Kayak Allier Loire jusqu'à l'océan

J0. Je vous ai fait des cachoeteries... Si vous n'avez pas eu de nouvelles depuis mon retour de la traversée des Pyrénées, c'est parce que je me suis affairé à la préparation de ma prochaine itinérance : descente en kayak gonflable sur l'Allier et la Loire. Les 3 dernières semaines se sont apparentées à un véritable marathon. Chaque jour à peine rentré du travail, j'ai passé mes soirées à appréhender cette activité que je méconnais et à m'équiper à minima en conséquence. Le congé sans solde posé a été accepté par ma hiérarchie compréhensive de mes soucis de santé et de ce besoin d'évasion, mais panique... mon kayak ne sera pas livré à temps. La faute au covid qui a engendré une rupture de stock à l'échelle européenne, mais c'était compter sans le professionnalisme et la sympathie de Patrick Suranyi, gérant de Kayak-Online (Besançon) que je tiens à remercier chaleureusement pour le prêt d'un kayak Gumotex Framura. Pour la technique mes cousins Yannick et Nathalie qui pratiquent assidûment le kayak depuis de nombreuses années me donnent une séance d'initiation un samedi sur l'Yonne à Auxerre. Je ne les sens pas vraiment optimistes quant à mes chances de réussite, mais ils ont raison si j'ai vu "grand" pour mes premières itinérances vélo et montagnes, cette fois-ci j'ai peur de ne pas y arriver (épaule, technique, ...). D'ailleurs merci à Julien, un ami d'enfance, kinésithérapeute à Dijon qui a remis ma cheville d'aplomb suite à ma petite mésaventure de la dernière journée de la traversée des Pyrénées et est parvenu à traiter en deux semaines une douleur que je traînais à l'épaule due à une contracture. Et si je devais faire un arrêt anticipé, une voie de chemin de fer longe l'Allier et la Loire, je peux donc prendre le train à tout moment avec mon kayak gonflable qui tient dans un grand sac à dos. Pour le topo merci à Alex et Anne pour le récit qu'ils ont publié sur le site expemag, ainsi que la gentillesse de Anne pour avoir pris le temps de me prodiguer téléphoniquement un tas de conseils sur l'itinérance en kayak pour démarrer du bon pied ou plutôt du bon coup de pagaie. Des proches qui se rendent à la mer me déposent au sud de Clermont-Ferrand, à Mirefleurs (63). M'y voilà enfin, je suis sur la petite plage repérée quelques jours plus tôt sur Google Maps, seul avec mon équipement. Le grand départ tant attendu ! Je m'empresse de gonfler le kayak et d'y loger les sacs étanches. La tête me tourne, la fatigue se fait déjà clairement ressentir... la veille j'ai reçu en milieu hospitalier une perfusion pour mon traitement contre la maladie de Crohn. Je ferme les yeux. Je me sens apaisé et heureux de ces nombreux échanges engendrés depuis mon retour des Pyrénées. Peu importe si cette nouvelle itinérance doit durer 2 jours ou 3 semaines, le matériel et les connaissances restent acquis, je pourrai la retenter... finalement le plus important reste l'exemplarité des personnes citées qui ont su relever l'un des plus nobles défis de la vie tant il est difficile à notre époque : celui de l'empathie et d'aider comme ils l'ont fait sans rien attendre en retour.