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Randonner à la voile en Arctique

par Éric André
19 sept.
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Embarcation trois-en-un originale, Babouch-ty est à la fois catamaran, char à glace et traineau tout terrain conçu pour explorer l’Arctique. Retour sur une singulière expédition à visée scientifique de trois mois sur les eaux et les glaces polaires !

L'équipage (de g. à d.) : Sébastien Roubinet, Jimmy Héry, Éric André
L'équipage (de g. à d.) : Sébastien Roubinet, Jimmy Héry, Éric André

Voici l’histoire d’un gars et d’un bateau pas comme les autres ! Le gars, c’est Sébastien Roubinet, marin et geotrouvetout des mers, explorateur infatigable de l’Arctique, concepteur de voiliers hors normes. Le bateau, c’est Babouch-ty : un mini catamaran de 200 kg à peine pour 7 m de long et 2,5 de large. Il a été conçu pour progresser sur un terrain exigeant : fait de carbone (fibre de basalte et Innegra) et de kevlar, avec deux coques gonflables semi-souples équipées de semelles de skis, des coffres de rangement et une cabine rustique de 2 x 2 m et 70 cm de hauteur.

Trois en un !

En effet, se déplacer en voilier sur la banquise arctique ne ressemble pas tout à fait à une croisière en Méditerranée. Le combo catamaran, char à glace et traîneau tout-terrain nous assure une autonomie totale de trois mois pour un équipage de trois hommes. En juin 2022, nous nous sommes élancés dans des contrées quasi inconnues, pour un périple incroyable, plein de surprises inattendues, au-delà des terres, au nord des îles de l’archipel canadien. Babouch-ty a ainsi usé ses spatules de ski sur près de 3000 km, dont environ quatre cinquième de banquise. Robuste, simple et léger, il a fait ses preuves : sur l’eau libre, au milieu de blocs dérivants, à travers des crêtes de pression*, sur le pack* lisse ou mouvementé, et même sur des glaciers côtiers… Lorsque le vent est de la partie (pas souvent !), sa voilure facilite la progression ! Nous tractions le bateau sur les terrains compliqués (avec l’aide parfois du palan), et pouvions régler les voiles pour soulager l’effort, suivant la force du vent. Lorsque toutes les conditions étaient réunies, il arrivait que nous progressions en mode char à glace, et lorsqu’il y avait de l’eau libre, nous naviguions un peu !

... et la suite ?