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Traverser l'arc alpin à ski

par Guillaume Maret et Simon Wuilmart
19 sept.
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Le monde d'en haut

L’élégance de la trace et de l’aventure, voilà ce qui a attiré Guillaume et Simon dans la traversée hivernale des Alpes à ski. En trois mois, de Salzbourg à Menton, ils ont vécu toutes les saisons et connu toutes les conditions nivologiques et météorologiques possibles, pour le meilleur et pour le pire…

Compagnons de cordée. On ne se sera pas quittés durant 90 jours ! Photo : Antoine Maret
Compagnons de cordée. On ne se sera pas quittés durant 90 jours ! Photo : Antoine Maret
Carte : Philippe Gady. Les 5 itinéraires correspondent aux récits publiés dans Carnets d'Aventures 77.
Carte : Philippe Gady. Les 5 itinéraires correspondent aux récits publiés dans Carnets d'Aventures 77.

L’élégance de parcourir un terrain vierge au blanc immaculé avec pour seul repère la trace fraîche du chamois qui nous mène au col. La puissance du vent et la dureté du froid de l’hiver. Le sentiment de progresser en exploration dans un environnement où l’homme ne semble pas avoir sa place. Ce n’est pas être fou que de vouloir traverser les Alpes à ski de randonnée, c’est plutôt laisser ses rêves de côté qui serait une folie.
Rien ne nous prédestinait, Simon l’architecte originaire du plat pays et moi l’ingénieur né en Provence, à accomplir ce périple si élégant dans les pas de nos illustres prédécesseurs. C’est l’audacieux Léon Zwingelstein qui aurait entrepris le premier cette sérieuse aventure en 1936, un exploit pour l’époque. Il y eut aussi le légendaire alpiniste Walter Bonatti qui skia tout l’arc alpin italien en 1956. Et plus récemment, le guide Jean-René Minelli avec ses clients qui en tira d’ailleurs un magnifique topo (Glénat, 2007) qui nous a servi de référence.
Étions-nous vraiment légitimes à nous lancer nous aussi dans ce voyage réservé à une élite montagnarde ? Avions-nous emmagasiné suffisamment d’expérience pour nous jeter, désinvoltes, dans la si hostile montagne hivernale ? Étions-nous prêts mentalement et physiquement à parcourir ces terrains déchirés par le vent et la glace à travers des conditions météorologiques inimaginables ? C’est en tout cas poussés par notre amitié, notre passion profonde pour le ski et l’alpinisme, une pointe de folie, mais surtout l’envie dévorante d’aventure, que nous avons donc laissé de côté, le temps d’un hiver, le rythme effréné de nos vies personnelles et professionnelles pour nous fondre dans l’Alpe, ce terrain de jeu infini. Nous nous donnions trois mois pour rallier la mer Méditerranée à Menton depuis Salzbourg en Autriche.

... et la suite ?