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N°7 : Choisir un couteau "nature"

Olivier - 26 janv. 2007
2251 messages
Vos questions à David Manise, chronique vie sauvage

DavidManise - 26 janv. 2007
12 messages
Bonjour à tous :)

David

paleo_bikefamily - 27 janv. 2007
108 messages
Salut

En passant par Karasjok, en laponie norvégienne, je me suis laisser séduire par 1 "sami knife": Knivsmed Stromeng. Ce couteau que l'on voit souvent pendu le long de la cuisse des locaux semble très utilisé. Si tu le connais qu'en penses-tu et comment retrouver son "fil" d'origine.

Merci

A+

paleo_Guillaume - 27 janv. 2007
79 messages
Je ne suis pas du tout un expert mais pour qu'il retrouve son tranchant d'origine, il est important de conserver l'angle du tranchant. À partir du moment où j'avais compris ça, mes couteaux ont retrouvé un bon tranchant :).
Pour se faire, il y 2 méthode: soit tu le fais à vu d'oeil , soit tu passes une première fois ton couteau sur ta pierre à affûter (par exemple) et tu observes les rayures que tu as fais sur ta lame et si l'angle est bon, il ne devrait pas y avoir de rayures (hein, David, je me gourre pas?).

a+

DavidManise - 28 janv. 2007
12 messages
Bonjour,

J'ai personnellement un gros faible pour les couteaux nordiques/scandinaves. Qu'ils soient suédois, norvégiens ou finlandais, j'aime leur émouture en V et je les trouve particulièrement bien adaptés pour le travail au grand air.

Aiguiser un couteau est tout un art. Ça demande de la patience et de la précision.

Heureusement, les couteaux nordiques (dont les Knivsmed Stromeng), à émouture en V simple sont parmi les plus faciles à aiguiser. Ils sont idéaux pour apprendre. J'utilise pour ma part du papier de verre pour métaux, collé sur une planche bien droite et bien lisse avec du scotch double face.

Si le couteau est très émoussé, on peut commencer avec du gros grain (180 ou même moins si on en trouve). On pose juste un côté de l'émouture en V bien à plat sur le papier de verre, et par un mouvement de va et vient on use un côté du V. Ensuite, même nombre de passes pour l'autre côté du V. On fait cela jusqu'à ce que le tranchant devienne assez fin pour bien "gratter" les empreintes digitales. Si on l'expose à la lumière, le tranchant ne brille plus... il est assez étroit pour être invisible à l'oeil nu.

Une fois qu'on a atteint la largeur de fil désiré (invisible à l'oeil nu), le couteau coupe déjà très très bien. Si on l'aiguise avec du gros grain, on crée des millions de micro-dents qui vont être extrêmement performantes pour couper des matériaux fibreux (corde, viande...). Ces micro-dents, cependant, sont plutôt fragiles et la lame s'émoussera vite. C'est pour cette raison qu'en général on prend le temps d'affiner encore un peu plus le fil, au niveau microscopique, en l'usant encore un peu avec un abrasif plus fin, puis carrément doux.

Pour la deuxième étape de l'aiguisage, j'aime bien utiliser le même système (planche, sctoch double face, papier de verre pour métaux) mais avec un papier de verre plus fin : grain 600, voire 1000 ou 1200 (très doux). Cela créera aussi des micro-dents, mais elles seront vraiment très petites et très courtes, et donc plus robustes au niveau microscopique. Lorsqu'on a bien réussi cette étape de l'aiguisage, le couteau rase les poils de l'avant-bras sans problème.

La dernière étape est le polissage du fil... là, on rentre carrément dans le délire tellement on peut faire un truc qui coupe. Il s'agit, en gros, de finir d'user les micro-micro-dents du tranchant avec un abrasif hyper doux. On utilise souvent du cuir, avec ou sans pâte à polir. Le papier peut aussi bien fonctionner. Même une jambe de pantalon (en faisant gaffe de ne pas couper la cuisse qui est dedans !). Pour cette étape, on ne fait pas un mouvement de va et vient. On tire plutôt la lame toujours dans le même sens, le dos en premier... L'inverse d'un mouvement de coupe, quoi, où le tranchant serait en premier, et où on "pousserait". Là, on tire uniquement. Puis on soulève le couteau, on le repose, et on le tire à nouveau. Toujours le dos en premier.

Cette dernière étape est souvent la plus longue. Outre le polissage du fil, elle va permettre de débarrasser la lame de tout morfil (ou mort-fil). Le morfil est une crête de métal qui s'accumule au bout du fil pendant l'aiguisage. En fait ce sont des particules d'acier qui s'agglutinent là sans être arrachées complètement, et qui forment un truc qui ressemble à la crête d'une vague. Ce morfil, extrêmement fin, donne une impression de tranchant extrême, mais après deux coupes il s'en va et laisse un tranchant décevant. C'est le polissage du tranchant sur une surface pouvant se déformer légèrement qui arrachera correctement ce morfil et qui permettra d'obtenir à la fois un tranchant extrême... mais aussi très durable, car exempte de tout morfil.

Avec un tranchant poli de cette manière là, on peut se raser la barbe sans problème. Et ça coupe tellement bien qu'on passe à travers le bois presque sans le sentir... aussi il convient d'être extrêmement prudent. Aucune partie de notre anatomie (et a fortiori les grosses artères !) ne doit être sur le chemin d'un couteau (même émoussé d'ailleurs). En gros, il faut toujours faire comme si le couteau ALLAIT glisser, ripper ou partir tout seul, et prévoir à quel endroit il risque d'aller. Dans cet axe, il ne doit rien y avoir qui craigne les coupures...

Voilà. C'est la méthode que j'ai apprise quand j'étais gamin, et c'est aussi la méthode de Mors Kochanski, qu'il présente dans son excellent bouquin "Bushcraft". À l'usage et avec l'entraînement, c'est celle qui permet de passer le moins de temps à aiguiser son couteau, et le plus de temps à profiter d'un niveau de tranchant suffisant. Ça peut avoir l'air fastidieux, mais avec le coup de main on réaffûte un couteau émoussé en 3-4 minutes, et c'est reparti pour plusieurs heures de travail intense (style sculpter une pagaie ou se fabriquer un arc)... ou plusieurs semaines de petits boulots ordinaires, allant du saucisson au bout de ficelle.

Avec l'expérience, on se rend compte que n'importe quel abrasif peut fonctionner, et on arrive à aiguiser avec pratiquement n'importe quoi. Mais c'est bien d'apprendre sur des abrasifs un peu standard pour "sentir" le truc et comprendre exactement ce qu'on fait.

Ciao :)

David

DavidManise - 28 janv. 2007
12 messages
Guillaume :
Pour se faire, il y 2 méthode: soit tu le fais à vu d'oeil , soit tu passes une première fois ton couteau sur ta pierre à affûter (par exemple) et tu observes les rayures que tu as fais sur ta lame et si l'angle est bon, il ne devrait pas y avoir de rayures (hein, David, je me gourre pas?).

Non, tu ne te gourres pas, Guillaume :)

Si tu as le bon angle, tu feras des rayures uniquement sur la partie que tu souhaites user, et pas sur le reste de la lame. Au fur et à mesure que ton grain d'abrasif diminuera, les rayures se feront moins grosses et moins profondes. Au final, avec un grain 1000 ou 1200, les rayures sont tellement petites que tu peux te voir dedans. Avec un cuir, tu peux obtenir un poli vraiment miroir, au point de pouvoir utiliser le machin pour regarder si t'as pas un truc dans l'oeil <rire>

Ciao :)

David

paleo_bikefamily - 30 janv. 2007
108 messages
Salut et merci pour ces précieux renseignements. C'est super, j'ai vraisemblablement un bon couteau, je n'ai plus aucune raison de ne pas savoir m'en servir correctement après la lecture du n°7 et je devrais être capable de lui redonner un peu de son "mordant" d'origine sans m'estropier.

Tokamatt - 07 févr. 2007
17 messages
Salut David

Tout d’abord merci pour ton article fort bien écrit sur les couteaux. Il y a en effet beaucoup à dire sur cet outil indispensable et sur ses techniques d’utilisation dans le contexte de “la vie sauvage”. On trouve beaucoup d’informations sur ce sujet sur Internet, mais finalement tout est parfaitement détaillé dans l’excellent livre de Mors Kochanski, “Bushcraft”, auquel tu fais référence (le chapitre “knifecraft” en particulier). C’est d’ailleurs en lisant ce livre que j’ai du reconsidérer mes préjugés quant aux performances des petits couteaux pour des travaux que j’aurais a priori réservés aux gros couteaux. C’est également l’intérêt de ton article et la démonstration que tu as voulu faire.

Mors Kochanski est aussi un amoureux du “Morakniv” (en acier sandvik), ce petit couteau suédois qui offre en effet des performances très honorables pour un prix très modeste. J’ai moi-même une collection de “Moraknivar” dont les niveaux de finition sont assez variables, allant du modèle de base à 4 euros, que l’on retrouve dans toutes les caisses à outils et les boîtes à gants en Suède, à la série limitée plus rafinée.
Je recommande en particulier le Morakniv 2000, qui est le couteau absolument ideal pour celles et ceux qui ne développent pas un intérêt particulier pour les couteaux et qui recherchent un outil simple, léger, discret, efficace et polyvalent, à lame fixe et à petit prix (le Morakniv 2000 vaut l’équivalent de 15 euros dans les magasins Inter Sport en Suède et il a des qualités qui devraient le situer dans une gamme de prix nettement supérieure !).

Petite précision au passage. La commune de Mora ne se situe pas en Laponie, au delà du cercle polaire, comme tu le dis dans ton article, mais en plein coeur de la Suède, en Dalécarlie (Dalarna), une région très boisée où les densités de populations d’ours bruns et de loups sont les plus élevées de Scandinavie. Je commence à connaître un peu ce coin pour y pratiquer le bushwhacking et “la vie sauvage” depuis plusieurs années et je connais bien Mora pour y avoir séjourné plusieurs jours à l’hopital… :(

Quoi qu’il en soit, je te rejoins sur ton avis de préférer les gros couteaux aux petits, notamment dans une approche de survie, bien que moi aussi j’emporte toujours les deux avec moi, chacun étant adapté à des tâches particulières dans le cadre des activités qui nous intéressent.
Dans la gamme des “gros couteaux”, j’ai également une collection assez bien fournie, mais je dois dire qu’aucun d’entre eux n’arrive à la hauteur de mes deux Ontario RAT en terme de rapport performance/prix. Ces couteaux créés par Jeff Randall et Mike Perrin (Randall Adventure & Training, RAT) sont spécifiquement concus pour la survie dans la jungle et ils sont relativement abordables (en tout cas aux Etats Unis où on les trouve pour un peu moins de 100 $). J’utilise le RAT-7 en acier D2 (lame de 17 cm) ou le RTAK-II (lame de 26 cm) en acier 1095 pour le ”gros-oeuvre” et franchement je me passe bien d’une hache ou d’une machète !

Je reconnais cependant que ce sont des couteaux qui impressionnent les profanes (surtout le RTAK-II) et qui suscitent immanquablement les discussions classiques que tu résumes si bien sur ton site Internet.
Mon expérience montre que les discussions s’arrêtent lorsqu’on commence à préparer le camp… :)

paleo_Guillaume - 07 févr. 2007
79 messages
Tokamatt :
Je recommande en particulier le Morakniv 2000, qui est le couteau absolument ideal pour celles et ceux qui ne développent pas un intérêt particulier pour les couteaux et qui recherchent un outil simple, léger, discret, efficace et polyvalent, à lame fixe et à petit prix (le Morakniv 2000 vaut l’équivalent de 15 euros dans les magasins Inter Sport en Suède et il a des qualités qui devraient le situer dans une gamme de prix nettement supérieure !).

Tout à fait d'accord. Ca reste, pour moi, LA référence :) (bien que je n'ai pas une grande expérience du bushcraft).

a+

gégélight - 07 févr. 2007
2 messages
Voila des éléments interressant, pour moi qui ai adopté le concept MUL, mais dis moi Tokamatt, peus tu me renseigner sur le RAT-7 , ou le trouver en france notamment, et par ailleurs si tu dispose d'une chtiot' balance de cuisine, purrais tu me dire le poids de ce couteau? J'ai été confronté au challenge d'agrandir un abri ou nous ne disposions que de 2 Tarp pour 6 énergumènes sous un orage et je dois dire que tailler des grosses branche à l'opinel n°6, c'est fastidieux, aussi je pense ajouter un bon couteau pour mes prochains trip.
d'avance merci à tous

Pierre - 07 févr. 2007
56 messages
gégélight :
mais dis moi Tokamatt, peus tu me renseigner sur le RAT-7 , ou le trouver en france notamment,

Sur Ebay aux USA

Aucun soucis pour la commande: c'est l'endroit où tu trouveras les prix les plus intéressants

Sinon Coutellerie tourangelle en France

Il exite deux modèles de lames

- Tranchant sur toute la longueur de la lame
- Tranchant sur un partie de la lame serration (dents) près de la garde

et deux types d'acier :

- 1095 : Acier au carbone donc non inoxidable : s'affute très bien, coupe très bien mais nécessite de l'entretien et c'est un acier qui se détord relativement facilement.

- D2 Acier assimilé inox, plus dur donc plus difficle à affuter, mais son tranchant tient plus longtemps. Peu d'entretien mais du fait de sa dureté peut casser sous des contrainte importantes.

Ce qui fait 4 combinaisons possibles. Mon conseil : lame lisse en 1095 ca tombe bien c'est le moins cher ! :D;)

A+
Pierre

paleo_Guillaume - 07 févr. 2007
79 messages
Si tu as adopté le concept MUL, je te conseil le Mora 2000 (cité plus haut).

Ici

a+

Tokamatt - 07 févr. 2007
17 messages
Super lien sur les Moraknivar Guillaume !!!

Quant à eBay, je ne m'y fierais pas pour l'achat d'un objet de marque et/ou d'occasion comme un couteau. De plus, j'ai eu une très mauvaise expérience en achetant des lunettes de soleil qui n'étaient au final que de belles contrefacons... donc prudence !

Si tu tiens à acheter un modèle Ontario RAT aux USA, je te suggère de regarder la liste des revendeurs offiels sur www.ontariorat.com.
Pour ma part j'ai acheté mes deux RAT sur www.knifecenter.com. L'idéal est de pouvoir se les faire livrer sur place et/ou ramener par quelqu'un qui se déplace entre les USA et l'Europe pour diminuer des frais de port et éviter les frais de douane et la TVA.

Pour ce qui est du débat D2 versus 1095, je crois qu'il faut bien remettre les choses dans leur contexte en ce qui concerne les ordres de grandeur des contraintes appliquées sur les aciers pour déterminer leurs caractéristiques mécaninques en termes de ductilité et de dureté, notamment dans des tests destructifs. A moins de vouloir casser un couteau en D2 ou en 1095, il faut vraiment s'y prendre comme un manche ;) pour briser la lame accidentellement. Oui un acier à forte teneur en carbone et durci à la trempe est plus cassant, mais c'est quand même pas une plaque de verre !! et je le répète on parle de tests destructifs dans lesquels des couteaux ne sont pas utilisés dans leur champ d'application normal.

Plus intéressants sont les critères qui concernent l'entretien (attention et effort à fournir) pour conserver le fil et protéger l'acier de la corrosion. En résumé, trempe et teneur en carbone sont déterminants dans la dureté (donc la difficulté d'affûtage) et l'addition d'impuretés de type chrome, nickel, vanadium, molybdène (c'est le cas du D2) est déterminante dans la tenue à la corrosion (donc l'entretien général de la lame, surtout du fil puisque les lames sont en général traitées en surface, donc isolées de l'environnement corrosif).
Un acier inox est plus adapté à une utilisation occasionelle (ou à des fins chirurgicales comme le 440C) ou dans un environement hautement corrosif comme un environnement salin et/ou humide.
Typiquement, un couteau en acier oxydable n'est pas un couteau pour le profane (je pense par exemple au Laguiole) et nécessite d'être entretenu et/ou utilisé fréquemment.

Pour ce qui est de l'affûtage, il est vrai que le 1095 est plus facile que le D2, surtout sur le terrain, mais franchement tout est question de savoir-faire et de patience (donc de l'intérêt que l'on porte à la question). Evidemment, c'est aussi une question de compromis : pour moi resistance à la corrosion et tenue du tranchant sont importants pour des usages intensifs en milieu tropical humide ou dans la neige, donc je préfère le D2 au 1095. Il suffit d'accepter le poids d'une bonne pierre diamantée, ce qui n'est pas forcément compatible avec le concept MUL. Je préfère aussi le Cordura au cuir, surtout en milieu tropical humide (le cuir a tendence à moisir) et le Micarta à tout autre matériau comme le bois ou le kraton-G (qui résiste mal à la friction). C'est aussi pour cela que je trouve que le RAT-7 et le RTAK-II sont excellents (en plus de leurs caractériques physiques : poids, formes, dimensions, perfomances, etc).

Pour ce qui est des dents de scie (serration), personnellement je ne suis pas un adèpte car je trouve que la lame perd en fait de sa polyvalence, que les dents soient sur le tranchant (réduisent la longueur de coupe fine) ou sur le dos (rendent le bâtonnage délicat). La serration est surtout appréciée dans des applications de types militaires ou forces de l'ordre car très efficace pour couper rapidement les cordes ou les tôles d'alu ou d'acier.

Pierre - 07 févr. 2007
56 messages
Tokamatt :
Quant à eBay, je ne m'y fierais pas pour l'achat d'un objet de marque et/ou d'occasion comme un couteau. De plus, j'ai eu une très mauvaise expérience en achetant des lunettes de soleil qui n'étaient au final que de belles contrefacons... donc prudence !

Détrompes toi Tokamatt ! Sur le forum de David, nombreux sont ceux qui ont acheté leur RAT sur Ebay et qui en sont très content et moi le premier . Ce ne sont pas de couteaux d'occasions mais des neufs vendus par des professionnels . Les couteaux sont vendus à des prix très interessants, et la livraison est rapide. Si j'étais le seul a avoir fait l'expérience je n'en parlerais pas, mais tous les échos sont bons ... Ton expérience est regrettable mais loin d'être une généralité .

Pour le reste de tes commentaires sur les RAT 7, je suis à peu de choses près, entièrement d'accord avec toi et ton exposé est tout à fait complet. Pour illustrer tes propos, mon RAT7 est en D2 avec lame sans serrations .
Ceci dit pour quelqu'un de soigneux mais pas particulièrement féru de couteaux, ce qui semble être le cas de Gégélight, je pense que lame en 1095 est un bon compromis qualité/affutage/prix non ?

A+
Pierre

Tokamatt - 07 févr. 2007
17 messages
Pierre,
Un RAT-7 en 1095 sans serration est de toute facon un excellent choix, je suis tout à fait d'accord avec toi.

C'est même étonnant de voir que certains commencent d'entrée de jeu dans cette gamme pour leur premier achat, parce que c'est déjà assez sérieux comme équipement. Je ne peux que l'encourager !

Quant à eBay, oui, je ne généralise pas, c'est vrai que je n'ai pas eu de bol, et je veux simplement mettre les gens en garde : on trouve tout et n'importe quoi, il suffit de faire attention.

@+

DavidManise - 08 févr. 2007
12 messages
Bonjour Tokamatt,

Merci pour tes précisions géographiques concernant la commune de Mora. Le pire c'est que c'est une amie Suédoise qui m'a dit ça en voyant mon Mora pendre à mon cou :roll: :)

J'aurais dû vérifier mes sources.

Pour ce qui est du débat D2/1095, personnellement je n'aime aucun de ces deux aciers. Le D2 a un grain très gros et donc ne peut pas être très bien affûté pour couper du bois. C'est un acier idéal pour couper dans la viande (pour un "skinner" par exemple).

Le 1095, quant à lui, est un acier dans lequel on retrouve souvent des impuretés ou des lignes de carbures mal distribués. Le nombre de Beckers, d'Ontarios, de Camillus, de Ka-Bars (tous en 1095) que j'ai cassés... !!! Au final, et par l'expérience, j'ai acquis une grande confiance dans les aciers suédois (sandvik etc.) et les aciers bonpertuis (DNH7 / XC75), utilisés par les couteliers français (notamment).

Ciao :)

David

Pierre - 08 févr. 2007
56 messages
Salut David,

C'est marrant les gouts et les couleurs pour les couteaux

Le D2 a un grain très gros et donc ne peut pas être très bien affûté pour couper du bois. C'est un acier idéal pour couper dans la viande (pour un "skinner" par exemple).

En utilisant un pierre diamantée sur le D2 tu peux obtenir un tranchant rasoir qui ne pose aucun problème pour le bois.
Je ne vois pas ce que tu entends par grain très gros pour le D2 , et encore moins qu'un gros grain est l'idéal pour trancher la viande ...:huh: tu veux dire par là que des micros dents se créent sur le tranchant et attaquent plus facilement un fibre tendre ? Tu pourrais préciser s'il te plait.

Au final, et par l'expérience, j'ai acquis une grande confiance dans les aciers suédois (sandvik etc.) et les aciers bonpertuis (DNH7 / XC75), utilisés par les couteliers français (notamment)

TAFDAK en ce qui concerne les aciers suédois. En revanche j'ai plusieurs couteaux faits par des couteliers francais et je suis assez décu par le XC75, surtout en ce qui concerne la tenue du tranchant C'est certainement solide mais à mon goût , sans vouloir lancer de polémique , cet acier n'a rien d'extraordinaire. Tout dépent certainement de l'utilisation que l'on veut en faire ...

A+
Pierre

Guest - 09 févr. 2007
108 messages
Je préfère le Rat en 1095 car le revêtement est plus durable. Sur le D2, ca ressemble à une peinture epoxy et elle s'écaille au niveau de la pointe ou s'abime avec les frottements si on batonne des buches (du chene bien sec par exemple)... Le revetement du 1095 est un phosphatage qui s'use aussi mais dont l'aspect est moins moche qu'une peinture abimée.
Pour l'argument rouille : il suffit de s'en servir et la rouille ne s'incruste pas ;) et un petit coup d'huile de paraffine pour les longues périodes d'inactivité (le phosphatage retient bien l'huile)

DavidManise - 14 févr. 2007
12 messages
Pierre :
En utilisant un pierre diamantée sur le D2 tu peux obtenir un tranchant rasoir qui ne pose aucun problème pour le bois.
Je ne vois pas ce que tu entends par grain très gros pour le D2 , et encore moins qu'un gros grain est l'idéal pour trancher la viande ...:huh: tu veux dire par là que des micros dents se créent sur le tranchant et attaquent plus facilement un fibre tendre ? Tu pourrais préciser s'il te plait.

Sans problème.

La structure moléculaire de l'acier D2 fait en sorte que les paquets de carbures sont plus gros, d'où un "grain" d'acier très gros.

Évidemment, on peut l'aiguiser assez pour qu'il rase... mais même une fois poli (sur un cuir par exemple) le fil reste très hétérogène et donc a des propriétés mécaniques différentes d'un acier à grain plus petit (que je préfère personnellement). Ceci dit, le D2 a des qualités remarquables, donc une bonne résistance à la corrosion et une excellente résistance à l'usure. C'est la résistance à la corrosion qui est extrêmement utile pour un "skinner", puisque le fil est soumis à un environnement acide et salé. Un acier carbone normal voit son fil rouiller presque instantanément (au niveau microscopique hein) et ses performances chutent dramatiquement, très vite.

On dit souvent du D2 qu'il prend un très mauvais tranchant, mais qu'il le garde toute une vie :)

Mais bon comme tu dis, les goûts et les couleurs... :)

Je ne crache pas du tout sur le D2 hein. Je préfère juste, pour mon style d'aiguisage et mon utilisation à moi, un acier à grain plus fin (comme le 12c27 ou le XC75). Après, une fois qu'on a les infos, ce qui est bien c'est qu'on peut faire ses choix par soi-même... c'est là mon but, à la base, plus que de convaincre que le XC75 est mieux que le AISI4116 et moins bon que le CPMmachintrucV. Il n'y a pas d'absolu... il n'y a que des qualités différentes et des compromis meilleurs que d'autres dans des contextes particuliers.

Ciao :)

David

P.S.: J'ai oublié de mentionner que mon opinion sur les aciers a en grande partie été forgée (wouah quel jeu de mot) par les infos apportées par Didier/Kilbith sur mon forum. Merci à lui.

Vinz - 14 févr. 2007
1 messages
Bonjour Xavier
mon chapeau bas pour cet article pointu à souhait. Je ne suis pas un expert de ta (je me permet) trempe, mais je crois m'y connaître un petit peu. En fait le nombre d'achat de couteaux correspond à une unité près au nombre de schlasses perdus.
Ma première réaction en te voyant, fut de téléphoner à mon tonton berger pour le prévenir de faire attention à ses brebis. Les préjugés...
Et en fait une légère honte me saisit lors de ma lecture. bref
Par contre une chose que je n'ai pas compris, pourquoi mon couteau fait rire les psy?!? Je suis malade? J'ai râté mon complexe d'oedipe?
Merci

DavidManise - 14 févr. 2007
12 messages
Qui c'est Xavier ? :D

À mon avis, y'a pas que ton couteau qui pourrait intéresser les psys, toi :D

Allez bon courage hein :p

David

Vinz - 14 févr. 2007
1 messages
Hum, confondu avec Xavier Maniguet... un grand nom de la survie également, mais assurément pas le même.
Désolé, je vais un peu vite...

DavidManise - 14 févr. 2007
12 messages
Ouais bon -- moi j'ai rien avoir avec le naufrage du Rainbow Warrior hein :siffle:

C'est drôle, on a eu une longue discussion au sujet des préjugés sur mon forum aujourd'hui. Y doit y avoir une lune... :D

David

DavidManise - 14 févr. 2007
12 messages
gégélight :
'ai été confronté au challenge d'agrandir un abri ou nous ne disposions que de 2 Tarp pour 6 énergumènes sous un orage et je dois dire que tailler des grosses branche à l'opinel n°6, c'est fastidieux, aussi je pense ajouter un bon couteau pour mes prochains trip.

Une alternative plus légère et moins dangereuse à manier... mais moins polyvalente... reste la petite scie pliante, de type fiskars... tu vois, les scies qui servent à couper les petites branches dans les jardins quoi... tu en trouves dans tous les magasins de bricolage ou jardinage. Elles pèsent quelques grammes (entre 60 et 100 grammes à la louche) et elles sont très efficaces.

Une scie de ce genre là plus un opinel et t'as déjà de quoi bien bricoler, franchement.

Ou sinon tu remplaces ton opinel par un petit fixe (type Mora) et tu peux bâtonner (voir article dans No.7) et du coup gagner énormément en rapidité.

Ciao !

David

gégélight - 15 févr. 2007
2 messages
Bravo pour cette foultitude d'infos, et quelle technicité, j'aurais jamais pensé en voyant certains dormir sous un abri de banche que l'acier de leur outil était du azm 125 trucmuche, bref vous l'aurez compris je ne suis pas un spécialiste mais vos avis mon fait trancher, c'est la dernière proposition de David que je vais retenir (le Mora) , pas cher pas lourd.
Et attention a vos ch'ti doigts les gars
Merçi beaucoup David, et rendez vous a tous au détour d'un de nos chemins...

DavidManise - 15 févr. 2007
12 messages
gégélight :
Bravo pour cette foultitude d'infos, et quelle technicité, j'aurais jamais pensé en voyant certains dormir sous un abri de banche que l'acier de leur outil était du azm 125 trucmuche, bref vous l'aurez compris je ne suis pas un spécialiste mais vos avis mon fait trancher, c'est la dernière proposition de David que je vais retenir (le Mora) , pas cher pas lourd.
Et attention a vos ch'ti doigts les gars
Merçi beaucoup David, et rendez vous a tous au détour d'un de nos chemins...

Merci pour tes bons mots, gégé :)

C'est vrai que les couteaux c'est vraiment LE truc central en survie. Si nos ancêtres hominidés ont utilisé ce type d'outil en premier, c'est sans doute pour une bonne raison.

Ceci dit je ne voudrais pas donner l'impression qu'il faut absolument un couteau en azm125machintruc pour fonctionner et survivre. J'ai passé mon enfance et mon adolescence dans les bois avec une vieille machette tramontina bien pourrie payée 7$ canadien à l'époque. Je l'ai encore, d'ailleurs. Elle est vraiment pourrie, mais comme j'ai 20 ans d'expérience dans son maniement elle est devenue le prolongement de ma main et ça compense.

Bref, tout ça pour dire que n'importe quel couteau sera déjà vachement plus efficace que mes dents ou mes ongles... Le couteau, en survie, n'est qu'un outil qui prolonge notre volonté (c'est pas de moi, cette formule, mais j'ai oublié l'auteur, sorry...). Et de temps en temps, pour cette simple raison, j'aime bien prendre des mecs ultra-équipés en stage... des mecs avec tout le matos dernier cri et tout le brol hors de prix. Et là je leur demande de mettre leurs sacs à dos, leurs couteaux, leurs ceintures, leurs poches à eau et leurs filtres et tout dans un gros tas, devant moi. Et là je leur donne pour mission de me faire un abri chacun.

Eh ben au début je me fais engueuler (normal :))... Puis quand ils voient que ça ne va rien changer au jeu, ils s'y mettent et ils réussissent tous. On voit des gars habitués à travailler avec du matériel haut de gamme retrouver la simplicité de gamins en faisant de gros tas de feuilles et en trouvant des bâtons secs qu'ils peuvent casser à la main, et tout. Le fait est que ça fonctionne quand-même...

Une fois qu'ils ont bien senti à quel point ils peuvent, avec quelques trucs, un peu de système D et la bonne attitude, s'en sortir quand-même, je leur rend leur matériel et ils se rendent subitement compte que tout ça n'est qu'un paquet de facilitateurs, sans plus.

Donc oui... c'est bien de connaître les aciers pour savoir bien choisir un couteau. Mais d'abord et avant tout il faut savoir à quoi sert un couteau, et comment on s'en sert.

Voilà. Évidemment je ne parle pas pour toi hein, gégé. Je parle en général... histoire de transmettre une notion importante.

Ciao ;)

David

gégélight - 16 févr. 2007
2 messages
A chacun de trouver son plaisir, qui dans la technique, qui dans la flanerie, et de dépenser ses soussous la ou bon lui semble. Je n'ai pas encore commander le Mora 2000, car un ami m'a proposer de m'essayer au grosse lame par le biais d'un couteau acheter chez Doursoux( un vieux couteau de survie pour pilote US), c'est un couteau a scie sur le dos avec un manche en rondelle de cuir. Alors je vais d'abord essayer cela un prochain Week end.
Bon WE et Bonne ballade a tous.

DavidManise - 16 févr. 2007
12 messages
Bonjour gégé,

Tafdak concernant le respect des envies de chacun.

Juste un mot rapide sur le couteau de survie pour pilote US : ça coupe beaucoup, beaucoup, beaucoup moins bien qu'un Mora. C'est pas des masses plus solides (surtout au froid). C'est plus cher. C'est plus lourd.

À toi de voir ;)

Ciao :)

David

Angelo - 19 févr. 2007
0 messages
Voici le site d'un artisan coutelier qui fait de belles pièces pour les amoureux des lames. Je possède un modèle c10 ébène trés costaud. A vous de faire la visite.
www.bastide-knives.com

paleo_Guillaume - 19 févr. 2007
79 messages

Tokamatt - 22 févr. 2007
17 messages
Salut
Tout à fait d'accord avec David, le Mora2000 est un bien meilleur choix et il est quasiment impossible d'obtenir le même tranchant avec l'Ontario USAF Pilot Survival. Ce sont effectivement des couteaux de tailles comparables mais c'est là que la comparaison s'arrête ! Quant à la scie sur le dos de la lame... franchement, oublie la, elle n'est pas du tout un critère de choix car son efficacité n'est probablement pas à la hauteur de tes attentes.
Il se trouve que je possède les deux, alors je vous fais profiter de vues comparatives.

@+
Matt





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