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Asinothérapie

par Manon dans Dossiers 18 juin 2021 1475 lecteurs Soyez le premier à commenter
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Nous ne rentrerons pas ici dans les détails techniques de l’asinothérapie ou médiation asine (voir l’association Médi’âne), mais essaierons simplement de comprendre ce que peut apporter l’âne au sein d’un groupe ou auprès d’un individu le temps d’une randonnée ou d’un voyage.

 

Photo : Julie Grosselet
Photo : Julie Grosselet

De bête de somme partageant le quotidien des petites gens à compagnon du bœuf dans la scène de la Nativité en passant par le bonnet d’âne, l’âne tient une place importante dans la culture populaire humaine. Tous les symboles, mythes et légendes qui entourent cet animal jouent certainement sur notre inconscient et influent notre façon de l’aborder en randonnée.

Lorsqu’on voyage avec un âne, on lui transfère non seulement une charge matérielle mais aussi mentale et psychologique, avec nos problèmes, nos soucis, ou nos joies.

Ce n’est pas un acte anodin que de confier ses affaires à un âne qui en sera responsable pendant tout le voyage.

Au sein d’un groupe (famille ou amis) l’âne peut être un véritable médiateur entre les différents membres, un lien de communication. Il apaise les tensions, facilite le dialogue. Dans la même logique, même s’il faut s’adapter au pas assez lent de l’âne, randonner avec lui ouvre les portes à toutes les rencontres.

Sans s’en rendre compte, on renvoie beaucoup à l’animal et il ressent très bien les émotions, le stress notamment. Randonner et partager le quotidien d’un âne induit indiscutablement un travail sur soi (il faut penser à lui avant de penser à soi) et une gestion de ses émotions. Mais c’est aussi valorisant. Les rapports avec lui sont simples et authentiques, on ne peut pas faire semblant. Sans oublier le côté tactile et réconfortant d’un compagnon qui écoute sans contredire et sans juger.
Alain et Pascaline (tziganerando) constatent une évolution des randonneurs : moins consommateurs, plus reconnaissants du travail de l’âne.
Ils travaillent avec des associations qui accueillent des handicapés et des personnes souffrant de troubles du comportement, enfants et adultes, et se rendent compte que l’âne adapte son comportement aux personnes. Par exemple si l’enfant glisse de son dos et que l’on ne s’en rend pas compte, l’ânesse s’arrête et  on peut le remettre d’aplomb avant qu’il ne tombe. Ou encore lorsqu’en général l’âne n’accueille qu’une seule personne sur son dos, avec deux handicapés, il reste très calme.
Travailler avec les ânes est une activité qui crée du lien : des jeunes reviennent longtemps après leur première visite pour continuer à aider pendant l’été. Certains clients reviennent régulièrement, et des ânes même reçoivent des cartes de vœux pour Noël.

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