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Grande Traversée du Morvan a vtt en autonomie

(réalisé)
Nous voila de retour , réussite de notre Grande Traversée du Morvan (GTM) en autonomie en VTT.

5 jours, 310 km, 6700m de dénivelé positif.

Voici une petite vidéo de notre périple :
http://dai.ly/x5rd9zu

Nous avons réalisé la GTM en autonomie avec des remorques mono-roue faites maison sans soudure.

Nous avons mis cinq jours, environ 60 km par jour.

Conclusion :
Encore une belle aventure aboutie grace à nos rencontres avec les habitants du Morvan qui ont été d'une gentillesse exemplaire et d'une aide précieuse.
La grande traversée du Morvan à vtt est une véritable épreuve en autonomie, un défi physique avant tout pour la réaliser intégralement en si peu de temps.
La réussite de toute traversée en un temps restreint est intégralement liée à la météo et cette année encore nous avons été gatés.
Notre duo a bien fonctionné et l'entraide était obligatoire.
VTT / kite ski
Quand : 10/06/17
Durée : 5 jours
Distance globale : 301km
Carnet publié par rabouin21 le 20 juin 2017
1133 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Section 2 (mise à jour : 13 juin 2020)

Distance section : 62.2km

Description :

De Chalaux au lac de Chamboux.

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Le compte-rendu : Section 2 (mise à jour : 13 juin 2020)

J2 - dimanche 11 juin :



Dimanche, jour du seigneur, jour de travail chômé, ce n'est pourtant pas le jour de grasse matinée pour les bons chrétiens que nous sommes, l'angelus sonne un long moment et nous réveille à sept heures du matin.
Morgan passe à l'action dès le réveil, remplacement du dérailleur mais c'est maintenant la gaine qui est trop courte.



Après de longues tentatives de bricolage, on finit par remettre le premier dérailleur et régler les vitesses approximativement.
Il ne bénéficie plus que de quatre ou cinq vitesses au lieu de neuf.
Nous repartons à pas moins de 10h30, ce bricolage nous a fait perdre un temps précieux.



Nous attaquons dès le début des terrains difficiles et des rampes soutenues.
Des montées très raides avec beaucoup de pierres où parfois des racines nous invitent à poser pied à terre mais nous tentons d'arriver au-dessus en pédalant malgré tout.



Il faut alors repérer la ligne parfaite, celle qui demande à franchir le moins d'obstacles, de notre équilibre et notre vitesse dépend la réussite de nos tentatives.
Les chemins sont parfois sablonneux et rendent l'avancée difficile, comme si nous roulions sur une plage d'un metre de largeur sillonnant à travers bois.
Nous longeons une petite rivière, il faut batailler pour franchir une portion couverte de grosses pierres, nous réussissons.


Le chemin devient de moins en moins bon et se transforme vite en GR, très technique, nous sommes à la limite de la sanction, prêt à tomber dans le dévers qui mène droit dans la rivière.


Nous posons le pied à terre pour garder l'équilibre, pour pousser l'ensemble de notre monture et parfois nous descendons carrément du vtt pour s'arc boutir sur le guidon et franchir plusieurs grosses pierres qui nous barrent le chemin.
Une fois le vélo passé, parfois la remorque suit miraculeusement mais bien souvent il faut la porter pour franchir l'obstacle.
Nous craignions à tout moment de taper l'un de nos plateaux contre une pierre et de lui abimer les dents, ce qui le rendrait inutilisable.
Morgan m'aide et porte ma remorque pour passer d'énormes blocs de pierre qui nous ont mené bien plus haut que le niveau de la rivière.
De l'autre côté de l'obstacle c'est la douche froide, dix mètres très pentus dans lesquels nous devons porter les remorques tout en gérant la pente.


C'est dans cet enfer que nous sommes heureux d'être deux.
Cent mètres plus loin, nous passons par-dessus la rivière grace à un petit pont, bien sûr il faut porter les remorques pour accéder à la plateforme et en descendre.


Un nouveau portage nous attend dans la foulée, nous ne le savons pas mais ce sera le dernier.


Nous passons le lac de Saint-Agnan et nous arrêtons au village dans une brasserie ouverte pour manger un sandwich et boire un demi.


Nous sommes éreintés pourtant nous n'avons avancé que de 33 km en quatre heures.
Notre objectif journalier de 60 km que l'on s'est fixé à l'avance paraît irréalisable.
Nous repartons requinqué, par une route qui monte fortement.
La moindre pose est une sanction immédiate pour les cuisses qui sont douloureuses jusqu'au moment où les muscles se chauffent à nouveau.
Au moment de rentrer dans un bois, Morgan s'arrête, il a failli rouler sur un serpent.
L'animal peu farouche prend tout son temps pour libérer la voie, j'en profite pour prendre une photo.


Morgan est en tete, nous prenons chacun notre tour le rôle d'ouvreurs pour donner le rythme et gérer l'itinéraire grace à notre GPS etrex 30.
Trois cents mètres plus loin, il voit à nouveau un serpent qui disparait du chemin avant que nous l'atteignions.
Je passe en tete dans la foulée et deux solutions s'offrent à moi, soit psychoter sur chaque branche d'arbre, racine ressemblant à un serpent et freiner régulièrement, ce qui ne serait pas raisonable.
Soit foncer, rouler normalement en se disant qu'un serpent serait mal en point une fois passé sous mes roues et que ça lui passerait l'envie de me sauter dessus.
J'opte pour cette dernière option bien sûr.
Nous avons passé le plus gros du dénivelé, nous avançons mieux mais les efforts sont toujours au rendez-vous.


Très souvent le long des larges chemins longeant les bois nous rencontrons d'énormes flaques de boue qui nous barrent la route.
Il faut repérer sur quelle rive nous pouvons éventuellement passer, c'est souvent très étroit au risque de tomber dans la boue mais parfois la déviation est tracé a travers la forêt.


Lorsque l'ouvreur ne trouve pas de passage, il fonce dans la flaque en priant pour que ça passe, c'est comme ça que nous nous retrouvons tous les deux avec les remorques immergées et de l'eau jusqu'en haut des mollets.

Nous croisons à nouveau un serpent sur un chemin forestier qui mène à Saulieu, l'animal a la tete explosée, il est déjà mort.

Il ne nous reste que cinq kilomètres à faire pour arriver au lieu de notre bivouac, nous faisons donc quelques emplettes dans une épicerie et prenons de quoi faire un apéro conséquent, nous l'avons bien mérité.
Les derniers kilomètres se font sur les réserves, nous n'avançons plus très vite et l'envie de se reposer est bien présente.
Nous établissons le campement au bord du lac de Chamboux après 65 km et 1400m de dénivelé positif. 


Je ne peux plus bouger et reste allongés un long moment alors que Morgan se lave dans le lac, prépare le feu et sort sa ligne de braconnage avec laquelle il pêchera quatre poissons-chats qui le décourageront à espérer mieux.


Une fois de plus le fait de pouvoir se laver et se changer avec une tenue propre est essentiel à nos yeux, nous étions couvert de boue.

On se couche de bonne heure, une grosse étape nous attend le lendemain.

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