Vacances multisports avec quatre enfants
Partir à vélo, en canoë, à ski ou pied, tous les moyens sont bons, même avec quatre enfants !
Texte : Bénédicte Parmentier Photos : Famille Parmentier
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Les débutsNos premières aventures sur plusieurs jours en bivouac remontent à l’Australie, aux cinq ans d’Isidore, le dernier de nos quatre petits aventuriers. L’été d’avant, on était allé de refuge en refuge en Autriche, avec quatre jours de nourriture dans les sacs des adultes… pour nous six ! Les enfants portaient chacun leur compagnon en fourrure pour les plus jeunes (quatre, six et sept ans), le premier Harry Potter pour l’ainée (alors tout juste âgée de huit ans), un sac à viande, leur pyjama et une polaire : pas de pantalon…et quand il s’est mis à neiger à 2000 mètres en plein mois d’Août, ils se sont transformés en petites tortues courageuses avec leur sursac qui leur couvraient le dos ! Mais on était doublement accueillis quand on arrivait enfin au sec !
L’année suivante, nous avons sillonné à pied les îles Whitsunday (au milieu de la côte du Queensland en Australie) et vécu là quelques nuits magiques, au bout du monde, sur le sable blanc parmi les iguanes (vivants) et les coraux (morts) !
Deux ans plus tard, nous avons fait l’ascension du mont Ténibre (un de nos hauts sommets des Alpes Maritimes !) à 3031 mètres d’altitude en quatre jours en dormant en refuges.
Vers une plus grande autonomie…On s’est vite rendu compte que malgré nos pieds aguerris et la meilleure volonté du monde, on ne pouvait pas porter les tentes, le matériel de cuisine, les vivres et l’eau pour plusieurs jours sur nos deux seuls dos aussi grands soient-ils…comme l’aventure plait aux enfants autant qu’à nous, on s’est donc équipé en 2006 de trois canoës gonflables (on a descendu plus de six rivières et quelques côtes en Corses sans jamais crever) : les canoës supportent beaucoup plus de poids que nous, ça nous épargnent de la fatigue et en plus, c’est vite plié pour les monter dans le train! Descente de rivière en équipages Bien sûr il y a les portages lorsque certaines zones sont infranchissables, bien sûr il y a quelques moustiques, bien sûr il arrive que le sac de nourriture prenne l’eau et que l’on découvre la macédoine de légumes lorsqu’on attend la compote parce que l’étiquette est tombée. Mais quel plaisir de s’arrêter dans un endroit oublié de tous pour dormir, d’y faire du feu et de n’avoir pour voisins que les étoiles et le doux bruit d’une cascade au loin ! Et maintenant ça roule !Il y a deux ans on pouvait (enfin) reprendre nos vélos, en famille cette fois. Il nous tardait de pouvoir vivre avec les enfants cette expérience fabuleuse du voyage nez au vent ! Nous avions traversé à deux l’Islande et la France d’Est en Ouest à deux reprises avec des amis et nous en gardions de fabuleux souvenirs.
Nous voilà donc repartis à six cette fois. La première expérience fut tentée au Québec : on avait emporté avec nous nos sacoches et sacs étanches (ceux du canoë), nos tentes, notre popote rustique qui prend peu de place (24 cm de diamètre sur 15 cm de haut) et nos assiettes en plastique casées à l’intérieur et puis trois fois rien par personne, ce qui finit toujours par faire pas mal quand on multiplie par six ! Nous avons passé sept jours à vélo sur une voie verte en bivouaquant sauvage ou sur des aires de camping naturelles sans eau mais avec toujours avec un barbecue, ce dont les québécois ont le secret ! Quand on quitte les bords des lacs bien plats, on se frotte aux longues routes pentues mais la promesse d’une glace au village prochain fait avancer les petites jambes !
Notre seconde expérience était en Serbie l’an dernier et suivait la même idée : partir découvrir au gré de nos pédales les paysages, le Danube et les Serbes…Hormis un couple d’Allemands, nous n’avons croisé aucun autre cyclotouriste. On passe souvent pour des originaux, mais on est toujours très bien accueillis partout où l’on s’arrête. Même en hiver !Eric (le papa) est adepte des courses de ski alpinisme depuis ses années d’études d’ingénieur et participe chaque année à des raids. Il nous a amenés au ski de rando en douceur ! D’abord la maman puis les enfants dès qu’ils ont pu mettre des raquettes aux pieds pour monter (on leur portait chaussures et skis jusqu’au sommet). Lors de notre première sortie tous les six, Pimprenelle avait neuf ans, Bergamote huit, Andéol six et Isidore cinq). Au début, nous choisissions des courses courtes mais gratifiantes, on s’arrangeait pour partir lorsqu’il faisait beau et que le risque d’avalanche était faible. On a d’abord équipé les skis de piste des enfants avec des fixations Diamir qui sont modulables pour passer de l’un à l’autre, ils gardaient leurs chaussures de ski alpin (ils n’avaient même pas d’ampoules), et quand leurs skis sont devenus trop petits, on les a changés pour des skis de randonnée. Isidore, du haut de son mètre quarante, a des skis de 1m55 !
Et le matériel dans tout ça, ça finit par coûter cher ?Non ça ne coûte pas cher, à condition de ne pas toujours avoir le matériel dernier cri...on a longtemps fait du vélo au long cours en short basique avec des selles de ville et des sacoches en carton bouilli recouvertes de plastique orange (mais elles sont allées faire le tour de l’Islande et en sont revenues !). On s’est quand même équipé de belles sacoches étanches car c’est vrai qu’on peut à peu près tout faire supporter à des enfants, si on les nourrit bien (les pauses « kit-kat » sont indispensables pour le moral et l’énergie !) et qu’on les met au sec le soir !
Bénédicte Parmentier |