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Le Balcon Est du Vercors du Mont Aiguille à Grenoble... à un bus de chez soi

(réalisé)
Déjà testé en 2014 avec des amis, je récidive pour cette traversée au pied des majestueuses falaises du Vercors, en espérant cette fois finir jusqu'à Grenoble.
randonnée/trek
Quand : 28/10/21
Durée : 2 jours
Distance globale : 56.6km
Dénivelées : +2695m / -2440m
Alti min/max : 807m/1902m
Carnet publié par Vinc1 le 06 nov. 2021
Mobilité douce
C'est possible (ou réalisé) en train bus
Précisions : Bus pour St Michel les Portes ou train pour Clelles (TER Grenoble-Gap)
388 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Jour 1 : De St Michel les Portes à l'Abri de la Peyrouse (mise à jour : 07 nov. 2021)

Description :

Accès depuis St Michel Les Portes ou Clelles
Le parcours peut être réalisé en 1 à 5 jours suivant la longueur des étapes réalisées
St Michel les Portes - Baraque du Veymont - Abri de la Peyrouse - Baraque des Clots - (Cabane de Roybon) - Bivouac au Col de l'Arc ou au Pré du Four

Rejoindre le sentier du balcon Est en empruntant d'abord le sentier direction le Pas du Serpaton (ou Col de l'Aupet). Vers 1300m, récupérer le sentier du balcon Est, débalisé à cet embranchement.
Poursuivre vers le Nord le long des falaises :
on franchit d'abord une croupe à 1730m puis le chemin bascule en forêt pour rejoindre la Baraque du Veymont
Le sentier poursuit ensuite jusqu'à l'abri de la Peyrouse (après être passé au pied du Pas de la Ville et du Pas de Berrièves)
Continuer jusqu'à arriver au pied des 2 sœurs puis descendre sur la baraque des Clots.
Le sentier poursuit jusqu'au col Vert (sentier du Périmètre), où l'on trouve un sentier plus délicat mais tracé reliant le Col de l'Arc (sentier des 2 cols).
Descendre du col de l'Arc pour emprunter le sentier du Pas de l'âne, puis continuer vers le Nord pour récupérer vers 1300m la piste traversant le Bois de la Pissarde et le Bois des Chaumes.
Descendre après la Tourbière du Peuil au Col de Cossey, ou bien poursuivre jusqu'à St Nizier du Moucherotte (par le sentier de la Vie)
Terminer la descente en bus ou à pied.

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Le compte-rendu : Jour 1 : De St Michel les Portes à l'Abri de la Peyrouse (mise à jour : 07 nov. 2021)

En cette fin d'un beau mois d'octobre, je rêve d'aventures ressourçantes à 2 pas de chez moi pour aller profiter des couleurs d'automne éclatantes du moment.
J'ai plus ou moins 2 jours devant moi. Où pourrais-je bien aller ? Belledonne, Chartreuse, Vercors ? Depuis plus de 10 ans que je suis arrivé dans la cuvette grenobloise, je commence à avoir bien écumé les sentiers des massifs alentours...
C'est alors que me revient en mémoire ce petit challenge que nous nous étions lancé avec des amis : parcourir le sentier du balcon Est du Vercors pour en découvrir chaque falaise. A l'époque, avec les autres compères Mattia et Joe, nous avions démarré par un bivouac au pied du grand Veymont, un sublime lever de soleil en son sommet et une traversée qui nous avait emmené en moins de 24h au Saillans du Gua, aux portes de la métropole de Grenoble, nous y étions arrivés mais exténués ! Et il restait encore quelques falaises à parcourir...
https://www.camptocamp.org/outings/536124/fr/24h-de-traversee-st-michel-les-portes-saillants-du-gua-en-mobilite-douce-par-le-balcon-est-avec-lever-de-soleil-au-grand-veymont
Jour 1 : De St Michel les Portes à l'Abri de la Peyrouse
Je me dis donc que ça pourrait être sympa de venir à bout de cette traversée le long d'un massif qui m'impressionne toujours autant.
Mais cette fois, la recette sera un peu différente : je suis seul, je pars de bonne heure (mais toujours en bus) et j'ai donc un peu plus de temps ce qui me permet d'envisager de parcourir le chemin de St Michel les Portes jusqu'à Grenoble. Autre différence, nous avions arpenté les balcons au printemps quand il restait encore un peu de neige sur certains sommets et surtout dans certains ravins fort nombreux sur le parcours...
Pour cette nouvelle tentative, nous sommes au cœur de l'automne et pas (encore) de neige, voilà qui devrait faciliter ma progression...même si la nuit tombe aussi plus tôt.

Vers la fin de la traversée des balcons à l'époque
Vers la fin de la traversée des balcons à l'époque
Ca y est 8h du mat, après un petit coup pour descendre de ma colline à vélo, j'embarque dans le bus régional pour le village de St Michel les Portes au pied du Mont Aiguille. Plus exactement, je suis déposé en bord de route nationale, plus qu'à rallier le village et à moi les sentiers. Déjà, les falaises de la barrière Est du Vercors s'imposent en toile de fond au milieu des couleurs chatoyantes de l'automne.
Bientôt le Mont Aiguille se dévoile. J'emprunte le début du chemin que j'ai emprunté à de multiples reprises pour me rendre en son sommet. Je me souviens de ma première découverte de ce mont qui semble inaccessible. C'était peu après mon arrivée sur Grenoble et ma première découverte de l'alpinisme, la progression encordée et les rappels vertigineux. Aujourd'hui, la possibilité d'y grimper me parait moins extraordinaire mais la vue de son profil si particulier me fait toujours autant rêver.
Bon, pas le temps de traîner, je repasserais pour une nouvelle ascension, mon objectif est de rallier le pied des falaises de la barrière Est du Vercors et le Mont Aiguille en est quelque peu détaché depuis quelques temps !

Le village de St Michel les Portes et les falaises du Vercors
Le village de St Michel les Portes et les falaises du Vercors
L'automne est bien là !
L'automne est bien là !
Je monte donc progressivement en direction des falaises et son sentier en balcon. Avant d'y arriver il y a quand même un peu de dénivelé et surtout une belle distance. Mon itinéraire emprunte le sentier menant au Pas du Bauchasson et au Plateau du Vercors. Mais à 1300m, je trouve le démarrage du fameux sentier en balcon et il est donc temps pour moi de poursuivre en direction du Nord. La portion qui vient n'est plus balisée, bien qu'encore présente sur le terrain, il faut dire que le sentier a été endommagé par endroits et il faut donc être prudent si on veut l'emprunter et avoir le pied bien montagnard.

Le Mont Aiguille entre les mélèzes en feu
Le Mont Aiguille entre les mélèzes en feu
Je croise sur ma route de multiples ravins descendant des falaises vers la vallée, toujours à sec, mais on imagine la puissance de l'eau qu'il doit y avoir lors de la fonte de la neige ou pendant certains orages.
Justement, en parlant d'eau, je n'en croise pas beaucoup sur mon parcours car elle s'infiltre dans le plateau du Vercors calcaire... et la saison n'apporte pas beaucoup d'eau, particulièrement cette année où la pluie s'est faite rare en octobre. Sans doute ai-je été un peu optimiste avec ma gourde d'1L ! (je bois peu habituellement). Surtout qu'en automne quand il n'y a pas de neige, inutile de tenter quelconque stratégie avec la neige pour se recharger en eau...
Le sentier s'élève à nouveau en lacets pour rejoindre une croupe à 1735m d'altitude, mon sommet du jour ! S'en suit une petite descente en forêt pour trouver la baraque forestière du Veymont.
Des cabanes je vais en croiser quelques unes sur mon périple... mais il est un peu tôt pour moi encore, je n'ai pas encore pris mon casse-croute de midi.


Sur la croupe, point culminant de la journée
Sur la croupe, point culminant de la journée
Le sentier repart en balcon, traverse le rif Veymont proposant une eau bienvenue et le soleil m'invite enfin à faire ma pause repas de 14h.
Au prochain carrefour, je constate que je me situe seulement au niveau du Pas de la Ville... dans ma précédente tentative, nous y étions en début de matinée après avoir franchir le Grand Veymont au lever du soleil... Heureusement que j'ai prévu cette fois 2 jours au lieu d'1 ! Une chose est sûre, il est difficile d'estimer ma progression sur ce sentier qui passe de ravin en ravin.



Jour 1 : De St Michel les Portes à l'Abri de la Peyrouse
Peu après j'aperçois un peu plus la station de Gresse en Vercors et ses remontées mécaniques. Cette station de moyenne montagne n'est pas bien haute en altitude et est déjà touchée par le manque de neige : la poursuite du développement du ski alpin est en réflexion et fait débat au sein de la population. Ainsi la mairie a organisé en 2021 un référendum pour confirmer l'installation de nouveaux canons à neige... et c'est finalement le oui qui l'a emporté. En novembre, des chercheurs vont se réunir avec les acteurs du territoire et travailler sur les réponses à apporter aux enjeux de transition du territoire.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/video-gresse-en-vercors-polemique-autour-de-l-installation-de-nouveaux-canons-a-neige-2019910.html
La station de Gresse en Vercors
La station de Gresse en Vercors
Et certains ravins sont plus durs à franchir : un peu après le Pas de Berrièves, je reconnais un ravin où nous avions fait un mauvais choix : prendre le sentier indiqué sur la carte alors qu'il n'est plus balisé pour une bonne raison, le sentier est trop dégradé et passe dans un ravin infranchissable, demi-tour obligatoire ! Cette fois, je suis averti et je choisis donc le chemin qui oblige à descendre et remonter 50m mais qui passe mieux !
Finalement, je gagne du temps et alors que j'avais peur de devoir marcher de nuit, l'abri de la Peyrouse, mon objectif envisagé pour la journée, se rapproche bien. Soudain, j'entends bouger en contrebas : un cerf et quelques biches qui détalent.
Au niveau du Pas de Berrièves
Au niveau du Pas de Berrièves
Vue sur le sentier en lacet à remonter
Vue sur le sentier en lacet à remonter
Le cerf croisé (à droite sur la photo)
Le cerf croisé (à droite sur la photo)
Les couleurs des forêts en contrebas attirent une fois de plus mon oeil et mon objectif... il y règne une certaine uniformité et pourtant tant de couleurs contrastées
En jetant un regard derrière moi
En jetant un regard derrière moi
Il n'est donc même pas 17h que je suis déjà à cette fameuse cabane. Plusieurs souvenirs m'y raccrochent : le plus récent pendant une traversée du Vercors en période de confinement. J'avais trouvé dans ces cabanes des lieux discrets et éloignés de la civilisation et de la surveillance absurde de l'accès à la montagne quand on invitait plutôt à aller s'agglutiner dans des supermarchés.
Mais cette cabane, elle représente aussi une des premières petites cabanes sommaires et sans prétention que j'ai eu l'occasion de découvrir suite à mon arrivée sur Grenoble et qui m'a donné le goût pour ce type d'itinérance. Avec mon acolyte Vincent, nous avions dormi juste devant à la belle. La cabane était un objectif en soi et non un besoin vital pour y dormir abrité... sachant qu'elle est dépourvue de poêle donc on n'y va pas tellement pour le chauffage ;)
Personne d'autre à la cabane ce soir là. Soirée à contempler les falaises, les dernières lueurs.
Un repas vite avalé... et plus assez d'eau pour la tisane !
Et puis une bonne nuit... (enfin tout le monde ne dort pas, il y a ce petit mulot qui se balade à travers la cabane mais cette fois, j'ai bien mis hors d'atteinte mes victuailles)



La cabane du soir
La cabane du soir
Ma première découverte de l'abri de la Peyrouse avec un bivouac à la belle (photo d'archive Refuges.info de Vincent L)
Ma première découverte de l'abri de la Peyrouse avec un bivouac à la belle (photo d'archive Refuges.info de Vincent L)
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