1 membre et 30 invités en ligne

CUBA: Plongée, Tourisme et vélo.

(réalisé)
Playa Giron est sur la mer des caraïbes, sur les rives de la baie des cochons, site d'exception pour la pratique de plongée sous-marine, belle entrée en matière pour découvrir Cuba. Mais pour nous, le voyage  à vélo reste une passion. Nous ne pouvons résister à l'envie de pénétrer au cœur de ce pays authentique et séduisant. 
vélo de randonnée / plongée
Quand : 01/12/15
Durée : 7 jours
Distance globale : 287km
Dénivelées : +885m / -1031m
Alti min/max : 0m/173m
Carnet publié par jclarasso le 25 janv. 2016
modifié le 26 janv. 2016
2111 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Section 2 (mise à jour : 25 janv. 2016)

Distance section : 55km
Dénivelées section : +201m / -193m
Section Alti min/max : 0m/49m

Télécharger traces et points de cette section au format GPX , KML
Télécharger traces et points pour l'ensemble du carnet (toutes les sections) GPX , KML

Le compte-rendu : Section 2 (mise à jour : 25 janv. 2016)

Lundi 30 novembre'
La Palma Playa Pajorito - Santa Lucia. 58 km.
 
L'orage de la nuit a rendu le sol boueux. Ce  matin, la surface de l'eau ressemble à un lac, le niveau est un peu descendu, laissant  un peu de répit aux pilotis de bois rongés par le sel.  Patricia ballade avec Maria, arpente le ponton puis vont rendre visite à une voisine. Umberto tente en lançant son filet plombé de remonter en vain quelques poissons. L'eau  troublée par l'orage rend la tâche difficile. Umberto père discute avec ses voisins en scrutant la surface de l'eau. Maria a préparé un petit déjeuner, œufs durs, galettes sèches et  deux  petites tasses de café sucré.    
Il est temps de quitter nos hôtes d'une nuit. Nous proposons quelques pesos pour payer les frais de notre pension. Maria refuse des larmes aux yeux, «grande colason, esta Maria » mais on insiste car  elle en a besoin. Jj donne une chemise Rip Curl à Umberto. Nous partons le cœur gros. Un peu plus loin nous croisons sur la route principale parsemée de grandes flaques d'eau Milka, Juan et leur fille qui viennent à notre rencontre. S’en suivent de chaleureuses embrassades.
Nous envisageons de rejoindre Puerto Esperanza à mi-journée en passant par El Rosario. Maria et Umberto nous ont déconseillé de prendre cette route incertaine. La route est coupé par un 'rio' , le pont est cassé, il faut traverser à guet et  il y a des caïmans. De plus, il y a plein d'épines sur la piste, nos pneus ne sont pas assez solides. La route n'est pas balisée, vous risquez de vous perdre dans la jungle.
L'autre possibilité  est d'aller directement en direction de La Palma, de repasser par la 'Cueva de l' Indio'. Cette solution ne nous plait pas beaucoup.  Nous décidons d'affronter les incertitudes et le danger et de  mettre un peu de piment dans ce voyage.
Un peu plus loin au carrefour décisif, des habitants nous conseillent également de ne pas passer par  El Rosario, ils confirment que pour traverser le 'rio', il faudra s'immerger  jusqu'au cou qu'il peut y voir des caïmans. On a tout notre temps et on trouvera une solution.
Les premiers kilomètres de piste sont roulants, bordés de champs d'ananas et de  tabac. Parfois des «Unidad mixta de colectiva» proposent de maigre approvisionnement en alimentation ou produit de toilette, dentifrice, savon... puis le spectacle du séchage des récoltes sur de grande bâches blanches procure toujours les mêmes joies de dépaysement.
Puis la piste s'élève dans une végétation plus sauvage et plus verte. Les chars à bœufs sont les seuls véhicules que nous croisons. Au sommet de la colline, une case est plantée à la jonction de deux pistes, un cubain boit son café sur un fauteuil à bascule à l'ombre de la terrasse. Nous lui demandons la route de El Rosario, il nous indique d'un signe de la main  une piste scabreuse sur laquelle plus aucune trace de roue n'apparaît. Nous suivons son indication.   Une barrière de bois barre la piste. Devant un tunnel d’acacias nous mettons  pieds  à terre pour  limiter le risque de crevaison. Le chemin devient boueux et impraticable à vélo, nous voici dans une forêt impénétrable, le sol est jonché de feuilles et de bois morts, le soleil peine à y pénétrer. Le champ des « Tocororos » donnent une ambiance particulière . Un petit colibri accompagne notre lente progression.
Nous posons nos vélos au sol et JJ part en éclaireur. Nous sommes dans une impasse, un cours d'eau bloque notre progression.
Nous faisons demi-tour pour essayer de passer par un chemin laissé à main gauche. Celui-ci aboutit à un passage éboulé par les crues.
Nous rebroussons chemin jusqu' à une autre piste descendant vers la vallée, nouvelle reconnaissance qui  conduit à un pont formé par de longs profils métalliques. Nous n'osons pas aller au-delà. A force de tourner en rond, nous commençons à fatiguer.  Nous renonçons.
Le cubain est toujours dans son fauteuil à bascule sur la terrasse, il mange une assiette de riz blanc, à côté de lui un homme portant un chapeau de gringo fume une cigarette.
Nous expliquons tant bien que mal notre déconvenue. Il semble que le pont métallique conduit bien à El Rosario. Le gringo habite El Rosario, il nous propose de nous y accompagner, il précise que le 'rio' est infranchissable à pieds et encore moins  avec un vélo, mais qu'il connait un passage de contournement, plus long mais plus praticable.
Nous voilà tous les trois en selle.
Nous franchissons le pont, le chemin boueux se poursuit sous un couvert végétal dense dominé par la tête de palmiers royaux, puis s'extirpe par une belle piste de terre rouge
détrempée.
Nous voici à l'embranchement permettant d'éviter le guet. Les conducteurs d'un gros attelage  d'exploitant forestier  et d'un char à bœufs discutent.
Néné, notre cavalier accompagnateur leur explique notre situation. Le propriétaire de l’attelage bovin propose de nous faire franchir la rivière sur son char. Voici une bonne occasion de voyager local.
Je poursuis à vélo alors que Patricia a déjà pris place à bords du char.
La piste est très boueuse et JJ n'insiste pas longtemps à vélo. Les pieds crôtteux, il monte à son tour sur le plateau de bois à côté du cubain éméché, les yeux vitreux, il propose une rasade de rhum. Néné nous escorte sur son beau cheval blanc.
À l'approche du guet, le chemin est défoncé, il nous faut franchir la difficulté à pieds.  Nous réembarquons rapidement. Le rio n'est pas très large, à peine cinq ou six mètres. Les bœufs s'immergent jusqu'au cou, puis au cri du «pilote» d'un coup de rein puissant ils entraînent le char qui s’engloutît, l'eau envahi le plateau, Patricia à l'avant du char est au sec, JJ à l'arrière prend un bain de pieds. Néné est obligé de plier ses jambes pour ne pas mouiller ses éperons.
La piste monte sous la végétation, franchit des passages de boues où les bœufs glissent à chaque poussée, les gros pneus du char ripent dans les ornières secouant son chargement instables. Le soleil réapparaît en même temps que le goudron sur la route.
Nous voici enfin  à El Rosario après  6 h de voyage pour seulement 18 km parcourus.  Nous débarquons du chars et poursuivons à vélo jusqu'à Puerto Espéranza, petite bourge balnéaire .
L'endroit ne nous plait pas, malgré l'heure  avancée, il est 16h30, nous décidons de continuer jusqu'à Santa Lucia distant de 33 km.
Des vendeurs de chips s'activent au carrefour de San Cayetano, des élevés attendent le bus, les paysans rentrent des champs.
La route est large, cahoteuse, le soleil couchant éclaire la tête des cocotiers, sur le bord de la route, les travailleurs ont déposé des sacs de  toile blanche contenant les  récoltes du jour et attendent le camion de collecte coopérative.
La nuit tombe, nous refusons une première 'habitaçion' à 25 CUC la nuit à l'entrée de Santa Lucia, trop cher mais surtout le propriétaire n'est pas très accueillant et même un peu prétentieux.
Plus loin, un cubain  nous conduit  à une autre 'habitaçion', il fait nuit, l'accueil est pas très chaleureux et les oreillers puent la pise. A 7h30 Patricia dort déjà.
 
Commentaires