Alpin, méditerranéen, sauvage et ensoleillé, le parc national du Mercantour et son jumeau italien, le Parco Naturale Alpi Marittime, présentent des paysages magnifiques dans un cadre très sauvage, des lacs d’altitude aux mille couleurs dominés par les hautes cimes frontalières.
Note : suite aux dégâts causés par la tempête Alex en octobre 2020, nous avons choisi de publier tout de même ce dossier. Les activités et le tourisme de nature se poursuivent dans le massif. Il conviendra toutefois d’être attentif aux préconisations et de se renseigner à l’avance quant aux zones fréquentables et aux accès (nous ne faisons d’ailleurs pas de rubrique sur les accès qui peuvent évoluer).
|
Texte : Nicolas Bouin, la rédac’ de Carnets d'Aventures
Photos : Carnets d'Aventures (sauf mention contraire)
|
Carte Philippe Gady. Le GR52 GTM est représenté en rouge-blanc (les autres couleurs sont les itinéraires de voyages racontés dans Carnets d'Aventures 63)
|
Le massif géologique
Géologiquement, le massif du Mercantour/Argentera s’étend de part et d’autre de la frontière franco-italienne. Son point culminant est le mont Argentera (3297 m), mais suite à une erreur des topographes désignant la cime du Mercantour (2772 m) comme étant alors le sommet le plus élevé, c’est ce nom qui a été retenu côté français.
Dans son acception la plus large, « Mercantour » ne désigne généralement que la partie française du massif géologique et cette appellation déborde fréquemment sur les massifs et vallées qui l’entourent.
Le parc national s’étend à peu près sur toute cette zone élargie : de l’Ubaye au nord à la vallée de la Roya et des préalpes de Nice au sud, il est bordé à l’est par la frontière italienne et à l’ouest par les vallées du Var et du Verdon.
|
|
Grande Traversée du Mercantour et GR52
À ce jour, sur les cartes IGN, le GR52 apparaît de Saint-Dalmas-Valdeblore à Menton et le GR-GTM n'est en revanche pas représenté. Côté Fédération Française de Randonnée, la GTM dans son ensemble est présentée comme étant aussi le GR52. Cela porte un peu à confustion, mais quoi qu’il en soit, il semble que l’itinéraire est entièrement balisé.
Lien vers le tracé de la GTM
Lien vers le tracé du GR 52
|
En plein coeur du parc national, en chemin vers le col de la Cayolle.
|
Tempête Alex
Suite aux dégâts causés par la tempête Alex, notamment dans les vallées de la Roya, la Vésubie et la Tinée, il est fortement conseillé de vous renseigner en amont auprès du parc national sur l’état des sentiers. Nombre de ponts et passerelles ont été détruits et des portions d’itinéraires vont devoir être modifiées.
C’est notamment le cas :
- pour le petit hameau de Castérino, au-dessus de Saint-Dalmas-de-Tende dans la Roya, dont la route d'accès a été détruite en de nombreux endroits. Ce départ permettait notamment l'accès à la journée à la vallée des Merveilles, au vallon de Fontanalbe, et au refuge de la Valmasque (et donc aux magnifiques lacs Vert, Noir et Basto).
- pour la route reliant Saint Martin Vésubie au sanctuaire de la Madone de Fenestre a également été détruite. Il est probable que les randonnées classiques du coin à pied ne soient pas réalisables à la journée l'été prochain : lac (et col) de Fenestre, aux lacs de Prals, au Pas du Mont Colomb, au balcon du Gélas pour les plus téméraires.
- pour la route reliant Saint Martin Vésubie au lac du Boréon. Les superbes randonnées suivantes ne seront probablement pas faisables à la journée l'été prochain : lac de Trécolpas (et Pas des Ladres), refuge de la Cougourde, col de Salèse et lac Négre, lacs de Frémamorte, Cime Guillié pour les plus téméraires, aux lacs Besson.
Voici quelques liens utiles pour vous informer sur le sujet :
Page dédiée du site du Parc national du Mercantour
Arrêté Municipal de St Martin en Vésubie, listant les sentiers interdits
|
Côté italien : chemin pavé en direction du lago del Claus, réalisé par les militaires pour faciliter le passage du Roi d'Italie. Construction humaine fascinante dans un tel environnement.
La cime de Pal, à proximité de la GTM.
|
Le parc national
Comme dans tout parc national, il y a des règles à respecter. En voici quelques-unes concernant le cœur du parc, signalé par des hexagones verts :
- Le bivouac est autorisé de 19h à 9h à plus d’1h de marche des accès routiers et des limites. Les feux sont interdits, et – évidemment ! – on ne laisse pas de déchets.
- La pratique du vélo est réglementée en dehors des pistes et routes ouvertes à la circulation publique (voir ci-dessous).
- Le survol des aéronefs non motorisés (parapente) à une hauteur inférieure à 1000 m du sol est réglementé, voire temporairement interdit en cas de nidification de certains rapaces comme l’Aigle royal ou le Gypaète barbu.
- La cueillette est interdite.
- Éviter de couper les lacets des sentiers.
- Les chiens sont interdits même tenus en laisse ou portés sur soi.
- Adopter un comportement adapté en présence de troupeaux et de chiens de protection (cf. expemag.com/go/patous).
- Le survol des drones est interdit, ainsi que les bruits de nature à troubler le calme et la tranquillité des lieux.
La vallée des Merveilles et de Fontanalba est sujette à quelques spécificités :
Interdiction de sortir des sentiers, d’utiliser des bâtons de marche ferrés, de bivouaquer en dehors des aires dédiées à proximité du refuge, et bien sûr de toucher ou marcher sur les peintures rupestres.
Lien vers l’ensemble des réglementations du parc
|
|
Vélo / VTT
À vélo, vous pouvez parcourir le pourtour du parc national, et accéder au cœur du parc en restant sur les routes ouvertes à tous les véhicules : au niveau des cols de la Cayolle, de la Bonette, d’Allos ou des Champs.
Le VTT est donc interdit dans le cœur du parc national (même en poussant ou portant son vélo), sauf sur les routes citées précédemment et sur les pistes suivantes : Déa-Arboin, Céva, Caïros, Salèse, Vacherie de Roubion, Mercière ou encore sur le sentier du col des Trentes Souches (GR52A), le chemin de l'Énergie et la piste de l’Eau. Attention, cela n’est généralement possible qu’une fois les pistes totalement déneigées, et certaines spécificités s‘appliquent dans certains cas (poussage/portage selon portion). Pour plus de précisions, nous vous invitons à vous référer à l’arrêté 2020-5 disponible sur le site du parc.
|
Sur le fil de la frontière, entre le val d’Orrenaye et le sauvage haut val Maira. Photo : Michael Charavin
|
Ski de randonnée
Massif aux charmants mélézins adapté à cette activité, on peut notamment citer la traversée Nice-Briançon, étape de la grande traversée des Alpes à skis décrite dans le topo de Philippe Ertlen aux éditions Olizane. Suite à la tempête Alex, les classiques au départ du Boréon et de Castérino ne sont plus réalisables à la journée.
Il faut plutôt se tourner vers la Gordolasque :
- Mont Clapier,
- Couloir du Gélas par le balcon du Gélas
- Mont Colomb
- tour de la Tête du lac Autier
- Grand Capelet en boucle
Ou vers la Tinée :
- Mont Aunos, Croix de Carlé, Tête Ronde, au départ de Saint Dalmas le Selvage
- Tête Mercière, Cime de Tavels, tour du Malinvern, Cime de la Lombarde, au départ d'Isola 2000
|
Parapente
A moins de 1000 mètres au-dessus du sol, dans le cadre d’un vol avec recherche de thermiques, le survol est autorisé dans le secteur du Mont Gibaud-Mont Saint-Sauveur, sans décollage ni atterrissage, à plus de 300 mètres du sol, du 1er août au 15 octobre. En ce qui concerne les vols avec décollage puis atterrissage sans recherche de thermique, ils sont soumis à une autorisation personnelle, seulement entre le 1er août au 15 octobre et seulement sur les sites du Claï, du Mont Mangiabo et du Blainon. Pour les deux premiers, respecter un décollage puis survol à plus de 300 mètres au-dessus du sol, l’atterrissage devant s'effectuer en dehors du parc. Du site du Blainon le survol se fait sans minimum d’altitude.
Ces possibilités peuvent être suspendues en cas de nidification de certains rapaces comme l’Aigle royal ou le Gypaète barbu.
Pour plus de précisions, référez-vous à l’arrêté 2016-02 réglementant ces activités et à la fiche explicative l'accompagnant !
|
|
Quelques idées de randonnées
Au départ de la vallée de la Gordolasque, au-dessus de Belvédère, plus précisément au départ du Pont du Countet si la route est toujours praticable :
- Lac de la Fous et refuge de Nice
- Lac Niré, au-dessus du refuge de Nice
- Lac Long, toujours au-dessus du refuge de Nice
- Mont Clapier pour les plus téméraires, la montée au sommet se faisant hors sentier
- Pas du Mont Colomb
- Lac Autier
- Pas de l'Arpette, qui permet de redescendre sur le refuge des Merveilles
Autres idées selon les départs :
- de la vacherie des Millefonts (au-dessus de Saint-Dalmas-de-Valdeblore) : Lacs Millefonts et Mont Pépoïri
- de Roure (au bout de la route au-dessus du village) : Refuge de Longon
- de Beuil : Mont Mounier
- d'Isola 2000 : Lacs de Terre Rouge
- Isola et Isola 2000 : Lacs Lausfer
- Saint Etienne de Tinée : Lac du Rabuons. La randonnée étant longue, nous conseillons d'y aller en faisant le chemin de l'Energie sur 2 ou 3 jours
- du Pra, sur la route du col de la Bonette : Lacs de Vens et lacs Morgon (itinéraire non balisé)
- de Saint Dalmas le Selvage : Refuge et lacs de Gialorgues
- du col de la Cayolle : Lac d'Allos et Mont Pelat pour les plus téméraires
|
|