche (Tizip). Il s’agit d’un zip étanche à l’eau et à l’air, souvent placé à l’arrière du bateau, qui permet d’accéder à l’intérieur des boudins du packraft. L’intérêt est énorme : après avoir placé ses affaires dans le bateau, on ferme le zip, on gonfle l’embarcation et voilà : toutes ces affaires restent parfaitement au sec, sans venir gêner le pagayeur. Ainsi, nul besoin de fixer des éléments sur le bateau, ni d’en glisser entre les jambes : les risques de pertes sont drastiquement réduits. Autres avantages : le centre de gravité est plus bas, ce qui procure une meilleure stabilité par rapport à un sac fixé sur le pont, et le bateau est bien plus rapide à dégonfler aussi !
En revanche, le Tizip demande un entretien régulier, bien que l’opération soit facile (voir cet article sur l'entretien). C’est un peu un talon d’Achille du bateau, mais avec un minimum d’attention on ne doit pas rencontrer de souci. En cas de portage, le bateau peut aussi devenir plus difficile à déplacer s’il est rempli d’affaires lourdes. Pour limiter ce désagrément, bien veiller à placer intelligemment les éléments à l’intérieur du bateau : répartir la charge et s’assurer qu’ils ne bougent pas. À cet effet, Alpacka propose par exemple un système Cargo Fly qui permet de fixer une paire de sacs étanches longilignes dans les boudins.
Cale-cuisses. Ce sont des sangles réglables qui permettent de caler ses genoux contre les boudins, jambes fléchies. On peut ainsi « faire corps » avec l’embarcation et gérer sa gîte, indispensable en eau vive. En conditions calmes, les cale-cuisses sont en revanche absolument inutiles.
Sac de pont (appelé deck pack). C’est un sac étanche (de 12 à 24 L environ) conçu pour épouser l’avant du bateau et qui fournit un accès aisé à quelques affaires lors de la navigation. Pratique pour stocker un appareil photo, un vêtement, etc.

Les détails

Pour affiner son choix de packraft, d’autres détails peuvent être considérés en fonction de votre pratique.
Boucles d’amarrage : de nombre et position variables, elles permettent d’accrocher un sac, un vélo, de faire passer une ligne de vie : très utiles donc ! Il est possible d’en ajouter selon les besoins (soi-même, ou sur demande au fabricant).
Dossier : certains modèles minimalistes en sont totalement dépourvus (ou parfois une simple sangle !). Sinon, on en distingue deux types : gonflables et semi-rigides (mousse dense). Ces derniers sont un peu moins compacts au pliage, mais fournissent une rigidité nécessaire pour la pratique en eau vive technique.
Cale-pied : dernier élément réglable qui permet d’ajuster exactement la position de ses pieds dans le bateau. Indispensable en eau vive, il n’en reste pas moins utile pour tout type de navigation. En son absence, on peut s’appuyer sur les boudins du bateau, mais à la longue la position des pieds (V inversé) peut devenir inconfortable… Le mouvement de pagayage s’effectue avec l’ensemble du corps, y compris en poussant sur les pieds !
De manière générale, si l’on souhaite pagayer de longues heures, l’ergonomie n’est pas à prendre à la légère. Il est toujours conseillé de régler correctement le dossier, les cale-pieds et les cale-cuisses.

Tizip pour accéder aux boudins. Photo : Anthony Komarnicki
Tizip pour accéder aux boudins. Photo : Anthony Komarnicki
Chargement des boudins. Photo : Anthony Komarnicki
Chargement des boudins. Photo : Anthony Komarnicki

Choisir sa pagaie

De 35 € à 400 €, on en trouve pour toutes les bourses ! Pour une pratique en itinérance, un modèle démontable en 4 parties s’impose. De manière générale, on portera notre attention sur :

  • La qualité du raccord : il ne doit pas présenter de jeu (à ce titre, la pagaie d’entrée de gamme chez Decathlon est un désastre).
  • La qualité de la pale : les fines pales en polymère ne sont pas réparables et à épaisseur égale, le polymère est plus lourd qu’une fibre de verre. Le mieux est d’opter pour des pales en fibre de verre ou de carbone, avec ou sans kevlar.
  • Le manche : en aluminium, il sera plus lourd et accentuera la sensation de froid. Mieux vaut opter pour de la fibre de verre ou de carbone.

En eau vive, on choisit une pagaie plus courte (environ 10-15 cm de moins), avec un profil de pale différent. En randonnée, on veillera à installer des pare-gouttes, très utiles voire indispensables ! Il existe des pagaies de longueur ajustable, qui peuvent être un bon compromis pour leur polyvalence.

Photo : Anthony Komarnicki
Photo : Anthony Komarnicki
Sur le grille. Matthieu s’engage dans le rapide de la Grille, sur le Guil (05), lors du packraft meetup. Notez qu’il arbore discrètement les couleurs de son pays ! Photo : Anthony Komarnicki
Sur le grille. Matthieu s’engage dans le rapide de la Grille, sur le Guil (05), lors du packraft meetup. Notez qu’il arbore discrètement les couleurs de son pays ! Photo : Anthony Komarnicki