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Philosophie du voyage nature 25

Petit débat sur le financement participatif de nos aventures

Alexis - 15 oct. 2014
71 messages
Depuis quelques années, il est possible de faire financer son prochain voyage par des internautes, amis ou parfaits inconnus, via les sites de financement participatifs (Ulule, Kisskissbankbank, ...). De nombreux voyageurs y font appel, soit parce qu'ils estiment qu'ils vont relever un défi physique et humain difficile (dans nos forums, c'est le cas de rikou qui se prépare pour un tour de la Nouvelle-Calédonie en kayak), soit parce que leur voyage revêt une dimension éducative, humanitaire, etc (c'est le cas de Rivières Oubliées).
Certains leur répondent qu'il est quand même assez curieux de vouloir se faire financer ses vacances par des internautes inconnus.
Qu'en pensez-vous ?

rubis - 16 oct. 2014
717 messages
il n'y a rien de curieux c'est un échange , le donateur y trouve toujours son compte quelque part .

FrançoisB - 16 oct. 2014
75 messages
Autant je vois bien les termes de l'échange quand il s'agit de financer un artiste, ou une cause humanitaire ou sociale, ou une étude, une exploration, un voyage original qui donneront lieu à un livre ou un reportage, ou un défi intéressant, etc ..
Autant je ne le distingue pas bien dans cas du financement d'une aventure individuelle d'une personne avec qui on n'a pas de lien particulier, sur un projet qui ne parait pas essentiel à mon propre bonheur (au sens large, y compris altruisme).

Je ne demande qu'à voir ;)

rubis - 16 oct. 2014
717 messages
le donateur y trouve forcément son compte , sinon il n'y aurait pas de donateur .

MichMich - 17 oct. 2014
113 messages
Bonjour,

J'ai le plus grand respect de la liberté de choix de chacun, lorsqu'il s'agit d'adultes responsables bien entendu. Tout un chacun est libre de sa générosité, si l'on peut décider de donner il est assez improductif de dire vous devez donner:

- que ce soit à une secte (tiens prend mon fric et ma femme en prime monsieur le gentil Gourou),

- au vendeur de passage (mais merci encore pour m'avoir vendu ce truc bidule chouette dont je ne saurai que faire à ce prix modique de 8999,99 euros à crédit sur 30 ans),

- A un parti politique (tenez c'est pour boucher le trou ou le prochain, en général, je ne vise personne de particulier),

- Au téléton, Pasteurton et tout les truc en on...

- Au resto du coeur... petit frère des pauvres, croix rouge, institut machin, lutte contre le truc, le bidule, association contre les yeux rouge... le choix ne manque pas...

- Au voyageur qui sans moyens personnel rêve de faire le tour de ....la lune...

De même tout un chacun est libre d'exprimer ses doutes... si le projet est solide l'argumentaire devrait pouvoir clarifier cela. Si le rêveur ne le peut pas, c'est sans doute qu'il y avait plus d'arrières pensées inavouables derrière son projet que de réalité.

Une envie de voyage sans le financement personnel est un rêve qui ne devient projet que grâce aux généreux donateurs (ou gogos c'est selon le point de vue de chacun). Pour ma part, je donne là où c'est vital pour des gens plus malheureux que moi: santé, manger, dormir, enfants...
Donc la futilité des voyages ou rêves des autres (quelque soit leur finalité, type: je veux aller soigner des malades sous les tropiques, aidez moi à m'offrir le voyage)) ne font pas parti de mon secteur de générosité (en attendant de la pauvreté à soigner il y en a aussi ici, mais dès que tu as les moyen de te payer le voyage va là bas, si tu le veux vraiment tu t'en donneras les moyens). Pour les rêves, commencer par se forger une expérience à la hauteur de ses possibilités (financière et géographique) permet aussi de communiquer sur ses capacités avant de se lancer dans un grand n'importe quoi utopique aux frais des autres qui forcément seront plus rétifs. Pour recevoir dans ce genre de créneau, il faut non seulement convaincre mais aussi séduire. Quand au grand projet avec livre à la clef, il serait naturel alors de recevoir un retour sur investissement (bien vérifier les talents littéraires du rêveur ou alors sponsoriser une "Ex. d'homme d'état").

Et en final, chacun a la liberté de lire ou pas les posts qui les dérangent, toutefois pour éviter toute polémique, il serait peut-être judicieux de les placer dans une rubrique spécifique...

MichMich - 17 oct. 2014
113 messages
Re,
Au fait, je viens juste d'y penser... je vais peut-être réaliser le projet fou, fou, fou de me ballader sur les rivières inconnues de la France métropolitaine en commençant par la plus inconnue de toute: la Dordogne hors saison...
Madame refuse de me financer ce projet hors budjet. Il me manque tout ou presque alors, pour l'hôtel ****, la location du canotte, les restaurants et le guide autochtone si quelques uns d'entre vous veulent bien cracher au bassinet, je boirai un coup à leur santé, craché juré...

La Bestiole - 17 oct. 2014
51 messages
Ca ne me gêne pas car comme le dit à peu près rubis, si le donateur donne c'est qu'il en a envie.
Ce que je n'aime pas trop par contre (même si dans le fond je m'en fous), ce sont les membres des forums qui postent un message en disant : "ça y est j'ai donné", histoire que tout le monde sache qu'ils sont généreux.

MichMich - 17 oct. 2014
113 messages
rubis :
le donateur y trouve forcément son compte , sinon il n'y aurait pas de donateur .


C'est effectivement une bonne réflexion, que reçoit le donateur en échange?

rubis - 17 oct. 2014
717 messages
MichMich à raison de dénoncer les joueurs de flûte ou plutôt de pipo, mais il devrait s'intéresser au mécanisme du Don, largement traité en philosophie .

FrançoisB se demande si le Don aux inconnus est possible : bah oui c'est possible le donateur prend du plaisir à aider son prochain même inconnu, c'est ça le retour .

Pour moi il n'y a pas de Don désintéressé, il y a toujours un retour même avec un Don aux inconnus, c'est la faculté d'empathie de l'être humain qui veut ça ( probablement dû aux neurones miroirs) : je me mets à la place de l'autre , quand je fais un Don à un inconnu je me fais un Don à moi-même.


http://www.ethique-economique.fr/uploaded/don-salauyova-gelas-1.pdf

rubis - 17 oct. 2014
717 messages
MichMich :
rubis :
le donateur y trouve forcément son compte , sinon il n'y aurait pas de donateur .


C'est effectivement une bonne réflexion, que reçoit le donateur en échange?




le donateur prend du plaisir à aider son prochain même inconnu, c'est ça le retour .

MichMich - 17 oct. 2014
113 messages
Bonsoir,
Waouh rubis, tu mets la barre haut, là.

Le don est-il la seule façon qui existe d'exprimer la reconnaissance de l'autre? La richesse serait donc la seule échelle des valeurs? N'y a-t-il pas le risque de se hiérarchiser ainsi, si je te donne c'est que je te suis économiquement supérieur (puisque l'argent est la valeur de référence, je te suis donc aussi socialement supérieur)...
Rassures-toi, je ne te suivrai pas sur ce terrain-là, ce n'est pas le mien, je m'y perdrais très vite.

Ce n'est pas le don qui me pose problème, mais l'objet du don. Pour moi il y a une différence entre "j'ai besoin de manger" et "j'ai envie de voyager".
Je sais très bien (éducation judéo-chrétienne oblige) ce qu'apporte le don désintéressé et les défauts sociétals de la charité et du paternalisme. Toutefois dans la situation présentée, nous ne sommes plus dans l'entraide, ni dans la réciprocité. Ce don est sollicité, il n'est pas à l'initiative du donateur. Autant, le fait d'appartenir à une société impose à mes yeux des devoirs envers les plus malheureux, autant je ne me sens aucune obligation envers les aventuriers désargentés qui sont il me semble de plus en plus nombreux. Notre siècle est celui du plaisir immédiat, tout de suite et à moindre effort. Force est de constater qu'entre économiser sous par sous et tendre la main il y a une voie plus douce que l'autre et que peu de personnes savent faire la différence entre avoir envie et avoir besoin...

Je repose donc ma question, qu'apporte donc le solliciteur en échange?

Lorsqu'il s'agit d'un Chercheur, d'un Universitaire, un Médecin (la liste n'est pas close..) qui fait des recherches particulièrement importante et n'arrive pas à clôturer son budjet je vois bien (et encore si pour lui l'important c'est: l'étude de la reproduction des poissons rouge dans les cours d'eau orienté sud-sud est en Papouasie orientale son projet risque de me laisser froid).

Autrement, si ce n'est que le plaisir d'aider son prochain (trop ambitieux avec les moyens dont il dispose) , j'ai déjà expliqué avoir d'autres priorités plus vitales à mes yeux et une générosité limité par mes moyens. Aider l'autre en mauvaise posture, même s'il est difficile d'y prendre du plaisir, c'est faire preuve d'humanité, faire le pigeon d'un trop malin beaucoup moins...

rubis - 18 oct. 2014
717 messages
MichMich :

Ce n'est pas le don qui me pose problème, mais l'objet du don. Pour moi il y a une différence entre "j'ai besoin de manger" et "j'ai envie de voyager".
...


personne ne te demande de ne pas faire de différence .



MichMich :

Je repose donc ma question, qu'apporte donc le solliciteur en échange?
...


le solliciteur te vend de l'aventure par procuration .

Alex - 18 oct. 2014
195 messages
MichMich :
Ce n'est pas le don qui me pose problème, mais l'objet du don. Pour moi il y a une différence entre "j'ai besoin de manger" et "j'ai envie de voyager".


Je rejoins MichMich sur ce point de vue.
Le système de don existe, de nombreuses plateformes proposent ce service en ligne et chacun est libre de donner ou non.
Il n'y a aucune forme de pression et le donateur est absolument libre. Qu'il y trouve un intérêt ou un retour ou que ce soit juste un coup de coeur, peu importe sa raison, personne ne force personne.

Ce qui me gene d'avantage, c'est la démarche qui consiste à dimensionner ses projets en fonction de la générosité d'autrui.
On parle là de projets personnels de voyage. De plaisir !
Pour certains de simples vacances, pour d'autres souhaitant partir plus longtemps peut-être plus un choix de vie que de simples vacances.
Qu'importe, ne peut-on donc pas dimensionner nos projets à nos capacités ?
Il semble être indiscutable que l'herbe est toujours plus verte ailleurs et que seul le voyage lointain permettra la rupture, le dépaysement, la découverte, ...

Le recours à ce système de don est de plus en plus répandu et n'importe quel voyageur ayant une envie d'ailleurs, plutôt que de se dire qu'il suffit parfois de bosser un mois de plus pour boucler un budget ou pour s'acheter tel sac de couchage dont il aura besoin aura recours à Ulule, Kisskissbankbank, ...

Et à l'extrême, la contrepartie de cela que l'on constate de plus en plus c'est que n'importe quelle personne ayant une envie de voyage devient un professionnel tellement il faut faire un dossier pour vendre son projet à des financiers, des équipementiers, des donateurs ... Et ensuite durant le voyage, plutôt que de vivre son voyage, il faut le "scénariser", prendre des photos, mettre en avant le sponsor, faire un compte rendu quotidien sur son blog ... et peut-être oublier de vivre son voyage tellement on s'est attaché d'amarres avant le départ.

Donc effectivement, il n'y a dans ce principe que des gens non contraints et consentants donc cela ne gene en rien les autres mais j'avoue être dérangé par le principe du "Je compte sur les autres pour assouvir mon plaisir !" et j'ai un peu peur que ce principe de don ne devienne un réflexe et une étape incontournable dans la préparation d'un projet PERSONNEL.

MichMich - 18 oct. 2014
113 messages
Bonjour,
Merci Alex, tu t'exprimes nettement mieux que moi... Comme quoi n'est pas écrivain qui veut.

Juste deux petits détails:

L'anonymat de la toile ne nous permet pas d'évaluer la réalité économique du quémandeur. Combien se sont montrés généreux envers plus fortuné qu'eux?

Quand au retour sur investissement le "contre -don", (rubis t'as vu? J'ai lu le document), si c'est suivre au jour le jour le temps qu'il fait et les état d'âmes balladeur sur un blog, c'est rarement passionnant. L'aventure par procuration non plus d'ailleurs, ou alors dans un livre écrit par un écrivain de talent...

Pour ceux qui suivent ce post, une controverse comme celle-là mériterait d'être alimentée d'arguments contradictoires, n'avez vous donc pas d'avis? N'ayez crainte, c'est juste de l'argumentaire, pas de l'éructation haineuse contre son prochain...

rubis - 18 oct. 2014
717 messages
il faudrait savoir qui donne , je pense que majoritairement les donateurs connaissent le donataire .


Gaëdic a bénéficié de don pour sa descente du fleuve Indigirka en Sibérie , il pourrait donner le pourcentage de donateurs inconnus .
http://fr.ulule.com/indigirka-2014/

/voyage/viewtopic.php?id=7834

rubis - 19 oct. 2014
717 messages
Alex :

Et à l'extrême, la contrepartie de cela que l'on constate de plus en plus c'est que n'importe quelle personne ayant une envie de voyage devient un professionnel tellement il faut faire un dossier pour vendre son projet à des financiers, des équipementiers, des donateurs ... Et ensuite durant le voyage, plutôt que de vivre son voyage, il faut le "scénariser", prendre des photos, mettre en avant le sponsor, faire un compte rendu quotidien sur son blog ... et peut-être oublier de vivre son voyage tellement on s'est attaché d'amarres avant le départ.



dans bien des cas ça fait partie du plaisir (c'est peut-être même le but premier ) , se mettre en scène et tenir un blog , le top c'est de passer à la TV .

freyot - 02 déc. 2014
23 messages
Super d'avoir ouvert ce débat et je dois dire que c'est difficile d'ajouter qqchose après Alex.
Alors je vais juste donner mon avis ;)
Ok, qu'il y ait des demandes de don et des gens qui donnent, ça ne fait de mal à personne puisque, apparemment, tout le monde y trouve son compte : le voyageur "nécessiteux" évidemment et le donateur (pour des raisons qui m'échappent totalement).
Mais, moi, ça me fait juste gerber. Surtout quand on parle de voyage en autonomie. Surtout quand on a la chance de vivre dans un pays riche comme la France, ou il est assez facile de mettre des sous de côté et de se libérer du temps pour un voyage, à condition de faire les bons choix de vie en amont et de dimensionner son projet à ses moyens.
Dans ce sens, le demande de Rikou m'avait vraiment choqué. Il avait besoin de fonds pour "en grande partie (à) combler le déficit de 6000 euros correspondant au trois mois de l'expédition. Ainsi ma famille pourra subvenir à ses besoins sereinement pendant cette période". Pour s'offir de l'autre côté une belle expédition à l'autre bout du monde de 3 mois et 20000 €. Je trouve ça très gonflé, désolé Rikou.
Il y a une vrai contradiction philosophique entre le fait de voyager par ses propres moyens et ne pas en assumer le financement. Vouloir un temps de liberté sans vouloir en payer complètement le prix.

MichMich - 03 déc. 2014
113 messages
Bonsoir,
Voilà qui demande quelques explications et surtout quelques preuves avant d'en discuter. Un petit lien par exemple serait le bien venu...

freyot - 04 déc. 2014
23 messages

MichMich - 04 déc. 2014
113 messages
Bonjour,
OK, j'ai vu....Il y a comme ça des gens qui pensent que c'est à la société de subvenir aux besoins de leur famille.
Mais comme dit plus haut tout un chacun est libre de donner ou non.

Il me semble que l'aventure est engagée voir bientôt terminée.

Dans ce cas précis, subvenir aux besoins de la famille de l'aventurier, je serais curieux de connaître le contre-don? Et si les dons n'avaient pas été suffisant, son épouse et ses enfants auraient été au Resto du coeur pendant que monsieur se ballade? J'ai mal à mon intégrité morale, mais comme nous n'avons pas tous la même, je suis sans doute le seul...

mad - 04 déc. 2014
981 messages
MichMich :
... je suis sans doute le seul...


Non, rassure toi ...
J'avoue avoir vraiment du mal avec ce type de demande, alors que comme tu le dis plus haut, les chercheurs et autres sont souvent sans budget suffisant ...
La plupart des projets d' "Aventure" sont un luxe personnel, et donner pour ça réduit les possibilités de donner pour ce qui est vraiment utile à la communauté.
Mais en tant que modérateur, je vais rester modéré :(

freyot - 04 déc. 2014
23 messages
T'es loin d'être seul. La très grande majorité des voyageurs financent eux-même leurs aventures. Enfin, ceux que j'ai croisé. Enfin j'espère...
Perso, même le sponsoring me démange souvent l'intégrité.

Vehl - 04 déc. 2014
17 messages
Ce qui serait intéressant ce serait d'avoir quelques statistiques pour ne pas exagérer le phénomène. L'appel au don de Rikou par exemple n'a apparemment réunis que 365€ sur les 9.500€ visés. Si le financement participatif prend un certain essor j'en entend surtout parler pour des projets culturelles ou sociales que pour des aventures individuelles.

Je n'ai pas l'impression que ce soit, pour les activités individuelles du moins, un phénomène de plus en plus fréquent. Quelque part ça me fait un peu penser aux bourses Zellidja ou on déguise un projet de vacance en projet culturelle en échange d'argent (un don) et ou ensuite on fait le tour des oncles , tantes et compagnie pour boucler le budget. J'ai du mal a croire qu'il y ai autre chose qu'une fraction des donateurs d'un projet qui ne soient pas des proches de l'"aventurier", même avec internet.

rubis - 18 déc. 2014
717 messages
MichMich :


Dans ce cas précis, subvenir aux besoins de la famille de l'aventurier, je serais curieux de connaître le contre-don? Et si les dons n'avaient pas été suffisant, son épouse et ses enfants auraient été au Resto du coeur pendant que monsieur se ballade? J'ai mal à mon intégrité morale, mais comme nous n'avons pas tous la même, je suis sans doute le seul...



plutôt pour payer les billets d'avion de la famille :D
https://www.facebook.com/pages/New-Caledonia-Kayak-Tour-2014/1447356622165434?re

MichMich - 18 déc. 2014
113 messages
Bonsoir,
J'ai une petite pensée pour les généreux donateurs... :D

Alice68 - 30 avr. 2015
14 messages
Bonjour à tous,

Je suis exaspérée par les voyageurs qui cherchent à tout prix un "projet humanitaire", une caution humanitaire ou solidaire pour valoriser et financer leur voyage... Travaillant dans le social, investie au point de vue associatif, je trouve que tous ces projets qui sont souvent pensés "à la va-vite" nuisent au développement des pays et des structures d'accueil... quand ils sont vraiment réalisés ! Car combien disent qu'ils vont faire ceci, cela, aller dans X écoles etc. et finissent par aller rendre visite à une classe pour la forme, puis plus rien... C'est toujours pratique de construire vite un projet aux 1000 bonnes intentions pour se faire financer son voyage.
Il y a aussi le 1€ pour X km pour une association qui est bien facile, rien besoin de faire en dehors de pédaler et découvrir des endroits fabuleux, ce que le voyageur aurait pu tout aussi bien faire sans sa caution "solidaire".
C'est comme si on ne pouvait pas assumer la part "égoïste" du voyage, tournée vers soi (je veux profiter, je veux découvrir) et du coup il faut la justifier. Et c'est souvent dans une démarche ethnocentrée, qui impose un modèle occidental idéalisé. Mais qui suis-je pour sensibiliser au développement durable des habitants des pays ravagés par la colonisation de nos pays pollueurs ? Qui suis je pour donner un cours dans une école à l'autre bout du monde quand je ne connais ni la culture, ni les traditions, ni la langue ? etc. Ce ne sont que des exemples. Le développement local est un métier, il y a des écueils à prendre en compte, l'enfer est pavé de bonnes intentions... Une action dite humanitaire peut créer plus de bouleversements que de gains pour une population si elle n'est pas bien construite...
Tous les projets ne sont bien entendu pas à mettre dans le même sac. Il y a de belles démarches bien construites. Mais je trouve inacceptable, à l'heure où les vraies associations manquent de moyens, que l'on se serve de l'empathie des gens et des donateurs pour financer un projet de voyage essentiellement personnel en se donnant bonne conscience et en justifiant par une caution humanitaire le fait de se mettre en dehors de la société quelques temps. Au détriment des peuples et de la solidarité locale et internationale en général.
Alice

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