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De la Kungsleden en Laponie suèdoise aux îles Lofoten

(réalisé)
ETE 2015, Découverte sur une petite semaine en autonomie d'une partie de la Kungsleden, suivie de la traversée nord/sud des îles Lofoten sur une dizaine de jours.
Des paysages de cartes postales où tout est toujours joli et un cadre sauvage, loin de la canicule française...
randonnée/trek
Quand : 22/06/15
Durée : 20 jours
Distance globale : 99.2km
Dénivelées : +866m / -959m
Alti min/max : 471m/1116m
Carnet publié par LucFlo le 25 nov. 2018
modifié le 24 déc. 2018
1219 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Les Lofoten de Vestpollen à A (mise à jour : 23 déc. 2018)

Description :

Autocar de Abisko (Suède) à Vestpollen (Norvège)

Le compte-rendu : Les Lofoten de Vestpollen à A (mise à jour : 23 déc. 2018)

tracé vert du nord au sud
tracé vert du nord au sud
Mercredi 1 juillet 
Nous ne prévoyons pas de grande randonnée aujourd’hui, juste une balade suffira, c’est jour de repos. Nous prenons notre petit déjeuner à l’abri des sanitaires du camping. En fin de matinée, la lessive étant terminée, nous partons avec nos sacs justes chargés du pique nique de midi du côté du Matmorat, sommet culminant à 788m. Nous commençons sans ambition par deux kilomètres le long de la route avant d’attaquer un sentier qui grimpe et nous mène au fond d’un cratère occupé par un lac. Plus on monte, plus le paysage s’élargit, les chaînes montagneuses apparaissent, les névés aussi à partir de 400m.

Autre pays, autre paysage...
Autre pays, autre paysage...
 Nous grimpons finalement jusqu’au sommet par la voie la plus courte, c’est raide mais sans charge dans le dos, la montée est agréable. L’accès au sommet est splendide : la mer du nord d’un côté, des chaînes montagneuses enneigées, des fjords à nos pieds et des plaques de neige au sommet.
vue de Matmorat
vue de Matmorat
Nous mangeons à proximité du sommet avant de redescendre par l’autre versant le long de la crête, beaucoup moins pentu. Nous rejoignons le hameau de Delp et la route qui mène au camping. Nous en parcourons une bonne partie en stop. Nous avons marché 6 heures (bravo pour une journée de repos)
descente vers Delp
descente vers Delp
Jeudi 2 juillet 
Il pleut toute la journée. Nous faisons la grasse matinée, suivie de l’écriture de quelques cartes postales en attendant Eliott censé arriver aujourd’hui. Le seul bémol, nous n’avons pas de moyen de le joindre. 
Il arrive en milieu d’après-midi, trempé après avoir marché sous la pluie le long de la E10… arrosé par le passage des poids-lourds. Nous mangeons au restaurant du camping, poisson et baleine séchée au menu.

Vendredi 3 juillet
Le ciel est bas aujourd’hui. Nous partageons les plats lyophilisés qu’Eliott a apportés. Nous devons rejoindre le départ effectif de ce second trek, le pont de Klepstad, à quelques dizaines de kilomètres d’ici. Nous marchons en bordure de route le long des 9 km pour rejoindre la E10, puis nous suivons cet axe européen beaucoup plus encombré de véhicules. Une petite pause à midi avant de continuer un petit moment par la pampa, hors sentier… misd c'est trop compliqué et nous continuons le long de la route. Il se met à pleuvoir, la visibilité est faible et la circulation assez intense quand même. Nous sommes pris en charge par une autochtone qui nous dépose à Svolvaer à un arrêt d’autocar. De là nous sommes pris en stop par plusieurs conducteurs sans jamais attendre bien longtemps, jusqu'à ce que nous atteignions le second pont de Klepstad. Nous avons malgré tout marché une vingtaine de kilomètres aujourd’hui. Nous marchons encore un peu avant d’installer le bivouac le long d’un fjord venté. La pluie est plus fine, mais le temps s’éclaircit.

Samedi 4 juillet
Le quartier est bien venté. Ce matin petit déjeuner : café/céréales. Ca cale, mais pas assez à mon goût. Nous prenons la direction de Vilkfjord par la route 812. Deux heures à marcher le long d’une petite route en bord de mer.

Les Lofoten de Vestpollen à A
Nous trouvons le sentier, qui mène à un premier lac, puis à un second, entouré de tourbières, où nous prenons notre pause méridienne. Nous grimpons ensuite direct, hors sentier, face à la montagne dans les fougères jusqu’à la crête 300m plus haut. L’accès à l’arête étant douteux, avec le vent fort et nos sacs à dos, nous décidons de contourner le massif et nous redescendons par l’autre versant dans des conditions tout aussi scabreuses. 
toujours prendre dep la hauteur
toujours prendre dep la hauteur
Nous prenons un peu de temps pour faire un brin de toilette dans le lac que nous rejoignons en bas. Eliott soigne tant bien que mal ses ampoules toutes fraîches. Nous continuons ensuite vers le col qui ferme la vallée où nous progressons. Une fois atteint, nous trouvons un balisage en rubalise qui semble suivre la bonne direction. Il doit être 21h00 lorsque Florence nous découvre LE bivouac de rêve, au bord d’un lac à débordement, avec vue sur un archipel d’îles au sud et le soleil de minuit côté nord. Nous sommes à 325m d’altitude sur le Vadheia.

minuit...
minuit...
Dimanche 5 juillet
Grand soleil ce matin, une superbe journée en vue. Nous sommes debout à 9h30, Flo fait sa toilette dans le lac, nous prenons notre temps. Nous quittons ce bel endroit vers midi, en direction d’un sommet voisin à 5km d’ici, à 526m d'altitude. Celui-ci est entouré de vastes plateaux. Nous continuons en direction de Leknes, d’abord sur sentier, puis hors piste, le chemin disparaissant fréquemment puis définitivement. Nous descendons vers un lac, en raison de la topologie du terrain qui semble plus facile de ce côté ; mais qui semble seulement car la végétation nous freine et ce n’est peut-être pas le meilleur plan. 
Les Lofoten de Vestpollen à A
Arrivés au bord du lac, nous rejoignons un lac supérieur, en direction de Leknes. A la recherche d’un bivouac, nous découvrons un refuge en brique de tourbe très bien équipé à l’extrémité de ce lac. Nous y passons la soirée en compagnie d’un jeune couple autrichien. Le fourneau chauffe agréablement.
Les Lofoten de Vestpollen à A
Lundi 6 juillet 
Matinée ensoleillée malgré quelques nuages et du vent. Nous quittons la cabane et continuons en direction de Leknes. Nous traversons encore des tourbières et des forêts de bouleaux nains . L’arrivée sur Leknes est un peu longue. Nous allons faire quelques courses, puis manger sur une table à disposition : cochon grillé, yaourt… la fête quoi ! La suite du parcours nécessite de changer d’île et c’est un tunnel routier sous-marin qui y mène, ce qui nous oblige à nous y rendre en stop. Je n’ai pas le temps de sortir ma pancarte « NAPP » que nous sommes assis dans un véhicule qui nous y emmène. Il nous dépose à la sortie de Napp où continue le trek. A partir de maintenant, nous suivrons les points rouges peints sur les pierres, ce qui facilitera la progression quand même. C’est désormais un sentier assez technique et physique, qui monte et descend sans cesse, avec quelques portions d’escalade facile. Le terrain est agréable, l’ambiance change très souvent, nous traversons des bois de bouleaux nains, passons le long de lacs, de trous d’eau, puis le long d’environnements plus minéraux, avec toujours une vue splendide sur le fjord et la chaîne de montagne suivante derrière la mer. Quelques jolies maisons s’intègrent au paysage. Des rares plage sont occupées par des moutons ! 

les seuls à faire de la bronzette sont des moutons... et encore ils cherchent l'ombre
les seuls à faire de la bronzette sont des moutons... et encore ils cherchent l'ombre
Nous faisons une pause « moules perlières » au passage d’une passerelle en bois, ramassées, cuites et mangées sur place.

ventrée de moules fraiches
ventrée de moules fraiches
Nous continuons jusque vers 21:30, et nous nous installons sur un tout petit emplacement dans un environnement plus minéral. Nous sommes obligés de couper quelques buissons rampants pour faire de la place pour installer la tente. Au menu, gros plat de coquillettes. Ce soir inutile de nous bercer nous nous endormons facilement !
Les Lofoten de Vestpollen à A
Mardi 7 juillet
Nous chargeons les sacs et partons en fin de matinée. Le sentier qui monte régulièrement nous conduit sur le plateau, toujours assez minéral, avant d’entamer la descente.

Les Lofoten de Vestpollen à A
Le paysage s’ouvre alors sur une large baie autour de laquelle la route E10 passe. Nous nous éloignons de cette baie en direction de Nusfjord, village de pêcheurs inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. 
Les Lofoten de Vestpollen à A
Arrivés au village, le moment propice est arrivé et je profite des toilettes du petit office de tourisme pour me laver. C’est un lieu hautement touristique, village-musée dont l’entrée est normalement payante. Nous traversons le village dont les maisons sont toutes sur pilotis, en direction de Nestad, à la pointe sud de ce bout d’île par un sentier bien technique mais magnifique et varié. 
Nusfjord, village de pêcheurs inscrit au patrimoine de l'UNESCO
Nusfjord, village de pêcheurs inscrit au patrimoine de l'UNESCO
La fin de journée est moins agréable, les dix/quinze derniers kilomètres se parcourant sur une piste. Nous continuons jusqu’à l’entrée de Fredvang, village balayé par le vent où nous trouvons un abri équipé de tables de pique nique. Nous dormons sur place à proximité des plus beaux toilettes des Lofoten ! (message d’un touriste fréquentant les îles depuis 15 ans à ce sujet mis sous verre dans le toilette).

Mercredi 8 juillet 
Nous partons sous le soleil et la fraîcheur matinale nous oblige encore à nous habiller comme en hiver. Nous grimpons au sommet qui nous sépare de la magnifique plage de KVALVIKA, occupé par un gîte équipé d’un petit téléphérique. Nous descendons ensuite sur la plage. Les rouleaux semblent petits, mais vu la taille des quelques personnes qui se trouvent sur le sable, c’est un spot à surf. C’est aussi un spot à bivouac. Les quelques tentes installées dans le secteur sont posées sur du gazon. Nous mangeons des pâtes cuites à l’eau de mer. 
fabuleuse plage de KVALVIKA
fabuleuse plage de KVALVIKA
Après manger, nous remontons le col suivant qui nous mène au bord du fjord à l’autre bout de l’île, en passant par une forêt de bouleaux et en terminant par une piste le long du Selfjord. A l’extrémité de celui-ci, nous nous installons sur bel emplacement au bord du fjord. Nous allumons un beau feu et passons la soirée avec deux jeunes français, Lucie, jeune kiné et son copain Benoît, paysagiste, venus partager avec nous le bivouac. Nous allons nous coucher vers minuit, après dégustation de quelques moules ramassées dans le fjord, grillées dans les braises. Le soleil éclaire la montagne en face dont l’image se reflète dans l’eau du fjord…

Encore le soleil de minuit...et demi!
Encore le soleil de minuit...et demi!
Jeudi 9 juillet
L’humidité matinale nous rappelle que l’eau à proximité est salée. Nous sommes un peu importunés par des moustiques, mais le soleil est là. Le vent aussi. Nous partons vers le fond du fjord par un sentier technique, de rochers en rochers, de tourbières en tourbières etc… Un jeune lapin de garenne nous laisse le temps de l’observer avant de se sauver. 

Nous passons le col à 400m environ, ou subsiste un beau névé. La descente vers la plage d’Horseid se fait d’abord en longeant la courbe de niveau au bout de laquelle le sentier plonge dans le néant, le brouillard en provenance de la mer s’étant invité. Au cours de la descente se dresse en face de nous le Breidflogtind, qui culmine à 750m, dont presque 700 de falaise quasi-verticale. Malgré  l’impression que la plage est proche, la vallée est vaste et nous marchons encore un bon moment pour nous rapprocher de la mer. Des mottes de sable jonchent l’arrière de la plage, entourées d’un sable plat et lisse, c’est étonnant et somptueux. Ah, nous ne sommes pas seuls sur cette immense plage, un couple profite aussi de l’endroit. Nous nous arrêtons manger là où nous trouvons un recoin abrité. 
Les Lofoten de Vestpollen à A
Nous rejoignons ensuite Kjerkfjorden au bord du fjord où nous prendrons le bateau demain pour Reine. Nous posons le camp derrière le hameau à quelques centaines de mètres de l’embarcadère.


Les Lofoten de Vestpollen à A
Vendredi 10 Juillet 
Ce matin, c’est le réveil qui nous pousse hors du duvet. Le bateau part à 10:20. Nous sommes envahis par des nuées de moucherons aussi petits que nombreux et des moustiques à la sortie de la tente. C’est donc bien protégés que nous démontons et nous déplaçons au soleil pour déjeuner. 
Nous débarquons à Reine (prononcer Raïn-e), haut-lieu touristique des Lofoten. Il est vrai que nous sommes dans une carte postale. Nous rejoignons Moskenes (prononcer moskenès) à pied, et nous nous installons directement au camping, celui-ci étant à deux cents mètres du port où nous prendrons le ferry dans deux jours. Nous allons ensuite nous promener à Tind, et A, à l’extrémité sur des Lofoten. Au retour, nous ravitaillons dans une épicerie pour les deux jours à venir. Nous nous faisons une petite soirée crêpes-maison dans la cuisine du camping avant d’aller nous coucher.


Reine, paysage carte postale par excellence
Reine, paysage carte postale par excellence
Samedi 11 juillet 
Grand soleil ce matin avec des températures plus clémentes. Nous allons faire notre dernière randonnée, sans gros sacs pour une fois. Nous partons à l’assaut du mont Hermannsdalstinden qui culmine à 1015m, le plus haut sommet des îles Lofoten. Le sentier grimpe franchement, puis descend et remonte à nouveau ; à partir de 400m d’altitude nous trouvons des traces de neige, de temps en temps un refuge et des lacs tout autour en terrasses, tous plus beaux les uns que les autres, couleur bleu profond… 
A midi, nous mangeons un plat de pâtes agrémenté d’une sauce. Nous continuons ensuite vers le sommet. Des morceaux de glaces chutent bruyamment des montagnes et atterrissent dans l’eau. Après l’escalade de l’arête précédant les quelques centaines de mètres du sommet, nous décidons d’arrêter : d’une part le névé à traverser pour atteindre le point culminant est très exposé et d’autre part, nous manquons un peu de temps, sachant que demain, le ferry part à 6:00. Le paysage est malgré tout fantastique.
Nous faisons donc demi-tour, et quittons progressivement ce cadre haute-montagne. De retour au camping, le GPS indique un total de 26km et 1800m de dénivelé positif pour aujourd’hui. 

Dimanche 12 juillet
A 4:30, nous démontons les tentes, et prenons la direction du port. Le ferry met trois heures pour rejoindre BODO. Nous faisons quelques allers-retours dans le centre ville avant de laisser Eliott qui repart en Suède à la gare ferroviaire. Quant à nous , nous partons à pied, pour changer, à l’autre bout de la ville pour passer notre dernière nuit au camping.

Lundi 13 juillet 
Nous nous rendons à l’aéroport de BODO, toujours à pied ! Un premier vol nous emmène à Oslo, un second à Copenhague et le dernier atterrit à Roissy CDG. Nous terminons en TGV 

FIN

Commentaires
Mikado - 26 déc. 2018
14 messages
Bravo vous vous êtes concocté de sacrées super vacances. Rien que du fait-main, ... si l'on peut dire. Vous nous offrez de très belles images aussi. Ce fut un plaisir de vous lire !

Anthony - 03 janv. 2019
280 messages
Joli périple, et une belle différence d'ambiance entre Kungsleden et Lofoten.
Merci pour ce chouette carnet !