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Navigation méditative

Johanna
par Johanna
publié le
19 mars
47 lecteurs

Quelques jours de paddle-bivouac seuls au monde sur le grand lac portugais d’Alqueva, c’est le programme d’Olivier et Johanna pour clore l’année 2021 en beauté… et dans la frugalité puisqu’ils rééditent un menu déjà approuvé : 100 g d’amandes par jour !

Less is more.
Nos embarcations et tout le matériel pour 4 jours d’itinérance.
Less is more.
Nos embarcations et tout le matériel pour 4 jours d’itinérance.

Le grand lac sauvage d’Alqueva résulte du barrage mis en service en 2004 sur le cours du fleuve Guadiana dans l’Alentejo, une région rurale peu peuplée au sud du Portugal (sur la partie nord, la rive gauche est en Espagne). Avec ses 250 km2, ce lac est immense (9 fois plus grand que Serre-Ponçon). Les deux grands bras mis bout à bout font 110 km ; si l’on compte les nombreux méandres, il y a des centaines de kilomètres à parcourir ! Très paisible et sauvage dans son ensemble, il est une bonne destination hors saison pour de l’itinérance kayak ou paddle. Le bivouac y est facile.

Paddle

Fin décembre 2021. Après quelques jours accueillis comme des coqs en pâte chez nos amis Béa et Gilbert, l’un des très rares (le seul ?) épisodes pluvieux de l’hiver se termine et nous voilà en train de gonfler nos paddles sur les berges du lac d’Alqueva. Le soleil fait déjà quelques percées dans la brume qui évapore l’humidité des derniers jours. C’est confiants que nous embarquons pour un périple sous le soleil ibérique. Sur l’eau depuis à peine cinq minutes, nous essuyons notre première averse ! Mais le beau temps revient vite et la suite de la journée est idyllique : sans un souffle d’air, le lac reflète un ciel de traine magnifique et le vol gracieux d’oies sauvages. Trouver son chemin n’est pas trivial dans ce dédale d’îlots et c’est grâce au GPS que nous parvenons à rester dans le bras principal. À quelques jours du solstice d’hiver, le soir tombe vite et il faut déjà penser à trouver un bivouac, ce qui n’est vraiment pas difficile. C’est la vue d’un nid de cigogne à quelques encablures qui nous fait choisir notre île pour la nuit.
Chaque soir, le « dîner » est vite avalé, et c’est très tôt que nous nous glissons dans nos sacs de couchage pour une longue nuit qui, le matin, se prolonge d’autant plus que la moite couverture nuageuse n’incite guère à sortir de la tente. Le temps brumeux perdurera en effet les jours suivants, sans doute principalement dû à l’évaporation lacustre. Notre périple consiste en une remontée du bras principal du Guadiana (incluant même un bivouac insulaire côté espagnol) et des errances exploratoires des nombreux îlots et passes. Avec parfois des surprises entre la carte et la réalité : la profondeur du lac étant faible, de petites variations de niveau transforment vite une île en presqu’île.
À plusieurs reprises, nous devrons appuyer fermement sur les pagaies pour des bords face ou travers vent, nous faisant toucher les limites du stand up paddle. Ces traversées étant courtes, nous sommes contents d’avoir opté pour le paddle, mais ce lac est suffisamment vaste pour permettre une itinérance en kayak de plusieurs jours sans « tourner en rond ».

... et la suite ?