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Cyclo-rando en famille, en terre Kirghize - été 2015

(réalisé)
5 semaines en vélo, en autonomie et en famille (Thierry et Véronique, et leurs 3 ados : Baptiste,  13 ans, Frédéri, 16 ans, et Yohann, 19 ans) au Kirghizistan en Juillet-août 2015
vélo de randonnée
Quand : 24/07/15
Durée : 31 jours
Distance globale : 1113km
Dénivelées : +12854m / -9644m
Alti min/max : 638m/3782m
Carnet publié par La Tribu le 29 nov. 2015
modifié le 07 janv. 2016
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Vue d'ensemble

Le topo : 1-Bishkek - Karakol - Jeti Ogüz (mise à jour : 07 janv. 2016)


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Le compte-rendu : 1-Bishkek - Karakol - Jeti Ogüz (mise à jour : 07 janv. 2016)

Printemps 2015
Eux : ….On va où, cet été ?...
Elle : …..Au Kirghizistan….
Lui et eux : ..… ???......
Lui : Mais pourquoi ? 
Elle : Oui, pourquoi pas au Kirghizistan ? 
Lui : Mais comment tu veux y aller ???
Elle : Ben, en vélo….. Nooon ! pas EN vélo jusqu’au Kirghizistan : juste on met les vélos dans l’avion, et arrivés là-bas, on pédale. Les montagnes, les prairies alpines, les lacs, les torrents, les chevaux….. et nous. En vélo.
Lui : n’importe quoi. (fin de la discussion).
Eux : ah ouais, ça va être géant !
Lui (quelques semaines/mois plus tard) : et ça donne quoi, les prix des billets d’avion, pour là où tu veux aller cet été ??

Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvés à s’occuper des préparatifs pour ce voyage au bout du monde, à savoir : 
-       Acheter des duvets (nos petits duvets d’été achetés il y a 15 ans en solde chez Décath, on oublie : il serait temps d’investir dans du sérieux…. Résultat : razzia chez Valandré, au rayon plume d’oie (un Bloody Mary pour Yohann et Fred, un Shocking Blue pour Madame)
-       Acheter un réchaud multicombustibles : d’après les blogs des voyageurs, il s’avère difficile de trouver des cartouches de gaz compatibles avec notre réchaud actuel ; on a donc investi dans un superbe réchaud Optimus Polaris Optifuel : diesel, essence blanche, kérosène, gaz, vodka (à vérifier) …
-       Abandonner les matelas mousse que plus personne ne veut et sur lesquels on dort super mal, et investir dans deux matelas Sea to summit gonflables et méga-épais, un vrai bonheur ! Les enfants dormiront sur nos anciens Term a Rest.
-       Acheter une remorque pour Thierry : son vélo étant en carbone, il ne peut pas y fixer de porte-bagages. L’avantage de la remorque (Aevon) est qu’elle possède un bras qui vient se fixer sur la tige de selle, et qu’elle est mobile dans toutes les directions.
-       Récupérer un vélo où l’on puisse fixer des porte-bagages, car le vélo de Fred est également en carbone, et que déjà une remorque, c’est cher, mais deux remorques, c’est…deux fois plus cher.
-       Comparer les prix des billets d’avion,
-       Finaliser l’itinéraire,
-       Négocier avec le chef pour obtenir 5 semaines de congés cet été.

Véronique épluche les blogs de voyageurs pour récolter un maximum d’informations sur les itinéraires possibles en vélo. La carte est sillonnée de tracés dans tous les sens, tout lui plait, elle voudrait aller partout. Mais ce petit pays, grand comme deux fois la suisse, n’a pas un réseau routier formidable : une voie de chemin de fer de Bishkek au lac Issik Kul, et deux axes routiers : l’un, orienté Nord-Sud, et l’autre, orienté est-ouest. Plus les pistes, mais là, c’est l’aventure. Ce n’est que notre premier voyage, et il ne s’agit pas de dégouter les participants… !

Vendredi 24 juillet 2015
A 12h30, nous décollons à destination d’Istambul, puis de Bishkek où nous arrivons à 5h30 le lendemain matin. A bord, petit loukoum de bienvenue, repas appétissants, ça change des précédents voyages sur KLM ! 
Aéroport de Marseille-Marignane - 5 cartons à vélo, 3 valises et 2 gros sacs, c'est sûr qu'on tient de la place...! Sourire un peu tendu de Monsieur, cependant ("dans quelle galère nous a-t-elle encore embarqués ???")
Aéroport de Marseille-Marignane - 5 cartons à vélo, 3 valises et 2 gros sacs, c'est sûr qu'on tient de la place...! Sourire un peu tendu de Monsieur, cependant ("dans quelle galère nous a-t-elle encore embarqués ???")
Aéroport d'Istambul. Les vélos sont embarqués
Aéroport d'Istambul. Les vélos sont embarqués
J1 - Samedi 25 juillet 2015
Le Mercédès Sprinter réclamé à l’hôtel Asia Mountains n’est pas là, et pour cause : Véronique s’est emmêlée dans le décalage horaire, et du coup, la chambre a été réservée pour hier, ça commence bien !!! Heureusement, Miss Gulnara nous aménage une chambre double avec des canapés-lits pour les enfants, tout va bien.


Le remontage des vélos et la préparation des sacs nous prendront une bonne partie de la journée, ponctuée pas des plongeons dans la piscine. 


Au déballage des cartons, surprise : il manque l’axe d’une roue arrière : mal attaché, il a dû fiche le camp par une brèche dans les cartons suite aux manipulations (peu délicates) du personnel chargé de la manutention. Une boutique de vélo nous sauvera de la catastrophe, ils ont un axe de rechange ! Ouf !!! 
Bishkek - Hotel Asia Mountain 1
Bishkek - Hotel Asia Mountain 1
Le soir, nous partons dîner en ville à la recherche du Fat Boy, un resto introuvable pourtant cité dans le Petit Futé. Du coup, nous nous consolons dans un parc en centre ville, autours d’un plat de brochettes. 


Nous rentrons à l’hôtel par le sentier des écoliers, afin de profiter du centre-ville. L’architecture rappelle toute la finesse et la délicatesse des monuments de l’époque soviétique; le Parc d'attractions Panfilov regroupe des divertissements d’un autre âge, rouillés et grinçants. Le dernier contrôle technique date de quand ???
Centre ville de Bishkek - Musée historique et monument de l'indépendance
Centre ville de Bishkek - Musée historique et monument de l'indépendance
Place Ala Tau, le coeur de la ville
Place Ala Tau, le coeur de la ville
environs de la place Ala Tau
environs de la place Ala Tau
 La rive Nord du lac Issik Köl


J2 - Dimanche 26 juillet 2015
Jane, qui travaille dans la petite agence de tourisme située au sous-sol de l’hôtel Asia Mountains, nous a réservé un minibus Sprinter pour nous conduire jusqu’à Cholpon Ata, et ainsi éviter la circulation dans la banlieue de la capitale et sur l’important axe routier qui traverse le pays d’Est en Ouest. 


En route nous faisons un stop à la tour Burana (70 km de Bishkek), un minaret qui remonte au XIe siècle, derrière lequel on trouve un champ parsemé de statues funéraires (Balbal) datant du 6e  au 10e siècle.


Pause de midi dans un restau routier local le long de la voie rapide. Nous prenons des plats au hasard, on verra bien !
Tour Burana
Tour Burana
Statue Balbal
Statue Balbal
Arrivés à Cholpon Ata, nous faisons un petit tour sur un site regroupant des pétroglyphes. Pour y accéder, notre chauffeur remonte sur la piste de l’aérodrome désaffecté. Pour un peu, on aurait décollé avec le Sprinter ! Sur place, nous sommes un peu déçus : la chaleur, la fatigue de la journée, et les gravures disséminées et difficiles à trouver nous découragent.

Pétroglyphes de Cholpon Ata : ici, des mouflons
Pétroglyphes de Cholpon Ata : ici, des mouflons
Vladimir nous dépose à proximité d’une plage, l’endroit est miteux, près d’un immeuble désaffecté (à moins qu’il ne soit en construction ?), bref, on se sent un peu paumés. Un peu plus loin, à l’écart du passage, nous plantons les toiles pour notre première nuit kirghize. Thierry discute avec des locaux (en russe ????? et sans vodka). Trop fort. 
Règle n°1 pour Thierry : toujours discuter avec les locaux. Ils ont toujours des bons tuyaux...

La musique disco jusque tard dans la nuit est un peu énervante, il faudra être plus vigilant pour nos prochains bivouacs.
Premier bivouac. Au loin, le village de Cholpon Ata
Premier bivouac. Au loin, le village de Cholpon Ata
J3 - Lundi 27 juillet 2015
Réveil à 6h30, pour profiter de la fraîcheur matinale. Nous allumons notre réchaud Optimus dont nous avons rempli hier la bouteille avec du gazole. 
Ca pue, la flamme fait au moins 1 mètre de haut, puis diminue peu à peu. Ca promet !


Nous démarrons relativement tôt et faisons rapidement connaissance avec les routes kirghizes : des rubans de bitume au grain bien épais, parsemés de grosses galettes de raccords de goudron : les fesses vont souffrir, c’est sûr.
Les automobilistes, curieux, nous frôlent à grande vitesse, nous klaxonnent de loin, c’est angoissant. On nous demande souvent combien coûtent nos vélos, c’est stressant. Tout le monde nous fait signe, avec de grands « Hello ! », ça en devient fatiguant. Bref, une rude journée !


Pour échapper à la circulation intense et aux coups de klaxon, nous tentons de prendre une route secondaire, en bord de mer. Erreur ! La piste est pourrie, parsemée de trous, en terre battue, au milieu de nulle part : nous faisons demi-tour, un peu déprimés. 


Dans quelques jours, ce genre de paysages ne nous surprendra plus, mais pour l’instant, c’est très (trop ?) dépaysant ! A chaque halte, nous en profitons pour boire et manger : il y a des épiceries partout, pas forcément bien approvisionnées, mais cela nous permet quand même de ravitailler en pain, snickers et fruits. Plus loin dans les montagnes, on ne trouvera dans certains « Magazin » que de la vodka, des snickers et des biscuits rassis.
Au milieu de nulle part sur la rive Nord du lac Issik Kul.....
Au milieu de nulle part sur la rive Nord du lac Issik Kul.....
Après 50 km de ce régime, les enfants sont fatigués. Nous les laissons à l’ombre des peupliers et rejoignons la mer afin de trouver un endroit « campable ». A côté du port (Pristan) de Grigor’s Yevka, nous trouvons une petite plage qui fera très bien l’affaire. Nous remontons ravitailler sur la route principale puis rejoignons la plage avec les enfants. Le petit bain après avoir monté les tentes fera du bien à tout le monde. Quelle journée !
Plage de Grigor' Yevka
Plage de Grigor' Yevka
J4 – Mardi 28 juillet 2015
Les chiens n’ont pas dû apprécier notre présence et se sont relayés toute la nuit pour aboyer. Comme hier, nous démarrons assez tôt, et comme hier, la circulation est difficile : les camions, voitures et mini-vans nous frôlent en klaxonnant, c’est de la folie. 


Lorsque nous roulons sur le bas-côté, mélange de sable et de gravillons, les roues dérapent, déstabilisant l’équilibre précaire de nos vélos. Soudain, un camion nous oblige à rouler sur le bas-côté, Véronique cogne la sacoche arrière-gauche de Baptiste, et les voilà tous les deux par terre. 
Plus de peur que de mal, mais une belle frayeur quand même qui stresse bien tout le monde. Du coup, nous faisons halte pendant une bonne heure pour reprendre nos esprits. 
Et en plus, il pleut. 


De nombreux automobilistes s’arrêtent, nous proposant de nous embarquer. Mais 5 cyclistes et 5 vélos, dans une voiture, forcément, ça ferait serré : nous déclinons les invitations. Une mamie  nous invite même à prendre le thé chez elle, dans un anglais parfait ! 
Mais depuis la chute, l’ambiance familiale est un peu tendue…Du coup, nous repartons. 


A Kuturgan (c’est facile à lire, ça l’est beaucoup moins à prononcer), une belle plage avec des parasols, façon club med, nous tend les bras : nous n’allons pas laisser passer l’occasion. Au Magazin local, une jeune fille nous renseigne en anglais sur la suite de notre itinéraire. Le moral revient. 
Moyen de locomotion local
Moyen de locomotion local
Jour de marché. La saison des abricots bat son plein
Jour de marché. La saison des abricots bat son plein
Grigor' Yevka Pristan : c'est par là, y'a k'a suivre les panneaux...
Grigor' Yevka Pristan : c'est par là, y'a k'a suivre les panneaux...
Le beau fixe ne pouvait pas durer : le pneu de la remorque nous lâche. Une épine traitresse a eu raison du pneu. Heureusement que nous faisons étape ici !

Sur la plage, une dame et quelques gamins, dont Alien qui parle anglais, viennent entamer la conversation, se baigner avec nous, et prendre quelques photos. L’eau du lac est bonne, (environ 22°) car des sources chaudes l’alimentent, et légèrement salée. 
On s’est rendu-compte que l’eau était chaude lorsque Fred est allé prendre une douche sous un captage d’eau rudimentaire : au bout de 45 mn, ne le voyant pas revenir, nous sommes allés le rejoindre : il n’avait pas bougé, et les nageoires commençaient à lui pousser sur le dos. 
Plage de Kuturgan, rive Nord du lac Issik Kul
Plage de Kuturgan, rive Nord du lac Issik Kul
Douches municipales - et eau chaude!!!
Douches municipales - et eau chaude!!!
Le Grand frère russe n'est jamais bien loin...
Le Grand frère russe n'est jamais bien loin...
J5 - Mercredi 29 juillet 2015
Hier soir, la pluie s’est invitée, elle a duré toute la nuit, et ce matin, il pleut encore. Nous petit-déjeunons sous les parasols qui ont l’air bien tristounets … Mais ce matin, c’est petit déjeuner de riches : nous avons de la confiture, trouvée hier dans un magazin lors de la pause de midi.

La leçon d’hier a porté ses fruits : désormais, nous faisons une pause obligatoire tous les 10 km, pour éviter la fatigue et le risque de chute.

Lors de la pause casse-croûte (chips, tomate, un mars et ça repart !), un ivrogne essaye de nous soutirer quelques pièces pour s’acheter son litre quotidien (il faut dire que la vodka coûte environ 3€..), afin de soulager son mal de tête (du moins c’est ce qu’on comprend…). Un autre type vient discuter avec nous, nous montre fièrement sa carte de militaire de l’armée rouge, puis repart avec sa bouteille de Vodka. Curieuses rencontres !

La route a bifurqué à angle droit vers le sud, et nous réserve deux montées à 12% (panneau à l’appui ; au cours du voyage, nous nous rendrons compte que toutes les montées un peu raides sont signalées d’un panneau « 12% ». Sans doute un budget insuffisant pour imprimer d’autres chiffres sur les panneaux ?). Réels ou pas, ces 12% nous cassent bien les pattes…et le moral. 

12%.....
12%.....
Jamila' Guesthouse
Jamila' Guesthouse
Vallée de Jeti Ögüz

J6 - Jeudi 30 juillet 2015
Le programme du jour promettait d’être cool : remonter la vallée de Jeti-Ögüz, au pied de la chaîne de montagne des Terskeï Ala Too (point culminant : le Karakolski, 5281 m.) et planter la tente. A peine plus de 30 km. 
C’était sans compter les dénivelées. 

En route, nous rencontrons un cyclotouriste espagnol avec qui nous échangeons quelques informations. 

Nous croisons nos premiers chevaux, pour le plus grand bonheur de Baptiste. 

Arrivés au village de Jeti Ögüz (2200 m), nous nous prenons en photo avec des aigles, sous le rocher dit « broken heart », une falaise rouge aux formes évocatrices de cœur brisé. Au-dessus du village, on peut admirer une ligne de rochers rouges, les « seven rocks bull ». La légende raconte que deux bergers se seraient battus ici pour une femme. Leur combat fut si terrible que les rochers auraient été éclaboussés de leur sang, et  que le cœur de la belle en aurait été brisé.     
Nos premiers chevaux !!!
Nos premiers chevaux !!!
Les fameux rochers rouges, au dessus du village de Jeti ögüz
Les fameux rochers rouges, au dessus du village de Jeti ögüz
Des aigles et un coeur brisé (rocher de "Broken Heart")
Des aigles et un coeur brisé (rocher de "Broken Heart")
Armature d'une yourte.
Armature d'une yourte.
Les ponts ont l'air d'être solides. C'est rassurant, car les crues doivent être violentes par ici !
Les ponts ont l'air d'être solides. C'est rassurant, car les crues doivent être violentes par ici !
Arrivés à l’embranchement avec la vallée de Teleti, nous plantons les tentes sur un promontoire herbeux qui nous offre un beau panorama, loin des yourtes et de l’agitation des troupeaux, bergers et véhicules. Le dîner chauffe sur le réchaud, super, on ne se couchera pas trop tard !
Vallée de Jeti Ögüz - Les voisins sont sympas...
Vallée de Jeti Ögüz - Les voisins sont sympas...
...les voisines aussi...
...les voisines aussi...
C’est là que les ennuis ont commencé : 
2 jeunes filles arrivent à cheval, et nous font comprendre qu’on ne peut pas rester là. En effet, nous avons planté nos tentes sur … un cimetière ! En y regardant de plus près, quelques amas de cailloux parsèment la prairie, ce détail nous avait échappé. Les morts ont le meilleur emplacement, et ils n’en profitent même pas !!! Pour ne pas les froisser, nous déplaçons les tentes….                               

Puis le réchaud au gazole nous lâche en pleine cuisson du risotto Lustucru.  Changement de la bouteille de gazole. Ca ne fonctionne toujours pas : les buses sont encrassées. A 21h00, dans la nuit noire, à la lueur des frontales, Frédéri, Yohann et Thierry vont démonter et nettoyer complètement le réchaud, souffler dans les buses (merci Fred !), et le faire redémarrer. 
Le riz est tiède, on laisse tomber le maquereau à la moutarde, et enfin, enfin, on va se pieuter. Ouf !

Site funéraire. Ca n'est pas vraiment évident...
Site funéraire. Ca n'est pas vraiment évident...
 J7 - Vendredi 31 juillet 2015   
Ce matin, pain sec et thé-citron. Yohann a fini le pot de confiture hier soir ... Du coup ce matin au petit déjeuner, il y a eu quelques réflexions amères…


Des Kirghizes nous demandent à essayer nos vélos : c’est comique, et tout le monde rit de bon cœur. 
L’après-midi nous nous laissons tenter par une balade à cheval jusqu’à des chutes d’eau. Thierry se sacrifie pour rester aux tentes ;)
Un gamin accompagne chacun d’entre nous, et c’est l’occasion de rigoler des mésaventures de ceux qui n’ont jamais mis les fesses sur un cheval. Yohann et Fred s’en sortent quand même pas mal, à grand renfort de « choup ! choup ! » pour encourager les montures.
Allez zou! On déménage...
Allez zou! On déménage...
Petite balade à cheval. Ca change du vélo.
Petite balade à cheval. Ca change du vélo.
Un p'tit tour de vélo...
Un p'tit tour de vélo...
Hélas cette belle journée ne pouvait pas durer : à 19h00 nous nous hâtons de dîner et de nous réfugier dans les tentes : la pluie commence…

J8 - Samedi 1 août 2015
Il a plu toute la nuit et ça continue ce matin. Entre deux averses, nous démontons en vitesse et nous redescendons. Le temps de rejoindre la piste, la boue rouge s’accumule sur nos roues, nous laissant présager une descente des plus difficiles. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais toutefois « moins pire » que ce qu’on craignait. 
Arrivés sur la piste, nous laissons la boue grasse pour trouver des cailloux et du gros sable. La descente demande néanmoins beaucoup d’attention. Fred casse un collier de serrage de son porte-bagages avant, ce qui nécessite une réparation de fortune, sous une pluie battante. Cahin-caha, nous arrivons à Jeti Ögüz. 
Fred et Thierry en pleine réparation. Sous la pluie...
Fred et Thierry en pleine réparation. Sous la pluie...
Un thé chaud et quelques pirachka (beignets à la pomme de terre) plus tard, nous retrouvons la route goudronnée et nous laissons glisser jusqu’à l’axe principal. 

Le temps ne s’améliore pas, nous sommes trempés et transis. Nous demandons l’hospitalité chez des particuliers, et deux mamas adorables nous préparent du tchaï (thé noir), des pirachkas et un ashlanfo (soupe de pâtes, nouilles classiques et nouilles de riz gluantes, le tout un peu relevé : délicieux. Surtout quand on a faim) pour une somme dérisoire. D’autres personnes arrivent et nous nous mettons à discuter en anglo-kirghize à propos des acteurs de cinéma français tels que Jean Marais, Alain Delon, Gérard Depardieu, Louis de Funès...

Après quelques essais infructueux pour joindre la Jamila Guesthouse au téléphone (faux numéros…merci le Petit Futé), nous arrivons à réserver des lits pour ce soir, histoire de se refaire une santé, d’autant que la météo n’a pas l’air d’être de notre côté. Retour à la case départ, donc, mais au moins, ce soir on dort au sec !

Nous arrivons à Karakol trempés comme des soupes, c’est le ras-le-bol général contre ces véhicules qui nous frôlent à grande vitesse et nous arrosent en roulant dans les flaques d’eau noire. Arrivés chez Jamila, nous nettoyons les vélos et le matériel, et nous mettons à sécher les tentes.

Nous y rencontrons Florian et Solène, deux jeunes bretons de St Brieuc qui voyagent en transport en commun et dorment sous yourte. La soirée passée ensemble au restaurant sera très sympa. 
Thé chaud et ashlanfo. Trop bon !
Thé chaud et ashlanfo. Trop bon !
J9 - Dimanche 2 août 2015
Après une bonne nuit réparatrice, le réveil est matinal afin d’aller faire un tour au marché aux bestiaux de Karakol, le plus important du Kirghizistan. 
Nous partons à  bord d’un taxi Mercedes qui a connu des jours meilleurs (ça c’était avant !) et dont le chauffeur nous fait comprendre, à nous, français, que Napoléon Bonaparte s’est fait mettre bien profond par les russes (geste international à l’appui !)

Arrivés au Bâl Market, des centaines de bêtes (moutons, chèvres, vaches, taureaux, chevaux) se vendent, s’échangent, se jaugent, s’essayent, les billets changent de main, les bêtes partent avec leurs nouveaux propriétaires. 
Baptiste rêve devant des selles en cuir à 4000 Som pièce (60 €), on a du mal à lui faire comprendre que ce serait dur à transporter sur le vélo…. Il essaye même de troquer son vélo contre un cheval, mais là, ce sont les parents qui mettent leur véto !!!

De retour en ville, nous trouvons un magasin de sport et faisons la razzia des cartouches de gaz : ras le bol du gazole-qui pue-qui fume !!

L’après-midi se passe tranquillement, à faire l’entretien des vélos
Karakol - le marché aux bestiaux - le plus grand du Kirghizistan, paraît-il.
Karakol - le marché aux bestiaux - le plus grand du Kirghizistan, paraît-il.
Les bêtes se vendent, s’échangent, se jaugent, s’essayent, les billets changent de main, les bêtes partent avec leurs nouveaux propriétaires.
Les bêtes se vendent, s’échangent, se jaugent, s’essayent, les billets changent de main, les bêtes partent avec leurs nouveaux propriétaires.
J10 – Lundi 3 août 2015 
Grosse déception ce matin : l’horizon est bien noir, et la perspective d’une étape pluvieuse nous rebute. 
C’est décidé (à l’unanimité et sans trop d’hésitations), nous restons une nuit de plus à Karakol.  

Nous occupons notre journée à balader en ville, au gré des éclaircies, et à visiter la mosquée chinoise, l’église orthodoxe et le musée local, où on trouve de tout, des lances préhistoriques aux animaux empaillés, des photos de responsables politiques aux objets anciens comme des rouets, des bouilloires, des machines à coudre (Singer), des tenues traditionnelles, ainsi que 4 éditions du livre d’Ella Maillart « des monts célestes aux sables rouges », retraçant son périple, en 1932, à travers l’Asie centrale jusqu’en Chine. 

Ce soir au dîner, nous assistons à la préparation du dîner, un laghman-beef terrible (laghman = pâtes style spaghettis épais) : j’ai noté les ingrédients, de retour à la maison j’essayerai d’en faire autant !
Karakol - la mosquée chinoise
Karakol - la mosquée chinoise
Karakol - l'église orthodoxe
Karakol - l'église orthodoxe
Commentaires
05 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Super, voyage. Géniale. Cool.

cl19 - 06 déc. 2015
50 messages
Une belle aventure, merci pour ce partage.

Claude

06 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Super j'adhère 😉 j'adooore et merci pour ce partage d'une experience hors norme..!!!

"La vie est un livre et celui qui ne voyage pas n'en lit qu'une seule page" (St. Augustin)

Aurélie.

06 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
super les L 5
bises

06 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
C'est fabuleux et je me régale !! C'est vraiment gentil de nous faire partager tout ça. Bises

06 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Bravo la famille Léon, de vrais aventuriers !
Sacré périple et reportage remarquable.
Xavier

07 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
super!!!!! merci de nous faire partager ces beaux moments
regarder ces belles images nous fait du bien.....
bisous

07 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Super balade dans un pays, qui a ma connaissance........est OU? Vous devez avoir des mollets d'enfer. L'année prochaine c'est quoi ?
Félicitations a TOUS pour votre Courage (dans les côtes a 12% !!!) a l'opiniatreté de Véro et a l'éfficacité de Léon(bravo le mécano).
tenez nous au courant de vos futurs projets.
Les Pasto.

07 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Bravo à tous les cinq. A cette altitude pouvoir faire autant de kilomètres et de dénivelés en autonomie complète, je dis chapeau,,,,,Biz
ps: je n'ai pas aperçu la VERO

08 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
C'est cool. Mais moi je m'ennuyais

SebL - 09 déc. 2015
51 messages
Bravo pour ce voyage et pour le topo.
Voici enfin les photos !
C'est marrant, sur certaines, il y a qq têtes kirghizes qui nous rappellent quelque chose.... avec quelques années de plus !
Sébastien

09 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Bravo et merci de nous faire partager ces belle images. Le petit baptiste a bien grandi. A bientôt j'espère. Même si je me laisse déborder par le temps qui passe trop vite je ne vous oublie pas.
Andrée

12 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Merci pour ce voyage
Quel beau souvenir familial et qu'elle préparation félicitations à l'organisateur

12 déc. 2015
Invité (utilisateur non inscrit)
Un voyage EXTRAORDINAIRE. Une randonnée à cheval excellente (qui aura plus traumatisé mon popotin en 3 jours que l'ensemble du temps passé sur le vélo), des paysages à couper le souffle, des cotes à ne plus savoir qu'en faire... une belle épopée sportive en compagnie d'une famille qui déchire tout !!! Merci Papa et Maman :)
P.S: Maman, le laghman beef se fait toujours attendre

La Tribu - 12 déc. 2015
16 messages
Merci mon grand pour ton commentaire! Je suis très fière de mes "boys" qui ont été à la hauteur! Bravo, et merci pour ta bonne humeur qui a largement contribué à la réussite de cette aventure. Quant aux côtes, bof...guère plus de 12%, pas de quoi en faire un plat!
Et pour le laghman... c'est comme pour le vélo : le plus dur, c'est de se lancer!!!

Did91 - 15 déc. 2015
1 messages
Bravo à tous et merci pour ce formidable récit.

16 janv. 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Bonjour, bravo pour ce superbe voyage à vélo! Respect!
Une petite question : quel est votre fournisseur en cartons de voyage pour vélo à l'aller et au retour? Merci.
Philou Le Re

16 janv. 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
bonjour Philou
Des cartons à vélo, vous pouvez en récupérer dans tous les magasins de vélo, ou chez D4. En période d'été, les arrivages sont réguliers, il suffit de demander. Hors de la saison estivale, il vaut mieux s'y prendre un peu à l'avance et avoir un lieu pour les stocker (ça tient de la place!)
Pour notre voyage, j'avais demandé à l'hôtel où nous avons logé si ils pouvaient nous les garder jusqu'à notre retour. Nous les avons alors pliés (prévoir le scotch de déménagement) pour que ça tienne moins de place. Ils avaient bien morflé pendant le voyage aller, mais ils ont tenu le coup jusqu'au retour à la maison.

17 janv. 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Merci pour les infos et bon vent pour la suite!........

28 janv. 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
bravo pour votre voyage.... vous avez essaye d'entrer en contact avec nous pour des renseignements concernant la norvege. je suis Michel de "la norvege à 4 roues .... je vous communique notre mail et suis prés à essayer de répondre à toutes vos questions

05 févr. 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
bravo et merci pour ce superbe recit bien ecrit ,accompagné de superbes photos de quoi donner envie, a mediter pour 2017 bravo a toute la tribu .

luluberlu - 15 mars 2016
2 messages
ouahhh superbe contente de vous avoir lu. Nous aussi par ici nous sommes les L5. Nous venons de faire un trek en sac à dos au cap vert l'an dernier, avec trois jours de visite à lisbonne.. des souvenirs plein la tête. Depuis, je cherche quoi faire... nous venons d'acheter un van que nous aménagerons comme nous pourrons. Mais en tout premier lieu, ce qui me tient à coeur c'est un voyage à vélo avec ma tribue. .. canada, france... je ne sais pas encore !! mais vous m'avez donné la pêche !! avez vous un autre projet pour cette année ?

La Tribu - 17 mars 2016
16 messages
Merci pour vos commentaires! Très sympas, comme tous les autres commentaires postés depuis que ce récit a été publié!
Bon courage pour l'aménagement du camping-car, que de beaux voyages en perspective! Et bon courage pour votre voyage à vélo avec votre tribu. Comme premier voyage - test, nous avions fait La Rochelle - Hendaye en vélo il y a 2 ans. Très sympa. L avoiture était restée à Bordeaux, puis Bordeaux - la Rochelle en TER, et au retour, Hendaye - Bordeaux en TER.
Pour nous cet été ce sera tranquilou, le tour de la Bretagne (en vélo) (Saumur - Nantes - canal de Nantes à Brest - Roscoff et côte Nord de la Bretagne jusqu'à Saint Malo). Depuis qu'on a goûté les joies du voyage à vélo, je n'imagine même pas les vacances autrement. Et quand on sera vieux, on prendra un vélo électrique. Dommage qu'on ait découvert ça si tard....
Bon vent à tous

17 mars 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Super voyage, sympatique, joyeux et plein de plaisir a lire ce récit (=bravo à la rédactrice). J'espère être bientôt les fesses sur la selle (=mon tabouret) en lisant un nouveau récit de la tribut, qui a becoup de mérite. Bravo surtout au petit dernier mais aussi à vous tous. Je suivre vous suivrez partout. (Mais pas au pôle nord, trop froid)
Bisous et encore superbe récit.

06 mai 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Au siècle dernier,l'URSS en camping car et en 4L t'avait déjà donné le goût de l'aventure et un aperçu d'un certain régime....
Bravo à toute la tribu qui nous est revenue entière et en (pleine ) forme!
Les vacances approchant, une idée (horrible) nous vient à l'esprit...pourriez vous nous emmener dans votre carriole pour votre prochaine aventure? où vous voulez , quand vous voulez...ah! ah! ah!
Gros poutous!T.K.

06 mai 2016
Invité (utilisateur non inscrit)
Erreur : il ne s'agit pas de "camping-car" mais de camping sous toile ...il ne devait pas y avoir
beaucoup de C-cars en 75 ...