2 membres et 1 invité en ligne
Accueil des forums
Vos récits de voyages 4

Moulins––La Charité-sur-Loire

Le_Calme - 26 août 2015
28 messages
Bonjour,

n’ayant pas envisagé de faire un récit de cette sortie, je n’ai pris aucune note. Donc de mémoire, un "bref" compte-rendu.

Contexte
2 pagayeurs débutants en rivière, avec un certain stock de printemps dans les pattes. L’expérience en kayak de mer datant de quelques décennies et le sport n’étant pas notre activité principale, les muscles vont devoir se remettre en forme sur le tas. Un lourd canoë de location, que j’ai identifié comme le Riviera de RTM.
Un programme de 5 jours concocté par Yvan, notre sympathique hôte, nous fera partir de Moulins, pour arriver à la base de Saint-Satur.
Grand beau temps les 3 premiers jours, coups de Soleil à l’appui.
Grisaille et vent, quelques gouttes de pluie le 4e jour. Peu de photos, à mon grand regret. N’ayant pas pu être livré à temps de l’appareil étanche commandé, je n’avais qu’un appareil “normal” à l’abri au fond du bidon, pour ne le sortir qu’à terre.

Dès le 1er jour sur l’Allier, notre cœur ornithologique n’a pas cessé de bondir à la vue d’oiseaux que nous n’avions vus jusqu’alors que de très loin, voire jamais. Les îles, îlots, bancs de sable et gravier abritent une avifaune variée, que nous gardons bien d’aller taquiner de trop près.
Au rythme lent de nos coups de pagaie, nous sommes littéralement gavés de paysages superbes, les chants d’oiseaux emplissent nos oreilles.
Peu à peu, nous apprenons à lire la surface de l’eau pour éviter les hauts-fonds, synonymes de pied à terre et tractage, toujours bref cependant.
La pause à Villeneuve-sur-Allier, aval du pont rive droite, est bienvenue pour reconstituer notre réserve d’eau et prendre le frais sur la terrasse de l’hôtel.
La première étape s’achève sur une plage où nous avons repéré un saule aux branches basses bienvenues. Elles nous offriront l’ombre indispensable pour finir la journée et la discrétion voulue pour camper tranquillement.
Le plantage des sardines dans le sable nous conduit à faire preuve d’inventivité pour que ça tienne un tant soit peu. Le bois mort abondant sur place fera l’affaire.
La soirée sera bien agréable, le coucher du Soleil nous permettant de nous promener sur la plage sans cuire.
Le lever du jour est un grand moment, le calme régnant sur la rivière et la douceur de l’air sont très appréciés.
Petit-déjeuner, rangements, pliage de la tente –toujours aussi tordu à retrouver, nous prennent 2 h 30.
La mise à l’eau et l’embarquement se font sans encombre, nous retrouvons les bons gestes sans difficulté.

La 2e journée est tout aussi riche d’émerveillements, nous améliorons notre coup de pagaie pour avancer régulièrement. Les quelques échouages sont courts. La marche dans le gravier donne lieu à un douloureux contact entre mes pieds et les cailloux venant s’incruster à l’intérieur des sandales. Je comprends un peu tard à quel point elles sont inadaptées.
La recherche du coin “idéal” nous prend un peu plus de temps que la veille, mais nous trouvons une plage avec quelques arbustes, dont l’envahissante Renouée du Japon. Celle-ci nous servira à ancrer la tente plus sûrement qu’avec nos maigres sardines.

Yvan nous ayant signalé les passages délicats jour par jour, nous savons que la 3e journée sera celle des portages –deux au programme.
Heureusement, ils resteront dans nos cordes physiques. Le niveau d’eau étant exceptionnellement bas, les difficultés annoncées seront parfois plus ardues que prévu, en tous cas pour notre niveau à nous.
Sous le pont SNCF, nous sommes censés passer sous l’arche de gauche ; sur place, un promeneur pieds dans l’eau nous dit qu’il voit les canoéistes passer habituellement sous l’arche rive droite. Nous nous en tenons aux conseils d’Yvan et… nous ne passons pas ; manque d’eau et de technique conjoints font que nous nous retrouvons bloqués en travers dans les rochers.
Après maintes hésitations et concertation, nous mettons pied à l’eau, non sans une certaine appréhension, ça pousse fort tout de même. Je maudis encore une fois mes sandales ; elles tiennent mal aux pieds et manquent de rigidité sur les rochers, mon équilibre s’en ressent. Mon équipière a de bonnes chaussures, c’est un gage de sécurité. Nous parvenons à dégager le canoë en quelques minutes.
Passé le pont, la vue du passage à droite nous a permis de comprendre que nous n’avions pas fait le pire choix, là-bas c’est le bois mort qui s’ajoute aux cailloux.

Le cordage embarqué au départ nous aura rendu un grand service, permettant de tirer le canoë sur le sable ou l’herbe à la force de tout le corps plutôt que des seuls bras.
Le portage à la prise d’eau des Lorrains, en travaux, se fait à travers le chantier, un peu long sous le Soleil, sans difficulté notable.
Pour débarquer rive gauche au pont canal du Quétin, par exemple, hisser le canoë près de 3 mètres au-dessus de l’eau, en le tirant sur les rochers, ne nous aurait pas été possible sans cette aide.


Le 4e jour commence en douceur, puis le temps se gâte. Le vent se lève et forcit, assez pour nous obliger à corriger constamment le cap ; heureusement les averses nous épargnent, elles ont le bon goût de tomber loin devant.
Les échouages se multiplient, la Loire louvoyant notablement plus entre ses berges et nous tirant des bords face au vent. La fatigue s’accumule, mon bras droit recommence à faire des siennes…
L’arrivée à La-Charité-sur-Loire s’annonce bizarrement, les indications du topo-guide –débarquer rive gauche avant le pont pour accéder au camping, contredisent l’aspect de la rive, entièrement boisée.
Yvan nous avait indiqué la 3e arche à droite. L’approche nous fait entendre un bruit de rapide trop intense pour nous inciter à y aller sans reconnaissance.
Longeant les branches basses rive gauche, nous découvrons un minuscule havre à barque, signalé par deux bouées orange de corps mort. Nous nous agrippons à celles-ci pour aller aux nouvelles.
Le camping est à près d’un kilomètre, nous n’avons pas de chariot, c’est infaisable.
Je vais sur le pont pour voir le passage à canoë. La descente de la rampe se termine dans des remous impressionnants, puis il faut passer une barre de rochers affleurants. Ni notre niveau technique, ni nos ressources physiques ne nous permettraient de sortir sans encombre de ce traquenard.
Heureusement, Jérôme le sympathique gérant du camping me conduit à des canoéistes qui sans hésitation aucune attelleront leur remorque pour venir chercher le canoë. Grand merci à eux !
La soirée se termine sous la pluie d’un orage, mais la douche chaude fait le plus grand bien.
Au matin, la décision s’impose de devoir arrêter notre escapade, mon bras ne veut rien savoir…
Un message à la base, puis un contact direct en fin de matinée, embarquement immédiat, un des fourgons passe à La Charité dans les 15 minutes ! Pari tenu, tout est dans les bidons à l’arrivée de la remorque.
Le lendemain, journée touristique dans le Sancerrois et pause obligée pour mon bras droit. La semaine en vélo est aussi annulée. Retour au bercail le jour suivant.
Conclusion : on y retournera, c’est certain.

Depuis, on réfléchit à ce que nous avons appris. On fait le bilan des matériels, inadaptés, superflus ou manquants, on pense à la préparation physique, inexistante pour cette première.

Quelques mots de l'équipement

Camping
Tente Décathlon Ultralight T3 (ancien modèle)
Il nous faut des sardines à sable, l’improvisation avec les ressources de la plage ne sera pas toujours possible.
Matelas Thermarest Z-Lite (une horreur sur les cailloux, retour au Thermarest gonflable impératif)
Sacs de couchage en synthétique (la chaleur nous a amenés à dormir avec un simple drap, le tente double paroi n’est pas idéale dans ces conditions)
Popote simplifiée (pas assez), réchaud gaz MSR, cartouche CV270
Provisions
Nous sommes partis avec des provisions pour assurer les dîners (légumes en boîte, couscous) et les petits-déjeuner (céréales, biscuits, café).
Le midi, fruits secs et pain les deux premiers jours, les sandwiches d’Apremont-sur-Allier ont été un régal, les provisions de Fourchambault feront un copieux pique-nique bienvenu.
Remarque : un sac à dos tout simple mais solide, permettant de porter la réserve d’eau ou les provisions achetées, est appréciable pour les bras, bien sollicités par ailleurs.
L’étanche
Toutes nos affaires étaient dans des sacs étanches, faisant certes double emploi avec les bidons mis à notre disposition, mais bien pratiques pour ranger et tout retrouver rapidement. Nous les avions depuis nos années kayak de mer, toujours en parfait état après 30 ans.
Je pense m’équiper d’une pochette étanche d’urgence, avec téléphone, argent, papiers, fixée non au bateau, mais à moi-même en cas de besoin.
Portage et manœuvres
Cordage indispensable et sangles de portage, pour ne pas avoir à tirer, là encore, avec les bras.
Le canoë vide dépasse les 40 kg, qui, ajoutés à la fatigue du pagayage, semblent plus lourds en fin de journée.

Je disais bref au début, j'ai peut-être un peu abusé…

marie31 - 26 août 2015
490 messages
l an passé sur le meme parcours avec un niveau d 'eau exceptionnellement haut ce n'etait pas plus simple bien au contraire

l eau montait de plus 50 cm tous les soirs (heureusement qu on montait bien les canoe au sec )

impossible de passer certains passages ( l allier avait ete declaré interdit à la navigation mais bien sur on ne le savait pas) obligation de s arreter en urgence et de porter à travers ronces champ et foret






Yvan vient meme nous chercher en mode secours car impossible de remettre à l 'eau apres le 3eme barrage
on repars donc de nevers

le canoe qui se remplit d'eau et "coule" à la charité
on a pousser le canoe tant bien que mal vers les berges ou quelqu un nous a lancé une corde ...



comme quoi ce n'est jamais facile

Le_Calme - 26 août 2015
28 messages
Bonsoir,

ah oui, impressionnant. Nous savions avant d'arriver à St Satur que le niveau était exceptionnellement bas et l'eau anormalement chaude, Yvan me l'avait dit au téléphone.
Avec trop d'eau, le paysage doit être chamboulé. On le lit dans les récits, j'imagine que s'y retrouver c'est une autre affaire.

marie31 - 27 août 2015
490 messages
Le problème c est que notre téléphone était bien au sec et au fond du canoë
Nous n avions pas eu connaissance des messages alarmees d yvan nous demandant de nous arrêter d urgence

On voyait bien que l eau était monté mais ne connaissant pas les passages nous n étions pas inquiets

Quand nous avons finit par le joindre c était trop tard on devait continuer car il était impossible de nous récupérer ( pas d accès )

Le_Calme - 31 août 2015
28 messages
Bonjour,

le téléphone bien planqué au fond, nous avions fait la même erreur.
À l'avenir, il sera à portée de main, dans un quelconque étui étanche, telles que les housses pour VHF utilisées en mer ou une boîte Lock & Lock.

Remonter