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Traversée hivernale des Lofoten

par Clément Aubert
21 déc. 2023
mis à jour 06 févr.
279 lecteurs

Une traversée qui mêle les genres, à mi-chemin entre le raid à ski et la randonnée nordique. Une belle aventure de deux semaines, sous tous les temps et sur toutes les neiges, minutieusement préparée, et dans un cadre grandiose !

Récompense. Heureux, après quelques frayeurs dans l’ascension.
Récompense. Heureux, après quelques frayeurs dans l’ascension.

Les îles Lofoten sont une destination de rêve pour les amateurs de nature sauvage. L’été, la traversée de l’archipel est un classique de la randonnée itinérante, l’hiver, c’est un paradis du ski de rando. Alors pourquoi ne pas combiner les deux : une itinérance à ski ? L’idée faisait son chemin dans ma tête depuis plusieurs années, et même si je n’ai trouvé aucun témoignage de traversée hivernale, ni de partenaire disponible, je ne me suis pas découragé.

Préparation et sécurité

Partir seul en itinérance hivernale demande beaucoup de préparation et d’organisation. Heureusement, j’ai pu compter sur les conseils de différents skieurs et guides de montagne connaissant bien les îles et leurs spécificités. Bien que peu élevées (elles culminent à 1148 m), les montagnes des Lofoten sont abruptes et étendues (150 à 200 km). En répertoriant puis compilant tous les topos disponibles (peakbook, camp to camp, skitour, livres…), j’ai dessiné un chemin en comblant les trous (parties non décrites) à l’aide de cartes (topographie, pentes, 3D…), et localisé les cabanes et abris.
Côté physique, j’ai poursuivi mon rythme sportif habituel. Depuis plus de dix ans, je pratique aussi l’itinérance en solo, mais rarement en hiver. J’ai donc passé plusieurs nuits en bivouac hivernal avant de partir, pour acquérir quelques gestes et automatismes et me familiariser avec le matériel.
Côté sécurité, je me suis mis à jour dans mes formations en nivologie et en recherche de victimes d’avalanches, et j’ai consulté pendant plusieurs mois les BERA locaux (Bulletin d’estimation des Risques d’Avalanche) afin de me familiariser avec les conditions de l’archipel. Sur place, j’envoyais ma localisation toutes les trois heures à mes parents, et eux me retranscrivaient deux fois par jour les bulletins neige et avalanche. L’idée était de toute façon d’être très prudent et conservateur, et de prévoir systématiquement un ou plusieurs itinéraires alternatifs. En cas de conditions difficiles, j’avais toujours un plan B (moins pentu et peu exposé) et une solution de repli vers une route ou un village à moins de deux heures.

... et la suite ?