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Le voyage nature écoresponsable 17

De Namur (Belgique) au Cap Nord (Norvège) 2014

Nomade en mer - 23 avr. 2014
82 messages
Bonjour à toutes et à tous,

Partis de Namur en Belgique le 13 avril et aujourd’hui  mercredi 23 avril, après plus de 250 km de marche, je suis installé dans un camping, le long du Rhin peu après la commune de Wesel en Allemagne.

J’ai choisi d’y rester  deux nuits afin de prendre un peu de repos, de bonnes douches chaudes, d’optimaliser le rangement des sacs, laver le linge et prendre le temps d’écrire quelques mails.
Depuis mon départ un soleil radieux m’accompagne, une nuit légèrement pluvieuse m’a permis de tester ma nouvelle tente la Shangri La-5 de GoLite un tipi de 5 personnes (2kg6) qui me permet de rentrer tous le matériel, le chariot de marche et la remorque la Cyclone de Radical Design.


Cet ensemble me permet de transporter un peu plus de 100kg de matériel avec un volume de +/-500 litres.
75l pour le Wheelie traveler, 25l pour le petit sac satellite et 2l de sacoche indépendante, en ce qui concerne la remorque, le sac à une contenance de 100l, le sac Helly Hansen 150l, la peau du canoé Rando 450 de Nautiraid et les tubes en alu du canoé et mon sac à dos Osprey de 46l.

Pourquoi tant de poids et volume ?
J’ai choisi l’option d’emporter un Canoé, parce qu’être sur l’eau est pour moi un plaisir intense et aussi  pour me permettre une plus grande mobilité. L’inconvénient, le poids, 23kg pour le Canoé dont 7kg d’équipements appropriés (combinaison sèche, combinaison de plongée, sacs étanches See-to-Summit, pagaies,…)

L’équipement électronique, PC portable, APN, Objectifs, caméra, Smartphone, Gsm classique,…  n’est pas pour alléger l’ensemble…
J’ai également, en attendant la liseuse Kindle, emporté pour plus de 6kg de bouquins que je veux relire avant de les expédier sur la Belgique, ils représentent le volume et le poids de l’ensemble de l’autonomie énergétique dont je dois encore faire l’acquisition, probablement au Danemark si le budget me le permet… (Batterie, panneaux solaire de 50w, régulateur de charge et convertisseur  12v – 220v)

Suivant les zones, j’aurais également besoin de +/- 1mois d’autonomie alimentaire ! Donc poids et volume.

En ce qui concerne les conditions de marche, sur plat avec un revêtement roulant, j’arrive à une allure d’un peu plus de 5km/h. Les côtes n’ont pas encore fait partie du programme, je laisse le temps à mon organisme de s’habituer… Mais ce que je peux d’ores et déjà vous dire c’est que mon compagnon de voyage, Malamute de son état, me sera d’une précieuse aide ! Picati m’attend dans un élevage au Danemark, j’ai hâte de le prendre en charge et de lui faire partager mon mode de vie ! Je pense qu’il devrait lui convenir aussi… ;)

Si vous désirez me suivre, voici ma page Facebook   ici  en attendant que mon site internet ne soit prêt… Merci de liker ma page, on ne sait jamais qu’un équipementier me donne un petit coup de pouce pour les achats de matériels à venir… :P

Nomade en mer - 20 mai 2014
82 messages
Le plus lourd fardeau c’est d’exister sans vivre. Victor Hugo



Partis depuis bientôt un mois, la longue route vers la Laponie libère au gré des chemins mon esprit.
La marche devient naturelle, ce qui permet l'errance de la pensée.
L’écriture intérieure se met en ordre de marche, tout devient donc possible...
Il ne s'agit pas de marcher pour marcher, mais d'aller à la rencontre de l'autre moi, libérer les mots emprisonnés depuis tant d'années, confusément.
Rendre possible ce lâché prise, tel est ma quête.
Se libérer des chaînes que finalement l'on s'impose n'est pas chose aisée, il m’aura fallu des années pour oser franchir les barrières qui encombraient ma vie.
Aujourd'hui c'est chose faite, je suis Vagabond Voyageur, affranchis de mes angoisses.
Vivre en nature, rêve fou.
J'aime cette folie, elle me rassure...
Chaque pas semble relier les mots, je marche donc j'écris, le pied!
Je me suis fixé comme objectif de parcourir 1000 km chaque 2 mois, de cette manière j’aurais la possibilité de passer du mode Nomade à celui de Sédentaire.
M'installer de telle manière que je puisse me consacrer à l’essentiel, l'écriture.
Un bivouac fixe d'une semaine, faire de ces mots reliés des phrases puis des textes, tel est mon rêve.

Merveilleux bateaux qui va me permettre d'emporter l'ensemble du matos en vue de la descente de l'Elbe. De Hambourg à la mer du Nord... +/- 100 km de navigation

loic88 - 20 mai 2014
305 messages
Bonjour,

Un grand bravo ! Bonne route et bonne écriture :)

Loïc

Olivier - 20 mai 2014
2251 messages
Super ! Bon vent ! Profite bien de ton nouveau mode de vie, tu vas faire des émules !

Johanna - 20 mai 2014
659 messages
Merci Nomade en mer pour tes récits et photos, à bientôt et bon courage pour les premières côtes avant d'avoir Picati :)

Nomade en mer - 01 juil. 2014
mis à jour le 02 juil. 2014
82 messages


J'ai rêvé ce voyage de longues années... 

Je l'ai construit avec pour seule conviction de faire confiance à la vie.
Apprivoiser le temps qui se déroule inexorablement.
De Namur à Hambourg j'ai marché au travers des campagnes, tirant ce que d'autres appellent une lourde charge, pourtant je me sentais léger, enfin libre de pouvoir choisir ma route.
Vagabond Voyageur en quête de mots et de mers.
Cette marche apaisante m'a offert une autre lecture de la vie.
De Hambourg à Brunsbüttel, j'ai navigué sur l'Elbe complice du fleuve.
L'élément marin offre une autre dimension au voyage, la découverte des lieux de bivouacs est à chaque fois un privilège.
L'harmonie avec les lois qui régissent le fleuve renforce la symbiose entre avec la nature.
Ne plus quitter la mer devient évidence...
Arrivé à Neufeld, je m’arrête pour me réapprovisionner en eau, un café m'est offert...
La rencontre avec Laura et Thomas est un cadeau.
Voici quelques jours, Thomas me propose de m'emmener un dizaine de jours à bord d'un voiler découvrir les îles sud du Danemark, l'idée me ravi...
Hier, changement de programme, il ne se sent pas suffisamment libre pour prendre la mer, trop de choses en tête, trop de pression, trop de tout...
Et voilà qu'hier, Thomas me propose de rester au port pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois!
Marié avec la nature, ce choix est difficile pour moi, mais la tentation est forte...
Ici la nature est merveilleuse, chaque jour de nouvelles lumières, la présence de la mer, la simplicité des gens...
La proposition est simple, terminer le parachèvement de 2 appartements situés au dessus de son restaurant, l'aider à milles choses.
Thomas sait s'y prendre pour me convaincre...
Au delà de son amitié et en échange de mon aide, il m'offre une rémunération, le jardin du restaurant pour terre d’accueil, sa table, la possibilité de prendre la mer à la voile, la liberté d'organiser mes journées selon mes envies...
Mon nouveau mode de vie me permet de choisir en toute liberté, le temps n'est aujourd'hui plus une contrainte. Neufeld sera le futur point de départ de mon aventure, car j'ai accepté de rester, malgré les fourmis dans les jambes...
Neufeld devient mon camp de base pour quelques temps, et me servira comme relais logistique par la suite.
Demain, je pourrais adapter ma charge en fonction des saisons et des contrées qui m'attirent.

Ce voyage est magique...
La vie est belle! ;)










Nomade en mer - 04 juil. 2014
82 messages
Nomade en Mer concourt à l'appel à projets Festival du Film d'Aventures de La Rochelle !!! :P

Johanna - 05 juil. 2014
659 messages
Sympa les photos et news récentes ! Bonne chance pour le festival !!

Nomade en mer - 23 juil. 2014
82 messages
Merci Johanna... ;) 






Depuis quelques jours, juste avant Freidricstadt, le vent est de la partie...
L'Eider moutonnait à tout va et celui-ci avait vite fait de creuser les flots...
Sur la Treene, principal affluant de l'Eider, les conditions sont identiques avec en plus un fort vent de face.
Quitter Freidricstadt n'était pas simple, la bagarre avec Éole fut difficile, le canoë offrant une belle prise au vent, on se sent vivre...
La progression est fortement ralentie, qu'importe, mais elle offre de nouvelles sensations !
A l'endurance vient s'ajouter l’effort physique plus violent, ce n'est pas pour me déplaire, il n'y a ni défit ni la recherche d'un quelconque exploit, seul le dépassement de soi m'attire, sentir son corps réagir à l'effort intense à quelque chose de grisant...
Ces conditions oblige à la recherche du mouvement parfait, fluide, chaque coup de pagaille devient efficace, le rendement devient optimum, cela devient un jeu, un plaisir...
Vous faite corps avec le canoë, vous n'êtes qu'un, et mètre après mètre vous gagner sur le vent, sur la rivière, sur vous...
Les méandres du parcours permettent régulièrement de s'abriter de celui-ci en longeant au plus près la rive sous le vent, moment de récupération bien agréable.
Le gros avantage de ces journées venteuses, malgré le beau soleil qui accompagne mon voyage depuis mon départ de Neufeld, grâce au vent, il fait frais, ce qui pour moi est un privilège.
Aujourd'hui, je suis arrivé Hollingstedt, la Treene qui faisait fièrement plus de 150 200 mètres de large, ne fait plus qu'une dizaine de mètres avec une profondeur de moins de 2 mètres.
Elle est bien plus sauvage encore que l'Edeir, et ses rives ne sont pas aménagées ce qui offrent de multiples possibilités de bivouacs.
Depuis déjà bien longtemps, seuls les barques de pêcheurs et quelques kayaks partagent avec moi ce fabuleux voyage.

loic88 - 23 juil. 2014
305 messages
Salut Nomade ! Jolies photos, continue de nous faire rêver et bon courage pour la suite :)

enos - 23 juil. 2014
37 messages
bonne balade a toi robert enos fait nous réver

Nomade en mer - 25 juil. 2014
82 messages
@ merci Loic88 et enos ;)

Hier soir, à Sollebrug, j'ai abandonné la remontée de la Treene par manque d'eau...
De l'eau à mi-mollet... quand tout va bien !
Par contre remonter une rivière n'est pas une mince affaire, à contre courant en permanence...
Là aussi cela use les mains, les bras et les dorsaux, mais que du plaisir !
Les méandres se succèdent rapidement, tantôt une atmosphère bucolique, tantôt une ambiance « Indiana Jones »...
Vers 22h00, je suis repasser en mode Wheellie + remorque cyclone, j'avais prévu de faire quelques km pour sortir du village, installer le bivouac et dodo...
Mais une fois en route, les guibolles toutes heureuses de pouvoir à nouveau participer à l'aventure en ont décidés autrement...
Moi j'étais certain qu'elles déchanteraient très vite vu la charge...
Je savais qu'il faudra terminer au mental...
Bingo, j'avais raison !
N'empêche, nous avons fait les 28km qui nous séparait de Flensburg de nuit, trop près du but, à quoi bon tout déballer, alors que je venais d'emballer, alors flûte, on y va à Flensburg et de nuit...
Arrivé très tôt, vers les 6h30 du matin, petit café au lait et croissant au chocolat.
Visite de la ville.
Courte.
Direction le port, chouette un pti bout de plage et hop, je repasse en mode Nautiraid 450...
Que c'était bon de le remonter, et puis la Mer Baltique nous attends, le Danemark est à quelles dizaines de kilomètre ! (en fait, je viens de faire un point GPS, le Danemark et juste en face sur l'autre rive, je dirais à +/- 2km... Chouette)









Une fois chargé, chargé et équilibré pour la mer, nous sortons du port accompagné de plusieurs dizaines de voiliers de toutes tailles.
Fier que nous sommes, s'ils savaient que je viens d'Hambourg par les eaux !
D'abord descendre l'Elbe de Hambourg à Brunsbüttel, 4 semaines à Neuveld, Brunsbüttel au canal de Gieselau via le canal qui mène à Kiel, ensuite descendre l'Eider, pour enfin REMONTER son principal affluent qu'est la Treene jusqu'à hauteur de sollebrug et mi-mollet, 28 km à pied, et à nouveau sur l'eau...
La mer cette fois !
Baltique...
Les conditions de vent sont raisonnables, un bon 3 Beaufort, des pointes à 4 et des ptites claques à 5, creux modérés, ça moutonne un peu, au près les voiliers sous génois ont de belles gîtes...
Lui, le canoë, tient bien la mer...
Fend la vague avec assurance, et surf allègrement !
Nous sommes prêt...
J'ai encore baissé son centre de gravité, ce qui lui donne un meilleur maintien, rien ne dépasse quasiment du pont pour limiter sa prise au vent et j'ai baissé la hauteur du siège...
Je vous dit nous sommes prêt dans des conditions raisonnables bien sur...
Je n'ai pas encore le pontage...
La sortie sera de courte durée, la première possibilité de bivouac sera la bonne, relaxation sur une tite plage et installation du bivouac à la tombée de la nuit... Demain en route pour les côtes danoise, si la météo le permet...
Of course !

vava1963 - 29 juil. 2014
4 messages
salut nomade
bonnes nouvelles et des photos magnifiques, tu te portes comme un poisson dans l'eau ou plutôt sur l'eau!!!!
Je te souhaites que de bonnes choses.

mad - 29 juil. 2014
981 messages
Hello NdM ;)
Moi, je croyais dès le début en ta détermination à faire ton voyage, et je suis ravi que ça se passe bien.
Tu as vraiment une bonne tête sur ton dernier post !
See you soon :)
mad

Nomade en mer - 07 août 2014
82 messages
Hello mad, :)


Je n'ai à présent plus aucuns doutes sur mon mode de progression à venir.
Ce sera en canoë jusqu'à Rovaniemi en Finlande, et certainement encore bien plus au nord...
Le principal inconvénient de ce mode de déplacement est l'état de la mer et surtout le vent, mais qu'importe !
Je ferais alliance avec les vents..
Lorsque dans l'impossibilité de poursuivre ma route pour des questions de météo ou de fatigue, je patienterais le temps qu'il faut, en bivouac.
J'espère devenir propriétaire début octobre 2014 de ma futur résidence, le Tipi Finnmark de la marque HELSPORT (Suède), un tipi de 6 à 8 personnes d'une surface au sol de +/-12m² un décagone de 4,2m de diamètre extérieur dont la hauteur est de 2,55m.
Il est possible de l’équiper ultérieurement pour l'hiver d'un poêle à bois en titane servant de chauffage et de cuisinière (+/- 2kg4 si mes souvenirs sont bons)...
Éléments indispensables pour hiverner dans de bonnes conditions sous ces latitudes.
Composer avec la nature est évident pour le Vagabond Voyageur.
Il s'agit d'une contrainte choisie et non subie...
C'est dorénavant elle, Dame Nature qui rythmera ma vie, quoi de plus simple.
Pour cela le canoë est pour moi, le meilleur bateau qui soit, il me permet une très grande capacité d'emport, jusqu'à 350kg sans problème, j'ai donc à ce jour un marge de 150kg, et le volume suffisant, sans dépasser le pont...
Cela me permettra d'être en totale autonomie pour une durée d'un mois en vivre et d'emporter une réserve d'eau potable conséquente, le réapprovisionnement de celle-ci étant plus facile.
De quoi faire face à de longues périodes d'intempéries que je mettrais à profit pour l'écriture, l'étude de mille matières qui me passionne, le montage vidéo, la photographie, la lecture...
Il me permet également d'accoster dans des lieux où même les voiliers ne peuvent se rendre.
A ce jour, il ne me manque que des chaussons en néoprène et une bonne paire de botte pour naviguer en basse température, je dispose déjà de la combinaison sèche* Helly Hansen et d'une combinaison de plongée.
Les pièces majeures qui me manquent aujourd'hui, son le tipi pour l'hiver, le poêle à bois en titane, un sac de couchage pour une température de confort de -15° à -20°, pour le reste, j'ai l'essentiel pour naviguer et bivouaquer dans le Grand Nord...
Je devrais assez facilement boucler le budget d'ici là, pour autant que je ne dépasse pas 300€ mensuel pour la nourriture, l'accès à l'internet mobile et le téléphone...
Bien sur ma liste est bien plus longue, mais c'est l'essentiel qui rend les choses possibles...
J'ai mille projets, mais le temps au quotidien me manque.
Qu'importe...
J'ai adopté le temps long comme unité de mesure, celui que l'on compte en années, celui là, je le maîtrise et en jouis comme personne...
C'est le temps long qu'il me plaît de conquérir, sans contrainte.
Le reste n'a que peu d'importance à mes yeux !
Pendant la préparation de ce mode de vie, je pressentais la jouissance qu'allait m'apporter, de « posséder » le temps !
En le vivant, je sais maintenant à quel point c'est libérateur...
Je réapprends la vie, où plus exactement, je me réapproprie Ma Vie...
Chemins de traverse, sans nul doute, mais enfin libre et heureux.
Heureux de vivre en nature, proche de la faune.
Nos sociétés « modernes » apprennent la peur, la honte de l'échec, alors que seul celui-ci vous construit et vous rend humble et humain.
Le Vagabond Voyageur désapprend la peur et reprends la maîtrise de sa destinée...
La semaine dernière, j'ai envoyé un mail chez l’éleveur de Malamute au Danemark, lieux de naissance et de résidence de « Picati »...
Je me suis rendu compte au fil du temps que mon futur compagnon de route représenterait une charge bien trop lourde, une responsabilité dont je ne veux m'encombrer, Picati serait devenu un frein à mon besoin de liberté et de solitude...
L'éleveur à eu la gentillesse de me donner de ses nouvelles !
Il à déjà trouver une place dans une famille danoise, je lui et leurs souhaitent une belle et grande complicité...
Pour ma part, je pense avoir pris la bonne décision, celle de ma voie intérieure, celle que trop souvent ont feint d'ignorer...
La place d'un chien n'est pas d'être assis dans un canoë à longueur de journée...
Picati et un mois d'autonomie en nourriture représentent plus de 100kg de charge à bord, un coût de +/- 100€ mensuel, sans problèmes de santé.
Mon arrêt de 4 semaines à Neufeld aurait été impossible, etc...
Tout cela à finit de me convaincre...
Liberté chérie, je te promets désormais une fidélité absolue.
Tu as été trop chère à conquérir.
Je suis prêt à bien des renoncements pour te garder mienne...
Toi aussi Dame Solitude, je te chéri, tu me fais du bien à l'âme...
Je ne me sens jamais seul en ta présence...
Tu es d'une richesse sans limite, tu m'apportes équilibre et sérénité.
L'écriture en cadeau.
J'ai, avec toi et Dame Liberté, fait les plus belles rencontres que la vie peut vous offrir.
Merci de m'accompagner dans mes errances...
Le Grand Nord vous plaira j'en suis certain...

Nomade en Mer.

* Combinaison sèche : Combinaison 100% étanche qui permet de s'habiller chaudement par dessous et qui de plus est une aide à la flottaison.

Nomade en mer - 07 mai 2015
82 messages
Mercredi 6 mai 2015,

C’est sous un ciel bleu que cette merveille journée débute, les toutes dernières écluses s’enchaînent presque par automatisme tant la pratique est aujourd’hui rodée…
Le passage de la dernière, au village de Mem, fut royal, après avoir sympathisé avec l’opérateur, il a accepté de me laisser passer. Depuis 2 ans, une circulaire de police interdit le passage des petites embarcations…
Comme pour fêter mon départ du Canal de Göta, celle-ci m’offre une immersion dans son bassin, à l’ouverture, des larges portes, de nouveaux horizons se profilent, et c’est au portant, sous une légère brise, que mon étrave fend la vague avec aisance, heureuse de retrouver l’air du large et ses grands espaces…
La navigation est encore paisible à l’abri de la houle du large. Elle m’a permis de manger à bord en me laissant porter par le vent et les flots, un régal à tout point de vue.
De nouveaux paysages s’offrent à mon regard, plus vastes, plus sauvages…
La recherche du lieu de bivouac a pris un certain temps, les côtes accidentées et rocheuses sont peu propice à l’atterrage, de plus j’avais une folle envie de planter la tente sur une île…
Lorsque, au détour d’un cap, loin de ma position, une petite bande plus claire attire mon regard sur un îlot…
A chaque coup de pagaille, la certitude de l’endroit rêver.
Je ne serai pas déçu…
Une minuscule crique aux galets de granit accueil la peau du Nautiraid en douceur, une fois à terre, une petite parcelle de sol plat revêtue d’une fine pellicule de terre recouverte de mousses et de lichens, juste suffisante pour y installer le Kéron 4GT dans de bonnes conditions…
L’endroit, véritable Eden est d’une beauté à couper le souffle !
Cygnes, oies et canards pullules, sous le regard, bien haut dans ce ciel azuré, d’un aigle marin qui donne à qui veut, une bien belle leçon de vol ascensionnel qui ferait pâlir les meilleurs adeptes de deltaplane…
L’envol des cygnes, sous leurs claquements d’ailes, rompt le silence des lieux alors que le soleil disparaît dans l’ouate des nuages lointains, embrasant ciel et mer de mille feux.
Une soirée sous le signe de la contemplation accompagnée des quatre saisons de Vivaldi…
Divin !
La météo radieuse des jours prochains augures d’autres biens belles journées de navigation d’autant que les paysages deviendront de plus en plus somptueux, par leurs caractères marins et sauvages, tout pour m’enchanter…
Demain, je devrais atteindre la pleine mer dans les meilleures conditions de vent, et voguer ainsi dans les centaines d’îles et îlots qui composent l’archipel, encore des journées extraordinaires en perspective…

PS: Pour des raisons de limitation de volume, 5 Gigabits mensuel, je ne suis pas en mesure de télécharger les photos sur le forum, elle sont visibles Ici ;)

Nomade en mer - 06 juin 2015
82 messages
Bonjour à toutes et à tous,

Nous sommes la nuit du vendredi 4 juin, il est 01h00, tout est fin prêt sous la Kéron 4GT pour me lancer dans ce qui est pour mon copain et moi une Grande Traversée, rejoindre les Iles Åland en Finlande au départ de l’ile de Singö en Suède.
La fenêtre météo est idéale, soleil, vent annoncé de face, soufflant de 2 à 4 m/s, la mer ayant eu le temps de s’apaiser les jours passés.
Il me faut donc patienter jusqu’à 3h00, l’heure prévue du démontage et de la préparation du bateau.
Je fais bouillir de l’eau pour un thermo de café, et lors du transvasement, voilà que je me renverse l’eau bouillante sur la jambe… la journée commence fort, des lambeaux de peau se détachent laissant des zones à vif… caille, caille…
Enfin, je m’assoupis un peu pour laisser filer le temps et attendre les premières lueurs de ce grand jour.
Je m’assoupis tellement que je me réveille vers 9h30 du matin, la traversée est fantastique… mais les affaires bien rangées sous la tente me rappelle bien vite à la réalité …
Faux départ donc !
Apres avoir consulté la dernière mise à jour de la météo, je décide de me préparer à partir, j’arriverai tard en soirée et profiterai ainsi d’un coucher de soleil en mer d’Åland…
Le canot est fin prêt à 11h00, le pontage est tendu comme un string pour m’éviter toute prise d’eau et rien ne dépasse du pont pour limiter ma prise au vent, tout est parfait…
Je m’élance donc…
Durant les premiers miles, je longe la côte en direction d’un phare que j’ai avec Manuel rejoint lors de notre superbe sortie, les jours passés. La mer est méconnaissable tant ses eaux sont calmes, la longue traversée s’annonce paisible, je suis radieux et confiant.
A sa hauteur, je veux prendre le GPS pour prendre mon Cap et couper à travers tout pour limiter la distance à parcourir, et là…... pas de GPS dans les 2 sacs étanches qui préservent les ordinateurs placés sur le pont. L’un d’eux dispose d’une antenne GPS en USB et la clé me permet de me connecter à l’internet mobile, soit… Åland est plein Est. Je prends mon cap à la boussole et route pour le grand large.
Mon plaisir est immense, les côtes de Suède s’estompent doucement, face à moi une ligne d’horizon vierge de toutes terres, un sentiment d’immensité m’envahit, et c’est dans ce silence absolu que je vogue, bercé doucement par une imperceptible et longue ondulation de mer, une lente et paisible respiration de cet élément si vivant sous la peau de mon bateau.
Je navigue calmement, sans forcer et fait de nombreuses pauses pour profiter au maximum de ce moment de plénitude, je suis au paradis…
Je navigue torse nu, ma peau est léchée par le soleil radieux qui accompagne cette merveilleuse traversée, mes pieds nus à même la peau de l’esquif, je suis connecté aux éléments…
Rêveries, contemplations et bien-être, je suis en Amour avec la Mer, une forme d’extase…
Je pagaille calmement, souvent les yeux fermés, la symbiose est totale…
Derrière moi, la Suède toute entière a disparue sous l’horizon, laissant place à 360° d’immensité, pas un bateau en vue, quelques rares oiseaux, juste un nuancier de bleu tout autour de moi.
L’immensité de ce ciel sans nuages et l’immensité de la mer se rejoignent par cette fine ligne d’horizon pour unique frontière, des instants magiques…
Filant doucement à l’Est, des heures durant, je finis par voir au loin apparaitre, se détachant de cette ligne immaculée, quelques millimètres plus sombres qui s’en détachent puis disparaissent et réapparaissent. La Finlande se dévoile doucement…
Je profite du calme pour déhousser le petit Lenovo et fait un point sur Google Earth à l’aide de mon antenne GPS, mais rien ne marche. Mon positionnement n’arrive pas à l’écran. Encore les suites de l’écran bleu du PC, je suppose que l'’antenne GPS n'est pas réinstallée correctement. Décidément, pas de GPS à portée, pas de positionnement sur Google Earth, je décide donc de connecter l’autre : e HP 450 ProBook…
3 secondes lui suffisent à trouver ma position, je suis à mi-route, pile sur la trace que j’ai préalablement définie. Me voilà rassuré d’être sur la bonne trajectoire, ce petit millimètre au loin qui se détache est donc bien l’ile de mon arrivée. Je navigue donc à vue maintenant, la distance calculée sur l’écran m’indique encore 22kms… Je profite de l’ordinateur pour envoyer un mail à Annick lui demandant de laisser un message sur ma Page Facebook à 19h00 pour signaler mon arrivée, bien que j’en sois encore bien loin. Mais les proches et amis qui me suivent seront rassurés, ne les ayant pas informés de mon départ tardif…
Une bonne épine hors du pied, me voilà tranquillisé d’avoir pu prévenir tout le monde…
Je peux profiter sereinement de cette merveilleuse traversée sans plus me soucier de mon heure d’arrivée…
Les miles se succèdent avec l’île en point de mire qui très, très lentement se découvre à mon regard.
En mer, les distances sont difficiles à évaluer, et de longues heures durant, cette île au loin s’emble presque hors de portée, tant par ma faible vitesse elle tarde à se rapprocher de mon étrave, laissant à mon esprit tout le temps de déjà organiser les mots que je vous écris à l’instant…
Le vent monte légèrement et m’oblige à mieux me couvrir. Très vite, en moins d’une demi-heure, les eaux si paisibles se transforment, la mer devient plus noire, Eole lâche à la mer quelques moutons, de jeunes moutons de l’année encore fragiles. La navigation devient déjà moins confortable, des vagues courtes viennent taper sur la canoë, rendant ma progression encore plus lente et bien que la distance entre l’île et moi diminue, je sais que le temps qu’il me faudra pour l’atteindre se rallonge, j’ai le vent et les vagues de face…
J’augmente la cadence, mais voilà que déjà les jeunes moutons de l’année sont rejoints par leurs parents, bien plus costauds, et la mer continue sa mutation. Elle devient nettement plus sauvage, plus belle aussi, mais plus fatigante à naviguer, mais je ne m’inquiète pas, la dernière mise à jour consultée en mer sur le site météo n’annonce rien de bien méchant…
Comme souvent, pour de longues traversées, la limite n’est pas à chercher du côté de mon esquif, mais bien de ma force qui inévitablement faiblit au fil des miles parcourus…
Les coups de pagaie sont plus rapides, plus forts pour maintenir l’allure, mon esprit suit le mouvement et devient plus bouillonnement. Les mots s’excitent quelque peu devant cette île qui se fait désirer…
La mer rappelle ses dangers, mais il n’y a pas à chercher bien loin une solution, il faut tenir et s’engager à fond, passer l’épreuve, épreuve qui rend aussi,à sa manière, la Vie d’un Nomade en Mer riche de sensations…
Souvent je pense être à une heure de l’ile, mais cette heure semble infinie et au final il en faudra bien 3 pour arriver au but…
L’étrave tape et parfois transperce la vague comme la flèche d’un guerrier. Le pontage d’un rouge si vif devient pourpre, couleur sang à la lumière du soleil, qui doucement rejoint l’horizon pour éclairer d’autres lieux. Le pont à la couleur de plus en plus sanguinolente est régulièrement brossé par les vagues qui lui passent par-dessus, mais il résiste à me maintenir au sec. L’effort est long et le temps passe vite, le soleil embrase la mer de ses mille feux, il fait subitement froid, et l’île semble s’éloigner dans la nuit tombante…
Le coucher de soleil est magique. Je ne peux m’empêcher, quitte à dériver un peu, de prendre le temps de l’admirer, de figer cet instant de grâce qui à sa manière ponctue ma longue traversée en Mer D’Åland. Je profite même de cette courte pause pour me bourrer une pipe, que la vie est belle…
Je reprends vite ma chevauchée sauvage et me rapproche enfin de cette île, sachant qu’il me faut encore trouver un lieu d’atterrage facile et d’accès confortable. Je me rends compte à l’approche de l’île, que d’autres plus petites se font jour, plus basses. Je me déroute pour profiter d’eaux plus calmes sous l’île principale, mais les côtes sont rocheuses, et tout atterrage est impossible dans de bonnes conditions, J’en fais le tour, mais aucune possibilité ne s’offre à nous, et me voilà reparti pour en chercher une autre distante d’une bonne centaines de mètres. Je navigue sur des hauts fonds, à la lueur de la lune dans une eau tourbillonnante et désordonnée, j’évite soigneusement tous les récifs affleurants. Un véritable jeu de piste…
Au loin semble se dessiner une zone plus verte avec des arbustes en arrière-plan, je m’y lance avec fougue.
Bien que la bordure soit rocheuse, une belle dalle de roche plate me permet d’y accéder. J’amarre le copain et je m’en vais à la recherche de mon lieu de bivouac… rien de bien accueillant, roches en tous sens et pas d’encrage possible pour la tente…
Une surface de roche suffisamment plate à proximité de l’eau fera l’affaire, la tente sera haubanée à l’aide de cordage, je soulage le Nautiraid de sa lourde charge, il est 23h00 !
La tente est rapidement montée, des rondins de bois servent à son maintien, un grand moment de se savoir bientôt à l’abri du vent…
Comme à l’habitude, une dizaine de portages sont nécessaires à tout rentrer sous le bivouac, et une fois le Nautiraid à mes côtés, à moi de m’abriter…
Bien qu’il ne fasse que 8°, une sensation de chaleur m’envahit rapidement étant enfin à l’abri du vent…
Je m’installe sous le drap et m’emballe dans mon sac de couchage pour finir de me réchauffer et quitter mes vêtements humides. Inutile de vous dire le bien-être ressenti…
Ce soir plus que jamais, je me sens Marin Vagabond Voyageur. Heureux de cette vie d’Homme Libre !
Merci la Mer de m’avoir laissé passer et de m’avoir accueilli sur tes eaux…

khutzeymateen - 08 juin 2015
796 messages
Nomade en mer bravo pour ce périple c'est beaucoup de courage, mes félicitations ;)

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