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Vos récits de voyages 8

La Seine, de Cosne - Quemigny-sur-Seine à Nogent-sur-Seine

Michel66 - 07 mars 2015
mis à jour le 02 avr. 2015
34 messages
Bonjour à tous,

Nous vous proposons un petit « topo » en images pour vous faire partager un petit tour dans la partie supérieure de la Seine au cours de notre descente avec Jak91 du lundi 2 au mardi 10 juin 2014 soit 9 jours pour un parcours d’environ 225 km. En complément, sont ajoutées quelques captures d’images faites dans Street View de Google Earth. Prises le plus souvent sur les ponts, puisque c’est l’endroit où la rivière passe au plus près des routes, ces images permettent de se faire une idée plus précise de l’environnement dans lequel on évolue au fil de la descente. Par une vue un peu plus élevée elles complètent également nos images respectives prises le plus souvent au ras de l'eau.
Longue de 777 km, la Seine prend sa source sur le plateau de Langres en Côte-d’Or (21) à 446 m d’altitude.
Évidemment, pour une rando-bivouac, le choix s’est porté sur la partie supérieure du fleuve afin de naviguer sur la portion la plus sauvage jusqu’à la confluence avec l’Aube.
Nous situons donc le point de départ le plus haut possible, à Cosne, petit hameau de la commune de Quemigny-sur-Seine (21) en Bourgogne, 25 km après la source environ, pour trouver un cours navigable. « Navigable » étant bien sûr très relatif à ce niveau…
Au départ à Cosne dans le nord du département de la Côte-d’Or la Seine est à 290 m d’altitude. Nous traverserons ensuite le département de l’Aube (10) en direction du N-O, ferons une petite incursion dans le S-O de la Marne (51) pour revenir enfin dans l’extrême N-O de l’Aube à notre point de chute final à Nogent-sur-Seine à 64 m environ au dessus du niveau de la mer. Du départ à l’arrivée vous constaterez que nous avons un dénivelé de 226 m soit en théorie une moyenne d’1 m par kilomètre parcouru.




Après avoir laissé un véhicule en bout de parcours au camping de Nogent nous arrivons en fin d’après-midi du dimanche à Cosne, petit hameau au bord de la Seine bourguignonne. Avec l’aimable hospitalité d’une famille des lieux nous pourrons nous installer dans un champ tout près du pont de Quemigny :





Lundi 2 juin 2014 : Cosne (21)-(Hameau de Quemigny-sur-Seine) > Aisey-sur-Seine : 15.100 km

(Cosne – Saint-Marc-sur-Seine – Aisey-sur-Seine)

La matinée est maintenant bien avancée quand nous mettons à l’eau nos embarcations. Il est un peu plus de 10 h et un doux soleil semble vouloir s’installer pour nous accompagner au cours de la journée. Avec ses 5 à 6 m. de large le maigre cours d’eau s’écoule timidement au pied des berges basses. L’endroit parait surnaturel par rapport à l’idée que l’on se fait d’habitude de la Seine :




Un grand merci à Jean-Luc, Béatrice et la petite famille pour l’inoubliable accueil et la gentillesse qu’ils nous ont accordés :



Voilà, le pont de Cosne franchi, c’est l’aventure, la découverte complète car nous n’avons aucune référence de récit ou topo sur la Petite Seine. Son cours, son débit, ses niveaux avec ses difficultés diverses nous seront dévoilés au fur et à mesure de notre avancée. De toute évidence rien à voir avec la haute Loire ou le haut Allier. Il ne faudra surement pas s’attendre naviguer sur une rivière torrentueuse.
Dans une campagne agricole la jeune Seine semble chercher son chemin au gré d’innombrables sinuosités qui dévient son cours sur d’autant d’obstacles invisibles. Le débit s’en trouve considérablement réduit, annulé souvent au sortir d’un méandre et obligeant à une reprise vigoureuse à la pagaie sur des hauts-fonds caillouteux ou envasés. On est souvent contraints de mettre pieds à terre pour se sortir d’un fond un peu trop collant ou accidenté et tracter nos embarcations pour retrouver un peu de jus :




Au troisième kilomètre nous arrivons sur le premier obstacle aux ruines du Moulin du Boeuf que nous passons facilement sur un court déversoir :



1.300 km plus bas au Moulin de Vaux, un peu avant le pont, le passage se fait à la main par le seul passage par l’ancien canal d’entrainement de la roue aujourd’hui disparue :



Ensuite on continue de trouver au cours de la progression le lot habituel d’arbres, embâcles et seuils naturels communs sur toutes les rivières. Avec plus ou moins de difficulté on arrive à venir à bout de tous ces obstacles mais les efforts déjà produits sur si peu de distance depuis le début laissent présager de bonnes journées à venir :






Nous arrivons au premier petit village traversé à Saint-Marc-sur-Seine soit un peu plus de 2 h 30 pour faire moins de 7 km. En amont le passage sous une vanne à gauche (en face le bief du moulin est maintenant condamné) conduit sur le cours normal de la rivière. En sortie de village un autre ouvrage se passe facilement par un déversoir à droite :








De suite après Saint-Marc nous faisons, vers 13h30, notre petite pause de la mi-journée. A la reprise nous arrivons quelques centaines de mètres plus bas au Château de Chenecières. Le passage obligé se fait à droite sur le bief par une vanne. Le passage est un peu délicat car il n’y a pas de quoi se poser surement en amont du système. Un, doit descendre en aval en « débarquant » sur l’arête du panneau, le deuxième aidera au passage des bateaux sur ce même panneau :






Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont au hameau de Chenecières – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Même topo au prochain village, à Vaurois, pour le passage d’une vanne avec la même manip. La manœuvre est facilitée par moins de hauteur et plus de place sur la margelle à l’arrière de la vanne :





Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont de Vaurois juste après la vanne – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Nous sommes en presque fin d’après-midi et, tout en nous laissant glisser doucement au gré fil de l’eau, nous commençons à chercher un lieu propice pour le bivouac du soir. Pour une première étape cette journée a été assez rude : beaucoup de sinuosités avec peu de courant, de nombreux cailloux et beaucoup marché pour nous dégager sur des hauts-fonds et autant de relances dans le jus et quantités d’embâcles et arbres couchés dans le lit… Nous avons fait, depuis le matin 10h30, 15 petits kilomètres !
Vers 17 h, à l’entrée S-E d’Aisey-sur-Seine, nous nous arrêtons peu après le pont routier sur une aire communale aménagée en rive droite. Une jolie pelouse fraichement tondue et quelques arbres en bordure de rivière feront parfaitement l’affaire pour notre premier bivouac dignement arrosé à l’heure de l’apéro :





Mardi 3 juin 2014 : Aisey-sur-Seine > Châtillon-sur-Seine (21) : 21.290 km

(Aisey-sur-Seine – Nod-sur-Seine – Chamesson – Buncey – Châtillon-sur-Seine)

Au réveil matinal tout dehors est recouvert d’une belle rosée déposée en fin de nuit. Nous recherchons les timides rayons du soleil levant pour nous réchauffer un peu et, chacun de son côté et en silence, encore engourdis par la fraicheur et l’humidité, commençons à démonter notre campement respectif.
Nous démarrons à 8h30 et arrivons très vite dans le village encore endormi tout proche. On peut voir, aménagé directement sur le bord amont du pont, le système de vannes avec ses panneaux relevés au-dessus des arches gauche et centrale. Ces vannes baissées devaient servir, lors des périodes d’étiage ou de déficit hydrique, à diriger l’eau dans le canal de dérivation sous l’arche droite et assurer l’alimentation du moulin en aval :







Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont d’Aisey-sur-Seine – Capture d’image Street View/Google Earth© :





La rivière s’écoule doucement sur des hauts-fonds et un courant ralenti. L’environnement proche est constitué de champs et pâtures au-dessus des berges basses.
Moins de deux kilomètres après Aisey on arrive sur une première difficulté au sud de Nod-sur-Seine. On doit débarquer directement sur l’étroit muret de retenue bâtie contre le pont. Un de nous sur le muret va tirer et hisser les bateaux dessus tandis que l’autre les réceptionne en aval sur le radier. Les hauteurs de chaque côté du mur, la position inconfortable et le poids des bateaux durcissent quelque peu la manip :






Aperçu de l’environnement et topo de la Seine un peu plus bas sur le pont à Nod-sur-Seine – Capture d’image Street View/Google Earth© :



À quelques centaines centaines de mètres les obstacles plus ou moins sérieux se succèdent régulièrement.
Ici une vanne en ruine dont les abords ne sont visiblement pas souvent entretenus. Un embâcle s’est constitué sur la structure depuis longtemps déjà vu l’état des bois accumulés. Un jeune saule s’est abattu sur le seul passage possible à droite mais il faudra se frayer un dégagement pour accéder à la sortie :






À peine plus bas au lieu-dit « l’Étang des Grandes Palles » un franchissement normalement facile à la cordelle sur le radier d’un pont sauf que j’avais fait un « nœud de Bourvil » à l’arrière du kayak… rolleyes et Jacques est allé me le récupérer au milieu du bassin. Merci Jacques ! :P




1 km avant Chamesson (21) on laisse à droite un déversoir un peu sec et accidenté pour suivre vers le fond du bief du moulin de « la Tréfilerie ». Ici le passage est facile sur un ancien vannage démonté :






Aperçu de l’environnement et topo de la Seine de suite après sur le pont (vue amont) à la Tréfilerie – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Au Moulin de Chamesson on retrouve le même système de franchissement, à l’entrée d’un bief par un déversoir, assez commun en fait sur bon nombre de nos rivières.
Puis en aval on navigue toujours sur un cours d’eau parfois très étroit avec souvent peu d’eau obligeant à marcher dans le lit pour reprendre plus loin le pagayage. Toute cette région est, depuis le début, très sauvage en pleine campagne avec peu de densité humaine aux abords immédiats de la rivière :





La pause de la mi-journée approche et sera la bienvenue après une autre rude matinée. Nous avons parcouru moins de 8 km en 3 h et la décision de nous arrêter dans le petit village de Chamesson sera vite prise. Nous nous installons aux abords d’un joli petit pont construit dans le dernier quart du XVIIe siècle. Juste en aval en droite : le lavoir (1870). Il n’est pas loin de midi et, de notre carré de pelouse où l’on se réchauffe au soleil, on peut observer quelques habitants de ce village tranquille qui vaquent à leur occupation à l’approche du repas. Après notre ravitaillement nous prolongerons la détente et irons prendre un petit noir dans le café du village pour échanger un peu avec les habitués :






Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont à Chamesson – Capture d’image Street View/Google Earth© :



À la reprise, moins de 500 m après, on arrive sur le barrage de la micro centrale électrique. Là, on voit bien que ça va être un peu sportif. En début d’après-midi au moment de la digestion c’est un peu raide !
Le tourisme nautique n’étant pas trop développé dans la Haute-Vallée de la Seine ;) le franchissement n’est évidemment pas aménagé. La manip consiste donc à s’engager dans le bief et sortir nos bateaux sur la berge puis les charioter par la passerelle et le petit bois vers la berge gauche en aval de l’édifice :








Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur un pont entre Chamesson et Buncey – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Passage dans les ruines de l’ancien moulin à l’approche de Buncey (21). On arrive à passer les seuils successifs dans certains barrages mais ça touche systématiquement sur les radiers pas basses eaux :



Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont à Buncey – Capture d’image Street View/Google Earth© :



De là et durant 5 km on navigue en rase campagne au fil d’une succession de courts méandres jusqu’à l’entrée sud de Châtillon-sur-Seine (21). Ici encore on marche beaucoup pour sortir les kayaks échoués sur des bancs de gravier ou de sable accumulé dans les courbes. On trouve continuellement de nombreux encombrements plus ou moins importants d’arbres et de végétation qui obligent à manœuvrer sans cesse pour reprendre le sens du courant.
À l’entrée de Châtillon au barrage des Cordeliers une première retenue sur la gauche est pratiquement infranchissable. Nous poursuivons pour voir vers le fond d’un bief (?) dont le niveau d’eau baisse de plus en plus. Une seule et dernière sortie est possible sur un déversoir bétonné sur lequel on accède et on sort par des marches sèches d’un mètre environ :





Ensuite la Seine fait une grande boucle vers l’ouest puis revient à l’est jusqu’à l’entrée de ville. Ici la rivière se sépare en deux bras nord et sud pour traverser la cité. Nous choisissons de passer par le bras nord en eau par un autre barrage que nous franchirons en nous faufilant tout juste sous le panneau relevé de la vanne :




(Capture d’image Géoportail©)

La Seine maintenant canalisée nous emmène, avec la pluie, dans la traversée de la ville par le tunnel sous la place de la Liberté :





Pour aujourd’hui, on en a juste un peu assez : nous avons encore dû débarquer et rembarquer dix fois, cent fois et tirer, lever, marcher pour nous sortir d’obstacles divers et variés. Le temps est devenu très humide, on est crevé et n’avons pas le courage de continuer pour chercher un bivouac plus bas. D’autant qu’après trois jours sans douche un peu d’eau chaude nous fera le plus grand bien… On décide donc de s’arrêter au Camping municipal mais celui-ci est sur les hauteurs de la ville et accessible par un portage de 600 m dont une montée mémorable dans une rue où on a failli mourir à tirer nos kayaks chargés. À ne pas renouveler trop souvent ! Ce soir ce sera resto :




Mercredi 4 juin 2014 : Châtillon-sur-Seine (21) > nord de Plaines-Saint-Lange (10) : 26.460 km

(Châtillon/Seine – Ste-Colombe/Seine – Étrochey – Vix – Gomméville – Mussy/Seine (10) – Plaines-St-Lange)

Nous démarrons ce matin avec un temps encore pluvieux et faisons le chariotage sur le chemin de la veille jusqu’à la mise à l’eau sur un bas de berge boueux. Passé le pont de la D971, route de Troyes, nous franchissons le dernier barrage en sortie nord de la ville. Bien que sec, le déversoir est largement recouvert de plantes aquatiques sans risque pour le fond de nos bateaux :





500 m après, le barrage de l’ancienne station d’épuration est passé facilement à la main pour continuer par le bras droit de la rivière :



Vers 11 h. à Sainte-Colombe-sur-Seine (21) : le barrage est infranchissable. Nous accostons dans le fond du bras et sortons les kayaks sur un chemin en bordure. On remet à l’eau un peu plus loin sur une berge et juste après le passerelle en bois on passe un seuil pour reprendre le cours principal :







700 m avant Étrochey (21) nous passons tout juste au milieu de l’effondrement d’un pont dans le lit. D’après Google ce pont était encore debout en 2011 :



À Étrochey on franchit le barrage complètement à gauche par une passe (à canoë ?) un peu encombrée de cailloux à la sortie :




Aperçu de l’environnement et topo de la Seine 600 m après le barrage sur le pont en sortie de village à Étrochey. – Captures d’image Street View/Google Earth© :



Depuis le Châtillonnais on trouve maintenant une très bonne qualité des eaux si bien que nous entrons maintenant dans la région de Vix avec ses eaux classées en première catégorie et haut-lieu de la pêche à la mouche en France. Depuis un moment déjà la rivière a pris un peu de vitesse par endroit et avec l’apport de nombreuses sources environnantes l’eau est devenue d’une clarté incroyable et nous pouvons voir au passage les longues herbes aquatiques onduler au gré du courant :




Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont à Vix (21) – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Nous nous arrêtons vers 14 h un peu plus loin, après Pothières (21) en bas d’un seuil, pour la pause de la mi-journée. Toujours une eau magnifique mais le temps change subitement et c’est sous nos ponchos à l’abri d’un orage, assis sur nos bidons que nous mangerons un morceau vite fait :




Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont à Charrey-sur-Seine (21). Un seuil au Moulin se passe facilement – Capture d’image Street View/Google Earth© :



À l’entrée sud de Gomméville (21) on laisse à droite le bras qui mène vers le bief du Moulin pour prendre le bras gauche. Jacques a pu prendre l'enchaînement de seuils. Avec mon kayak trop directeur et pas assez manœuvrant sur un espace aussi réduit je suis passé sur le côté par un portage dans les herbes :






Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont à Gomméville (21). Sur l’image 1 suivante en amont du pont : le bras gauche au premier plan par lequel on arrive et le déversoir du bief évité venant du bras droit laissé plus haut. L’image 2 montre un petit seuil en aval du pont – Capture d’image Street View/Google Earth© :




700 m après le village nous quittons le département de la Côte-d’Or (21) pour entrer dans l’Aube (10).
À l’entrée de la commune de Mussy-sur-Seine (10) un large barrage est franchi mais je ne me souviens plus comment. Pas de note et nous n’avons même pas fait de photo de l’endroit (?).
Peut-être que Jacques se souvient de la manip ???



Très rapidement on arrive au premier village dans le département à Plaines-Saint-Lange (10) où on laisse à gauche un bras avec un barrage infranchissable. Nous poursuivons vers le fond du bief qui mène à la centrale hydroélectrique où un bon portage nous attend. Les bateaux sont sortis sur la berge et nous les tirons sur l’herbe à l’arrière du bâtiment pour les remettre à l’eau en contrebas :







Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont à Plaines-Saint-Lange (10) juste après la centrale – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Un peu plus de deux kilomètres après nous nous arrêtons enfin vers 18 h pour le bivouac du soir sur un terrain en hauteur. Nous avons fait un peu plus de 26 km aujourd’hui avec encore de nombreux seuils et barrages passés plus ou moins facilement. La rivière s’écoule tranquillement dans une campagne assez plate. Même si elle s’élargit un peu de temps en temps elle reste le plus souvent étroite de quelques mètres à peine avec un courant ralenti dans les nombreux méandres.
Le temps est mitigé mais nous profitons d’un rayon de soleil pour faire sécher nos campements démontés ce matin mouillés par la pluie au camping de Châtillon. La trêve météo nous laisse tout juste le temps de monter nos tente et hamac mais le retour de la pluie nous oblige momentanément à nous abriter chez Jacques pour l’apéro et ressortir plus tard pour un repas rapide. Avec du vent et l’humidité partout la soirée sera courte. Pas top !



Jeudi 5 juin 2014 : nord de Plaines-Saint-Lange (10) > Bourguignons (10) : 22.600 km

(Plaines-St-Lange – Courteron – Gyé/Seine – Neuville/Seine – Buxeuil – Polisy – Polisot – Bar/Seine – Bourguignons)

Ce matin nous démarrons doucement. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit à cause de grosses tendinites aux bras et de crises violentes aux canaux carpiens à une main. La totale !!! Je paye surement les efforts soutenus depuis le premier jour. Les premiers coups de pagaie sont lents le temps de chauffer tout ça. J’espère que ça passera au cours de la journée…
Dès les premiers hectomètres nous tombons sur quantité d’embâcles retenus dans les virages. Si le phénomène nous était familier depuis le départ nous apercevons avec regrets les premières grosses pollutions anthropiques piégées dans les bouchons. Je vous épargnerai d’autres images accablantes… Les travaux d’entretien du cours d’eau ne sont visiblement pas une priorité chez pour les riverains et responsables locaux :





Cette rivière est vraiment très contrastée. Un peu plus bas au sud de Courteron (10) nous arrivons sur un endroit absolument magique. Nous passons à la main à gauche dans les rochers une magnifique cascade sur toute la largeur d’un seuil naturel. De suite après on longe le village sur des eaux qui s’accélèrent autour de gros blocs émergés dans le lit :






Aperçu de l’environnement et topo de la Seine au niveau du pont à Courteron (10) juste après la cascade – Capture d’image Street View/Google Earth© :



500 m après le pont de Courteron on arrive déjà à l’entrée de Gyé-sur-Seine (10) où on prend un déversoir à gauche pour suivre le cours principal :
Aperçu de l’environnement et topo de la Seine depuis la route à St-Gyé-sur-Seine (10) au-dessus du bras droit de la Seine et juste en face le déversoir au second plan – Capture d’image Street View/Google Eart© :





Aperçu de l’environnement et topo de la Seine depuis le pont à St-Gyé-sur-Seine (10) – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Aperçu de l’environnement et topo de la Seine depuis le pont à Neuville-sur-Seine (10). Visible du pont : on laisse à droite, après la maison ocre, les vannes infranchissables, pour continuer tout droit et contourner la petite île. Au bout, pas d’autre choix que de sauter le seuil. Ça mouille bien quand on arrive en bas dans les bulles. – Capture d’image Street View/Google Earth© :






La pause de midi se fait en rive gauche après le pont à Buxeuil (10). On s’installe sur une table en haut de berge et profitons d’un peu de soleil pour faire sécher les fringues.
Aperçu de l’environnement et topo de la Seine depuis le pont à Buxeuil (10). On a même fait de l’eau dans le petit cimetière à côté. :D C’est génial Google earth ! – Capture d’image Street View/Google Earth© :





Après la reprise de l’après-midi nous passons un premier seuil 1,5 km plus bas à Polisy puis un autre à Polisot (village producteur de Champagne). Jacques est passé directement embarqué quant à moi à la cordelle sur le milieu du déversoir. Un gros bloc au pied de la chute permet de sauter dessus et embarquer facilement :





Aperçu de l’environnement et topo de la Seine 3,5 km plus bas au niveau de la commune de Merrey-sur-Arce (10). Du pont on peut voir au fond à droite l’arrivée de l’Ource, l’un des principaux affluents de la Seine. – Capture d’image Street View/Google Earth© :




On navigue maintenant sur une Seine élargie avec un courant ralenti par la retenue prochaine à Bar-sur-Seine (10). Le barrage est infranchissable mais nous trouvons vers le fond à gauche un passage par un trop-plein (?) qui va nous obliger à une manip musclée par des positions inconfortables sur les structures et un seuil boueux et glissant de l’autre côté :









Les barrages se succèdent indéfiniment et laissent peu de répit entre eux pour récupérer un peu des efforts fournis plus haut. Celui de Bourguignons (10) est assez imposant mais se passe facilement avec un faible niveau d’eau sur la gauche du déversoir…






…Bon, assez ramé, ça suffira pour aujourd’hui. Au détour de la petite île qui suit nous repérons dans le village une magnifique pelouse fraîchement tondue exprès pour nous tout seuls. On ne va pas laisser passer une occase pareille. Il fait grand beau et nous prenons tout notre temps pour nous installer tranquillement au soleil en bordure du bras de Seine au pied du barrage hydraulique.




Il fait encore bon ce soir et nous décidons d’aller nous balader dans le quartier jusqu’au bout du village. Au retour, une petite fille d’une dizaine d’année qui jouait dans la rue avec d’autres enfants, nous aborde et nous demande ce que nous faisons là. Elle a surement repéré notre campement et les bateaux sur la pelouse. Intéressée, elle nous raconte que, dans un mois, son professeur les amènera avec ses petits camarades de classe faire une descente en canoë à la journée. À la fois excitée mais un peu craintive elle ne manquait pas de nous questionner sur le sujet : comment cela pouvait se passer, quel matériel… Évidemment nous ne manquions pas d’étaler notre science non tant pour impressionner la jeune aventurière mais plus pour la tranquilliser, l'encourager et la mettre en confiance :).
Plus tard la maman, venue après la chaleur de la journée arroser les fleurs autour de la salle communale, et le petit frère nous rejoignent pour alimenter la discussion. On a passé là, à côté de notre campement, un moment simple, magique, une heure tout au plus et on était juste bien, c’était ce qui comptait après une dure journée.
Une tranche de vie dans un village du fin fond de la France, anonyme et simple par une belle soirée de ce début du mois de juin, pas de retenue pas de crainte devant l’étranger juste la spontanéité et la curiosité innocente d’une enfant.
En partant la fillette nous demande si elle pourra venir nous dire au revoir demain avant de partir à l’école. (Elle prend le bus juste en face de l’autre côté de la placette). Nous lui promettons de l’attendre avant notre départ matinal.
C’est génial ! N’importe où, il peut encore se passer des instants fabuleux comme ceux-ci. C’est rassurant.

Vendredi 6 juin 2014 : Bourguignons (10) > 3.800 km av. Troyes (10) : 32.670 km

(Bourguignons (10) – Courtenot – Virey-sous-Bar – Fouchères – Chappes – Villemoyenne – Clérey – Verrières - bivouac)

Dure nuit encore avec mes tendinites aux coudes et les crises aux canaux carpiens malgré la prise d’anti-inflammatoire. Dans la journée, avec les mouvements et quand la mécanique est chaude, je ne sens presque rien à part une tension générale dans les bras. Tout se réveille quand ça se refroidit dans la nuit. On n’est pas à la moitié du parcours et je m’inquiète pour la suite si je continue à entretenir l’inflammation…
Il est près de 8h30 et la jeune kayakiste en devenir n’est pas passée nous voir. Peut-être n’a-t-elle pas osé ou est-elle arrivée à la bourre pour prendre son bus ? Mais nous avons eu la visite de son frérot venu attendre le car suivant. Qui sait, peut-être la reverra-t-on dans quelques années au détour d’un méandre sur l’une ou l’autre de nos belles rivières ?...

La Seine, élargie, nous entraîne doucement vers le prochain village à Virey-sous-Bar (10). Nous arrivons sur un beau barrage bien ancré à la pointe d’une île couverte de grands arbres. Et oui maintenant, avec la quantité astronomique de barrages déjà rencontrés sur nos rivières, fatalistes et beaux joueurs nous ne sommes même plus inquiets à la vue du prochain et arrivons même à en trouver certains beaux :D.
Nous arrivons à la gauche de la retenue sur la pointe de l’île pour sortir les bateaux et les glisser de l’autre côté sur la plagette en aval :









À Fouchères (10) on passe un seuil facile à gauche pour laisser le bief en face. Dans la suite, sur le bras qui contourne l’île nous passons toute une série de seuils naturels manoeuvrants avec des accélérations sur un tronçon magnifique de quelques centaines de mètres :





Moins de 3 km plus bas à Chappes (10) on laisse les kayaks en rive gauche avant le pont au niveau de l’ancien lavoir reconverti en local des pompiers. Nous faisons un repérage rapide sur le pont. Un groupe de jeunes kayakistes encadrés arrive en fin de parcours sur la retenue pour regagner la base nautique de canoë-kayak sur l’île en aval. Le franchissement est aménagé à gauche sous le pont à l’aide d’une filière qui dirige vers un buttoir-débarcadère. Nous laissons passer tout ce petit monde et leur emboîtons le pas :


Auteur : MHEC-Moulin de Chappes








Le barrage du Moulin entre Saint-Parres-lès-Vaudes (10) et Villemoyenne : Jacques le passe direct et moi à la cordelle sur le côté. Nous nous arrêtons pour la pause de la mi-journée sur une berge un peu plus bas :




Rapidement après la reprise on passe un énième seuil, un peu plus imposant celui-là, au château de Courcelles. Avec son gonflable Jacques peut encore le passer embarqué sinon il y a la possibilité de le faire à la cordelle en faisant un peu attention :




Et on continue !... même manip au seuil de Clérey (10) :




Aperçu de l’environnement et topo de la Seine après le seuil sur le pont à Clérey (10) – Capture d’image Street View/Google Earth© :



L’environnement et la configuration de la Seine sont très changeants. Quelquefois prenant ses aises en s’élargissant avec de la profondeur elle se réduit souvent, coincée dans une nature envahissante pour s’ouvrir à nouveau à la sortie d’une courbe. Même dure parfois, cette partie de « haute » Seine est absolument magnifique. Depuis le début pratiquement, les villages traversés distants de quelques kilomètres sont souvent peu visibles en réalité. À quelques exceptions près bien sûr on ne trouve des ponts reliant les deux côtés de la rivière que dans ces villages. Entre eux c’est l’isolement presque total en pleine nature :





À Verrières (10) on arrive encore une fois sur un seuil parfaitement inséré dans un joli endroit propice à la détente en bord de rivière. La hauteur de franchissement est conséquente mais, en faisant attention à ne pas laisser échapper nos kayaks lourdement chargés, on peut passer sur la partie gauche de l’ouvrage :







Approchant de Troyes nous préférons passer la ville le lendemain. Nous avons quelques kilomètres devant nous pour nous trouver un coin sympa pour le bivouac du soir. Nous descendons doucement sur une suite de courts méandres coincés dans une zone boisée et d’étangs limitrophes où le peu de largeur et le modeste niveau de la Seine laissent découvrir des bancs de sables ou de gravières dans l’intérieur des courbes.
Nous trouvons le coin parfait pour nous installer 3 km avant la ville :






Samedi 7 juin 2014 : 3 av. Troyes > Saint-Lyé (10) : 23.980 km

(bivouac – Troyes – Barberey-St-Sulpice – Chansac – Barberey-aux-Moines – Saint-Lyé)

À l’entrée sud de Troyes (10) le déversoir de Saint-Julien-les-Villas qui alimente la Vieille Seine vers l’est de la ville est complètement sec et sa passe à canoë impraticable :







Nous continuons tout droit pour traverser la ville. Ici la Seine est plus ou moins canalisée mais reste assez bien arborée et relativement plaisante à parcourir :



1re image : aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur le pont à Saint-Julien, 150 m après le déversoir
2e image : un seuil facile à passer un peu plus haut dans le quartier de la Moline par un toboggan sympa (avec de l’eau) – Capture d’image Street View/Google Earth© :




Quelques dizaines de mètres après on passe facilement sous l’arche droite le Moulin de la Rave par une passe indiquée sur une pile :





En suivant, la Seine fait un coude vers la droite où est aménagée une belle passe à canoë sur un barrage. Le club local La Maison du Canoë est situé juste après, en hauteur sur la gauche. Nous l’avons légèrement dépassé pour accéder à une belle rampe de mise à l’eau en rive gauche et aller voir, mais le club était fermé ce samedi matin vers 11 h. Nous en avons profité pour aller dans le quartier faire de l’eau en sonnant chez l’habitant. Merci à eux.





La Seine continue sa route en direction du nord. Plutôt canalisée, elle suit les rues de la ville sur son côté droit et à gauche une berge végétalisée. On entre ensuite vers le nord de la cité dans des quartiers résidentiels et industriels.
Captures d’image Street View/Google Earth© :




Dans cette même zone on passe, en amont du Moulin Saint-Quentin, une ancienne retenue en ruine :





Comme trop souvent malheureusement c’est à la sortie des villes dans des secteurs peu visibles que se constatent le plus la pollution et le manque d’entretien sur les cours d’eau. Sur plusieurs centaines de mètres beaucoup d’embâcles retiennent des détritus en tous genres (…) :



Après la pause de midi nous arrivons au barrage de la centrale électrique de Barberey-Saint-Sulpice (10).
On ne peut pas rater sur la droite le débarcadère sur une zone de chariotage très bien aménagée. Un chemin dallé d’une soixantaine de mètres mène à la mise à l’eau en aval :






Après le barrage la qualité de l’eau est redevenue très acceptable. La Seine, à nouveau sauvage, s’écoule lentement entourée de forêts :



On arrête pour le bivouac à Saint-Lyé (10) un peu après le pont sur un petit parc aménagé en lieu de promenade, parcours et bâtiments sportifs. Avec du temps devant nous en fin d’après-midi, on en profite pour aller faire quelques courses dans un supermarché à la sortie du village. Aux dires de l’habitant : « c’est tout près vous verrez ». Toujours joueur l’habitant. 2 bornes ! On a tapé le stop pour revenir chargés et nous arrêter boire une bonne bière en terrasse au café de la Place à regarder la vie des gens et les voitures passer. Ça détend :




Dimanche 8 juin 2014 : Saint-Lyé (10) > Méry-sur-Seine (10) : 28.210 km

(Saint-Lyé – Payns – Savières – Épincey – St-Mesmin – Vallant-St-Georges – Méry-sur-Seine)

C’est dimanche : on démarre cool ce matin et on se laisse glisser au fil de l’eau pour nous arrêter déjà 4 km plus loin à Payns (10). On abandonne les kayaks sur une gravière au pied du pont et allons prendre un petit café au bar du village où nous profiterons de faire le plein d’eau.
Très beau parcours aujourd’hui. Cette étape est absolument tranquille durant toute la journée. On ne franchira aucun barrage et les quelques ponts sous lesquels on passera seront la seule marque d’un village invisible. La Seine déroule son cours dans une ribambelle de méandres en pleine nature au milieu de zones de reboisement et de prés largement découverts lui donnant pas moment de faux airs d’Allier :







Nous avons fait une belle étape et nous nous arrêtons en fin d’après-midi à Méry-sur-Seine (10) pour profiter des services du camping municipal. L’accès du camping côté rivière n’est pas spécialement prévu pour le canoë-kayak. On y accède simplement par un ponton de bois aménagé pour la pêche. On peut laisser les bateaux amarrés au ponton ou les hisser sur la berge puis on rentre dans le camping par un petit portillon.
De l’autre côté (rue) le camping donne sur l’Ancien Canal de la Haute-Seine où se déroulait ce dimanche la fête de la pêche :




Lundi 9 juin 2014 : Méry-sur-Seine (10) > Marcilly-sur-Seine (51) : 26.070 km

(Méry-sur-Seine - …………………. Marcilly-sur-Seine)

Aujourd’hui, 26 km de pleine nature entre Aube (10) et Marne (51) jusqu’à l’arrivée à la confluence avec l’Aube et l’arrêt au bivouac peu après à Marcilly.
Sur ce secteur la Seine est très sinueuse et arborée. Sur un cours pas très large encore nous rencontrons souvent des passages étroits encombrés d’arbres abattus.



Aperçu de l’environnement et topo de la Seine 6 km après le camping sur le pont de Saint-Oulph (au nord) à Châtres (au sud) – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Nous venons de rentrer dans le département de la Marne (51) 1,100 km après le pont de St-Oulph où l’on suit la Seine par la gauche pour ne pas s’engager sur le Canal des Moulins de Sauvage – image 1 – Géoportail © :





Aperçu de l’environnement et topo de la Seine sur la D116 au pont de Sauvage (51 - au nord) à Maizières-la-Grande-Paroisse (10 - au sud) – Capture d’image Street View/Google Earth© :



3,200 km après le pont de Sauvage on arrive en fin de matinée sur le seul barrage de la journée. On laisse en face le canal des Moulins qui mène à Romilly-sur-Seine (10) et passons le déversoir pour suivre la Seine. Selon le niveau d’eau et l’équipement on peut tenter le passage par le premier déversoir à droite (en bleu sur Google earth). Jacques est passé par là avec son gonflable. Mais la marche est haute : attention donc de ne pas s’embarquer s’en en avoir bien apprécié le risque. Sinon un franchissement plus en sécurité est faisable sur le déversoir du canal, sec ce jour-là, (en orange sur GE) :





Aperçu de l’environnement et topo de la Seine au lieu-dit « le Passage » sur la D440 au pont de Sauvage (51 - au nord) à Romilly-sur-Seine (10 - au sud) – Capture d’image Street View/Google Earth© :



Depuis midi nous sommes dans des méandres courts avec très peu de courant et beaucoup d’embâcles. Les reprises incessantes sont difficiles après les obstacles : débarquer, tirer ou porter, marcher, rembarquer et relancer encore et encore :



Quand nous arrivons à la confluence avec l’Aube le changement est brutal. Nous venons de faire près de 200 km sur la « petite » Seine, dans un environnent très sauvage en pleine nature la plupart du temps (à part Troyes évidemment), et là on sent qu’on rentre dans une autre dimension. Ici, avec l’apport de l’Aube, on peut dire que de « rivière » la Seine prend désormais le statut de « fleuve » :





Nous sommes maintenant à Marcilly-sur-Seine (51) et espérons trouver un coin sympa pour s’arrêter après une bonne journée bien remplie. 200 m après le pont en rive droite une magnifique rampe de mise à l’eau donne sur un espace de loisirs avec arbres, pelouses, plagette… L’endroit est très fréquenté. On y vient en famille ou entre amis pour la baignade, la pêche ou la simple détente :





Mardi 10 juin 2014 : Marcilly-sur-Seine (51) > Nogent-sur-Seine (10) : 28.380 km

(Marcilly-sur-Seine – Conflans-sur-Seine – Pont-sur-Seine (10) – Marnay-sur-Seine – Nogent-sur-Seine)

On s’élance ce matin pour la dernière étape de notre périple. L’environnement et l’ambiance ont apparemment bien changé sur une Seine largement grossie par le débit de l’Aube.
Le plan d’eau est calme. On approche de l’écluse en rive gauche qui ouvre sur le Canal de dérivation de Bernières à Conflans et à peine plus loin, après les énormes silos de la coopérative, à un barrage sur la Seine. Long de 13 km environ ce canal donne à nouveau sur la Seine juste en face de la centrale électrique de Nogent que nous passerons plus tard, 23 km plus bas sur le fleuve.
Le barrage se passe facilement par un petit portage par la gauche. On peut sortir les kayaks sur la berge et les faire glisser jusqu’à une pente bétonnée en aval. La pente est raide et il faut faire attention de bien maintenir le poids des bateaux pour les amener à l’eau :










6 km après on sort définitivement du département de la Marne pour revenir dans l’Aube. Bien qu’élargie, la Seine nous fait encore la surprise de naviguer sur des espaces complètement sauvages sans présence ou construction humaines d’un village à l’autre. On retrouve encore de grands méandres qui serpentent dans une zone d’étangs avec des berges sablonneuses où viennent nidifier les hirondelles :




Cormoran à aigrettes – Phalacrocorax auritus

Nous faisons la pause de la mi-journée à Pont-sur-Seine (10). Il nous reste une douzaine de kilomètres avant l’arrivée et avons tout le temps devant nous pour aller nous balader et prendre un café au bar du village :





Peu après la reprise nous nous arrêtons encore au village suivant à Marnay-sur-Seine (10) pour un peu de détente dans les rues et à l’ombre des arbres. On fait trainer un peu pour faire durer le plaisir avant l’arrivée à Nogent toute proche :





En fin de parcours on dépasse la Centrale électrique sur la droite et arrivons peu après au Camping municipal de Nogent-sur-Seine (10) à l’entrée nord de la ville. Très spacieux et confortable il est également proche pour un chariotage court :





Dans l'imaginaire de chacun la Seine c’est : la région parisienne, Paris, et l’aval jusqu’à Rouen, Le Havre avec la grosse navigation et tout et tout… Elle n’est sans doute pas une destination à laquelle on penserait à priori mais cette partie, Bourguignonne et Champenoise, est d’abord très belle avec de magnifiques villages dans un environnement campagnard et très tranquille mais offre également de réelles possibilités d’évasion en pleine nature. Bon il y aurait un point noir (pollution) dans la sortie nord de Troyes et aussi sur quelques vieux embâcles par-ci par-là mais malheureusement c’est assez commun à bons nombres de villes partout ailleurs. Il y a aussi beaucoup de barrages, seuils, moulins plus ou moins faciles à passer mais là aussi cela fait partie du jeu. On sait tous pourquoi et ce qui nous attend quand on part à l’aventure sur nos rivières et tous ces obstacles, naturels ou pas, sont le sel de nos petites expéditions. De beaux parcours sur cette partie de Seine peuvent assurément faire l'objet de destinations prochaines.
Merci à toutes les personnes rencontrées avec lesquelles nous avons pu partager un bon moment au cours de ce beau voyage. La France est belle.

@ plus

jak91 - 10 mars 2015
379 messages
Super topo, un vrais boulot de pro !

Canoemap - 25 mars 2015
167 messages
Ouah ! Bravo pour, j'allais écrire le "résumé", le récit. Mais cette succession de barrages et autres obstacles a de quoi en dégoûter plus d'un...
Une question : N'êtes-vous pas partis trop tard en saison, vu le niveau d'eau ?

Michel66 - 26 mars 2015
34 messages
Mais cette succession de barrages et autres obstacles a de quoi en dégoûter plus d'un...

C'est ce qui fait le charme des balades sur nos rivières. C'est vrai que si l'on veut sortir des grandes classiques il faut s'attendre à bons nombres d'anciens barrages d'usines, etc.
Mais en général, rien d'insurmontable. A mon avis c'est là l'intérêt d'une bonne rando canoë-bivouac qui fera découvrir des destinations toutes proches mais souvent inconnues ou délaissées au profit de rivières faites et refaites.

Une question : N'êtes-vous pas partis trop tard en saison, vu le niveau d'eau ?

Les conditions météo et les niveaux en conséquence diffèrent dans les saisons d'une année à l'autre, alors ?... Souvent, en juillet les niveaux sont trop bas et compliquent la manip. Plus tôt, en avril/mai, la météo risque d'être défavorable et ce n'est pas très cool de se balader toute la journée mouillé dans le mauvais temps. Les niveaux effectivement peuvent être plus importants avec de forts débits. Le Haut-Allier, la Haute-Loire, le Tarn... peuvent être problématiques tôt dans la saison, moins sur des rivières comme la Seine qui est loin d'être torrentueuse. Ça dépend de ce que l'on recherche avec le niveau de chacun pour de la haute rivière.
Alors il faut bien trouver un compromis. Je pense que juin est une bonne période et peut faire un bon mix entre un peu de soleil et des niveaux d'eau encore acceptables. Mais ce n'est jamais garanti, alors on s'adapte et on prend ce que l'on trouve : les conditions météo, l'état des rivières et tout ce qui va avec...

ansrick - 26 mars 2015
421 messages
Un grand merci pour le temps passé à écrire ce topo précieux. Tu pourrais largement compléter le petit topo de la Seine fait sur EVO.
Je suis souvent passé par cette route à Saint Marc et me suis dit qu'un jour je viendrais par là. Vous l'avez fait et ça aidera le jour où...
Tu conseillerais d'arrêter où cette descente pour n'en faire que du beau ?

Michel66 - 27 mars 2015
34 messages
Si tu veux faire que de la petite rivière tu t'arrêtes à la confluence avec l'Aube à Marcilly-sur-Seine.
Au départ de Châtillon-sur-Seine jusqu'à Marcilly tu pourras pagayer sur du très beau, du beau et du moins beau, du plus ou moins dur et du cool. Comme partout ailleurs sur d'autres rivières. La Haute-Seine est un bon choix de balade nature avec des petits villages fabuleux à traverser et Troyes en prime. Mais c'est bien aussi.

moineau persévérant 34 - 20 avr. 2015
54 messages
Magnifique reportage, mais vu les portages c'est plus de la musculation que du kayak ! C'est pas pour moi compte tenu de mon bateau et de mon nouveau genou artificiel ! ;)

Gilles008 - 21 avr. 2015
49 messages
Pas très loin, la Marne en amont du lac du Der comporte des passages très bucoliques également,
avec du courant assez agréable sur bon nombre de kilomètres.
Un parcours peu fréquenté !

gergy - 21 avr. 2015
20 messages
Chuuuuuuut ... c'est mon coin secret ;)

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