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La dernière frontière

Anthony
par Anthony
21 mars 2023
mis à jour 01 avr. 2023
173 lecteurs
Lecture 2 min.

Février 2023. Dans le courrier, je découvre ce livre : une descente de la Tanana et du Yukon en canoë. Il est signé d’un certain Volodia Petropavlovsky. Tiens, j’en ai connu un il y a quinze ans… avec un nom pareil (je suis bien placé pour le dire) : coïncidence ?
Peu après, j’embarque dans mon kayak et son histoire à la fois (cf. Carnets d'Aventures 71, Kayak sur le Haut-Rhône). Peut-être parce que je n’ai pas été biberonné aux récits de trappeurs ni de la ruée vers l’or qui ont largement contribué à leur renommée, je ne me sens pas particulièrement envoûté par ces territoires pourtant sauvages et mythiques à bien des égards. Je préférais Tolkien à Jack London, le fantastique au réel.
Le récit de Volodia – bien authentique ! – a bousculé ma curiosité en me téléportant dans son épopée. Son projet était ambitieux : à 21 ans seulement, il entreprend cette descente sans expérience ni moyen de communication. Joyeuse inconscience ou détermination insouciante, le jeune navigateur a su laisser transparaître le jugement des gens qu’il rencontre au fil de l’eau. Au-delà des péripéties qui jalonnent son parcours – teaser : elles sont nombreuses ! –, j’ai été particulièrement touché par le regard qu’il porte sur la culture locale et la réalité de leur quotidien. Sans artifice. On se sent à l’antipode… des codes modernes où tout doit être absolument génial (coucou Instagram !). Sur ces terres au climat hostile qui ont vu tant de rêves déchus, Volodia ne verse pas dans une traversée héroïque d’un éden sauvage habité par quelques autochtones authentiques. Là-bas, entre autres, il connaît le doute, croise l’alcoolisme, traverse l’ennui et éprouve le manque de confiance. C’est poignant parce que c’est honnête. Et ça n’enlève rien à la beauté de son expérience, au contraire.
J’ai pu contacter Volodia après la lecture de son livre. C’était bien lui, le même. Une question me brûlait les lèvres : pourquoi écrire dix ans après les faits ? En fait, j’avais déjà peu ou prou la réponse : le tempo de l’écriture laisse la place à une maturation si bénéfique pour partager de telles aventures !

La dernière frontière

De Volodia Petropavlovsky

Éditions Le mot et le reste. 168 p. 14,8 x 21 cm. 17€.