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Edito Carnets d'Aventures #53

par Johanna dans Éditos 03 sept. 2018 304 lecteurs Soyez le premier à commenter
Lecture 3 min.

Droit d’accès à la nature

En travaillant sur le dossier consacré aux Lofoten, et notamment la section qui concerne la réglementation sur le bivouac, nous avons consulté le « droit d’accès à la nature » en Norvège. On y lit :
« Vous pouvez planter votre tente ou dormir à la belle étoile pour la nuit n’importe où dans la campagne norvégienne, en forêt comme en montagne – sauf en zone cultivée et dans les aires de stationnement. Toutefois, vous devez respecter une distance d’au moins 150 mètres avec l'habitation la plus proche. Si vous souhaitez passer plus de deux nuits au même endroit, vous devez en demander la permission au propriétaire, sauf en montagne et dans les régions très isolées ».
Un type de réglementation – qui prévaut dans les pays scandinaves et l’Islande entre autres – équilibré et tourné vers les libertés individuelles et l’humain que l’on considère comme responsable, ça fait plaisir !

Que dit la loi en France ?*
Suivant les législations, le camping sauvage peut être interdit, autorisé, ou limité au bivouac (camping sauvage d'une nuit, du coucher au lever du soleil). En France, le camping sauvage n'est pas interdit de manière globale, mais dans certaines situations, principalement :
-    sur les routes et les voies publiques,
-    dans les sites naturels ou patrimoniaux classés ou en instance de classement,
-    aux abords des monuments historiques,
-    sur les rivages de la mer,
-    à moins de 200 m des points d'eau utilisés pour la consommation.
-    dans certaines zones déterminées par les autorités municipales ou préfectorales (et cela arrive régulièrement).
À noter qu’il existe des règles spécifiques pour les parcs régionaux et nationaux, en général le bivouac y est autorisé à plus d’une heure d’un accès routier ou des limites du parc, et à proximité des refuges.

Vu comme ça, la réglementation française n’a pas l’air pas trop restrictive, et effectivement, elle pourrait être pire. Mais ce « droit d’accès à la nature » semble parfois se fragiliser et il nous paraît important que nous tous, voyageurs nature, en soyons des actifs défenseurs, et même des acteurs de son évolution positive**.
Par exemple, l’interdiction de bivouaquer « sur les rivages de la mer » pose question. Malgré plusieurs recherches, ce que l’on doit comprendre ici n’est pas très clair. Par exemple a-t-on le droit ou non de bivouaquer sur l’estran ? Celui-ci comprend-il uniquement les zones parfois couvertes par la marée (très petites en Méditerranée) ou par la mer en général (c’est-à-dire toute la plage) ? Comme les cas de voyageurs nature s’étant déjà fait virer de leur bivouac sur une plage par la maréchaussée ou assimilée (nous compris), l’Extraterrestre souhaite juste soulever une question...
Je me rends sur une plage le matin à 9h, fais chauffer un café sur mon réchaud, puis je monte une de ces tentes de plage que l’on voit fleurir depuis quelques années. Je me couche dedans et démarre une sieste de 8h d’affilée. Pas de souci, je suis un citoyen qui n’a rien à se reprocher.
Maintenant, je me rends sur la même plage à 20h, fais chauffer une soupe sur mon réchaud, puis je monte une tente. Je me couche dedans et démarre une sieste de 8h d’affilée. Enfer et damnation, me voici un méchant citoyen passible d’une amende !
La différence ? Au-dessus de ma tente, des étoiles au lieu du soleil...


Notes :
* Voici les liens vers les sources :

** Évidemment, est-il besoin de le dire, on veillera à être respectueux de la nature, des lieux, des gens...

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