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Micro aventure en Bretagne

(réalisé)
Voyant que les destinations lointaines sont compliquées cet été, je pars de mon lieu de travail (Hennebont) vers le Barrage de St Malot en vélo dans l'idée de redescendre dans le Morbihan via les rivières de Bretagne.
vélo de randonnée / kayak gonflable
Quand : 20/08/20
Durée : 10 jours
Distance globale : 419km
Dénivelées : +335m / -335m
Alti min/max : -3m/278m
Carnet publié par Rambodolphe le 03 nov. 2020
483 lecteur(s) -

Le topo (mise à jour : 03 nov. 2020)


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Le compte-rendu (mise à jour : 03 nov. 2020)

J'ai réalisé ce trip en suivant deux idées : 

1: Monter en Bretagne Nord en vélo et descendre par ses rivières en canoé sans me délester de mon matériel.

2 : Etre en autonomie.


Avant de réaliser ce dossier complet je me suis fait des situations différentes par week-end.
Ainsi j'ai réalisé une multitude de trips différents ou identiques à celui-ci. Je voulais les ajouter à celui-ci mais je ne l'ai pas fait par manque de temps.


Donc je suis partie en début d'après-midi car j'avais encore des choses à régler pour mon mariage entre autre.
Je suis parti avec mon vélo, mon kayak et mes affaires pour vivre sous la pluie, sous le soleil, dormir en hamac avec tarp et ma nourriture.

Je me suis exclusivement nourri de pâtes aux sardines, de pâté, de charcuterie et de fruits secs pour les extras, plus un jus de fruit pour le matin. Enfin pour 6 matins...
Et enfin 2 boites de barres céréales. Pas plus, pas moins.

Je remonte donc vers St Malo, et je me rends vite compte que ca roule bien, c'est une route très simple et plate car il faut suivre le Blavet.

Les choses se compliquent quand je le quitte. C'est le début des montées et je me rends compte que mon vélo est extrêmement lourd avec ce canoé gonflable 2 places de Decathlon.

Ne voulant pas prendre de sacoche vélo, pour plus de facilité quand il faudra transporter ses affaires à chaque écluse plus tard, j'ai opté pour un sac à dos.
Ayant peur de mouiller mes affaires plus tard en canoé et si jamais il pleuvait fort, j'ai choisi un sac étanche de 80L dans lequel j'ai mis un bidon de 25L et trois autres sacs étanches. J'ai donc une base sac à dos lourde mais très efficace qui me sauvera plus tard.

Je dois donc porter mon sac à dos lourd sur le dos quand je pédale, il faut le reconnaitre. J'arrive à le caler et l'appuyer sur les affaires du porte-bagage pour me soulager les épaules.

La route est très jolie car je passe du Blavet au canal de Nantes à Brest à une voie verte interminable avant de prendre des petites routes de campagne.

Je remonte sans trop de mal au barrage Nord de la Rance, au niveau de Dinard.

Me voici sur ce barrage et voilà la partie canoé qui commence.
Je gonfles mon canoé, et cette fois-ci c'est mon vélo que je mets à l'avant après avoir démonté la roue avant.
Je dépose mes affaires sur mon embarcation et me voilà en route sur la Rance direction Dinan. La ballade est super belle, je croise des voiliers de prêt, je longe le bord, je vais au milieu de la Rance etc... 

Je commence à bien sentir le courant, et me dis "bizarre je devrai pas l'avoir contre moi, c'est trop tôt !"

Je ne sais plus avancer, je recule même.... Je me pose sur la plage, je discute avec une locale et là.... Elle m'explique que ça ne fonctionne pas comme en mer le courant ici, il est fait pour faire de l'électricité donc c'est un courant géré pour avoir un maximum de courant descendant à l'écluse, alors que moi je monte la rivière.

Ca va s'intensifier dit-elle. QUOI ?? Je suis arrivé sur cette plage avec un mal fou mais c'est pas fini ? Ca va être pire ?

Chaque passage étroit de la rivière est très compliqué toute la masse d'eau arrive sur toi, quand tu es au plus court si tu lâches tu recules de 10m sans le savoir, et quand tu es passé tu es aspiré par derrière. IL NE FAUT PAS LACHER...!

Je commence à imaginer ma routine, pas évidente mais ca ira. Mais c'était sans compté sur mon assise de canoé qui vient de crever... Je suis très mal installé, c'est la misère pour continuer.

C'est la que mon sac (avec ses trois sacs étanches et son bidon) me sera super utile car il devient alors mon assise, et il traine au fond du canoé plein d'eau à cause des coups de rames.

Je longe donc au mieux les rives, exploite le contre courant au maximum, mais ca devient difficile, je dois même tirer mon canoé en marchand le long de la rive, avec l'espoir que demain à 8h il sera dans le bon sens.

18h30, il faut maintenant trouver où dormir.
Je m'installe sur la plage, je dors dans des arbres en hamac et à marée haute je suis même au dessus de la mer, les vagues sont 1m sous mes fesses.

Il est 6h30, je suis debout et motivé à remonter la rivière. Merde il y a une vase de malade à marée basse !! 

Il est 7h30 je suis dans une vase qui m'arrive bientôt jusqu'à la taille. Des gens me regardent et il me reste du trajet à faire. Je ne dois pas louper la marée, et je ne dois pas me faire ensevelir dans la vase non plus d'ailleurs.

il est 8h10 mon canoé flotte, je rame, allez go go go !

Je termine avec un mal fou le passage du barrage sud. Ouf c'est passé, le courant c'est derrière moi maintenant. Je ne serai pas arrivé ici facilement !!

Commence alors les passages des écluses. Il faut transport les affaires... Je ne regrette toujours pas mon sac à dos.

J'avance, la routine, le vent toujours là mais de plus en plus fort par moment.

Quand je peux je passe les écluses sur les côtés (ça m'évite soit d'attendre que l'écluse se remplisse et s'ouvre, soit de remonter à terre et de traîner mes affaires). Il y a toujours un passage par la rivière, mais souvent très arboré, voire sauvage, et je dois couper les branchages à la machette pour me frayer un passage.

Je finis par arriver sur Rennes.

Je démonte le canoé, impossible de traverser la ville par les canaux, je remonte mon vélo et dégonfle mon canoé, c'est plus simple.

Me femme viens me rejoindre avec son vélo, nous continuons ensemble vers Redon.

Elle découvre avec stupeur la lourdeur de mon matos et l'encombrement total.

Le trajet et vraiment joli, pourtant je commence à le trouver monotone. Il n'y a que de l'eau et une piste, comme au début. 

Après notre bivouac commun et toujours en hamac nous repartons. Je la laisse peu avant Redon à une halte ferroviaire et je continue. Tu sais me dit-elle tu peux prendre le train avec moi, dans 30 minutes nous sommes à la voiture et retour maison ce soir. Il te reste encore 4 ou 5 jours avant de rentrer par tes moyens.
C'est non, je continue.

Sur la route vers Redon, je croise un mec en canoé justement, je suis encore à vélo, nous discutons, demain le RDV est pris sur l'eau.

Je me trouve un petit bivouac en canoé après Redon, d'ailleurs je n'ai pas le choix, il y a plus de piste cyclable, je suis impatient de faire plus connaissance demain avec ce Tristan.


Nous nous retrouvons sur l'eau et nous ne manquons pas de parler et là je me rend compte d'une chose qui me dérange : je n'avance pas par rapport à lui, il va bien plus vite que moi !!! Il faut dire qu'il a une vraie rame de kayak (deux pales reliées par un manche) alors que moi je n'ai que la moitié. Je voulais pas prendre les deux bouts pour le poids, et globalement je pensais que ca ira en mode canoé...

Le vent se lève bien, la lutte contre le vent commence. Il trace toujours mais il rame depuis moins longtemps aussi, il faut le dire quand même !

Bref le paysage étouffant se dégage pour laisser place aux pâtures, le vent et la pluie, histoire d'être sûr!

Nous avons un mal de dingue à avancer, même lui pour dire ;)

Nous établissons un bivouac. Lui il est en tente et moi toujours en hamac. Nous avons un bon sujet de discussion. Il à un réchaud gaz et moi un réchaud à bois.... nouveau sujet de discussion. Nous échangeons pas mal, il a beaucoup voyagé avant, c'est cool, l'entente se fait bien.

Nous repartons le lendemain, je commence à vraiment plus savoir ramer et je me déteste avec mon unique pagaie, j'estime le vent à environ 25 nœuds. Chaque coin et idéale pour se cacher et avancer en douce sur les seuls petits endroits où le vent n'arrive pas à te faire reculer.

Nous arrivons enfin, la Roche Bernard, il y a 30noeuds, des vagues, là c'est trop, plus possible !!


Nous n'avons pas eu le choix de finir le trajet, à pied pour lui, en vélo pour moi. Je reprends l'avantage sur la vitesse et nous arrivons sur le Barrage d'ARZAL.

Fin de chantier, nous avons tous les deux terminé notre trip !

C'était une aventure vraiment cool, j'ai beaucoup aimé.


Ce que je retiens : 

- Avoir une pagaie c'est nul... Le gain de temps et d'énergie que j'aurai pu gagné contre quelques centaines de grammes sur mon porte-bagage !
- Je n'avais pas bien pris en compte l'intensité du courant sur la Rance. Méfions-nous des barrages.
- Ma configuration sac étanche + bidon est vraiment bien. Certes c'était lourd mais je n'ai eu aucun soucis d'eau malgré les grosses pluies sur la fin du parcours et mon sac qui reste au fond du canoé dans 2 cm d'eau en permanence.

Si vous avez besoin de plus de détails n'hésitez pas à me joindre ;)












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