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Une traversée intégrale des Alpes à VTT

par Jean-Charles Ast
18 Jun
144 lecteurs

Alpinarica

Une itinérance XXL dans le pur style VTT BUL. Gambas a traversé les Alpes, dinariques comprises, en une longue itinérance de plusieurs mois avec juste un petit sac à dos. Une grande aventure au plus près de la nature et des éléments qui force le respect, et qu’il retranscrit dans des mots aussi beaux que les images qu’il a su capturer. Enivrez-vous…

Selfie. En général, les bovins n’ont pas été vaches avec moi.
Selfie. En général, les bovins n’ont pas été vaches avec moi.

Un voyage, aussi extraordinaire soit-il, s’apparente à un feu de forêt : tous deux naissent d’une insignifiante étincelle. Sur un coup de tête, j’avais décidé de relier Monaco à Pristina (Kosovo) en vagabondant sur les plissements de la géologie alpine. Je suivis alors la Via Alpina et la Via Dinarica, deux minces fils d’Ariane tendus sur des crêtes escarpées, jetés sur des chaos de roches, déroulés sur des lacets à flanc de montagnes ou emmêlés dans des forêts de mélèzes séculaires. Je cheminais seul, accompagné tout de même de ma bicyclette. Nous avions développé une relation symbiotique : je la montais jusqu’aux cols, elle me redescendait dans les vallées. Les efforts de l’ascension m’étaient restitués en plaisir de pilotage avec un taux de change que je trouvais abusif, l’inversion de pente transformait les heures en minutes. Mon voyage avait été organisé de telle sorte qu’il ne le fut pas, j’y avais préféré la préparation à la planification. Pas d’hébergements repérés, pas de guide feuilleté, je ne voulais pas divulgâcher la découverte, au prix je l’avoue d’une certaine anxiété. Je m’étais tout de même présenté au départ le physique aiguisé et le mental forgé. Avant de me lancer dans la bataille, j’avais fait vœu de maltraitance : chauffage domestique débranché, sac à dos lesté de lentilles, bivouacs pluvieux hivernaux, sorties nocturnes courbaturé. Privations de sommeil et de nourriture avaient aussi été expérimentées, je m’étais efforcé à connaître mes limites avant de les repousser. C’était à ce prix que l’on s’érigeait contre l’imprévu. Je voulais traverser les Alpes comme on découvre un livre, j’avais appris à lire puis parcouru plusieurs fois la quatrième de couverture. Le reste devait me sauter à la gorge !

... et la suite ?