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Petit Aperçu sur l'ile de Pâques

par Gaelle dans Dans le monde 08 juin 2006 mis à jour 30 oct. 2012 17356 lecteurs Soyez le premier à commenter
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La terre la plus proche est Pitcairn, à quelques 2000 km. Les côtes chiliennes sont à environ 3700 Km et Tahiti 4000 Km. Nous voici 109° latitude Ouest et 27° longitude Sud : l’île de Pâques. Petit bout de terre perdu dans le Pacifique, Rapa Nui (nom donné à leur île par les Pascuans) est l’île habitée la plus isolée de la planète. Et pourtant pas des moins touristiques : les avions sont souvent surbookés et les pensions de famille fleurissent rapidement. Il faut dire que l’île a son compte de mythes et de légendes qui nous fascine sans nous en dire davantage.
Mais revenons d’abord sur son environnement original. C’est une île volcanique de 117 Km2 ; ses trois volcans qui sont le Rana kano, le Rana Roratka et le Puakatike ne semblent néanmoins plus en activité. La météo est souvent mauvaise. Le vent est quasi-permanent et violent. Cela explique l’aridité de l’île mais aussi la faiblesse de la faune et de la flore. Les seuls animaux présents ont été importés par les Européens à partir de la fin du XVIIIème siècle. Il y a d’ailleurs de nombreux chevaux sauvages. Du point le plus haut de l’île, le sommet Cerro Teravaka qui culmine à 507 mètres, on aperçoit toute la circonférence de la Terre. L’île est tellement seule…C’est plutôt surprenant de tourner sur soi-même et de voir réellement le tour de la planète, comme si on était au centre d’un disque. La Terre a l’air toute petite vue d’ici : une île et l’océan, point. Je me dis que les Pascuans devaient savoir avant tout le monde que la Terre était ronde… L’île est aujourd’hui toujours chilienne et habitée par quelques 3500 âmes. Le tourisme, la pêche et une mince agriculture sont les principales ressources actuelles. Les habitants se déplacent principalement à cheval. La vie reste dure et les ravitaillements sont peu fréquents : en effet il est presque impossible d’accoster les rivages qui ne sont pratiquement que des falaises la plupart du temps battues par un océan déchaîné. Alors le seul moyen d’arriver sur l’île, que ce soit pour les hommes ou les denrées, reste l’avion. Pour l’anecdote, lors de mon séjour en 1998 -je n’arrive pas à trouver des renseignements récents sur l’éclairage de l’aéroport de l’île de Pâques- la piste internationale d’atterrissage était éclairée la nuit par les phares des quelques voitures de l’île... Pourtant, quand on débarque à Rapa Nui, l’effervescence qu’il peut y avoir sur ce morceau de terre détaché de tout étonne, voire détonne. Il y a foule sur le marché artisanal comme alimentaire de Hanga Roa, le chef-lieu. Le soir on peut assister aux spectacles organisés pour les touristes venus du monde entier voir l’île mystérieuse. Comme d’habitude ceux-là rateront sûrement le meilleur du voyage. Mais laissons-là une ébullition superficielle qui ne nous en dira pas plus sur les légendes de l’île. Le silence que l’on attend d’un coin du bout du monde se trouve un peu plus loin. Sortis de Hanga Roa, l’isolement reprend le dessus. L’île paraît sauvage et effrayante. Les moais sont de partout, debouts, couchés, entiers ou pas…leur rigidité fait presque peur. Le côté maison hantée de Rapa nui est bien présent. Le décor joue encore plus le rôle du mystique que les différentes théories sur le peuplement de l’île, la construction des moais ou encore la tragique fin de cette civilisation à part. S’y ajoutent la légende de l’homme oiseau, l’indéchiffrable rongo-rongo… Redevenons plus terre à terre : à cheval, à pied ou encore en VTT, l’île se savoure aux grés des ballades. On peut en faire le tour en une semaine ; rester moins laisserait de côté une athmosphère particulière. Seule Lan Chile dessert Rapa Nui et le vol n’est ni quotidien ni donné (cela permet peut-être de préserver encore les vestiges de cette civilisation…). Sur place, les différentes pensions de famille recrutent dès l’aéroport mais il est aussi tout à fait possible de planter sa tente au beau milieu de nulle part. Le « nombril du monde » attend donc le voyageur qui saura s’imprégner d’une grandeur passée, d’une histoire oubliée. La mémoire n’aura pas réussi à traverser les siècles mais c’est ce lot de mystères qui fait finalement l’insolite de l’île.

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